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Citations sur Feuilles d'herbe, tome 1 (151)

Je veux danser, battre des mains, exulter et crier, sauter, bondir en l'air,
me rouler par terre, surtout flotter, flotter !
Car je serai marin du monde partant pour tous les ports
Car je serai bateau ( avez-vous vu mes voiles, déployées au soleil et à l'air ?)
Navire vif cales gonflées d'une précieuse cargaison de paroles et de joie.
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Ô Capitaine! Mon Capitaine! Notre voyage effroyable est terminé
Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.
Mais ô coeur! coeur! coeur!
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Etendu, froid et sans vie.
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Je crois qu'une feuille d'herbe est à la mesure du labeur des étoiles,
Que ne sont pas moins parfaits la fourmi, le grain de sable, l’œuf du roitelet,
Que la rainette est un chef-d'oeuvre des plus consommés,
Que la ronce des mûres serait digne de couvrir les corridors du ciel,
Que le plus infime rouage de ma main est une mécanique incomparable,
Que la vache qui rumine l'herbe tête humblement baissée est une statue sans rivale,
Qu'une souris est miracle propre à ébranler des sextillions d'infidèles.

p.87
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On a mis un corps d'homme aux enchères
(La scène se passe avant la guerre, c'est ma coutume d'assister à la vente des esclaves),
J'aide le vendeur, il est nul, il ne connaît pas son boulot.

S'il vous plaît, messieurs, contemplez-moi un peu cette merveille,
Est-ce que la plus élevée des enchères du plus fortuné des acquéreurs sera suffisante : non !
Pour ce corps, le globe est demeuré en gestation pendant des quintillions d'années sans vie animale ni végétale,
Pour ce corps ont tourné les roues régulières et lourdes des cycles planétaires.

Dans ce corps, un cerveau, une boite à surprises,
Dans ce corps, au bas de ce corps, une fabrique de héros.
Ces bras, ces jambes, rouges, noirs ou blancs, observez bien, n'ont-ils pas finesse musculaire et nerveuse,
Si vous y tenez, nous irons jusqu'à les disséquer pour que vous voyiez bien.

Exquise acuité des sens, flamme de vie dans les yeux, culot et détermination,
Carapace des muscles pectoraux, souplesse de l'axe du cou, des vertèbres, fermeté de la chair, bonne solidité des bras, des jambes,
Sans compter les merveilles cachées sous la peau !

Là où coule le sang,
Ce bon vieux sang unique, ce brave liquide rouge universel !
Là où se dilate, là où gicle un cœur, où battent passions, désirs, projets, ambitions
(Parce que vous croyez qu'incapables de s'exprimer dans les salons ou les salles de conférences ils n'existeraient pas ?),

Il n'y a pas qu'un homme devant vos yeux, mais un père d'hommes qui seront pères à leur tour,
Qui seront la souche d'Etats peuplés, de républiques florissantes,
La source d'innombrables vies immortelles aux innombrables incarnations des plaisirs.

Qui peut dire quelle sera la descendance de sa descendance dans les siècles futurs ?
(Et si l'on remontait le cours des siècles passés pour vous-mêmes, qui sait qui l'on trouverait au commencement ?)
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M'embarquer à la mer !
Je veux tellement quitter ce sol insupportable,
Tellement quitter l'usante monotonie des rues, des maisons, des trottoirs,
Tellement te quitter terre compactement immuable, oui monter à bord d'un vaisseau,
Lever l'ancre, mettre à la voile, à la voile !

Je veux que désormais la vie soit un grand chant de joie !
Je veux danser, battre des mains, exulter et crier, sauter, bondir en l'air,
me rouler par terre, surtout flotter, flotter !
Car je serai marin du monde partant pour tous les ports
Car je serai bateau ( avez-vous vu mes voiles, déployées au soleil et à l'air ?)
Navire vif cales gonflées d'une précieuse cargaison de paroles et de joie.
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Camarade, ceci n'est pas un livre:
Celui qui touche ce livre touche un homme,
(Fait-il nuit ? Sommes-nous bien seuls ici tous les deux ?)
C'est moi que vous tenez et qui vous tiens,
D'entre les pages je jaillis dans vos bras - la mort me fait surgir.

O comme vos doigts m'assoupissent,
Votre souffle tombe autour de moi comme une rosée, votre pouls est comme une berceuse au tympan de mes oreilles,
Je me sens immergé de la tête aux pieds,
Cela est délicieux - c'est assez.
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O moi ! O vie ! Toutes ces questions
Qui m'assaillent
Ces cortèges sans fin d'incroyants
Cette ville peuplée de sots
Qu'y a t'il de bon dans tout cela, ô moi ? ô vie ?
Réponse
Que tu es ici - que la vie existe, et l'identité,
Que le prodigieux spectacle continue,
Et que, peut être, tu y contribues par la rime.
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Jeunesse, vieillesse, jour et nuit

Jeunesse vaste aimante et vigoureuse, jeunesse gracieuse, force fascinante,
Sais-tu que la vieillesse viendra sur tes talons avec non moins de grâce, de force ou de fascination ?

Jour en plénitude de fleur, jour splendide, jour de l'immense soleil, du rire, de l'action ambitieuse,
La Nuit viendra après toi, ses millions de soleils, son sommeil, son obscurité rafraîchissante.
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Not I, nor anyone else can travel that road for you.
You must travel it by yourself.
It is not far. It is within reach.
Perhaps you have been on it since you were born, and did not know.
Perhaps it is everywhere - on water and land.
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CES VERS QUE JE CHANTE AU PRINTEMPS


 N'étais-je pas seul ? non, voici que m'entoure une troupe
 À ma droite les uns, d'autres derrière, puis on me prend les
bras, le cou,
 C'est une foule de plus en plus dense, moi au milieu d'eux
les esprits de mes amis vivants ou morts,
 Et voici qu'en ces lieux écartés je cueille, je donne à la
ronde, je chante,
 Prends pour cadeau la première chose venue que je lance
au premier voisin venu,
 Tiens, ce lilas, avec une branche de pin,
 Tiens, cette mousse, au fond de ma poche, cueillie par mes
propres soins à un chêne vert de Virginie d'où elle pendait en
traîne,
 Tiens, ces œillets, ce laurier, cette poignée de sauge,
 Et ces floraisons d'eau arrachées à fond de gué de l'étang
  (Lieu de notre ultime rencontre à moi et mon ami tendre,
qui est revenu pour ne plus me quitter,
 C'est pourquoi cette tige de jonc, ce calame, ce calumet,
oh ! je le veux dorénavant, sera l'emblème des camarades,
 Jeunes gens faites-en circulation entre vous, ne souffrez
pas qu'on vous le rende !)
 Et ces baguettes de bouleau, ce bouquet de châtaignes,
d'oranges sauvages,
 Ces tiges de groseillier, ces fleurs de prunier, ce cèdre aro-
matique.
 Et moi, toujours allant aux bras d'une nuée pressante de
fantômes,
 Touche ici, montre du doigt là, lance mollement au loin
fleurs ou fruits,
 Disant et donnant à chacun son dû ;
 Bien que me réservant le fruit de ma cueillette aux rives de
l'étang
 Dont je ne ferai jamais don qu'aux amants dont le pouvoir
d'amour égale le mien.

p.146-147
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