Citations sur Dégâts des eaux (30)
-Il a soixante-dix ans, dit Dortmunder.
-Il pourrait en avoir sept cents, il resterait la plus grosse erreur de conception de Dieu. Il serait toujours capable de te piquer tes dents dans ta bouche pour te mordre avec.
Deux pleines semaines de beau temps. Des journées claires et ensoleillées, avec un taux d'humidité peu élevé, une température autour de vingt degrés, un air si pur que vous pouviez lire E PLURIBUS UNUM sur une pièce de dix cents d'un trottoir à l'autre. Des nuits claires et sans nuages, des températures frisant les dix degrés, et un ciel noir et doux comme un pelage de corbeau, un immense bol d'encre de poulpe saupoudré d'un million d'étoiles blanches cristallines et garni d'une énorme lune qui irradiait une lumière crue. C'était écoeurant.
- Franchement, Al, la qualité du personnel de nos jours, c'est un vrai scandale.
- Oui, sûrement.
- Toi et tes potes, vous avez un peu de mal à régler le problème visiblement, mais au moins, vous êtes sérieux et fiables.
- C'est juste.
- Et vous ne vous mettez rien dans le nez, à part vos doigts.
- Hmmm.
- Et rien dans les veines, non plus.
- Mon sang et moi, on a fait un pacte, dit Dortmunder alors qu'ils atteignaient le rez-de-chaussée et marchaient vers la porte d'entrée défoncée. Il fait son boulot et je ne l'emmerde pas.
- Sais-tu, demanda-t-elle avec des trémolos dans la voix, ce que font les gens d'ici quand tu mets ton clignotant ?
[...]
- Ils te laissent tourner !
[La chauffeur de taxi new-yorkaise, actuellement à la campagne !!]
- Où loges-tu ?
- Eh bien, tant que je n'aurai pas récupéré mon butin, ce canapé sur lequel tu es assis me semble être un endroit parfait.
- Ah ! fit Dortmunder, tandis qu'à côté de lui, le visage de May se transformait en béton. Dans ce cas, je crois qu'il vaut mieux aller jeter un coup d'oeil dès cet après-midi.
Gêné d'être soudain le pôle d'attraction, Wally devint aussi rouge que les framboises qui se trouvaient dans sa cuillère, ce qui ne lui donnait pas l'apparence d'une framboise, mais plutôt d'une tomate hyperactive.
[...] - J’aimerais que tu retires ce machin, John, dit May. Tu ressembles à un personnage de science-fiction.
Dortmunder ôta le détendeur de sa bouche, non pas pour accéder à la requête de May, mais pour pouvoir lui répondre.
- Je suis censé m’habituer à respirer à travers ce truc, dit-il, avant de le remettre dans la bouche.
Mais il oublia aussitôt et se remit à respirer par le nez, comme d’habitude. Sous l’eau, il se serait noyé déjà une demi-douzaine de fois.
Mon vieux Wally, j'ai omis de préciser que Tom restait un fou dangereux, mais à part ça, tout est vrai.
Dortmunder et Tom suivirent Kelp dans l’escalier métallique branlant pour monter trois étages jusqu’à une porte métallique cabossée où Kelp appuya gaiement sur une autre sonnette. En voyant les éraflures et les bosselures sur la porte, Tom demanda :
- Pourquoi est-ce que des gens prennent la peine d’entrer par effraction dans un endroit pareil ?
- Peut-être qu’ils avaient oublié leurs clés, suggéra Kelp, au moment où la porte s’ouvrait.
Et un des sept nains apparut sur le seuil. Non, plutôt un huitième nain inconnu au bataillon : Gros Tas.
- Hmmm, fit Kelp et il but une lampée de bière. Si c’est pas impoli de poser la question, il était en taule pour quoi, ton copain ?
- Ce n’est pas mon copain.
- Pardon. Ton ex-compagnon de cellule. Tu sais pourquoi il était à l’ombre ?
Dortmunder but un peu de bière, en réfléchissant.
- Si je me souviens bien, dit-il, c’était pour meurtre, attaque à main armée et incendie volontaire.
Kelp parut surpris.
- Tout ça en même temps ?
- Il voulait créer une diversion pendant qu’il faisait le coup, expliqua Dortmunder. Alors, il a foutu le feu à la caserne des pompiers.