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sur 396 notes
«  le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré, cours-y vite. Il va filer. »
Le pré est fleuri et ensoleillé. Lily Bart court après le bonheur mais chaque enjambée est un faux-pas. de faux-pas en faux-pas la prairie vire à la grisaille, le bonheur a joué à la fille de l'air et Déesse Déchéance s'installe. Des personnages faits des meilleurs matériaux. Un vrai livre !
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... c'est car j'en ai beaucouuuup entendu parler sur les "réseaux" que j'ai décidé de me lancer dans la lecture des bouquins d'Edith Wharton ...

Et c'est aussi parce que j'en avais entendu beaucoup de bien que je me suis accrochée , coûte au coûte , pour avancer dans cette lecture ... Car oui j'avoue : j'ai peiné pendant plusieurs centaines de pages : tout ce bla-bla assommant, les cent milliards de noms cités , les petites histoires de réputation... etc ... J'ai eu envie de sauter des paragraphes entiers ...

Arhhhh je sais bien que c'est le signe d'une époque, que c'est aussi pour cette peinture là de son époque qu'Edith Wharton est réputée mais ... pffff de loin maintenant qu'on n'y est plus et qu'on est détaché de tout cela : c'est exaspérant, c'est long, c'est assommant ... (et pourtant par exemple je suis une folle furieuse des bouquins de Jane Austen, avec là aussi un univers bien codifié, des femmes plus ou moins chevillées à leurs conditions, des microcosmes mondains, un côté suranné, etc , donc je ne m'explique pas le fait que dans ce bouquin d'Edith Wharthon tout m'ait exaspéré à ce point... )

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ... Lily Bart m'a saoulée (elle se précipite elle-même dans les ennuis, on n'a pas envie de la plaindre... et même à la fin je dois vraiment avoir un coeur de pierre mais je n'ai pas eu de compassion pour elle )(ni pour les autres, ils m'ont tous exaspérée) , Selden idem ... Leur côté oui-mais-blablabla non-mais-blablabla ....arhhhhhh!

Franchement le seul pour qui j'ai eu un semblant de sympathie c'est Rosedale (l'horreur quoi... et pourtant : sa franchise et son côté direct était le seul truc rafraîchissant dans toute cette lourdeur et ces prises de tête pour pas un rond...)(enfin si ... pour des ronds justement ... mais ...bon... bref ... ).

En résumé : c'est sûrement très bien écrit, une belle peinture de la société de l'époque, mais ... pas pour moi.

SPOILER ALERT (...encore si la fin était "heureuse" , je me serais dit "bon ben c'était pas pour rien tout ça" , mon côté cucu-la-praline aurait été comblé , mais là, purée quel marasme ...tout ça pour ça ... )

Je vais toutefois poursuivre dans ma lancée car j'ai emprunté une sorte d'intrégrale à la médiathèque donc allons-y ... (j'ai le secret espoir d'y trouver mon compte finalement , nous verrons ... )
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C'est le troisième Wharton que je lis (après The Age of Innocence et Ethan Frome). Comme toujours, c'est un régale linguistiquement (en tout cas en VO). Wharton déploie des jolies phrases et des piques terribles, de manière à ce que l'on navigue entre la tragédie et la comédie. Finalement, n'est-ce pas cela, aussi, la réalité.

À ce titre, j'ai remarqué quelques ressemblances avec Jane Austen et Virginia Woolf (surtout Night and Day), sauf que la version américaine est visiblement beaucoup plus dure et réaliste.

Une belle lecture qui vous laissera l'impression que Lily est restée quelque part dans la pièce avec vous.
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Pauvre petite fille riche...... Riche enfin pas tant que cela. Lily Bart doit se trouver un mari, riche si possible, car elle mène grand train : robes, sorties, train de vie tout coûte chère madame.....  Sa tante Mrs  Peniston l'a recueillie à la mort de ses parents, subvient à ses besoins mais elle doit penser à l'avenir et à 29 ans elle est en passe de devenir une "immariable".

Il faut dire que Mademoiselle est très exigeante : quand Lawrence Seldon, avocat, trouve grâce à ses yeux et lui laisse entrevoir ses sentiments elle pense qu'il est en dessous de sa condition et de ce qu'elle peut espérer. Quand aux hommes fortunés ils sont souvent sans charme pour la belle jeune femme. A vouloir trouver la perle rare, elle passera d'illusions en désillusions, se retrouvera au centre de commérages et d'intrigues pour finalement se retrouver au ban d'une société dont elle était une des plus remarquables représentantes.

Ce roman se déroule à la fin de l'âge d'or américain, fin XIXème siècle et évoque la Haute Société nord américaine dans ce qu'elle représente : futilité, rivalité, paraître et violence sournoise. Edith Wharton décrit ce qu'elle a bien connu, d'une manière lucide et  satirique.

Lilly apparaît dès le début du roman comme une femme égoïste, insouciante, hautaine, dépensière et joueuse, elle pense que rien ni personne ne peut l'atteindre, sûre d'elle et de sa beauté, de ses atouts, elle pense que sa quête d'un mari ne sera que pure formalité.

Ah ! point n'était besoin chez Lily de propos délibéré pour lui dérober son rêve ! Il suffisait de regarder cette grâce inclinée pour y voir une force naturelle, pour reconnaître que l'amour et le pouvoir appartiennent à celles de cette race, comme le renoncement et l'altruisme demeurent le lot de celles que les premières dépouillent. (p254)

Dans la seconde partie, elle va apprendre à ses dépens les rouages de la haute société américaine qui n'aime pas que l'on se joue d'elle : elle va découvrir les rancunes, vengeances et mesquineries et aussi haut qu'elle soit, elle va connaître la chute que subissent ceux qui n'appliquent pas les règles.

Dans la solitude de sa chambre, Lily se trouvera ramenée à la directe observation des faits. Naturellement, leur aspect diurne différait de la nébuleuse vision de la nuit. Les Furies ailées se transformaient en rôdeuses mondaines, qui entraient chez l'une ou chez l'autre pour "potiner" à 'heure du thé. (p261)

Cette Lily Bart est décrite d'un premier abord comme une femme peu sympathique, à l'image de cette société qu'elle fréquente, ne portant qu'un regard que sur le monde qui l'entoure, loin de toute préoccupation autre que sa petite personne, son devenir et les moyens de continuer à mener la belle vie qu'elle a connue jusqu'à maintenant.

Ça, c'est Lily, toute entière, vous savez : elle travaille comme un nègre à préparer le terrain et à faire les semailles ; puis, le jour où elle doit récolter la moisson, elle se lève trop tard ou elle court à un pique-nique. (p285)

A la manière de Jane Austen c'est une profonde analyse de la vie mondaine américaine, ses arcanes et ses codes. On retrouve le thème de l'urgence du mariage pour toute femme de l'aristocratie sans fortune, sur un ton à la fois satirique, ironique et sans complaisance mais aussi l'analyse psychologique fine et détaillée des différents acteurs du drame.

Car il s'agit bien d'un drame qu'Edith Wharton décrit avec force détails, les usages, les rites, le rythme des saisons avec leurs villégiatures, les soirées, le faste des résidences, des tenue. Elle se glisse, à la manière d'une journaliste d'un magazine people, dans ce qui constitue la vie d'un des membres de cette partie du monde.

Même si j'ai trouvé la première moitié un peu longue, j'ai même failli abandonner je l'avoue, trouvant que l'histoire tournait un peu en rond, pensant qu'il s'agissait d'un énième roman sur la recherche du mari, ayant parfois un peu de mal à m'y retrouver au milieu de tous ces hommes et femmes n'ayant comme seule préoccupation que les petits arrangements entre amis et leur paraître. Je commençais à penser que finalement tout cela était très convenu mais il n'était pas possible que les 500 pages ne contiennent que cela.

Bien m'en a pris  : Le récit prend une toute autre tournure dans la deuxième partie. Les masques tombent et le récit bascule.... Et ça j'aime !

A la différence de Jane Austen, Edith Wharton n'hésite pas à donner à sa gentille étude des mœurs de la gentry américaine une toute autre tournure, la satire va se transformer en drame. Et là je ne l'ai plus lâché. J'ai eu le sentiment que le rythme s'accélérait au fur et à mesure de la descente aux enfers de Lily, à la manière d'un feuilleton, tout ce que Lily avait gravi va la faire chuter. Autant j'avais peu de compassion pour cette femme arrogante du début du roman autant je me suis attachée à elle et à son devenir.....

C'est, certes, une lecture exigeante avec une écriture précise, raffinée, où tous les détails comptent. Il y a une belle maîtrise du sujet, de la construction du récit, de la mise en place de chaque personnage,  j'ai eu beaucoup d'attirance et de compassion pour cet avocat au cœur tendre, malmené par Lily, j'ai aimé la façon dont l'auteure donne à certains une "seconde chance".

Les heureux du monde sont-ils heureux ? Trouve-t-on le bonheur parmi eux ? Peut-être le pensent-ils, en tout cas ils en donnent toutes les apparences mais il faut faire partie de leur monde, en avoir les moyens, utiliser les mêmes codes et accepter que sous le masque des apparences la réalité soit toute autre.

Je n'étais tout juste qu'une vis ou un écrou dans la grande machine que j'appelais l'existence, et, quand je suis tombée de là, j'ai découvert que je n'étais d'aucun usage, nulle part ailleurs. Que faire lorsqu'on s'aperçoit qu'on ne peut s'adapter qu'à un seul trou ? Il faut ou bien y retourner, ou bien être jeté au rebut.... et vous ne savez pas combien c'est dur !... (p466)

Pas un coup de cœur mais que j'aime retrouver une telle construction, un style et une belle écriture, qui décrit avec tant de grâce et parfois avec une pointe d'ironie, notre monde car à bien y réfléchir ces heureux du monde existent toujours, ici ou là-bas.......


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Pièce maîtresse de l'oeuvre d'Edith Wharton, Chez les heureux du monde narre le destin tragique de la séduisante Lily Bart, déchirée entre ses rêves de réussite et son désir de liberté. Avec un art digne de son maître Henry James, Edith Wharton restitue parfaitement les ambitions et les fastes d'un petit monde replié sur lui-même, étouffé par le pouvoir de l'argent et l'hypocrisie.
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Sans surprise, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman.
Lily Bart, jeune femme désargentée, est à la recherche d'un mari pour se maintenir dans la société mondaine new-yorkaise, la seule qu'elle ait connue dans sa vie. Cependant, maintenir sa place dans cette société si exigeante nécessite une grande habileté. Malheureusement, Lily fera quelques faux-pas qui ne lui seront pas pardonnés. Elle va également se refuser à jouer le jeu perfidement pour ne pas se retrouver au ban de la société.
Lily, malgré ses capacités à naviguer dans ce microcosme exigeant, a parfois des sursauts de clairvoyance sur le but qu'elle poursuit.
Elle a de plus des sentiments pour un jeune avocat, mondain mais non fortuné, Lawrence Selden, et se retrouve tiraillée entre sa raison qui lui dicte de rechercher la fortune, et son coeur. Une suite de malentendus et d'incompréhensions les sépareront cependant tout au long du roman.
La vision donnée de la haute société new-yorkaise du début du XXème siècle est effrayante. On dirait une gigantesque partie d'échecs, avec de multiples joueurs, dans laquelle chaque geste doit être dûment réfléchi, ainsi que les conséquences qu'il entrainera.
Le style d'Edith Wharton est délicieux, et j'ai passé un excellent moment, même si Lily n'a pas écouté une seule de mes exhortations tout au long de ma lecture.
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Sont ils heureux, ces heureux du monde, et la douceur insouciante de leur vie faite d'opulence et de plaisirs codifiés par une stricte étiquette vaut-elle la peine d'y sacrifier son existence?
C'est en tout cas le choix que fait Lily Bart, orpheline bien née, belle comme le jour, maîtrisant sur le bout des doigts ces codes et ces valeurs qu'elle a été élevée à suivre et désirer, mais dépourvue du graal qui lui permettrait de réellement pénétrer le petit monde de l'aristocratie new-yorkaise : l'argent.
Edith Wharton le connaissait bien, ce monde, et le regard plus que distancié qu'elle porte sur lui me fait me demander si c'est par cynisme qu'elle y jette une héroïne certes droite et habile mais éminemment antipathique, égoïste, totalement aveuglée par son éducation, pour l'y faire briller de mille feux avant de l'exclure cruellement d'un univers factice qui ne veut pas d'elle.
Pour ma part j'aurais bien du mal à plaindre cette apprentie garce malgré son destin tragique, ce qui ne m'a pas empêchée de me régaler de l'évocation plus vraie que nature d'un milieu social aussi étroit et brillant qu'inhumain.
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Assurément un des meilleurs romans de la romancière américaine Edith Wharton: un style ciselé et pur; une langue recherchée sans pour autant être mièvre; des personnages très réaliste à la psychologie très fouillée; le snobisme et la cruauté d'une société égoïste décrits avec beaucoup de lucidité et d'intelligence.
La déchéance sociale et physique de Lily Bart dans un monde superficiel est mise en scène avec une grande acuité. Un livre que je recommande chaudement, facile à lire, qui vous en apprendra beaucoup sur la nature humaine.
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"Chez les heureux du monde" traite d'une jeune fille "à marier", Lily Bart, âgée de 29 ans, qui navigue au sein de la haute société new yorkaise. La particularité de Lily est cependant que, malgré le milieu qu'elle fréquente, elle est issue d'une famille modeste. Et c'est son absence de fortune personnelle qui va être le départ de ses ennuis. Ses parents sont décédés et elle est vaguement chaperonnée par sa tante qui est censée lui léguer l'intégralité de sa fortune à sa mort. Dans cette attente, et afin de pourvoir à ses dépenses personnelles (consistant principalement en l'achat de robes et chapeaux), Lily confie son argent au mari de l'une de ses amies afin que celui-ci le fasse fructifier en bourse. Et cet acte constitue le début de ses ennuis car elle devient redevable de quelqu'un. S'ensuit une spirale infernale au terme de laquelle elle finit par être bannie par ses amis et par cette haute société dont elle est un membre assidu. Mille fois Lily a la possibilité de se marier avec un riche jeune homme voire de faire cesser les terribles rumeurs qui circulent sur son compte et pourtant, elle préfère rester honnête, décline les rares aides qui lui sont proposées, et ne cherche pas à se venger.

"Chez les heureux du monde" est un roman fin qui dresse une satire terrible de la haute société new yorkaise du début du 20ème siècle. Lily Bart est jeune, très belle, et pleinement intégrée dans ce milieu malgré son origine modeste. Tout devrait lui sourire et pourtant son appétit pour l'argent, le luxe et un train de vie aisé causeront sa perte. Sa chute est terrible, et cela est bouleversant car malgré son goût du luxe, Lily est un personnage attachant. Elle est seule dans la vie et cherche à s'en sortir. Mais cela nécessite des concessions qu'elle n'a pas été prête à faire.
Lien : https://riennesopposealalect..
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Ce n'est pas nouveau, j'aime la littérature classique. J'aime Émile Zola, j'aime les soeurs Brontë, j'aime Henry James... Et j'aime d'autant plus Edith Wharton qu'elle me rappelle ce que je préfère en chacun d'eux.

Je ne sais pas bien expliquer pourquoi mais, moi la femme moderne et émancipée, je me sens parfaitement dans mon élément dans le milieu codifié de la haute-bourgeoisie classique. J'adore cet univers de façade où les apparences sont plus importantes que les faits eux-mêmes. Je me plais à côtoyer ces gens endimanchés pour qui manigances et faux-semblants font loi. Et surtout, je me régale des joutes verbales peuplées de métaphores et de sous-entendus, qui donnent un tour si innocent aux discussions les plus crues.

C'est dans ces hautes sphères faussement puritaines que l'on va suivre le destin de Lily Bart. Trentenaire célibataire, elle évolue chez les heureux sans pour autant faire vraiment partie de leur monde. En effet, élevée dans l'idée que seul l'argent peut faire le bonheur, elle en manque cruellement et n'a donc qu'un objectif : épouser un homme riche. Mais décrocher le meilleur parti n'est pas si simple, surtout quand la morale qu'on avait enfoui sous la dentelle et les sourires tente de refaire surface. Son conte de fées risque de prendre des allures de descente aux enfers...

Bien que ce soit son premier roman, Edith Wharton fait déjà preuve d'un immense talent, tant dans le trait général qu'elle donne à son récit que dans la justesse des portraits qu'elle dresse. Sa plume magistrale nous immerge instantanément dans l'univers impitoyable du New-York des années 1900.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman. En revanche, j'ai envie d'adresser un carton rouge à l'éditeur Archipoche : une grosse faute d'accord sur la quatrième de couverture, un résumé sur cette même quat' de couv' complètement à côté de la plaque (heureusement que je ne les lis jamais !), sans compter dans le texte quelques coquilles et traductions approximatives (tips : le conductor anglais ne se traduit pas par conducteur mais plutôt contrôleur ou receveur). Bref, tout ça n'est pas sérieux, et c'est franchement dommage.
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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