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Les New-Yorkaises d'Edith Wharton est un bon aperçu de la vie de la haute bourgeoisie new yorkaises des années 20. L'auteur dresse, plus particulièrement, le portrait de trois femmes, la mère, la fille et la belle fille. Toutes trois bien différentes...
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Après avoir analysé le déclin de la noblesse de la côte est des États-Unis au XIXe siècle dans le temps de l'innocence, et Chez les heureux du monde, Edith Wharton analyse les sphères des plébéiens enrichis dans Les New Yorkaises, dont le titre original est Twilight Sleep, autrement dit, sommeil au crépuscule. Dans cet ouvrage, nous découvrons la volubile Pauline Manford, riche quinquagénaire redoutant plus que tout au monde l'ennui. Afin d'éviter à tout prix qu'une routine vienne ternir son quotidien, Pauline se livre à des activités variées qui lui valent d'avoir un agenda de ministre. Sa fille Nona, est ce qu'on appelait jadis dans les années folles une "flapper", une inconsciente, si je traduis littéralement le terme: la jeune fille prend plaisir à danser jusqu'à l'aube et savoure sa jeunesse auprès de jeunes mariées évaporées n'ayant absolument rien à faire de leur existence, à part trouver un moyen de tromper l'ennui, et commenter celle des autres.

J'avais beaucoup apprécié la plume d'Edith Wharton dans La Récompense d'une mère, le temps de l'innocence, Chez les heureux du monde, puis Plein été. Malheureusement, c'est avec beaucoup de difficulté que je me suis plongé dans Les New-Yorkaises; le rythme est abominablement languide, et le lecteur peine à discerner le noeud de l'intrigue, entre une histoire de scandale impliquant un Mahatma, et un somptueux souper qui s'étale... sur deux chapitres consécutifs ! Je me suis dit qu'il allait être question de rivalité sentimentale, d'affaires familiales ou de mariages arrangés et hélas... ce n'est pas avant d'avoir atteint le chapitre VIII que j'ai enfin pu prendre connaissance de l'enjeu de l'intrigue; bis repetita placent, Edith Wharton aborde une fois de plus le thème des dissensions familiales... sauf qu'il est difficile de discerner où la romancière veut en venir: le récit tourne en rond pour retarder les retournements de situation et n'en devient que plus laborieux, désagréable, et aussi ennuyeux et lancinant que le train de vie de ses protagonistes. Jamais un livre ne m'a autant exaspéré; plus je progressais dans ma lecture, moins j'avais le sentiment de comprendre quoi que ce soit à l'intrigue qui tient sur un timbre :

La jeune Lita Wyant est lasse de son époux et ne se soucie nullement de leur enfant. Cette Madame Bovary au rabais tente de trouver du réconfort dans des danses effrénées tout au long de la nuit et dans une liaison, mais rien n'y fait, Lita sombre dans une torpeur et une attitude neurasthénique qui alarment sa famille: si jamais elle venait à divorcer, la réputation de la famille serait éclaboussée d'opprobre ! Disgrâce! Déshonneur ! Cela ferait un foin dans les journaux ! Pas de panique! La matriarche de la famille a remède à tout: il suffit d'envoyer la jeune épouse capricieuse à la campagne, et le tour sera joué! Un peu de repos, et de tels projets absurdes ne seront rien de plus qu'un mauvais souvenir !

En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvés abominablement ternes, sans saveur, et insipides; j'ai eu le sentiment que la romancière avait dressé une galerie de May Welland, la langue de vipère du Temps de l'innocence. Tout ruisselle d'égoïsme dans cet ouvrage dont les personnages veulent uniquement tuer le temps. Et c'est regrettable, puisque l'intrigue abritait un fort potentiel qui a été mal exploité et donne une histoire figée et creuse qui ne progresse nullement. Et lorsque le lecteur parvient au dénouement de l'oeuvre, il s'aperçoit avec effroi que pas un seul personnage ne tire les leçons des épreuves qui ont jalonné son cheminement.
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Un roman très cruel qui montre discrètement les déchirements du coeur humain mais qui a aussi beaucoup d'humour et se moque sans pitié de Pauline qui croit pouvoir défendre toutes les causes et son contraire et ne voit pas sa famille sombrer. Un grand roman social.
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Beaucoup de finesse psychologique et agréable à lire. On voit comment vivaient les gens extrêmement riches en 1927 à New-York, loin de se la couler douce en ce qui concerne Pauline Manford. Elle passe ses journées à s'agiter de comités en rendez- vous, d'invitations à cogiter en invitations à dîner. Elle n'a pas une demi heure de libre du matin à la nuit. Quel salarié supporterait cela de nos jours... Les femmes utilisaient le radium comme antirides.. Cela devait les rendre lumineuses ! On aimerait une suite, savoir ce que deviennent les personnages, comme pour une série.
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Pauline Manford est une quinquagénaire qui n'a pas les deux pieds dans le même sabot. Toujours par monts et par vaux, elle a de multiples activités et ne s'entoure que de personnes intéressantes pour elle.
Le reste de la famille Manford est, pour elle, moins brillante. Nona, sa fille, mène une vie bien différente. Bien moins extravagante que sa mère, elle s'entiche d'un homme marié. Lita, quant à elle, la belle-fille de Pauline, veut tout simplement divorcer et reprendre sa liberté.
Ces trois femmes sont aussi différentes que complémentaires. Ce court roman d'Edith Wharton est avant tout le portrait de trois femmes dans le New York puritain des années 20.
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Pauline Manford, riche bourgeoise newyorkaise , mène tambour battant une vie sociale très remplie entre galas de charité, fêtes et conférences.
Elle arrive à entretenir les meilleurs rapports avec son premier mari malgrè le divorce qui les a séparés et Dexter l'avocat qu'elle a ensuite épousé et s'efforce de gérer le conflit conjugal de son fils Jim époux d'une belle evaporée à laquelle les hommes de son entourage font les yeux doux.
Tout ceci se déroule sous le regard critique de sa fille Nona qui assiste avec détachement à cette comédie urbaine.
L'action se situe dans les années vingt et la description de l'environnement sociologique des personnages ne permet pas de se faire une idée générale de la vie à New York à cette époque. Bien sûr c'est une classes sociale très favorisée, celle à laquelle appartenait Edith Warton, qui est mise en avant avec des problématiques qui peuvent paraître bien futiles.
Il n'en demeure pas moins que l'analyse des personnages est interessante et la finesse de la plume de la romancière nous conduit à nous attacher aux protagonistes
Ce roman n'est pas inoubliable mais sa lecture reste agréable .Je n'ai pas manqué de faire le rapprochement avec l'écriture de Nancy Mittford qui elle aussi, se consacre à l'étude d'une bourgeoisie oisive bien loin des préoccupations economiques et politiques
Je vais essayer de lire d'autres textes de cet auteur que certains comparent à Henry James pour me faire une idée plus précise
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Pour le mois de juin au Club des Lectrices, le thème était Les Etats-Unis. J'ai donc proposé une valeur sûre avec la romancière Edith Wharton (en croisant les doigts que personne ne l'ait lu le roman Les New-Yorkaises), qui a été à ma grande joie acceptée.


Et je ne l'ai pas regretté. J'ai passé un bon moment avec ce roman! J'aime vraiment beaucoup cette auteure, dont la plume est tellement élégante, fine et ironique, que c'est un véritable plaisir de la lire!


Je l'avais découvert une première fois avec le temps de l'innocence, qui est un roman absolument magnifique. Je le conseille vivement, ainsi que le film.


Ce sont des années particulières aux Etats-Unis. Les moeurs changent, sont bouleversés, on découvre une relative liberté de mouvements de pensées et ceux qui ne s'adaptent pas restent sur le carreau (comme Arthur Wyant par exemple). le règne des vieilles familles ancestrales et surpuissantes est toujours présent, mais perd de la vitesse. On autorise de plus en plus de choses, impensable 20 ans auparavant (comme le divorce).



Dans ce roman, il y a trois personnages féminins assez caricaturaux :

- la femme vieillissante qui voudrait saisir le temps et qui mène une vie trop rapide tout en cherchant sans cesse à se détendre
- le jeune fille de moins de 20 ans qui est déjà déçue et amère par ce que la vie a à lui offrir
- la jeune femme superficielle et très belle qui a fait un mariage avantageux et qui s'ennuie dans le rôle de mère au foyer.

J'ai bien aimé ces trois femmes, qui ont toutes les trois de grosses faiblesses, mais qui m'ont toutes émues à un moment donné, avec une nette préférence pour Nona, qui est celle que je parviens à comprendre le mieux.


Pauline et Lita sont particulières…je ne pouvais pas les supporter souvent, j'avais envie de leur coller des claques presque tout le temps. L'insouciance et l'égoïsme de Lita était parfois abominable. Pouvoir divorcer est une chose fantastique, mais le prendre à la légère comme elle le fait, c'est lamentable.

L'hypocrisie de Pauline est admirable (il va loin quand même, j'ai été assez impressionnée parfois!), mais est également fatiguant, tellement elle arrive à se convaincre elle-même de sa bonne foi. Alors bon, l'amertume de Nona, à côté, ce n'est rien et cela lui passera.


Tout est très conforme, je n'ai pas eu de grande surprise avec ce livre, je dois avouer que je savais exactement ce que j'allais y trouver. Et c'est aussi en partie cela que j'ai aimé dans ce roman. Je n'avais pas envie de lire un livre plein de rebondissement et de choses incroyables. La critique de cette société new-yorkaise que je connais, tranquille, pleine de verve et d'ironie où finalement rien ne change, cela m'a plu. Je me suis concentrée sur le style et ce fut un délice!


[Attention, je dévoile la fin]




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Un roman agréable, dont j'ai beaucoup aimé la lecture. cela fait du bien de lire un livre bien écrit comme cela! Juste un petit bémol pour la fin, qui gâche un peu le roman. Sinon, je le conseille vivement, mais pour les novices, je pense que le temps de l'innocence est un meilleur moyen de commencer à lire du Edith Wharton.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Pauline Manford gère sa vie à la baguette (conférences, réceptions, séances de gourou, travaux dans sa maison de campagne...) Elle ne se doute pas que sa belle-fille Lita va se révéler un grain de sable bien gênant dans le rouage de sa vie ordonnée...
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C'est le premier livre de Wharton que je lis, j'ai d'abord été un peu surpris, et énervé, par l'abondance des détails mais au final elle nous livre une analyse très fine des personnages et une critique assez féroce de leur vacuité et de leur faux-semblants. Elle raconte une histoire en assemblant des petits bouts de rien ; en fait, c'est du grand art.

critique entière sur mon blog http://jimpee.free.fr/index.php/7548/
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Pauline Manford est riche, très riche. Et résolument DÉ-BOR-DÉE. Enchaînant des rendez-vous tous les quarts d'heure afin d'organiser des dîners caritatifs, cocktails mondains, préparer des discours pour la ligue pro-famille, tout autant que celle du contrôle des naissances. Sans compter ceux avec le Mahatma, maître de vie ou encore le dernier guérisseur à la mode. Au milieu de tout ça, cette parfaite New-Yorkaise aux névroses multiples, doit parvenir à maintenir un minimum de relation avec Dexter, son second époux, Nona sa fille célibataire et Jim, son fils, dont le mariage avec la charmante mais frivole Lita semble battre de l'aile…
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Edith Wharton vit depuis 5 ans à Paris lorsqu'elle publie en 1927 Les New-Yorkaises, cette charge contre la bonne noblesse new-yorkaise. Une sorte de règlement de compte où satire et délicieux sens de l'analyse psychologique se côtoient. Car issue de ce milieu, elle ne sait que trop bien à quel point cette classe supérieure américaine se perd en frivolité et en quête de sens face à son existence. J'aime d'ailleurs le titre original, Twilight Sleep, qui semble plus significatif quant au contenu du roman.
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Que ce soit clair : Wharton, c'est un must read pour moi. J'aime son sens de la formule, cette écriture précise et acide - que je dois tenter en VO -, cette manière de dénoncer un monde fortuné hypocrite et bourré de carcans, mais aussi sa modernité terrifiante. Avec elle, je me verrais bien prendre un café pendant des heures et refaire le monde.
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Malgré le brillant exercice de style, je dois avouer avoir pourtant moins accroché aux New-Yorkaises qu'au Temps de l'innocence par exemple ou à Été. Chaque personnage recèle en lui un trait si déplaisant, qu'il est difficile pour le lecteur de développer quelque lien d'affect que ce soit avec aucun d'entre eux. Reste un portrait de New-Yorkais à la communication défaillante, au sens de l'apparence qui prime, particulièrement efficace.
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Traduction : Jean Pavans
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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