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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il a toujours le don, Don.

Des Irlandais.
Des Italiens.
Un territoire.
Un clan de trop.

Bon, on va commencer par ce qui fâche et occasionnera, de fait, le retrait immédiat d'une étoile sur l'échelle de Babelio, ce sentiment prégnant et durable d'évoluer en terrain ultra balisé.
D'un autre côté, est-il concevable de révolutionner du tout au tout le genre, notamment pour Winslow qui écrivit déjà largement et merveilleusement sur le sujet. Je pose la question.

Hormis ce léger désagrément, il serait mentir d'affirmer m'y être ennuyé une seule seconde.
Pourtant peu enclin à la poudreuse, fut-elle hivernale, La Cité en Flammes pose les bases robustes d'une nouvelle trilogie déjà addictive.

Les personnages sont truculents et la dramaturgie parfaitement calibrée.
Amateurs de cassage de tête (au propre comme au figuré car envisager l'éventualité de trahir, voire de sacrifier certains de ses soldats pourrait occasionner ce type d'effets secondaires) adeptes de récits aussi intenses qu'un bon vieux robusta des familles, jetez-vous sur ce nouvel opus qui, à défaut de vous faire défaillir de surprise le fera de plaisir, assurément.

Un immense merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Harper Collins Noir pour cette mise en bouche des plus appétissantes.
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Le parrain à la sauce Illiade… La mafia, ses guerres, le tout sur fond de celle de Troie. Mais au lieu d'avoir l'affrontement entre les Grecs et les Troyens, ce sera entre les Irlandais bouffeurs de patates et les Italiens, bouffeur de macaronis.

Pourtant, au départ, tout allait bien dans le quartier de Dogtown : les mafiosi irlandais et italiens s'entendaient bien, ils se partageaient les territoires, même si on se doute que dans le fond, chacun aurait voulu éliminer l'autre pour se tailler la part du lion.

Oui, mais pour se faire la guerre, il faut un déclencheur, un prétexte. Ce sera pour une histoire de nichons que tout commencera avant de se terminer dans un bain de sang.

Paulie Moretti (le clan des Italiens) n'a pas apprécié que Liam Murphy (clan des Irlandais) plote les seins de sa sculpturale copine (la Hélène de Troie). La copine n'a pas apprécié non plus. Les règles mafieuses sont strictes : on ne touche pas aux femmes des autres (mais l'un d'entre eux ne s'est pas privé, un jour, de violer la gamine d'un autre).

Moi, je dirais plutôt qu'on ne touche pas une femme qui ne le veut pas, qu'on ne lui fait pas le coup du "Dis un peu camion" pour pouvoir ensuite faire "pouet-pouet". Mais allez expliquer ça à un mec…

Surtout que le Liam, sale gamin pourri gâté, égoïste, beau sans doute comme Brad Pitt dans Friends et ne pensant qu'à sa petite personne et à sa tchole, qu'il a du mal à garder dans son pantalon. Une jolie fille qui passe et il a déjà envie de la keter avant de passer à une autre. Les femmes sont des kleenex pour lui. Il mouche blanc dedans (ou dessus) et puis les jette.

Est-il possible de rendre sympathique des mafiosi qui se font la guerre, qui se tirent dans les pattes ? Hélas, oui, c'est possible, surtout que l'auteur, pas con, nous les présente durant leurs vacances à la plage, où la famille Murphy et Dany Ryan coulent un mois d'août fait d'insouciance.

De plus, la ville de Providence est décrite, elle aussi, ce qui nous immerge encore plus dans les ambiances des mafieux ou tout simplement des membres de la famille Murphy.

L'auteur prend la peine d'approfondir certains de ses personnages, n'hésitant pas à stopper son récit pour nous conter l'enfance de Madeleine (elle a changé de prénom), son parcours, ce qui d'un côté est intéressant, mais de l'autre, cela coupe l'élan du récit.

Dommage qu'il n'ait pas su éviter le manichéisme avec Liam, qui cumule tous les défauts du monde, tout en ayant un physique de bô gosse. Il est capricieux, fait des conneries sur conneries, ne sait pas fermer sa gueule, plonge tout le monde dans la merde, est responsable de morts et personne ne le remet en place ??

Et le rapport avec la guerre de Troie, dans tout cela ? Oui, il y est, mais il n'apporte rien de plus à l'histoire, on ne me l'aurait pas noté dans le 4ᵉ de couverture que je ne l'eusse pas vu. Puisque je le savais, j'ai cherché les points de comparaisons.

N'ayant vu que le film avec Brad Pitt, mes références seront celles-là : la belle Hélène est là, c'est une belle poire, Pâris est Liam le merdeux capricieux, on a Achille, le guerrier qui veut foutre le camp à un moment donné, mais qui hurlera sa rage quand son amant, Patrocle, se fera assassiner. Hector (ou son alter ego mafieux) mourra aussi (mort horrible) de la main d'Achille, qui rejoindra l'enfer à cause de son talon du même nom.

Les passages importants de l'Illiade sont bien intégrés au texte, on a de l'action, mais pas trop (ni trop peu), on a de la psychologie, le personnage de Danny va évoluer, tout le monde est nuancé (sauf quelques-uns, très très cons ou très très égocentriques) et le récit est emballant, le roman n'a pas traîné sur la table et je n'ai pas soupiré durant ma lecture.

De là à dire que c'est une « Nouvelle trilogie explosive », comme indiqué sur le bandeau-titre… Un peu surfait, je trouve, ou alors, il faut vraiment que ce soit explosif, et pour le coup, si j'ai apprécié ma lecture, l'univers, les personnages, l'immersion dans la mafia, ça ne vaut pas la trilogie sur les cartels de la drogue (Art Keller).

Malgré tout, je réserverai mon jugement après avoir lu le deuxième tome, parce que justement, dans la trilogie des cartels, c'est surtout le deuxième et le troisième volume qui m'avaient explosé dans la gueule (même si le premier était déjà fort). Il y avait une montée en puissance dans le récit et si cette nouvelle trilogie est dans la même veine, je pourrais m'en prendre plein la tronche avec le volume 2.

Si je n'avais pas lu sa précédente trilogie, j'aurais trouvé ce roman excellent et je lui aurais collé un max en cotation, mais Winslow m'a habitué à des mets plus épicés, plus recherchés, plus fouillés. Son premier tome sur la mafia est très bon, mais ça manque de sel et c'est moins marquant que les cartels, même si j'ai appris plein de choses sur les systèmes mafieux.

Un bon roman noir, un bon thriller, un bon roman sur la mafia, qui se lit tout seul, presque un page-turner, sans pour autant avoir de l'action à gogo, mais venant de Winslow, la barre aurait dû être mise plus haut.

Néanmoins, je lirai le tome suivant avec plaisir, afin de vérifier s'il a rectifié l'assaisonnement...

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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1986, Rhode Island.
Nous sommes à Dogtown, quartier de Providence partagé par les Murphy, mafia irlandaise, et les Moretti, mafia italienne.
Les Murphy contrôlent les docks, les Moretti interviennent dans le milieu des jeux, des femmes et de la drogue. Les deux clans cohabitent bien. Avec le temps, ils se sont apprivoisés et respectés. Personne n'intervient sur le terrain de l'autre. Jusqu'ici, aucun incident n'est à relever. Même du côté des jeunes, tout va pour le mieux.

Danny Ryan a épousé une Murphy. Il est docker. Son beau-père est le grand chef et son employeur. Mais, Danny sent que ce milieu n'est pas sein et ne souhaite pas rester à Rhode Island pour toujours. Son rêve est de partir en Californie, loin de tout. Mais sa femme n'imagine pas un seul instant vivre sur la côte ouest. Alors il prend son mal en patience et traîne avec la "bande" sur la plage et dans les bars.

Un jour, une femme arrive dans le secteur. Il s'agit de Pamela. Elle passe du temps avec Paulie Moretti et devient sa petite amie. Mais, un soir de beuverie, c'est Liam Murphy qui déclenche une catastrophe. Les relations entre les deux clans s'enflamment brutalement.
Providence devient un lieu de violences.
La cause : une femme.
Une bataille de clans, une guerre de Troie des temps modernes embrase la ville.

Je remercie les éditions Harper Collins pour cette lecture.

"La cité en flammes" n'est pas le genre de lecture que je lis habituellement. Et pourtant, une fois la lecture entamée, et malgré les scènes sombres, je n'ai pas pu quitter les personnages. On est vite pris dans l'histoire. C'est dynamique, entraînant, tout va très vite. On ne s'ennuie pas, il y a de l'action en permanence.

On trouve de la violence à toutes les pages. On parle de mafia, de corruption et de trafics en tous genres, mais aussi de vengeance et de guerre de clans. Tout se règle en famille. C'est la loi du plus fort qui prime. La police est complice.

Et puis, il y a des personnages auxquels on s'attache comme Ryan, son épouse, et même Liam, celui qui est à l'origine de tout.
Il y a ceux qui énervent et qu'on aimerait voir disparaître pour que tout cesse, comme Pam, celle que l'on compare rapidement à Hélène de Troie, la cause de tout ce massacre.

J'ai adoré le parallèle fait avec L'Iliade dans une Amérique actuelle où l'on retrouve les mêmes codes et les mêmes objectifs. L'idée est vraiment originale. Je découvre Don Winslow grâce à cette oeuvre et j'en suis ravie.

Cette lecture est addictive et malgré la violence qui y règne, c'est un roman que je n'ai pas pu lâcher jusqu'à la dernière ligne. Il fallait que je découvre rapidement la fin. Je l'ai dévoré en deux après-midi et j'ai beaucoup aimé.
Il s'agit du premier tome d'une trilogie. J'espère que la suite arrive bientôt.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La cité en flammes est le premier tome de la nouvelle trilogie de Don Winslow. L'auteur qui nous a donné ce monument littéraire, c'est-à-dire la trilogie mexicaine (La griffe du chien- Cartel et la Frontière.) Ici l'action se passe dans l'état du Rhode Island, la paix entre la mafia italienne et la mafia irlandaise qui dure depuis quarante ans entre le clan Moretti et les Murphy va être brisé par une femme. Liam Murphy s'amourache de la petite amie de Paulie Moretti. L'auteur nous présente une version moderne de l'Iliade, des personnages qui nous rappelle celles et ceux qu'Homère a si bien dessinés les rendant immortels. La haine, la brutalité qui est les ingrédients de la guerre que se livre les deux clans viens ébranler les plus grandes amitiés. Les événements se précipitent et un personnage sort du lot Danny Ryan qui tel un dieu va affronter les éléments. À suivre.
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La cité en flammes raconte l'histoire de Danny Ryan, qui marié à Terri Murphy fait partie du gang des Irlandais dans Dogtown (un quartier de Providence dans le Rhode Island).
Chaque été le clan Murphy passe ces vacances à Goshen Beach. C'est justement lors d'un été en aout 1986 que Danny regarde une femme magnifique sortir de l'eau, mais il sait qu'elle est synonyme d'ennuis… non pas pour lui, parce qu'il est fidèle à sa femme Terri et ne la tromperait pour rien au monde, mais pour d'autres raisons !

Don Winslow nous livre ici une histoire de mafia, et comme dans toutes les histoires de mafia, il faut s'attendre a beaucoup de personnages !
D'ailleurs j'ai eu du mal à m'y retrouver dès les premières pages, mais soit, une fois l'histoire bien entamée j'ai fini par retenir les plus importants. Et puis comme dans toutes les histoires de mafia, ils se disputent, se font la guerre et oui des personnages meurent, donc inutile de les retenir lol
Par contre s'il y a un personnage que j'ai retenu, c'est bien Danny Ryan, c'est aussi parce qu'il tient un rôle clef dans cette histoire donc c'est un peu logique. Mais je ne sais pas pourquoi, l'auteur dans sa façon de le décrire a fait en sorte que je me suis facilement accroché à lui.

Voilà pour moi La cité en flammes est une bonne histoire de mafia, même si on y retrouve quelques clichés et que beaucoup trouvent que c'est du déjà-vu, et qu'il ne m'a pas fait un effet waw j'ai quand-même bien aimé lire ce livre qui se laisse facilement lire.
J'ai hâte de retrouver tout ce petit monde (enfin ceux qui ont survécu) pour poursuivre la suite des aventures de Danny Ryan !
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La cité en flammes est le premier tome d'une nouvelle trilogie sur le crime organisé signé Don Winslow. Après les cartels mexicains, l'auteur s'attaque cette fois-ci à la guerre que vont se livrer les irlandais et les italiens.

Comme pour sa trilogie mexicaine, le livre est construit en plusieurs parties avec un déroulé sur plusieurs années. A contrario le livre est vraiment très court.

Nous sommes donc dans le Rhode Island à la fin des années 1980. Les italiens et les irlandais sont les principaux acteurs de l'économie souterraine de l'Etat. Une paix est installée entre eux, chacun gérant leurs business définis. Tous se connaissent, ils ont grandi dans le même quartier, ont fréquenté les mêmes écoles on pourrait même dire que les relations sont amicales, en tout cas dans ce milieu.
Mais l'arrivée d'une femme va mettre à mal cette stabilité…

Après avoir assimilé les prénoms des personnages et les avoir associés à leurs clans respectifs on se laisse embarquer dans cette guerre où Pat Murphy reprend les rênes de son père, le boss du clan des irlandais, et doit réparer les conneries de son frère Liam, une tête brûlée à l'origine de la fin de la paix contre Peter Moretti nouveau boss officiel du clan des italiens.
Le tout suivi au travers des yeux du personnage de Danny Ryan, si proche de la famille Murphy mais en même temps non invité à la table où sont prises les décisions importantes.

Comparé au parrain par certaines critiques, on en est loin et pour moi, ça m'a surtout fait penser au jeu vidéo GTA, dont le dernier opus va sortir prochainement.

Don Winslow nous livre donc un roman fort intéressant mais très loin de l'exceptionnelle fresque sur les cartels mexicains. Va-t-il, sur les deux prochains tomes monter en puissance crescendo ? La cité des rêves nous apportera déjà un premier lot de réponses.
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J'ai aimé les livres précédents de Winslow ,ceux qui se déroulaient sur la frontière mexicaine. Je suis plus mitigé sur celui-ci ;je pense qu'en prenant comme trame et référence l'Iliade ,l'auteur a été gagné par l'hubris (pour rester dans l'ambiance hellénisante) .Certes on reconnaît les personnages (Hector,Achille,Priam,Cassandre,Hélène et Paris) et les épisodes ( le cheval , la mort de Patrocle,la supplique de Priam…) mais il y manque l'essentiel : le ton épique (entre autre par l'absence des dieux ).De plus, le tout a comme un goût de déjà vu et déjà lu ( le Parrain, Gangs of New York,Les affranchis,Les Soprano….).Cependant la lecture n'est pas désagréable.
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Je ne connaissais pas Don Winslow, et je lui ai fait un accueil mitigé ; en lisant les critiques de Babeliotes plus au courant, j'ai vu qu'il avait fait bien mieux ; c'est ce que j'ai pensé « Peut mieux faire ! » Les grands esprits se rejoignent…
J'ai trouvé que l'entrée en matière est un peu longue. J'ai trouvé aussi qu'il y avait trop de personnages secondaires, et je me suis un peu emmêlé les pinceaux !
J'ai aimé les scènes d'amitié entre Irlandais et Italiens, scènes à base de bouffe, de baise, de sieste, et de chants.
Ensuite, on passe à une guerre de gangs, et là j'ai trouvé un peu lassant : tu me fais ci, je te fais ça, etc.Je sais ce qu'il me reste à faire: lire un autre Don Winslow, en suivant les conseils des Babeliotes.
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Je viens d'apprendre avec stupeur que Don Winslow allait s'arrêter d'écrire. Pourquoi ? Pour se consacrer à la lutte contre le fléau Donald Trump. L'intention est noble mais les lecteurs que nous sommes, sont bien tristes.
Cette trilogie est donc la dernière de l'écrivain américain. le tome 1 de la Cité en flammes plante le décor de cette guerre des clans à Providence. D'un côté, des Irlandais patrons des docks. de l'autre, des Italiens spécialisés dans les jeux d'argent illégaux et le trafic de drogue.
Le héros Danny Ryan se retrouve projeter au devant de la scène. Durant près de 400 pages, on le voit passer du statut d'anonyme à celui de chef des verts malgré lui.
Toujours cette écriture explosive. Ces dialogues bien sentis.
C'est sûr : Don Winslow va nous manquer.
Lien : https://twitter.com/SWANNBLUE
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Don Winslow nous propose une nouvelle fois une épopée au long cours dont il a le secret ; La Cité en Flammes étant le premier volume d'une trilogie, ou le premier acte d'une tragédie.

Dans l'Amérique de la fin des années quatre-vingts, la ville de Providence, ancienne cité industrielle de la Nouvelle-Angleterre, est sur le déclin. Coincée entre Boston et New York, elle a subi sans savoir vraiment s'en relever les années de crise, tout comme les mafias qui dirigent les différents trafics locaux.
Aux Irlandais, les docks et leur stock de marchandises variées à détourner, un territoire qui peine à faire vivre correctement quelques familles, mais la tradition est là, tenace. Aux Italiens, la prostitution, les machines à sous. Chacun chez soi et la paix régnera pour longtemps, une situation dont peuvent s'enorgueillir les patriarches.
La mafia est une composante de la société américaine ; le cinéma, la littérature ou tout simplement l'actualité l'ont largement prouvé, depuis longtemps. Don Winslow nous propose une plongée dans cet univers, loin des projecteurs, plutôt du côté des petites mains, des artisans, à l'exact opposé des « grandes » familles célèbres.
Danny Ryan est de ceux-là, par sa naissance, fils de l'ancien cador du secteur. Il a bien tenté de choisir une autre voie, attiré par la mer, le large, mais au final il est revenu dans le giron « familial » ; il a même épousé la fille du nouveau boss, soeur de son compère de toujours. La vie n'est pas spécialement reluisante, l'avenir guère radieux, mais il est entouré de ses amis. Les familles Ryan et Murphy sont intimement liées et règnent sur la pègre irlandaise locale. Même à petite échelle, ce sont des « affranchis » et, du haut de leur trentaine, ils se comportent comme tels. Ce sont les enfants des rois mafieux d'un trou perdu qui en a fini avec son heure de gloire.
Quant à Liam Murphy, c'est est aussi un jean-foutre et un emmerdeur qui cherche les ennuis. Après avoir dragué outrageusement la petite amie d'un des membres du clan italien, il subit des représailles musclées de l'amant humilié et de ses sbires. Ce genre d'actes entraîne des réponses. Et les réponses, d'autres réponses. Ainsi commence les guerres. Et d'autant plus lorsque la jeune génération veut s'affirmer aux yeux de ses aînés, considérés comme trop sages.

En s'attachant au personnage de Danny Ryan, mafieux « à l'insu de son plein gré », incapable de se distancier d'une tradition séculaire, Don Winslow nous offre une vision documentaire de la « petite » mafia américaine qui, tout en perpétuant son emprise sur les trafics et les institutions, ne parvient plus à rouler sur l'or. Il décrit minutieusement, de l'intérieur, les rouages de ces organisations, leur fonctionnement, le poids de la hiérarchie, les rivalités.
Mais La Cité en Flammes ne se contente pas d'être un reportage fouillé, c'est aussi et avant tout un roman épique avec en son épicentre un homme écartelé entre ses aspirations et ses devoirs, ses pesantes responsabilités. Danny Ryan ne souhaitait pas se battre pour être là où il est, pas se battre du tout même ; le destin a décidé pour lui.

Pas suffisamment calé sur le sujet pour vous vanter les parallèles mythologiques entre les aventures de Danny et celles d'Énée lors de la guerre de Troie, je ne m'aventurerai pas sur ce terrain, mais le découpage du récit et les épigraphes placées en tête de chaque partie sont on ne peut plus explicites. Rassurez-vous : il n'est cependant pas nécessaire de maîtriser la chose pour sentir le parfum de la tragédie, inspirée par les Grecs ou non.

Don Winslow nous fait vivre cette guerre de l'intérieur en multipliant les points de vue. C'est vif, prenant, les phrases sont courtes et musclées, la caméra posée sur l'épaule, l'intrigue réduite à sa plus simple expression. Sans révolutionner le genre, La Cité en Flammes n'en constitue pas moins un exercice plutôt réussi. La preuve, arrivé au bout du premier volet, on a envie de connaître la suite.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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