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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Estomaquée, groggy, sonnée, tel est mon état à la dernière page de le couperet. Il y a des livres comme ça, dès qu'on lit les premières pages, on sait que l'on va aimer, on plonge tout de suite dans l'ambiance, dans l'histoire, le livre nous apprivoise. Comment faire passer mon sentiment sans rien en révéler, difficile ! Disons simplement que l'écriture de Donald Westlake est tout simplement magistrale, sans détour, sans faux semblant, limpide. Il m'a embarquée dans cette horrible histoire et s'est totalement joué de moi. Je me suis surprise à trembler, non pas pour "les C.V." de Burke, mais pour Burke lui-même, me prenant à espérer qu'il conduise à bien sa mission, puis m'arrêtant, interdite "euh non là ça va pas, tu ne peux pas penser ça". C'est que notre morale est bien élastique parfois et c'est là la grande démonstration de ce livre. Encore une fois l'instinct de survie guide l'homme dans les tréfonds et lui justifie tout.
Fabuleux. Ce pourrait être un thriller, le meilleur que j'aie jamais lu, fabuleusement cruel, fabuleusement vrai, hypnotique. En le lisant je suis devenue la conductrice qui passe devant l'accident mortel, le lapin dans les phares, scotchée !
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Excellent ! de l'absurde comme j'aime. Jusqu'où iriez-vous si vous aviez une bonne place et que vous êtes licencié ? Pas comme ce cadre, qui pour avoir une chance d'être embauché dans les quelques entreprises restantes de son secteur, n'a qu'une solution : tuer ses concurrents. Pour ce faire, il va créée une entreprise fictive pour avoir leurs CV qu'il va analyser, non sans humour. Espérons, que le futur, n'amène jamais ce genre d'extrême. J'ai hâte de voir le film qu'en a fait Costa Gravas. Donald Westlake, un vrai écrivain qui ne va pas dans la facilité, mais l'originalité.
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Pour retrouver du travail, un cadre consciencieux de l'industrie papetière doit se reconvertir: il devient tueur. Il n'a pour seul objectif que de faire vivre sa famille et retrouver son bonheur passé. Avec la même conscience professionnelle, il passe du statut d'amateur chanceux au professionnel qui ne laisse plus aucune trace lorsqu'il se débarrasse de tous ses potentiels concurrents pour obtenir le poste dont il rêve dans la papeterie proche de chez lui. La fin justifie les moyens ...
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Depuis vingt-cinq ans, Burke Devore, cadre supérieur dans une fabrique de papier, a subvenu aux besoins de sa famille et suivi les règles du jeu social. Burke Devore est licencié lors de la vague de restructurations qui touche l'Amérique dans les années 1990.
Aujourd'hui, sans emploi, rejeté par une société fondée uniquement sur le profit, il risque de perdre sa famille. Cet employé modèle voit alors sa vie basculer. Il va tout faire pour la récupérer.
Bien décidé à retrouver son bonheur perdu il est prêt à tout, même éliminer les concurrents qu'il rencontrera dans sa recherche d'emploi. Je vous le disais Devore est prêt à tout... même au pire !
Nous connaissons Donald Westlake surtout pour ses fantaisies noires et policière avec en autre son anti-héros Dortmunder et sa bande de bras cassés. Ici il nous offre un roman noir magistral. Donald Westlake a choisi de faire le procès du monde terrifiant dans lequel nous vivons. Il nous propose une fable sociale sur un monde uniquement axé sur la course au profit. Il pointe l'ultralibéralisme et son lot de licenciments Et on peut dire qu'il a une drôle de façon de s'attaquer au problème du chômage. L'angle choisi par l'auteur est pour le moins inattendu , décrit un drame social, ponctué de situations cocasses et on retrouve bien là la fantaisie et l'humour noir qui font la renommer de Westlake. le couperet est sn doute son chef-d'oeuvre, un roman noir et social implacable.
Et après avoir lu ce livre vous pourrez regarder
l'adaptation cinématographique du Couperet que Costa-Gavras en a fait en 2005.
Mais surtout lisez Westlake







Lien : https://collectifpolar.com
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Il s'appelle Burke Devore, 51 ans, au chômage depuis près de deux ans, sans aucun manquement professionnel de sa part. Archétype de l'américain moyen, cadre dans l'industrie du papier durant 25 ans, une jolie maison assortie à sa jolie femme, deux enfants, Burke désespère de trouver un nouveau travail et s'interroge : Pourquoi ce type au sourire mou, aux oreilles énormes, à la coupe de cheveux ringarde a-t-il été embauché à sa place sur un poste correspondant pile-poil à ses compétences et à son expérience ? Qu'a fait ou dit ce type ? Qu'y a-t-il dans son cv qui n'est pas dans celui de Burke ? Pourquoi son entreprise florissante, tout en versant des dividendes records à ses actionnaires qui n'ont jamais mis les mains dans le cambouis ni vu un boulon, invente-t-elle des compressions ou réductions de personnel, des vagues de départs volontaires, des plans sociaux, des charrettes, tous ces euphémismes nuls pour masquer des licenciements ? Est-il exorbitant de penser que le capitalisme s'engraisse sur le dos des salariés ? Puisque tout le monde autour de lui a une logique, l'économie, le marché, les actionnaires, les patrons, Burke met la sienne au point. Puisque la guerre économique, avec son cortège de sacrifices demandés aux combattus, a été déclarée contre ce pacifiste jovial, il va se défendre.


Le couperet est l'histoire d'un homme qui se rebelle contre un système qui ne lui donne aucune chance, contre un monde dans lequel si l'on n'est pas le premier, l'on est le dernier, puisqu'il n'y a pas de second. Acculé par la violence de ces pratiques meurtrières, Burke invente une méthode radicale pour retrouver du boulot : il élimine, les uns après les autres, tous les concurrents dont le cv pourrait faire de l'ombre au sien et c'est ainsi qu'un ex-travailleur sérieux et respecté, amoureux de sa femme et bon père de famille se transforme en serial killer.


Dans un style sec dépourvu d'affects, avec un humour noir glacial sans aucune distanciation, Donald Westlake, délaissant les polars-pur-jus, se livre à une analyse sociétale cinglante, démontre implacablement l'absurdité du capitalisme, et réalise le tour de force de rendre son tueur froid et méthodique, très sympathique, en poussant le lecteur à s'identifier à sa détresse, à lui donner raison. Allez, j'ose le dire : Burke venge par procuration tous ceux, fort nombreux, qui ont vécu, vivent ou vivront, plus qu'hier et moins que demain, dans l'incompréhension et l'impuissance totales, l'injustice d'un licenciement boursier.


Le couperet est un roman politiquement incorrect, immoral, inconvenant, subversif, grinçant, corrosif, mais follement réjouissant et brillant, basé sur une idée économiquement de plus en plus répandue : « La fin justifie les moyens, et que le meilleur gagne ! »
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Depuis que j'ai découvert Donald Westlake, j'ai presque fini de lire tous les tomes de la saga Dortmunder, qui me procurent chaque fois un immense plaisir de lecture.
Le couperet, c'est le premier roman de l'auteur que je lis en dehors des histoires de mon héros préféré. Et je dois dire : wow, quelle claque !
J'y ai retrouvé le style de l'auteur, son humour pince sans rire, ses narrations qui rendent les personnages vivants et réalistes, tous ces ingrédients qui rendent la lecture agréable et en font un bon moment de détente. Mais là, l'auteur y mêle du sociologique (en présentant les conséquences des vagues de licenciements qui rythment le monde capitaliste) parfaitement dosé pour faire réfléchir sans sonner comme un parti pris. Et surtout, il y ajoute du malaise.
Parce que l'histoire, c'est celle d'un cinquantenaire, classe moyenne, ancien cadre foutu à la porte de sa boîte deux ans plus tôt et ne parvient pas à retrouver du boulot (la quantité de chômeurs et le contexte économique font qu'il y a plus de demandeurs d'emploi que d'offres). Pour se redonner une chance de décrocher un poste (et de reprendre le contrôle de sa vie de famille qui commence à voler en éclats), il décide d'abattre ses concurrents.
Et tout le long du bouquin, je me suis senti mal à l'aise, le cul entre trop de chaises. D'un côté, l'envie de m'attacher au narrateur, qui suscite juste ce qu'il faut d'empathie et de pitié pour qu'on veuille le soutenir et l'encourager malgré le caractère amoral de ses actes. A cela s'ajoute un mélange d'espoir et de crainte qu'une autre solution se présente à lui (ce serait plus moral, mais mince, il n'aurait quand même pas tué les premiers pour rien ?), ou bien qu'il se fasse pincer (ce serait plus juste, mais mince, c'est le personnage principal du bouquin, on veut le voir réussir !).
Au bout du compte, c'est une lecture « détente » qui fait profondément réfléchir à des sujets de société tout en mettant mal à l'aise sur le dénouement qu'on attend. Un cocktail d'émotions. Un bouquin complet, comme je les aime ! Avec Westlake, j'ai vraiment l'impression d'avoir trouvé un de mes auteurs fétiches !
Lien : https://toccacieli.wordpress..
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Quel auteur que Westlake !! Loin de l'humour qui le caractérise , il dresse ici une fresque effrayante sur le monde du travail , avec la violence larvée qui caractérise celui - ci . Il y a eu nombre d'oeuvres sur le méme sujet , mais peu on cette force , cette urgence , cette maitrise sans sombrer dans le pathos . Venant de la part de Westlake c'est une énorme surprise , car il n'est pas du tout dans son style habituel ici , mais il est clair que ce livre est un classique en puissance ! Et il faut découvrir et faire découvrir Westlake !!
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L'intrigue « policière » est certes le fil conducteur de ce récit passionnant où le lecteur devient le complice, disons de mauvaises actions, mais faites avec des intentions compréhensibles, sinon louables.
On suit en temps direct l'emploi du temps chargé du narrateur Burke Devore, on partage ses appréhensions, on admire sa conduite méthodique et son sang froid. Disons aussi que son humour noir, volontaire ou non, renvoie toute considération morale comme inopportune.
Les données annexes mais bien présentes d'une vie de chômeur, méritent aussi notre attention. Les considérations « politiques » sur les restructurations d'entreprise et les réductions d'effectifs ont d'autant plus d'impact que formulées par une victime du capitalisme ultralibéral.
Ne manquent pas de saveur les séances avec un conseiller conjugal, les dialogues entre collègues de travail en proie aux même difficultés, etc.
le tout donne un récit palpitant, avec des péripéties multiples et inattendues, où sont démontées avec une ironie féroce, les pratiques en vigueur dans le monde du travail hier comme aujourd'hui.
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Un magnifique roman noir, surprenant qui nous raconte avec intelligence la société actuelle !
je cite l'auteur et donc le narrateur et donc le "héros" :
Aujourd'hui, notre code moral repose sur l'idée que la fin justifie les moyens."

il va donc tout faire pour obtenir la chose que va lui sauver la vie et donc son couple ! Un job !!!
Mais si la fin justifie les moyens, la fin du roman est magnifiquement cynique car au final, c'est la police qui va lui souhaiter bonne chance pour l'entretien d'embauche qui justifie tout le reste !

L'analyse sociale est particulièrement pertinente et illustre terriblement la possible évolution de notre société !

Bref, un thriller engagé et cynique !
Magnifique !
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Voici un roman vraiment efficace, que l'on ne lâche pas une fois ouvert! Donald Westlake frappe fort sur la moral et le capitalisme.
C'est un livre très intéressant à lire en cette période de crise, l'histoire se passe au milieu des années 90 et finalement ça n'a pas tellement bouger au niveau des emplois et du comportement des entreprises.
On y trouve une pointe d'humoir noir qui détend la lecture de cette histoire assez horrible.
Jusqu'au bout je me suis demandée comme cela allait finir et la fin est totalement digne de ce grand maître qu'est Donald Westlake.
Un roman à lire absolument!!

Jusqu'où iriez vous pour avoir le boulot de vos rêves...
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