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Pourquoi être heureux quand on peut être normal.
Jeanette Winterson
Edition Points
L'incipit : Quand ma mère se fâchait contre moi, ce qui lui arrivait souvent elle disait : « le Diable nous a dirigé vers le mauvais berceau. » introduit une autobiographie douloureuse voire violente. Jeanette Winterson écrit avec talent. Les phrases sont courtes. Des chapitres sont de hautes envolées intellectuelles et graves. On peut annoter des passages entiers et s'en servir comme modèle de progression intérieure.
Page 36 : « En naissant, je suis devenue le coin visible d'une carte pliée. »L'histoire de vie de Jeanette Winterson contée avec courage et volonté exutoire, triste enfant adoptée qui cherche à sauver sa personnalité et à noyer ses souffrances en lisant, toujours, en cachette et en se prouvant qu'elle se mérite à elle seule. Sa mère, sans doute malheureuse, violente et mal aimante tient en sa fille une proie pour chasser ses propres démons. A contrario ; elle offre à Jeanette le mal en puissance. La rédemption arrive pour l'enfant devenue femme, libre et sincère de par ses orientations sexuelles.
Page 75 : « j'imagine que là est la clé. Plus personne ne va m'enfermer que ce soit dehors ou dedans. »
Jeanette Winterson offre au lecteur des pans littéraires sublimes. A la page 50 où elle explique avoir retravaillé le cycle arthurien est bouleversant et il apporte au lecteur des éléments porteurs qui affirment combien Jeanette Winterson est brillante.
« J'ai eu besoin des mots parce que les familles malheureuses sont des conspirations du silence. »
Chaque phrase de cette pépite qui a obtenu le prix Marie-Claire 2012 est merveille.
Malgré le sombre de sa vie, il y a des arcs-en –ciels qui ne meurent jamais. Et c'est toute la force courageuse de l'auteur de nous prouver que l'arme pour se sortir de sa condition de vie est la littérature et la liberté.
A lire et à offrir en multitude.

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Un témoignage que j'ai trouvé très impressionnant
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J'avais lu du même auteur le Sexe des cerises et je n'avais pas accroché du tout. Mais ce livre là est vraiment plaisant à lire. Et si l'auteur n'a pas eu une enfance heureuse, j'en retiens malgré tout des petits joyaux, qu'elle a su tirer de la gangue, notamment grâce à son amour des livres qui l'a souvent sauvée.
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Dans ce récit autobiographique, Jeanette Winterson, auteur féministe bien connue en Angleterre, raconte son enfance dans la ville de Manchester, la tyrannie de sa mère adoptive (elle est pentecôtiste et jalonne chaque moment de sa vie d'une foule d'interdits), jusqu'à sa découverte salvatrice des livres et de la littérature. « J'étais en sécurité. J'étais entourée de livres », écrit-elle. C'est aussi l'odyssée nostalgique sur les traces de sa mère biologique, de l'enquête à la reconnaissance finale. Un récit très émouvant et non dénué d'humour, qui évoque le difficile chemin pour (re)trouver l'amour et la confiance.
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C'est la 2ème fois que j'ai la chance de gagner un livre avec la Masse critique de Babelio. Et voilà un 2ème roman autobiographique de découvert grâce à eux.
Pour tout vous dire, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans. L'auteure explore son passé pour construire son avenir et ayant été adopté la question n'est pas simple. le récit est donc dans un premier temps, chaotique, désorganisé, passant une idée à une autre,... si bien que j'ai faillit l'abandonner, d'autant qu'on arrivait au bout du temps imparti. Mais j'aime tenir mes engagements et je me suis accrochée.
J'ai finalement lu les 2/3du livre en 2 jours !!! Même s'il ne restera pas dans mes souvenirs comme un livre grandiose, j'ai finit pas m'attacher à la jeune fille/femme en pleine recherche d'identité. La construction du soi passe par ce que l'on a été au départ, j'en suis convaincue, tout comme le découvre l'héroïne. le récit est parfois choquant, dérangeant mais dans combien de situations semblable à d'autres histoires de famille. Jeanette Winterson ouvre aux lecteurs la porte de son intérieur, de son coeur et surtout de sa tête.
Dans ce livre, on découvre également l'Angleterre des années 60, l'après-guerre, l'arrivée de M. Thatcher,...
Lien : http://ce-livres-et-fourneau..
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"Vous savez que dans les couples, il y en a toujours un qui pleure et crie et l'autre est calme et raisonnable?" 196

Cette phrase ne reprend pas le propos général de Jeannette Winterson, mais je la garde en tête car je la trouve très vraie, en tout cas en ce qui me concerne! Je suis celle qui pleure et crie et qui a du mal à gérer ses émotions! Elle dit également que "vivre ses émotions exige du courage". Une autre phrase qui me fait réfléchir. En général, plus on pleure et plus on est à fleur de peau, et moins bien l'entourage le comprend, faisant passer cela pour une sorte de maladie des nerfs, ou un petit dérangement mental!

A travers ce livre, Winterson retrace le parcours difficile que fut sa vie jusqu'à présent, son adoption par une femme autoritaire, bigote et austère, qui vivait dans son monde apocalyptique terrifiant. Elle se raconte, et fait part de réflexions sur notre monde moderne qui me régalent.
Cette mère acariâtre, qui la laissait enfermée dehors, sur le seuil de sa maison, ou bien qui brûlait les livres que Jeannette avait caché sous son lit, car elle lui interdisait de lire. Pour Madame Winterson, qu'elle ne nomme jamais autrement, Jeannette est née dans le mauvais berceau, et a le diable en elle. Ne va-t-elle pas jusqu'à la faire exorciser pour la remettre dans le droit chemin?

Les livres ont sauvé la petite, ainsi qu'un formidable appétit de vivre, et qu'une volonté à toute épreuve.
"La fiction et la poésie sont des médicaments, des remèdes. Elles guérissent l'entaille pratiquée par la réalité sur l'imagination." (p.55)

"Nous avons tendance à croire que ce dont on a besoin pour tout transformer - le miracle - est ailleurs alors que nous avons la solution sous notre nez. Parfois nous sommes la solution, elle est en nous." (p.43)

Jeannette décide que ce n'est pas parce qu'elle est adoptée, qu'elle vit dans une région minière du Nord de l'Angleterre, qu'elle est lesbienne, qu'elle n'a pas le droit de se cultiver et de rêver. Elle s'inscrit à Oxford, rate l'entrée, alors elle retente, et réussit, et petit à petit se met à écrire, avec en toile de fond inconsciente l'envie que sa vraie mère la reconnaisse si elle est encore vivante.

Et puis il y l'autre Jeanette, la "créature" comme elle l'appelle elle-même, qui la pousse à la dépression, dans la folie. Elle tente le suicide, est à deux doigts d'être emportée par ce double maléfique.

"J'abritais en moi une autre personne - une part de moi - (...) à ce point dévastée qu'elle était prête à me condamner à mort pour trouver la paix." (197)

"Il se pourrait d'ailleurs que nous n'ayons jamais été aussi peu tolérants envers la folie. Elle n'a pas sa place dans nos sociétés. Nous n'avons absolument pas de temps à lui consacrer. Devenir fou prend du temps. Recouvrer une santé mentale prend du temps." (196/197)



Mais...
"La folie est le début d'un processus" (p.197)
"La créativité se tient du côté de la santé - ce n'est pas elle qui vous rend fou; elle est cette force interne qui tente de nous sauver de la folie." (197)
... alors Jeannette s'en sort grâce à l'écriture, ce moyen de sortir de notre temps linéaire et de rejoindre un temps plus absolu comme elle le décrit, où elle peut discuter avec ses angoisses et ses doubles sans presque aucune crainte de mourir et d'être réduite au silence.
Ce livre est une magnifique ode au pouvoir des mots et des livres, et je retrouve dans ce qu'elle dit des choses que j'ai pu éprouver pendant des périodes difficiles. Les livres peuvent sauver, lorsqu'il ne reste presque plus d'espoir.
Lien : http://syannelle.blogspot.fr..
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Jeannette Winterson raconte dans ce livre sa propre histoire. Elle nous parle de son adoption et de la difficulté de ne pas s'être sentie voulue. Elle montre toute l'ambiguïté des relations avec ses parents adoptifs et aussi la complexité des retrouvailles avec sa famille naturelle. Un témoignage qui marque.
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Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? est un livre qui est tout d'abord important pour son auteur. En effet, à la lecture, on ressent bien toute la nécessité, presque vitale, de l'écriture de ce livre. Elle le signifie clairement à plusieurs reprises, non pas pour nous en tirer les larmes, mais plutôt pour le signifier simplement, elle le découvre au fil de son écriture. Maintenant, si ce livre est si important pour elle, est-ce la même chose pour nous ? Je le pense, assurément dans des degrés moindres, un lecteur ne mourra pas de ne pas avoir lu ce livre, c'est certain, mais il se dégage de ce livre quelque chose d'assez puissant et étonnant qui mérite, à mon sens, toute notre attention.

[ Si vous désirez lire ma critique complète, il convient de suivre l'adresse de mon blog)
Lien : http://lecturescritiques.fr/..
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Je dois dire que j'ai lutté pour finir ce livre. Non, il n'était pas mal écrit ou désagréable à lire, non ce n'était pas inintéressant que de suivre le cheminement de cette narratrice et ses interrogations existentielles. Mais je ne me suis pas sentie concernée. Ne connaissant pas l'autrice par ailleurs, je n'avais pas de curiosité particulière quant à son parcours.
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Pourquoi être heureuse quand on peut-être normal ? est l'autobiographie intellectuelle de Jeanette WInterson. Consciente d'elle-même et de la construction fragile de notre identité ce beau livre fait naître une certaine ambivalence chez le lecteur. Celle née du cheminement vers ses émotions.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis. Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limaces, et moi, au début.

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