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Citations sur Le couperet (48)

"[...]
- Elle travaillait à l'hôpital. Technicienne en radiologie. Ça faisait onze ans qu'elle y était.
- Ah.
- Ils se sont fait racheter par une grosse compagnie médicale de l'Ohio, et il y a des compressions. Avec tous les problèmes du coût de la santé, vous savez ?"
Marrant, je ne pense pas aux hôpitaux comme étant des institutions commerciales, qu'on achète et qu'on vend, qui appartiennent à des sociétés. Pourtant c'est le cas, bien sûr. Je pense à eux comme à des églises ou des casernes de pompiers, mais ce ne sont que des magasins, en fin de compte.
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Ce que je suis censé faire maintenant, ai-je compris jeudi, c'est redevenir représentant. Le C.V. ne sert qu'à me faire franchir la porte, si tant est qu'il y parvienne. Toute mon expérience professionnelle, ma vie entière jusqu'à maintenant, ne sont que l'outil de vente qui me fait passer la porte. Et l'entretien est mon boniment, et ce que je suis venu vendre, c'est moi.
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"L'enfant de l'automation est l'ordinateur, et l'ordinateur prend la place du col blanc, du directeur, du chef d'atelier, aussi sûrement que ces robots des chaînes de montage ont pris la place des prolos avec leurs gamelles. Dans les rangs des classes moyennes, voilà où se font les coupes, maintenant. Et aucun de nous n'est syndiqué." (p.90)
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Vous aimez ce bureau auquel vous êtes assis ? Vous dites que vous vous êtes dévoués à l’entreprise, que vous lui avez donné votre vie, vos meilleures efforts, et vous pensez que l’entreprise vous doit quelque chose en retour ? Vous dites que la seule chose que vous souhaitiez vraiment, c’est rester à votre bureau ?
Eh bien ce n’est pas votre bureau. Dégagez la place. Le propriétaire s’est rendu compte qu’il pouvait gagner plus d’argent en vous remplaçant par un autre mouton.
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"Certes, la vieille superstition selon laquelle les romans sont "pernicieux" a disparu d'Angleterre, mais il en demeure quelques traces dans un certain regard oblique dirigé vers toute histoire refusant d'admettre qu'elle n'est plus ou moins qu'une plaisanterie.
Le roman même le plus facétieux sent plus ou moins peser la réprobation dirigée jadis contre la frivolité littéraire : la facétie ne réussit pas toujours à passer pour de l'orthodoxie.
Tout en ayant honte de le dire, les lecteurs attendent toujours d'une œuvre - qui, après tout, n'est que du "feindre", qu'elle soit à quelque degré apologétique, renonçant ainsi à l'ambitieux désir de reproduire vraiment la vie....
(extrait d'un texte signé Henry James et inséré, en guise d'introduction, en début de l'édition parue à "Rivages/Noir" en 2000)
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Elle revient à sa voiture, et nos regards se croisent une seconde. Je hoche la tête en souriant, pour lui faire comprendre que j'attends sa place, et elle continue avec pesanteur, sans réaction, sans se presser. J'attends le temps qu'elle trouve ses clés de voiture dans le grand sac à fourrage qu'elle porte pendu à l'épaule. J'attends le temps qu'elle se mette au volant "bien comme il faut", et le sac à fourrage sur le siège à côté d'elle "bien comme il faut", et le rétroviseur "bien comme il faut", et maintenant je suis mûr pour la tuer, "elle", et revenir demain m'occuper de KBA.
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Pouvais-je tuer un homme? Mais d'autres le font, tous les jours, et pour bien moins. Pourquoi n'en serais-je pas capable, avec des enjeux aussi élevés? Ma vie ; on ne ne peut pas faire plus élevé comme enjeu.
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Chaque époque et chaque nation ont leur propre morale, leur propre code de valeurs, en fonction de ce que les gens estiment être important. Il y a eu des époques et des lieux où l’honneur était considéré comme la qualité le plus sacrée, et d'autres qui ne se préoccupaient que de la beauté. Le Siècle des Lumières célébrait la raison comme la plus élevée des valeurs, et certains peuples - les Italiens, les Irlandais - ont toujours trouvé que la sensibilité, l'émotion, les sentiments, étaient ce qui comptait le plus. Aux premiers temps de l'Amérique, l'exaltation du travail était notre plus grande expression de moralité, puis il y eut une période où les valeurs à la propriété furent estimées au-delà de tout. Mais un autre changement s'est produit récemment. Aujourd'hui, notre code moral repose sur l'idée que la fin justifie les moyens.
Il fut une époque où c'était considéré comme malhonnête, l'idée que la fin justifie les moyens. Mais cette époque est révolue. Nous seulement nous y croyons, mais nous le disons. Nos chefs de gouvernement justifient toujours leurs actions en invoquant leurs buts.
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Ce sont toutes des sociétés anonymes, et c'est le besoin de rendement des actionnaires qui les pousse, toutes autant qu'elles sont. Pas le produit, pas la compétence, certainement pas la réputation de l'entreprise. Les actionnaires ne s'intéressent à rien d'autre que le rendement, et cela les conduit à soutenir des cadres de direction formés à leur image, des hommes (et des femmes aussi, dernièrement) qui gèrent des entreprises dont ils se moquent éperdument, dirigent des effectifs dont la réalité humaine ne leur vient jamais à l'esprit, prennent des décisions non pas en fonction de ce qui est bon pour la compagnie, le personnel, le produit ou encore (ah !) le client, ni même pour le bien de la société de façon plus générale, mais seulement en fonction du bénéfice apporté aux actionnaires.
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"Vous savez, reprend-il, j'y ai réfléchi. Je n'ai pas eu grand chose à faire, ces dernières années, à part réfléchir, et je crois que cette société est devenue folle.
- Toute la société ?" Je hausse les épaules. "Je croyais que c'était seulement les patrons.
- De laisser les patrons faire ça, dit-il. Vous savez, il y a eu des sociétés, comme les peuples primitifs d'Asie et ce genre-là, ils abandonnaient des nouveaux nés dans les collines pour les tuer, pour ne pas avoir à les nourrir et à s'occuper d'eux. Et il y a eu des sociétés, comme les premiers Eskimos, qui mettaient leurs grands vieillards sur des icebergs pour qu'ils dérivent et meurent, parce qu'ils ne pouvaient plus s'en occuper. Mais là, c'est la première société qui prend ses gens les plus productifs, dans la fleur de l'âge, au top de leurs capacités, et qui les bazarde. J'appelle ça de la folie.
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