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4,14

sur 14118 notes
J'hésite avec 4 étoiles
Ce livre est bien ++
Le chapitre 11 on dort fort
Le chapitre 13 est banger
Des réflexions plutôt interessantes sur l'art, la beauté, la vie… à travers des personnages bien caractérisés
L'assaisonnement fantastique et l'accompagnement romanesque sont agréables 🙌
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Ce récit aurait très bien pu s'intituler "Quand la perversion devient un art".
Comment ne pas être fortement impressionnée par cette oeuvre d'une si grande portée ? La jeune femme d'une vingtaine d'années que j'étais lorsque je l'ai lu, s'est retrouvée insidieusement propulsée dans ces lignes pour son premier livre fantastique, d'où cet engouement de ce domaine de prédilection qui m'est si cher dans les propres histoires que j'écris, à lire #commeunarbredanslanuit et #pourlaclemencedesdieux!
Que devient notre Dorian Gray tout juste revenu à Londres d'une âme d'une pureté indéfectible, et d'une beauté imparable ?
Basil Hallward, ami proche du jeune homme, peintre a ressenti que Dorian serait son chef d'oeuvre. Son admiration maladive pour Dorian implique une homosexualité sans équivoque.
L'autre protagoniste, et pas des moindres, Lord Henry Wotton, est le porte-parole d'Oscar Wilde. Durant les dernières séances de pause, le jeune Dorian écoute religieusement les paroles sulfureuses sur l'art, la beauté qui devrait être éternelle face à la vieillesse décadente et monstrueuse. Lord Henry volontairement insuffle les volutes dangereuses du Mal ouvrant les portes de l'Enfer au nom de plaisirs à assouvir pour vivre pleinement ses passions.
Lorsqu'il voit le tableau finalisé, le jeune homme déjà bouleversé, tout comme Narcisse qui s'est noyé dans l'eau lorsqu'il voit son propre reflet, ne veut pas vieillir et tomber dans la décrépitude. Inévitablement, il vend son âme au diable en implorant les ténèbres de lui épargner la laideur, et que le tableau prenne tous les assauts de sa vie à sa place. A partir de ce moment-là, Dorian met en pratique les préceptes houleux non vécus parfois par Lord Henry, homme d'âge mûr, et tombe en disgrâce dans les abysses tortueux des plaisirs défendus, en s'adonnant au mal dans les bouges de son âme torturée par le remords qui viennent l'envahir durant ses nuits d'insomnies. Notre dualité bien/mal est omniprésente, celle qui met l'homme tant à mal. L'auteur nous présente une fresque avant-gardiste sur le fantastique, mais aussi sur cette société londonienne à l'aube de cette révolution industrielle qui allait accentuer les clivages. le Livre écrit en 1889, le film est beaucoup plus explicite dans les intentions réelles de Dorian Gray et l'impact dramatique est plus intense encore. Non seulement il s'adonne à des plaisirs outranciers mais aussi il se plaît à distiller le mal autour de lui comme une maladie prompte à se répandre. Et comme il est si bien dit « Chacun de nous porte en soi le ciel et l'enfer ».

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J'ai trouvé l'histoire assez original dans le contexte de l'époque et de cette société aisée que j'aime bien pour les romans.
Il y a des idées de réflexions philo/morale intéressantes, souvent pour ne pas être d'accord et affuter sa pensée à l'encontre de ce que les personnages proposent.
C'est lié à l'époque du livre mais, pour moi en 2024, le fait que les "vices" et comportements scandaleux du personnage principal soient évoqués et non pas explicités est assez frustrant. En effet, je trouve qu'il est compliqué justement de réfléchir aux règles morales soutenues par les personnages sans savoir de quoi ils parlent concrètement.
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Occupe par d'autres interets, d'autres taches, je consacre moins de temps a la lecture-plaisir, et je me resous a reposter d'anciens billets.

Je regarde une célèbre photo d'Oscar Wilde, beau dandy sous sa tignasse, et je me rappelle ce que me disait il y a peu une amie: “Nous sommes foutues. Tous les hommes chouettes sont gays”. J'ai encaisse la fleche sournoise en gentleman et souri avec commiseration. Mais laissons le portrait De Wilde et passons au Portrait de Dorian Gray.

C'est toujours avec un peu d'apprehension que j'aborde ce que d'autres ont qualifie de chef-d'oeuvre. de longues annees ont passé jusqu'a ce que je me decide a ouvrir le Portrait, et de longs mois jusqu'a ce que je le finisse. C'est que je suis revenu maintes fois sur des pages déjà lues. J'ai aime les conversations pleines d'aphorismes, meme si je ne souscris pas aux idees qu'ils vehiculent. J'ai moins aime les longs chapitres enumerant les objets d'art ou autres dont Gray s'entoure, et si je les ai revisites, c'etait pour comprendre a quoi ils rimaient (sans conclusions. Je suis reste perplexe).

En definitive, sa renommee n'est pas usurpee, et ne tient pas seulement comme je le craignais aux scandales qu'a provoques Wilde (ou peut-etre serait-il plus juste de dire qui l'ont provoque).
Wilde allie et reinterprete deux mythes, le mythe de Narcisse et le mythe de Faust, dans un recit a resonnances un peu gothiques. Comme Narcisse, Dorian Gray est obnubile par sa propre beaute et meurt devant son reflet (devant son portrait). Comme Faust, il vend son ame au diable, et si le diable n'est pas precisement nomme, un des personnages tient assurement le role de son avocat: son ami et mentor Henry Wotton, dont la philosophie de vie ultra-hedoniste glorifie l'esthetique, la beaute et le plaisir, au detriment de toute ethique.

Mais le livre est plus que cela. Wilde met en evidence la superficialite de la societe Victorienne, a travers des personages qui symbolisent toute la corruption et toute l'hypocrisie des classes elevees londonniennes. Par des dialogues (brilliants il est vrai) il laisse entendre que pour ces classes-la tout n'est que dissimulation, vanite et regne des apparences. Rude critique, qui n'empeche pas le lecteur de suivre les personnages avec une fascination legerement morbide, comme aimante par leur amoralite. J'aurais meme aime plus de details sur les debauches, les transgressions de Gray (a la place des listes interminables de tapis ou de tissus brodes…), comme s'il m'avait manqué de la profondeur dans son changement psychologique, comme si j'aurais aime differer la fin gothique que je subodorais.

Wilde a defendu son oeuvre contre ce qu'il a appele le "pseudo-ethical criticism". Pour lui un livre est bien ecrit ou mal ecrit. Tout le reste n'est que fumee et fioritures. le sien est incontestablement bien ecrit. Mais meme la fumee qui s'en degage est interessante, encore de nos jours, dans une societe qui venere la jeunesse, et ou les plus ages d'entre nous font tout pour garder (ou s'apparenter) ses signes exterieurs. Nos rides sont plus vues comme des indices de decrepitude que comme des attestations de sagesse. Dommage… (oups! J'ai devoile mon age!)
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Pour moi, c'est une écriture au vitriol. Les personnages sont terrifiants tant ils sont pédants, méprisants et médisants; ou qu'ils n'assument pas clairement ce à quoi ils aspirent... Quand Dorian va constater les effets de son portrait, il va avoir le sentiment qu'il parvient à s'éloigner de la mort. Sentira-t-il pour autant que son humanité le quitte également..?
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Lu lorsque j'étais au collège (4e ou 3e). Un roman incontournable pour les amateurs de fantastique et de mystérieux.
Le jeune et beau Dorian Gray voit le portrait qui a été fait de lui, unanimement admiré, vieillir et s'enlaidir à mesure que son âme sombre dans la noirceur. Est-ce le véritable miroir de ses tourments, de ses sentiments vils et malfaisants ?...
L'auteur nous invite à une réflexion universelle sur le bien et le mal, la beauté et la laideur, le présent et l'éternité.
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Une oeuvre captivante et intemporelle

Le Portrait de Dorian Gray de Oscar Wilde est une oeuvre littéraire emblématique qui ne cesse de captiver les lecteurs à travers les âges, et mon expérience de lecture confirme cet engouement.

Ce roman m'a agréablement surpris par sa profondeur et son exploration des thèmes universels tels que la vanité, la moralité et la dualité de l'homme. La manière dont Wilde peint le portrait psychologique de Dorian Gray et explore les conséquences de ses choix moraux est remarquablement subtile et intrigante.

L'écriture de Wilde est d'une beauté envoûtante, pleine de réflexions profondes et de dialogues ciselés qui rendent chaque page un plaisir à lire. J'ai été particulièrement impressionné par la manière dont l'auteur parvient à créer une atmosphère sombre et oppressante tout en maintenant un rythme captivant.

Avec une note de 4/5, le Portrait de Dorian Gray est une lecture que je recommande vivement à tous ceux qui cherchent à être transportés dans un univers riche en nuances et en questionnements sur la nature humaine. C'est un classique de la littérature qui mérite amplement sa renommée et sa place dans la bibliothèque de tout amateur de belles lettres.
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Comme Basile, mon âme fut totalement fascinée par ce cher et tendre Dorian, mais surtout par le style absolument exquis d'Oscar Wilde. Son écriture est toute en poésie et nous immerge dans une divine élégance du langage. Chaque chapitre devient une scène, un véritable tableau où le Lecteur peut littéralement toucher, caresser la préciosité des objets, entendre le bruissement des feuilles au creux du vent, assister à la mystérieuse vie des différentes créatures qui peuplent les jardins, percevoir les jeux d'ombre et de lumière, ou encore deviner les différents parfums floraux qui se confondent avec celui de la peinture. le sensuel de la nature et des objets précieux possède le don de pouvoir faire jouir un lecteur vouant littéralement une adoration à la Beauté !

C'est cette même Beauté, cette même préciosité des objets et de la nature que l'on retrouve dans la série Penny Dreadful ! Lorsque Dorian apparaît à l'écran, il est certes, toujours élégamment vêtu, mais il est aussi toujours entouré d'un décor absolument splendide ; celui de la salle des portraits et celui du sublime jardin botanique, pour ne citer que les principaux. le lecteur retrouve ainsi son propre plaisir des sens lorsque, par exemple, Dorian respire les fleurs dudit jardin, lorsqu'un des personnages l'interroge sur les nombreux parfums qu'il possède ou encore lorsque ce dernier se plaît littéralement à écouter de la musique. On assiste à la jouissance que le Lecteur a connue en lisant Wilde et au plaisir de se délecter de ces merveilleuses mises en scène picturales. le roman est ainsi : il devient lui-même Précieux, Plaisir, Délicatesse, Beauté, Peinture, il devient lui-même Image !

« Là, tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe, calme et volupté » - Charles Baudelaire
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

C'est médiocre. Trop gay. Les dialogues étaient gênants et complètement absurdes, loin de l'absurdisme d'Albert Camus; juste de la médiocrité. Ça m'a rappelé les histoires écrites par des jeunes collégiennes sur des sites comme wattpad. Un livre vraiment surcôté, je ne vois pas pourquoi il est qualifié de "Grand texte du XIXe siècle". Ridicule.
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Au XIXe siècle, dans un salon anglais aristocratique, trois personnages discutent : Basil Hallward, un peintre talentueux à la fois homme modeste et sain. Lord henry, un être cynique et beau parleur se plaisant à chaperonner sur les théories les plus immorales. Puis le sujet central de l'oeuvre, Dorian Gray, un jeune homme incroyablement beau, innocent et vierge de toute pensée vicieuse, qui pose pour Basil afin de faire son portrait. C'est là où tout bascule pour Dorian qui se laisse envahir par les théories, les tentations et les beaux discours sur l'immoralité et la jeunesse éternelle, qu'Henry lui développe. Noirci par toutes ses pensées malsaines et ce pacte faustien délecté par Henry, Dorian ne souhaite qu'une seule chose, que le portrait vieillesse à sa place. Par un truchement surnaturel, ce souhait est exaucé, mais en plus de cela, le tableau accuse tous les stigmates des péchés de Dorian. À partir de là, c'est la descente aux enfers pour le personnage qui va vivre dans les bas-fonds londonien, la débauche, la crapulerie, la dépravation et le Mal à l'état pur.

Le génial récit tragique d'Oscar Wilde pose de nombreuses questions philosophiques sur le fait de pouvoir vivre ou non sans conscience. Il se demande si l'on peut se libérer des conséquences de ses crimes et supporter de voir dans un portrait l'authentique noirceur de son âme. Sa théorie est soumise avant tout par des traits d'esprit exquis et une esthétique d'une élégance légère. le style épouse le cynisme de Lord Henry que l'on peut comparer à Wilde lui-même. En effet, l'auteur est un homme d'esprit provocateur et qui déclame avec un sens légendaire de la formule des beaux discours à l'humour bien noir. Mais derrière ces mots d'esprit se cache des profonds aphorismes, nous faisant passer du style au message, du formaliste à la raison. L'écrivain dit beaucoup de choses avec peu de mots dans une narration qui se suit de manière agréable et fluide. de ce fait, on peut considérer, l'oeuvre comme un conte métaphorique et philosophique. Elle garde les éléments essentiels de sa démonstration philosophique en s'affranchissant de la réalité (Wilde disait que la réalité était vulgaire et que seul comptait l'Idée.) pour pousser son message jusqu'à atteindre une dimension fantastique.

Comme il était souligné, l'oeuvre prend comme thème celui du Mal et de la conscience vis-à-vis de nos actes. Mais elle parle également du rôle de l'art dans nos vies et embrasse totalement la quête de Dorian. Son portrait anime l'interrogation de savoir ce qu'est l'art par rapport à la réalité. Est-ce qu'un homme, peut-il faire de sa vie un art ? Ou même peut-on vivre sa vie comme une oeuvre d'art ? Ce questionnement se pose à travers le regard de Basil sur son sujet de peinture. Gray est la muse de Basil, sa fascination et sa recherche de l'Idéal l'enferme dans un amour homosexuel, tout comme Dorian, manipulé et corrompu par Henry, développe un attrait homosexuel pour ce dernier. D'ailleurs, son éloge de l'homosexualité et son livre jugé trop immoral aura valu à l'auteur un scandale l'ayant précipité vers la déchéance et une mort dans la misère. Les descriptions voluptueuses De Wilde - inspiré par les mouvements de l'esthétisme et du décadentisme dont il est l'un des plus grands représentants - pour toutes les fantaisies auxquelles prend goût Gray (bijoux, parures, tapisseries, pierreries, parfums...) démontrent à quel point l'idée de puiser le beau dans l'inutilité est propice dans le roman. de ce fait, l'auteur nous alerte sur les dangers de l'esthétisme, à l'image de Dorian qui derrière son sublime paraître et son magnifique visage cache une âme narcissique, pourrie et orgueilleuse.

Wilde profite également pour dépeindre un environnement dans lequel il a longtemps baigné : celui de la décadence des salons aristocratique de la Grande-Bretagne victorienne. Il décrit une société se délectant dans des réceptions mondaines et des vernissages superficiels. C'est un monde n'ayant jamais travaillé qui vit dans les délices de la pédanterie et de l'artifice. L'auteur dessine le mode de vie du dandysme, comme le style de l'oeuvre, tout nous happe par une ambiance suave, fine et élégante, on se laisse prendre au jeu. Mais le dandysme se dirige fatalement vers l'hédonisme, c'est-à-dire la philosophie d'une vie sans conscience, abstraite, recherchant toujours le plaisir afin d'éviter la souffrance. Être hédoniste, c'est voir sa vie comme une oeuvre d'art, vivre dans le péché et l'idée d'une jeunesse éternelle, sans se poser de questionnements. Nous-même, lecteur, tombons dans le piège des belles paroles et notre moralité prend toujours un coup. Par exemple, lorsque Henry parle avec légèreté d'un drame comme celui de Sibyl Vane, jeune actrice de théâtre qui se suicide par amour pour Dorian au début du livre, déplorant qu'il n'y a pas assez de morts romantiques et artistiques.

Pour conclure, nous constatons que Dorian vit fatalement dans cette doctrine, car au cours du récit, il devient un être cynique et malveillant et prêt à tout (jusqu'à tuer de sang-froid Basil qu'il fait ensuite disparaître grâce à un ami à qui il fait du chantage pour l'aider dans cette quête morbide.) pour garder le prix de sa jeunesse. Il se ment continuellement et triche sans cesse avec lui-même, même lorsqu'il veut faire le bien à la fin de l'histoire, car il est pris de remords et de regrets. Mais il constate que son portrait n'a pas changé et qu'il est encore plus dégradé, son envie de bonne conduite est un mensonge et une tromperie envers lui-même, car finalement, Dorian n'est jamais sincère. le fait de ne pas conclure positivement, après que le personnage se poignarde lui-même en voulant détruire son portrait plus laid et horrible que jamais après tant de perversions, est une façon pour Wilde de nous questionner sur notre âme et notre manière de vivre. Il se demande si l'Homme peut vivre en se mentant à lui-même et s'il ne vaut pas mieux vivre aveuglément, en voilant la réalité de notre âme, pour davantage mieux vivre.
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