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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu d'une traite les trois romans autofictionnels qu'Anne Wiazemsky a consacrés à son entrée dans la vie adulte et dans le cinéma. le premier, Jeune fille, raconte le tournage de Au hasard Balthazar et ses relations iconoclastes et formatrices avec un Robert Bresson à l'attitude pour le moins équivoque, les deux autres, Une année studieuse et Un an après, sa rencontre puis son mariage avec Jean-Luc Godard.

Un an après, qui a été adapté au cinéma par Michel Hazanavicius dans le Redoutable, a pour toile de fond Mai 68, Anne Wiazemsky et son mari habitant à l'époque rue Saint-Jacques à Paris, c'est-à-dire dans l'oeil du cyclone … Elle donne vie à cette époque bouillonnante et joyeuse et on s'y croirait vraiment.

Par ailleurs, elle évoque ses différentes rencontres, et c'est assez vertigineux, sans jamais tomber dans un « name dropping » vain : outre son grand-père François Mauriac, elle côtoie les Beatles, les Rolling Stones en plein enregistrement de Sympathy for the devil, Brel, Bertolucci, Pasolini, Ferreri … Anne Wiazemsky a vraiment l'art, en quelques mots, avec beaucoup de modestie et d'humour de nous raconter cette vie foisonnante.

La fin du livre est plus sombre puisqu'il décrit le déclin d'un amour, Godard, par ailleurs mari jaloux et tourmenté, se tournant vers un marxisme assez dogmatique, très éloigné des préoccupations de l'auteure.
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Un an après , Anne WIAZEMSKY
"Un an après" sa rencontre avec le cinéaste Jean-Luc Godard, Anne se retrouve, à 20 ans, installée dans un coquet appartement du Quartier Latin, avec son mari et tout leur entourage d'intellectuels, évoluant dans le milieu du cinéma pour la plupart. Nous sommes en février 1968 . le mouvement étudiant commence à enfler... Puis vient le mois de mai, le Quartier Latin s'embrase, la France est quasi paralysée. Godard participe activement au mouvement, prenant position sans ambiguïté. Anne se retrouve aussi naturellement mêlée aux événements, sans toutefois perdre ses repères bourgeois. Godard, lui, est idéologiquement, proche des "révolutionnaires", il est outré que par exemple, sa femme fasse une escapade sur la côte et revienne dorée "comme un abricot" : c'est indécent, à ses yeux, dans les circonstances du moment.
Parallèlement, leur mariage se délite peu à peu : Jean-Luc a bien du mal à tolérer que sa femme puisse s'épanouir ailleurs que dans sa propre sphère : un projet de tournage à Rome, sous la direction de Bertolucci, et c'est une explosion de jalousie chez Godard. Il est clair aussi que le cinéaste, exigeant et exclusif, est imperméable aux idées qui ne sont pas les siennes : de quoi dérouter sa jeune femme, plus frivole et moins tourmentée.
Comme elle le dit à la fin du livre, leur rupture est inévitable , elle n'en est pas moins douloureuse, mais Anne Wiazemsky n'a pas pour projet de relater cette année difficile, qui restera dans le domaine privé.
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Evacuons de suite ce qui pourrait gêner certains lecteurs tatillons, un peu grincheux devant cet étalage de nantis. Oui, nous sommes dans la grande bourgeoisie qui allie culture et argent, celle qui ne touche presque pas le sol, qui ne fréquente que les élites et qui lorsqu'elle a envie de quelques jours sur la Méditerranée se fait prêter une villa immense avec domestiques par les Lazareff. Pour les plus jeunes rappelons que Pierre Lazareff dirigeait France Soir, sa femme le magazine Elle et comme l'action du livre se situe en 1968, vous pouvez bien imaginer le pouvoir sur la vie parisienne de ce couple. Il serait toutefois dommage de ne pas aller au delà de cette apparence car "Un an après " est un récit assez troublant.
Nous pénétrons donc un monde qui a pignon sur rue en littérature et dans le cinéma puisque Anne Wiazemski, l'auteure, est la petite fille de François Mauriac, à l'époque grand auteur nobellisé , académicien et dent dure du Figaro. Elle a vingt ans, débute une carrière au cinéma après un tournage avec Robert Bresson (raconté dans "Jeune fille") et une présence dans "Théorème" de Pasolini mais est surtout l'épouse de Jean Luc Godard, de 17 ans son aîné. Sa rencontre avec le cinéaste culte a été racontée dans "Une année studieuse" son précédent roman.
Dans ce nouvel ouvrage, Anne Wiazemsky se penche sur sa vie de couple et de jeune vedette dans cette année 68 si passionnante mais aussi sur ces événements qui ont marqué un tournant certain dans la vie française. Habitant en plein coeur du quartier latin, elle se trouvera tout à la fois impliquée et témoin de la révolte. Ces deux thèmes du livre se côtoient avec bonheur et semblent suivre le même chemin. L'exaltation du début va petit à petit se voir ternie par les doutes ou comment un couple et une révolution vont sombrer et perdre toutes leurs illusions.
Je l'avoue, j'ai été épaté par l'écriture de ce roman. Les événements datent d'il y a presque cinquante ans et pourtant, sous la plume d'Anne Wiazemsky, j'ai eu l'impression qu'ils dataient d'hier. Tout est tellement précis, tout semble tellement vrai que jamais on n'imagine le travail de tisseuse qui a dû avoir lieu pour arriver à ce résultat.
Un peu plus sur le blog.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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j'étais au départ moins captivée que pour le livre "Une année studieuse"; finalement, c'est assez logique, le couple qu'elle forme avec J-L Godard est bien moins "fun"; et puis la description de la vie en mai 68 et des émeutes où ils se sont trouvés m'a rappelé des souvenirs et m'a intéressée non plus sur un plan personnel mais "social".
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Après Jeune fille où elle évoquait un tournage avec Robert Bresson, et Une année studieuse, son histoire d'amour avec Jean-Luc Godart, Anne Wiazemski raconte dans Un an après son année 68 et 69.

Elle décrit avec l'aide de nombreuses anecdotes, ses tournages, son histoire d'amour, ses nombreuses amitiés et rencontres (Brel, les Beatles, les Stones, Pasolini, Bertolucci, Mastoiani...) mais surtout les événements de Mai.

Habitant en plein quartier latin, elle se retrouve au coeur des combats et des luttes et voit son mari Jean Luc Godart en pleine effervescence : la défense de la cinémathèque puis les manifestions de Mai, l'annulation du festival de Cannes.
Anne Wiazemski, elle, est plus en retrait, presque en décalage avec tout ces événements, ce qui rend son récit parfois très cocasse.


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