AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 87 notes
5
4 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Impossible d'imaginer un été sans effectuer mon pèlerinage dans les pages d'un bon vieux roman de Donald Westlake.
S'inviter dans une de ses histoires, c'est comme ouvrir les volets d'une maison de famille le premier jour des vacances. J'aère mon esprit renfermé.
Cette année, j'ai délaissé les cambriolages ratés de John Dortmunder et de ses acolytes, équipe de malfrats maffrés, pour un roman d'aventure exotique qui se déroule en 1977 en Afrique Orientale.
Deux mercenaires sont engagés pour organiser le vol d'un train Ougandais transportant pour six millions de dollars de grains de café.
600 pages, ce n'est pas un expresso, mais une telle opération réclame une longue torréfaction.
76 chapitres, mais nul besoin de voluptés d'arabica pour se tenir éveillé tant le scénario est palpitant.
Comme toujours chez l'auteur, le plan ne va pas se dérouler sans accroc. Donald Westlake est l'expert des impondérables.
Ses héros ne volent pas n'importe qui puisqu'il s'agit d'Idi Amin Dada, qui hélas n'est pas un personnage de fiction, dictateur sanguinaire de l'Ouganda entre 1971 et 1979.
Les deux baroudeurs vont se frotter à des beautés à fort tempérament, s'associer à des exilés revanchards et à des hommes d'affaires opportunistes. Ils vont surtout se confronter à la réalité de l'Afrique, son système tribal, son climat hostile et à l'apparente desinvolture de sa population. Une sorte de fatalisme à laquelle peut succeder à tout moment une sauvagerie impitoyable. Dans ces régions, la torture tuait plus que n'importe quelle maladie tropicale.
Si Donald Westlake excelle toujours autant dans sa capacité à créer des personnages originaux et à surprendre ses lecteurs dans des péripéties au dénouement imprevisible, je trouve qu'il décrit aussi de façon très réaliste la corruption et la violence de cette dictature africaine. Il illustre également avec pertinence les positions ambigües, pour ne pas dire la mansuétude, des pays occidentaux et des organisations internationales envers ce régime.
Bouffon sanguinaire qui causa la mort de près de 300000 personnes durant son règne, Idi Amin Dada est un personnage à part entière du roman qui dépeint sa cruauté mais aussi sa ruse et sa mégalomanie. Il obligea des hommes d'affaires occidentaux à le trimballer sur une chaise à porteurs et dans le roman, il conserve les têtes de ses ennemis décapités dans une chambre froide...
Mais l'ambition de l'auteur n'était pas de donner un cours de géopolitique. Donald Westlake était un grand romancier et il nous offre un récit d'aventures haletant. le vol du train et le transport du café rappelent les meilleurs westerns.
En bonus, je dois avouer que j'ai découvert l'origine africaine du mot Kahawa devenu Kawa dans l'argot des bistrots parisiens.
Un café noir, serré, très sucré. What else?
Commenter  J’apprécie          463
L'auteur connaît bien l'Afrique et les Africains. Il nous en apprend beaucoup sur la culture, l'histoire et la géographie des peuples se situant en Ouganda et au Kenya à travers un roman d'aventures rondement mené où action, suspense, personnages hauts en couleurs côtoient humour et écriture d'un très bon niveau. je l'ai lu à la plage en plusieurs fois sur plusieurs semaines et la trame et les héros sont si prenants que je me souvenais très bien de tout ce que j'avais déjà lu en le reprenant à chaque fois, même longtemps après. Cela me semble être un signe de qualité.
Commenter  J’apprécie          140
Je penserai à Kahawa en buvant mon petit café demain matin, en espérant qu'il a eu un parcours moins trouble que celui dont on parle dans ce livre. Kahawa se passe en Ouganda du temps d'Amin Dada, période malsaine s'il en est. Tous les personnages (sauf un) ont un point commun, que ce soit Amin Dada, ses sbires, son conseiller canadien, les marchands de café ou les mercenaires qui sévissent dans la région, ils tous sont pourris jusqu'à la moelle et prêts à tout pour s'enrichir.
L'expression "panier de crabes" prend toute sa signification dans ce livre, et le mot "confiance" sonne comme une plaisanterie. Tous font des plans pour s'accaparer la fameuse cargaison de café, objet de toutes leurs convoitises ; une alliance est à peine conclue que les protagonistes pensent déjà à la manière dont ils arnaqueront leur partenaire une fois la marchandise récupérée. Les personnages sont bien campés, typés sans être caricaturaux, sauf Amin Dada mais il faut avouer qu'il n'y avait pas beaucoup à faire pour le transformer en caricature.

En résumé Kahawa est un polar plein de rebondissements, c'est un gros pavé mais on n'a pas envie de lâcher avant la fin.
Commenter  J’apprécie          30
Westlake l'éclectique nous régale dans ce livre qui, sur une base de polar (suspense, rebondissements, etc.), ajoute une dimension politique et sociologique étonnement documentée : l'Afrique noire, Idi Amin Dada, les Indiens expulsés d'Ouganda... Ajoutons quelques scènes de sexe particulièrement réussies, l'humour coutumier de Westlake et on comprendra qu'on a affaire à un vrai chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (206) Voir plus



Quiz Voir plus

Donald Westlake...for ever

Quand Parker m'a invité à passer chez lui, j'ignorais alors que c'était pour boire un petit coup de

blanc
vinaigre
cidre
gnôle

10 questions
9 lecteurs ont répondu
Thème : Donald E. WestlakeCréer un quiz sur ce livre

{* *}