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Citations sur Feuilles d'herbe, tome 1 (151)

Jamais il n'y eu plus de commencement qu'à présent,
Ni qu'à présent plus de jeunesse ou de vieillesse ;
Et jamais il n'y aura plus de perfection qu'à présent,
Ni qu'à présent plus de ciel et d'enfer.
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(à propos des écrivains et poètes des temps passés)

Tous, tous autant qu'ils furent, je les échangerais sans chagrin, ô mer,
Contre une seule de tes vagues ondulantes, consentisses-tu à m'en échanger le secret,
À prêter à mes vers le souffle d'un de tes souffles,
À y attarder ton parfum
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Puis voici que la Terre me terrorise par son calme sa patience
Tant elle fait naître de choses douces de matières corrompues,
Tant elle tourne innocemment sur son axe immaculé dans le défilé inexorable de ses cadavres infectieux,
Tant elle distille de vents exquis à partir d'infusions de puanteur fétide,
Tant elle renouvelle dans une totale indifférence la somptuaire prodigalité de ses moissons annuelles,
Tant elle offre de matières divines aux humains en échange de tant de déchets qu'elle reçoit d'eux en retour.
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Sous forme d'essence invisible d'odeur de surface et d'herbe, dans les siècles des siècles,
Sous forme de bouffées d'air soufflant des champs, mes chéris, mes héros immortels me seront rendus,
Exhalés par vous exhalant leur souffle leur haleine, dans les siècles des siècles, sans qu'un seul atome soit perdu,

Ô les années les tombes! ô l'air le sol! ô mes morts, leur doux arôme!
Exhale-les, mort pérennement douce, dans les années, les siècles futurs.
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Je crois bien que je pourrais m'en retourner vivre chez les animaux, si placides, si autonomes,
Eux que je resterais des heures et des heures à regarder,
sans bouger.
Jamais ils ne s'échinent ni ne se lamentent sur leur état,
Jamais ne passent la nuit à pleurer sur leurs péchés,
Jamais n'ont de ces discussions nauséeuses sur leurs obligations envers Dieu,
Jamais ne sont insatisfaits, ni saisis de la folie furieuse de posséder les choses,
Jamais ne s'agenouillent devant un autre, ou des ancêtres ayant vécu plusieurs milliers d'années plus tôt,
Jamais ne se prétendent respectables ni malheureux sur terre.
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Le seul vrai gouvernement est celui qui tient minutes des individus,
Toute la théorie entière de l'univers est infailliblement
orientée en fonction d'un individu unique qui a nom: Toi.

(Ma mère! dans la subtilité de ta sévérité je t'ai vue,
glaive nu à la main,
T'ai vue finalement refuser de traiter avec personne
d'autre que les individus.)
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Mon sein à toison d'herbe parfumée,
Je te cueille des pages où j'écris, qui seront lues plus tard, avec plus de noblesse,
Feuilles tombales, pages corporelles me dépassant en hauteur, dépassant la mort,
Racines pérennes, feuilles élancées, feuilles délicates
que l'hiver, ah certes non! ne brûlera pas,
Année après année vous fleurirez, laissant vos souterrains pour de nouveau paraître au jour;
Bien sûr je ne sais si, passant près de vous, les foules
vous verront, inhaleront votre parfum discret, mais quelques-uns, oui je le crois ;
Mes feuilles, mes pages graciles ! Vous les fleurs de mon sang! Je vous autorise à dire, à votre guise, le cœur qui bat en vous,
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Mais là où la législation est légère aux hommes comme aux femmes,
Mais là où l'esclave ni l'esclavagiste n'ont plus cours,
Mais là où la populace spontanément se soulèvera contre
l'inépuisable impudence des élus,
Mais là où jaillit la fierté en vagues pareilles aux longues vagues ondulantes de la mer sous le sifilet de la mort,
Mais là où l'autorité extérieure toujours cédera prééminence à l'autorité interne,
Mais là où le citoyen constitue le modèle idéal tandis que président, maire ou gouvernement ne sont que des fonctionnaires salariés,
Mais là où les enfants reçoivent dans l'enseignement la légitimité comme la légalité de leur autonomie,
Mais là où l'équanimité s'illustre concrètement dans la vie des affaires,
Mais là où sont encouragées les spéculations sur l'âme,
Mais là où les femmes participent aux processions à côté des hommes dans la rue,
Mais là où elles entrent comme eux dans les assemblées publiques, prenant place à côté d'eux,
Mais là où prévaut la fidélité en amitié,
Mais là où règne la limpidité entre les sexes,
Mais là où les pères ont la santé la meilleure,
Mais là où les mères ont la beauté physique en elles,
Là, oui, est la grande cité.
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A un Etranger:

Etranger qui passes ! tu ignores mon désir tandis que je te contemple,
Tu dois être celui que je cherchais ou celle que je cherchais (cela me vient comme d'un rêve),
J'ai surement vécu quelque part avec toi une vie de joie,
Tout ressuscite tandis que nous nous frôlons, fluides, affectueux, chastes, mûris,
Ensemble nous avons grandi, tu as été petit garçon, petite fille de mon âge,
J'ai mangé avec toi et dormi avec toi, ton corps n'est plus à toi seul, ni n'a laissé le mien être à moi seul,
Tu m'offres au passage le plaisir de tes yeux, de ton visage, de ta chair et celui de ma barbe, de ma poitrine, de mes mains, tu le prends en retour,
Il ne faut point que je te parle, mais je pense à toi lorsque je suis assis tout seul ou que je m'éveille solitaire, la nuit,
Il me faut attendre, nul doute que je ne te rencontre à nouveau,
Il me faut m'assurer de ne point te perdre.
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All beauty comes from beautiful blood and a beautiful brain.
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