AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,36

sur 36 notes
5
4 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fagnes-Sainte-Marie, un village néerlandais à l'est, à la frontière allemande,
Y vivent les gars de la rue des Zouaves, des spécimens à la cinquantaine, dont,
Paul Krüzen, vendeur d'antiquités militaires ( et quelles antiquités !), vieux garçon, vivant avec son père , et son pote Hedwiges Geerdink, le petit épicier "millionnaire " trop bavard, qui ne peut rivaliser avec le supermarché du coin,
Steggink, au casier judiciaire chargé, patron de bordel, qui roule en Ferrari Testarossa rouge sang ( eh oui en Hollande aussi, c'est possible 😊),
Tout ce petit monde se retrouve dans le bar de Mama Shu, la chinoise ( mondialisation oblige), ou au club Pacha, le bordel du coin, où travaillent des filles asiatiques, dont Rita.....la chérie de Paul Krüzen.

Le ton du bouquin au style sec et l'humour pince sans rire est agréablement déroutant dés les premières pages. Mais pas que ça , notre auteur en rajoute sautant du coq à l'âne, jonglant entre passé et présent, et faisant même tomber un russe du ciel en plein champs de maïs......On se croirait dans un village d'un pays du Tiers-monde plutôt qu'en Hollande, où pour un cambriolage et une agression il faut parfois attendre une heure avant que la police n'arrive, et en cas d'attaque cardiaque, on est plus vite arrivé à l'hôpital en se faisant accompagner par le voisin qu'en ambulance.
L'auteur qui se définit comme "un européen fatigué ", relate à travers ce petit village les conséquences de la globalisation ( dont même le prêtre est importé du Brésil), celle d'un monde qui change de visage, difficile à affronter pour nos deux compères.
Une histoire de solitude et d'amitié dans un monde de plus en plus difficile à vivre, avec une fin à la sud-coréenne, mondialisation oblige ( un clin d'oeil à ma précédente lecture), que j'ai bien aimé. Quand au titre , la sainte Rita, patronne des cas désespérés elle est vraiment à sa place 😄!

Un grand merci aux Éditions Stock et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre intéressant et divertissant.
#SainteRita#NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          9513
Ah, «  Sainte Rita » , patronne des cas désespérés !

Nous voici à Fagne- Sainte - Marie, petit village néerlandais, à l'est , à la frontière allemande où Paul Krüzen, célibataire, la cinquantaine vend des antiquités militaires dans son magasin de curiosités.

Il vit avec son père, un homme triste et silencieux, est ami avec Hedwiges Geerdink, «  le petit épicier » agressé chez lui , un soir ....
L'équilibre est rompu...N'en disons pas plus.
Tout ce beau monde se retrouve dans le bar de Mama Shu , la chinoise où travaillent des filles asiatiques enjôleuses dont Rita, charmante prostituée thaïlandaise  «  Aux adorables petites oreilles » la chérie de Paul Krüzen....

L'auteure tisse des allers et retours dans le passé.
Les personnages sont sympathiques et attachants .
Tout le monde se connaît, se côtoie ...
C'est un ouvrage à l'humour subtil , pince sans rire qui ne veut pas dire son nom, décalé,débridé .
Le sens inné de la formule et du raccourci font sourire le lecteur ...

Le temps s'écoule à deux vitesses, les personnages semblent perdus dans un monde qui ne semble pas bien fait pour eux, en fait : des hommes ordinaires qui cherchent leur place dans un espace évoluant sans cesse ...

Cette chronique villageoise touchante, agréable à lire, très bien écrite , pétrie d'amitié et de filiation, à l'écriture fluide et légère est plus critique , profonde—-sombre , pesante et pessimiste —-qu'il n'y parait .

Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin.
Commenter  J’apprécie          412
***,*

Paul est un homme solitaire. Malgré son père, avec lequel il vit, son meilleur ami, Hedwiges, et les habitants de son village, Paul est perdu entre l'enfant brutalement abandonné qu'il a été et l'adulte au quotidien sans couleur. Homme tranquille, Paul aspire à une vie simple. Mais quand on vient agresser son meilleur ami, les bouleversements qui vont s'opérer dans son petit monde vont être plus profond qu'il n'y parait...

Dans ce roman, Tommy Wieringa nous entraîne dans un village néerlandais aux personnages simples et attachants.
Alors que les premiers chapitres semblent relater des vies sans rebondissements, un premier drame apparaît. Paul, alors enfant, se voit abandonné par sa mère. Alors qu'elle quitte le domicile familial avec un russe, elle laisse son fils avec son père, Aloïs. Une vie entre homme débute alors, avec ses habitudes, ses rituels, ses superstitions...

Paul ne se relèvera jamais vraiment après ce vide. Il va pourtant avancer et créer un lien avec ce père triste et silencieux.
Hedwiges, son meilleur ami, est lui aussi un homme en dehors du monde. Agressé chez lui un soir, Hedwiges va perdre tout ce qui le reliait à cette vie sur terre. Cette douleur va pousser Paul à porter un nouveau regard sur le monde, sur ceux qui l'entourent et sur son environnement en mouvement...

Un roman qui malgré quelques longueurs nous touche par son écriture fluide et légère, et des personnages perdus dans un monde qui ne semble pas fait pour eux...

Merci à NetGalley et aux Éditions Stock pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
Commenter  J’apprécie          320
Saviez-vous que les Pays-Bas, nation pourtant ancienne et civilisée, ont leurs "Rednecks" ?
C'est ce qui d'abord m'a surpris dans ce roman puissant et sans concessions. La région de l'est du pays, frontalière avec l'Allemagne, a apparemment la réputation d'être un arrière-pays peuplé d'indécrottables bouseux, bigots et autres représentants de l'ancien monde des années 1960...

Les deux personnages principaux en sont des exemples éloquents. Tous deux sont proches de la cinquantaine. Ils se connaissent depuis l'enfance, sont amis par les circonstances plus que par affinités tant les possibilités sont réduites dans ce village de Fagnes-Sainte-Marie, où ils ont toujours habité.

Paul vit avec son père vieillissant. Il tire ses revenus du commerce d'objets en rapport avec la seconde guerre mondiale. Son enfance est marquée par le départ définitif de sa mère alors qu'il avait huit ans. Elle l'a abandonné sans jamais vouloir le revoir.

Hedwiges (prénom masculin), surnommé "le petit épicier", est une figure locale. Il passe pour étrange et n'attire pas la sympathie. Il est une sorte d'éternel enfant.

Tous deux sont célibataires et vont de temps en temps en Asie pour quelques jours de fête. Ils ne sont jamais parvenus à se lier durablement à qui que ce soit. Ils fréquentent le même bar à prostituées proche de leur village, où officie une certaine Rita. C'est là qu'Hedwiges commettra une erreur lourde de conséquences.

Le fond de ce roman est sombre, inutile de le cacher. Si quelques pages quasi Houellebecquiennes (celui de "Plateforme") amènent un peu d'ironie, le ton est globalement désespéré, jusqu'à l'énigmatique fin. Mais j'ai quand même été pris dans ses filets. Je n'oublierai pas de sitôt ce livre aux qualités littéraires évidentes.

Je remercie NetGalley et les éditions Stock pour m'avoir donné accès à ce roman.
Commenter  J’apprécie          223
Connaissez-vous Fagne-Sainte-Marie, petit village sis à l'est des Pays-Bas, proche de la frontière allemande. ? A priori, vous n'avez rien raté, l'endroit semble n'avoir pas bougé depuis des lustres et beaucoup de ses habitants le fuient dès que possible. C'est là que Paul, le héros du roman de Tommy Wieringa, Sainte Rita, habite depuis sa naissance, partageant son temps entre sa boutique de curiosités militaires, les soins à son père avec lequel il vit et quelques soirées arrosées avec son meilleur et seul ami, Hedwiges. C'est l'existence morne d'une âme grise qui a bien du mal avec la "modernité" et la mondialisation incarnée par les chinois du café local et le curé brésilien. C'est l'histoire d'un homme qui n'aime pas les russes (cela remonte à une histoire ancienne) et est attirée par les femmes asiatiques. Entre autres. de temps en temps, l'auteur remonte aux souvenirs d'enfance de Paul comme si celui-ci, à près de 50 ans, en était déjà au bilan d'une vie confite dans une certaine solitude et des habitudes de vieux garçon. le ton est à la mélancolie et à l'angoisse d'une existence ratée dans les grandes largeurs, faute d'ambition ou de courage, notamment sur le plan sentimental. le tableau est assez désolant mais Wieringa lui confère ce qu'il faut de lucidité pour faire de Paul un caractère auquel on peut s'attacher même s'il n'y a plus beaucoup d'espoir de le voir changer en profondeur et de trouver un sens à sa vie. Un peu trop long dans ses descriptions et dénué de personnages féminins notables mais enrichi par une plume affutée et claire, Sainte Rita n'est pas de ces romans pour lesquels on peut s'enflammer. Mais il y a là une épaisseur humaine et une profondeur psychologique qui rendent la lecture sinon agréable, du moins subtile et pénétrante comme un parfum un peu passé.

Merci aux Editions Stock et à NetGalley pour l'accès à ce livre.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          170
Paul Krüzen est resté coincé dans le village de son enfance. Un village quelque part dans un coin reculé des Pays Bas.
A 50 ans, il vit avec son père dans la vieille ferme familiale. Autour de lui, les gens partent, les magasins disparaissent, l'église se vide, il y a plus de décès que de naissances. Les Chinois dirigent les commerces, les Russes font des affaires et ceux qui restent sont ceux qui n'ont pas réussi à faire leur vie comme son seul ami Hedwiges, l'épicier. Pas de femme à ses côtés, si ce n'est les prostitués du club Pacha. Pas d'enfants non plus.
L'équilibre de cette vie routinière va être rompu quand son père est hospitalisé et quand Edwiges est violemment agressé par des cambrioleurs.

C'est une histoire sur les relations entre hommes. Sur les pères et les fils, sur les hommes sans femmes, sur les hommes liés uniquement par le destin.
La solitude, la désolation, éclaboussent les pages de ce roman par la grâce de l'écriture de l'auteur qui a un sens aigu de l'atmosphère.
Wieringa dessine magnifiquement le paysage et les personnages.
J'ai été prise dans les filets de ce roman dès le départ mais la fin étrange et abrupte m'a profondément frustrée.

Si vous ne cherchez pas une lecture haletante, sensationnelle, mais un roman subtil, fait de petits riens, du temps qui passe loin de la marche du monde, je vous conseille de découvrir Sainte Rita. N'attendez pas de point culminant, de rebondissements, laissez-vous juste porter
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          80
Sainte Rita, priez pour Paul. le gérant de "Krüzen Curieusités & militaria", entrepôt de fournitures militaires de la seconde guerre mondiale. le fils d'Aloïs, instituteur morne de la campagne néerlandaise qui n'aurait sans doute jamais du sauvé le soviétique tombé dans son champ. L'ami d'Hedwiges, l'épicier triste et agaçant. le client du Pacha et du Shu Dinasty où l'on trompe sont ennui en compagnie de Chinois ou de femmes. Oui,Sainte Rita, priez pour Paul, il en aura bien besoin, je vous le jure je viens de terminer le livre Tommy Wieringa.
L'auteur néerlandais décrit avec brio la platitude des petits hommes sans envergue, le malaise du quotidien et l'absence d'horizon. L'écriture ciselée rend tangible ce microcosme de médiocrité. Une ambiance pesante (sur le moral du lecteur aussi) s'installe lentement (trop?) mais surement et nous fait voyager dans un paysage d' humus. Je regrette quelques coquilles qui brisent la fluidité du récit mais je l'ai savouré et le recommande au coeur vaillant. Et, qui sait, j'irai peut-être mettre une bougie à Sainte Rita pour tous les Paul Krützen du monde.
Commenter  J’apprécie          70
Sainte Rita » (De heilige Rita), de Tommy Wieringa, traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, Editions Stock:

Un seul fils et son père vivent ensemble dans une maison, dans un village néerlandais à l'est près de la frontière avec l'Allemagne. L'auteur néerlandais Tommy Wieringa (1967) de Sainte Rita est par hasard aussi de cette région qu'il décrit avec en même temps une certaine aversion ainsi qu'une tendresse coloré par la nostalgie.

Le roman commence en effet avec un avion d'un pilot russe qui veut s'enfuir de l'autre côté du Rideau en fer en 1975 par les airs. Malheureusement, son avion écrase dans un champs de maïs d'Aloïs Krüzen, ce qui cause le bouleversement de la famille de ce dernier. Paul Krüzen perd sa mère qui s'enfuit, et reste seul - à 8 ans - chez son père. 40 ans plus tard, l'histoire de Paul, Hedwiges, Rita et les autres villageois dont le roman parle, se déroule.

Hedwiges, le seul ami de Paul, est une figure locale. Il est un peu le fou du village et n'est pas très sympathique. Il est assez infantile selon Paul, mais tous les deux sont célibataires et vont de temps en temps en Asie pour quelques jours de fête. Ils ne se sont jamais parvenus à avoir une relation durable avec une femme. Ils fréquentent le même bar à prostituées proche de leur village, où une certaine Rita est leur même favorite. Mais Hedwiges commettra une erreur lourde de conséquences. En même temps, Rita est aussi la sainte qui est appelé à l'aide pour la cause désespérée que certains personnages dans le village en ont besoin.

Ce roman esquisse le tableau d'un village isolé et abandonné de tous ceux qui en ont marre qu'il n'y a plus rien pour rester. le père et le fils ont toujours refusé les changements qui ont eu lieu dans le village, et ne se sont jamais adaptés aux nouveaux villageois immigrés et qui ont installé une certaine économie "chinoise", soit asiatique qu'ils ont amenée. de cette façon, l'auteur a pu décrire le métaphore de la vielle Europe rurale en déclin, où il y a un fossé entre ceux qui ont pu rattraper le temps et qu'ils se sont habitués et ceux qui ne pouvaient pas faire face aux coutumes et traditions perdus et ne pouvaient pas s'adapter.

Une vraie empathie et un regard d'anthropologue de l'écrivain caractérisent son style d'écriture. Tandis que Houellebecq dans son dernier roman Sérotonine est son vrai cynique et ironique dans son esquisse de l'état des lieux de la France et la vieille Europe lui aussi, là le ton de Wieringa est aussi sombre mais plus doux et doté de l'humour. le langage de l'écrivain est à savourer lentement par ceux qui aiment les métaphores et l'imagerie, et l'atmosphère de l'isolement social qu'il a créé de sa manière propre à lui.

Avec les remerciements à NetGalley et les Editions Stock pour avoir donné l'accès à cette traduction en français.
Commenter  J’apprécie          20
Une histoire d'amitié masculine, de celle qui naisse dans les cours d'école, une relation père-fils en symbiose où chacun leur tour l'un prend soin de l'autre. Mais plus encore c'est l'histoire de notre vieille Europe, du temps qui passe, de la globalisation et de ces laissés pour compte au fond d'un village hollandais ou français.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Où sont-ils nés ?

Albert Camus est né .....

en Tunisie
en Algérie
au Maroc

12 questions
14 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}