Sois calme - sois à l'aise avec moi - je suis Walt Whitman, libéral et robuste comme la Nature.
A partir de cette heure, je m'attache à tes pas, qui que tu sois,
Mes paroles seront comme une démangeaison à tes oreilles jusqu'à ce que tu les comprennes.
Ecoute bien et sans bouger ce que maintenant
je te dis à l'oreille,
Je t'aime, oh, je suis complètement à toi,
Oh, puissions-nous toi et moi nous échapper
loin des autres et nous en aller tout à fait, libres
et sans lois,
Deux faucons dans l'air, deux poissons nageant
dans la mer n'étant pas plus libre que nous.
A jamais vivants, à jamais de l’avant,
Magnifiques, solennels, graves, recueillis, déroutés, fous, turbulents, faibles, mécontents,
Désespérés, orgueilleux, passionnés, dégoûtés, acceptés par les hommes, rejetés par les hommes,
Ils vont ! Ils vont ! Je sais qu’ils vont, mais ne sait où ils vont,
Mais je sais qu’ils vont vers le mieux – vers quelque chose de grand.
Tu n'accepteras plus rien de deuxième ou troisième main.....tu ne regarderas plus avec les yeux des morts.....et ne te nourriras plus des spectres qui hantent les livres.
La pendule indique le moment, mais qu'est-ce qui indique l'éternité?
Exister et rien autre chose, cela suffit! - Respirer suffit! - Joie, joie! Joie partout!
Ô toi l'orbe dans la foule des orbes !
Toi le principe qui fermente, qui fomente, toi le germe latent, toi le centre !
La guerre fait ses révolutions autour de toi, ton idée,
Avec tout son jeu véhément de causes coléreuses
(Leurs conséquences empliront trois fois mille années),
Mes récitatifs pour toi, - mon livre la guerre ne font qu'un,
Je suis immergé dans son esprit moi et mon monde, tout comme la lutte prend son axe en toi,
De même qu'une roue tourne sur son moyeu mon livre à son insu,
Tourne autour de son idée
Car je ne chante pas seulement les joies
de la vie, en les énumérant - mais aussi la joie
de la mort!
Le bel attouchement de la Mort qui apaise
et engourdit quelques instants pour des raisons
à elle,
Mon moi se débarrasse de mon corps
excrémentiel destiné à être brûlé, réduit
en poudre ou enseveli,
Mon véritable corps m'est laissé sans aucun
doute pour d'autres sphères,
Le corps que j'ai quitté et qui ne m'est plus rien,
retourne aux purifications, à d'autres offices,
aux usages éternels de la terre.
“Resist much, obey little.”