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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un chômeur tueur malgré lui
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Choisi par @des_livres_et_des_mousses dans le cadre du challenge Pioche dans ma PAL de juillet.
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Louons déjà la chance que ce roman soit classé dans la section des "classiques" de Flammarion. Un bon point !
L'auteur est un des chefs de file du genre littéraire né dans les années 30 aux USA, le roman noir. Lié au contexte social de l'époque, celui de la violence urbaine.
Ici, le récit est fortement ancré dans le réel. Un roman engagé de par sa prise de position politique et économique. Un regard lucide et pessimiste sur le monde du travail entraperçu à travers notre héros, Burke, devenu chômeur suite au dégraissage massif de son entreprise.
Avec une féroce et brillante analyse, Burke considère les conséquences du chômage comme une fatalité qu'il va devoir renverser par des actes immoraux : éliminer ses potentiels concurrents. Comment? Les tuer pardi !
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Burke devient un monstre sanguinaire. Dr Jekyll devient Mr Hyde. Une véritable métamorphose passe sous nos yeux ébahis. Au fur et à mesure de ses crimes de plus en plus violents, il éprouvera de moins en moins de remords. Presque comme si sa propre folie était un dédoublement de personnalité. (avec quelques rares moments de lucidité où il se rend bien compte de l'absurdité de la situation). Mais en tant que chef de famille, il est OBLIGE de récupérer ce poste de cadre.
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A travers son personnage, l'auteur veut dénoncer la société actuelle (les années 90 ici) qui repose sur un nouveau "code moral", selon lequel la fin justifie les moyens".
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Jubilatoire dans l'intrigue (voir comment Burke procède), immoral au possible (notre héros finira par gagner puisqu'il aura le poste tant convoité).
J'ai attendu longtemps que le couperet tombe sur ce meurtrier. Je vous avoue d'une petite voix que j'ai été tentée par éprouver de l'empathie pour lui mais finalement ces scènes de sauvagerie ont eu raison de mon dégout. Ouf! Mais il m'a invité à m'interroger sur cette société brutale qui écrase tout sur son passage. Les plus forts gagnent...
IL est clair que le lecteur se doit de réagir, c'est trop amoral!
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Au ton corrosif et cynique mais également hypnotique, je me suis laissée prendre dans les filets du "politiquement incorrect". Laissez-vous embarquer dans ce thriller original
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Délocalisation, job perdu et comment payer la maison, les études des gosses, les frais médicaux, si ce n'est en éliminant le gars dont on convoite le job et tous les concurrents trop dangereux, soit une petite dizaine de meurtres.

L'écriture de Westlake est toujours aussi fluide mais, lu pendant mes insomnies, j'ai modérément apprécié la redondance des meurtres, la noirceur glaçante, le stress, l'angoisse.
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En voilà une idée qu'elle est bonne! Après la méthode Véronique et Davina pour retrouver la ligne, voici la méthode Donald Westlake pour retrouver du travail. Fini d'angoisser à l'idée de perdre son job grâce à cette méthode d'une effroyable efficacité pour sortir du chômage. L'inversion de la courbe est en marche.
Et pour moi c'est validé, je garde précieusement en mémoire les bons conseils minutieusement prodigués par Westlake au cas où. Certes, perdre mon travail n'est pas dans mes projets immédiats, mais qui connaît l'avenir aujourd'hui?

Le héros du roman, Burke Devore, non plus n'avait pas prévu la case chômage dans son projet de vie. Pourtant il aura suffi de pas grand chose: un ptit plan de restructuration, une ptite délocalisation d'entreprise et pouf plus rien. Heureusement la logique du marché de l'emploi n'a aucun secret pour lui: de moins en moins de travail sur le marché pour de plus en plus d'actifs en recherche. Donc quelle solution à ce problème insoluble à priori? S'en remettre à la prière, à la chance, au destin, à sa bonne étoile? Non trop incertain tout ça, faut aller au plus simple: puisqu'on ne peut augmenter l'offre, diminuons la demande. Logique implacable, élémentaire et efficace. Burke Devore perçoit alors la lumière au bout du tunnel avec son plan redoutable: éliminer définitivement un à un les postulants au poste convoité pour rester le seul prétendant et ainsi retrouver sa dignité sociale et sa sérénité familiale. Evidemment, ce n'est pas de tout repos. Sur papier pas de souci, mais sur le terrain pas mal d'obstacles restent à franchir. Puis de temps en temps un peu de remords, de peur, de colère et donc quelques nuits blanches à prévoir. Sans compter sur ces foutus ptits soucis du quotidien à gérer, les conflits familiaux et les proches qui ne coopèrent pas des masses pour que le plan se finalise au calme. Mais faut juste prendre un peu sur soi c'est tout, affaire de quelques semaines si tout va bien. Et oui pas le choix, on ne peut décemment pas chercher du soutien moral et crier sur tous les toits ses projets, car il paraît que c'est pas très bien vu de tuer des gens. Reste à savoir si ça vaut le coup et comment tout cela va se terminer.

Je vous aurais bien raconté la fin mais pour l'heure, j'ai du travail à finir chez moi. Et je vais donc de ce pas me barricader au chaud, on ne sait jamais. J'ai entendu du bruit, et je me demande si y aurait pas un Burke Devore à rôder dans le coin...
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Le couperet, c'est l'histoire d'un type, « marié-deux-enfants », qui était cadre dans l'industrie de la papeterie et s'est retrouvé au chômage suite à des mesures de restructuration qui ont entraîné des « petites coupes » dans le personnel de son entreprise. Rien de bien méchant, diront certains. Si seulement…

Nombreux sont ceux qui se retrouvent au chômage : licenciements, ruptures conventionnelles, difficultés à trouver un premier emploi après les études, etc. C'est souvent quelque chose de très difficile à vivre, surtout après des années de bons et loyaux services, car on a parfois l'impression de finir en marge de la société. C'est ce qui arrive à Burke Devore. Mais que font les gens à qui cela arrive ? Ils craquent peut-être, tombent parfois en dépression, finissent souvent par se relever et partir à la recherche d'un autre job. B.D., lui, pète un plomb et va tuer des gens. Heureusement que tout le monde ne craque pas comme lui car il y aurait un paquet de tueurs en série dans les rues et il ne resterait plus grand monde sur cette planète. Quoique, peut-être que comme ça, plus personne ne se retrouverait au chômage. Pôle Emploi n'aurait finalement plus qu'à fermer boutique.

« Nous sommes trop nombreux dans l'arène, et il faut que je me fasse à l'idée que je ne serai jamais le premier choix de personne. Si ce n'était qu'une question de boulot, de connaissances et d'expérience, de capacité et de compétence, d'enthousiasme et d'efficacité, pas de problème. Mais nous sommes trop nombreux à courir après trop peu d'emplois, et il y a d'autres gars dans l'arène qui ont tout autant d'expérience, d'enthousiasme et de compétence que moi […] ». C'est en ces mots que Burke Devore explique sa décision de ne pas se laisser aller à la dépression et d'entraîner sa famille dans sa chute, mais de finalement jouer le jeu de notre société et de pratiquer la loi du plus fort. Pourrait-on juger cet homme ? Il commet l'irréparable mais il le fait pour continuer à vivre et pour subvenir aux besoins de sa famille. Il illustre parfaitement l'adage qui dit que « la fin justifie les moyens », même si on parle ici de moyens très particuliers… Donald Westlake, en faisant de son personnage principal le narrateur du récit, nous permet de suivre ses pensées et ses états d'âme et de constater ainsi qu'il n'est pas un personnage dénué d'empathie et qu'il a parfaitement conscience de ses actes. Mais il n'a « pas le choix ». Et finalement, ce n'est pas Burke Devore qui est détestable, c'est bien cette société qui a créé ce système où l'individu n'a finalement que peu de valeur face au profit… Quel intérêt pour eux de savoir si untel aura de quoi se loger et se nourrir, loger et nourrir sa famille tant que l'argent arrive toujours dans les poches des dirigeants et des actionnaires ? C'est le vrai propos de ce roman noir et c'est terrifiant.
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"Pourquoi ce type au sourire mou, ce type aux oreilles énormes, ce type à la coupe de cheveux ringarde? Qu'avait-il dit ou fait? Qu'y avait-il dans son C.V. qui n'était pas dans le mien? ".

Burke Devore, ancien cadre dans une usine de papier est licencié de son poste pour compression de personnel. A la recherche d'un emploi dans le même secteur, Il en a ras-le-bol d'envoyer des C.V. qui finissent à la poubelle. Déprimé mais réaliste, il sait qu'il y a d'autres gars dans l'arène du marché du travail qui ont autant ou plus d'expériences que lui. Rien ne sert donc de s'en prendre à soi, à ses proches, aux actionnaires ou aux patrons.. Burke Devore va appliquer la méthode du libéralisme pour retrouver du travail, il lui faut éliminer la concurrence par tous les moyens qu'il a à sa disposition (revolver, voiture, couteau, scotch...).
Âmes sensibles, vous pouvez sauter les descriptions à la Tarantino mais comme dit Burke "la fin justifie les moyens".

C'est le premier livre de Donald Westlake que je lis. Chapeau à l'auteur qui a réussi, avec un humour acide, à écrire le vécu d'un demandeur d'emploi devenu psychopathe en voulant appliquer de manière absurde les règles de la concurrence. Bémol : quelques longueurs (C.V. de trop!)
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"Le couperet" à travers le personnage de Burke Devore, est un livre sur le chômage et les dégats collatéraux que peuvent engendrer la perte d'un emploi. Bien sur, Westlake fait basculer son roman dans l'extrème mais à bien y regarder, la peur de perdre bien au delà d'un job pourrait engendrer une réaction aussi radicale. Car le personnage va plonger dans une folie destructrice qui, en ciblant ces possibles adversaires pour un entretien d'embauche, va aller au bout de sa logique : à savoir les supprimer purement et simplement sans êtats d'âme. Westlake réussit un roman qui vous glace le sang, et si vous êtes au recherche d'emploi, il est fort à parier que vous regarderez d'un oeil différent vos camarades d'infortune lors d'un entretien. Un récit qui met en accusation nos comportements individualistes et égoistes, dérangeant, cynique et implacable. Loin des livres habituels de Westlake.
Costa-Gavras a réalisé une adaptation du roman avec José Garcia absolument épatant dans le rôle.
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Années 90 aux USA
Le narrateur, un américain d'une cinquantaine d'années, est au chômage. Comme de nombreux autres dans l'industrie du papier.
Lui vient alors une idée étrange : lorsqu'il passe un entretien d'embauche, il y a toujours une ou deux personnes de plus qualifiées que lui. Il se décide donc à éliminer (physiquement) les concurrents. le premier  « meurtre » se déroulant plutôt « bien », il suite sa liste de cinq personnes à éliminer….
En parallèle de ses expéditions, il nous raconte le délitement de son couple et la bascule de son fils de 15 ans vers la petite délinquance.
Ce roman montre de façon extrêmement convaincante comme le chômage dépossède les gens de toute leur existence. le narrateur aux abois est très convaincant.
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Cadre intermédiaire dans le domaine de la fabrication de papier, Burke est depuis trop longtemps au chômage. Après réflexion et une analyse très juste de la situation, il décide qu'il doit défendre ce qui fait sa vie au mieux, le mieux n'étant pas le plus juste. Ne pouvant renverser le système, il décide d'éliminer ses concurrents directs, d'autres hommes au chômage et qui veulent le même poste que lui. C'est ainsi que cet homme, digne représentant de la classe moyenne américaine se transforme en serial killer!

L'idée est géniale, l'analyse de la situation saignante, Burke est un personnage étonnant et déroutant tout cela était bien parti mais la répétition des crimes m'a lassée, la fin fut longue à venir, dommage.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Ah que voila une bien belle histoire amorale comme je les aime.
Burke Devore, cinquantenaire se fait licencier par l'entreprise de fabrication de papier qui l'employait depuis plus de vingt ans. Compression de personnel, qu'ils disent.

Le titre du roman (la hache en version originale) évoque, au sens figuré la soudaineté du licenciement et de ses conséquences familiales et au sens propre la méthode expéditive pour laquelle opte le gars Devore pour s'assurer d'être le seul à retrouver un poste dans son secteur professionnel comme si Dexter était son conseiller pole emploi.

En 1997, Donald Westlake distillait entre les chapitres du récit quelques réflexions sur le travail et le marché de l'emploi qui reste d'actualité, compte tenu que les choses ne se sont pas améliorées depuis. Il pose aussi la question au lecteur/observateur : Et vous, jusqu'où êtes vous prêt à aller pour retrouver un emploi après 50 ans ?
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Le couperet de Donald Westlake est un roman digne des scénarios des frères Joel et Ethan Coen. Burke Devore vient d'être licencié après plus de vingt ans de loyaux services, cadre et chef de ligne dans une papeterie tout son monde s'écroule. Deux ans plus tard ses primes de départ et son assurance collective tire à sa fin, Burke cherche du travail et élimine la concurrence en tuant ceux qui ont les mêmes qualifications et qui sont en recherche de travail dans le même domaine que lui. Un bouquin écrit en 1997 et qui nous parle du monde terrifiant dans lequel nous vivons, uniquement axé sur la course au profit. Vingt ans plus tard ce roman est encore actuel et l'auteur qui par sa prise de position envers les actionnaires qui veulent des rendements toujours plus grands jusqu'à plus soif nous montre les dégâts c'est-à-dire le chômage. Bravo un excellant polar.
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