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EAN : SIE98587_9402
Maison de la Bonne Presse (30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Née Gabrielle Wiart, elle ajouta son nom de dame mariée à son nom de jeune fille et obtint ainsi Gabrielle Wiart-Bodart, appelée à la célébrité sous le pseudonyme très masculin de Guy Wirta. C'est tout ce que j'ai trouvé sur la page Wikipédia en langue lusitanienne car Wirta, en dépit de sa nombreuse production à la "Maison de la Bonne Presse", n'a pas eu les honneurs qu'Internet consacre à Delly ou encore Max du Veuzit.

Pour les amateurs, elle reste l'auteur de deux romans très connus dans la littérature sentimentale : "Ninon-Rose" qui date de 1923 et "Le Roi Jack", publié deux ou trois ans après. Nous n'évoquerons aujourd'hui que le premier dont voici l'une des jaquettes d'époque - qui n'est pas celle de l'édition que je possède :

Vous pouvez la voir en suivant ce lien : http://notabene.forumactif.com/t29516-guy-wirta

Auteur très catholique, comme d'ailleurs tous ceux qui connurent les rotatives de "La Maison de la Bonne Presse", Wirta situe son action dans la Vendée de l'époque, au sein de la prestigieuse et antique famille des ducs de Servane dont les ancêtres chouannèrent avec ruse et ardeur. Avec le temps, un certain courant d'athéisme souffla sur la famille et divisa les deux cousins, Jacques, le futur duc, et Jean, de la branche cadette. Celui-ci, comble du comble, alla jusqu'à épouser une jeune roturière mais attention, une jeune roturière très jolie et surtout très croyante.

Et puis, ce sont malheureusement des choses qui arrivent, à peine eurent-ils le temps d'avoir un bébé, la petite Ninon-Rose - prénom très coté chez les Servane - qu'ils moururent dans un accident. La tutelle de l'enfant revint à Mme de Bréval, qui n'était autre que la marraine de la petite mais, à sa majorité, il était entendu que Ninon-Rose reviendrait se placer sous l'aile hautaine mais protectrice de son oncle, le duc Jacques de Servane.

C'est à ce moment que débute ce petit roman qui fit les délices de tant de jeunes filles romanesques et qui se lit toujours avec plaisir, j'ose l'avouer. (Oui, je peux aimer Céline et Guy Wirta, je ne vois pas où est le problème : une certaine Marguerite Duras n'adorait-elle pas, quand elle était jeune fille, les oeuvres de Delly - ce qu'elle n'osa jamais avouer, d'ailleurs, en public ?)

Dans la famille de Servane, on trouve le duc, la duchesse, qui a au moins treize ans de moins que lui et aime mener la vie à fond de train avec étalage de bijoux, casinos et "jours de réception" dans son grand hôtel parisien, Gérard, leur fils, futur héritier du titre et de la fortune et Thérèse, brune, hiératique et aussi orgueilleuse que sa mère. Les termes du testament de cet oncle qu'ils n'ont pas connu, Jean de Servane, ne leur plaisent guère mais enfin, il faut s'exécuter. La petite cousine est attendue, guettée, épiée, comme on attendrait un phénomène de foire.

Et voilà que les Servane, un peu interloqués tout de même, voient débarquer une jeune fille adorable, avec des cheveux d'un "blond mousseux" (je cite), ayant reçu visiblement une éducation parfaite mais ayant su garder également une certaine simplicité. En plus, tous les dimanches, figurez-vous qu'elle va à la messe , "comme nos ancêtres", fait-elle remarquer respectueusement, mais fermement, à son oncle qui cherche à la tancer sur ce point et qui, plus jamais, n'évoquera la chose avec elle.

De nature espiègle et, nous l'avons dit, très jolie fille, elle finit très vite par retenir l'attention - en tout bien tout honneur tout d'abord - de son cousin Gérard qui, pourtant, la reçoit tout d'abord plus que fraîchement - à vrai dire "comme un iceberg" serait une meilleure comparaison. Après une multitude de petites piques et un "accrochage" qui risque de mal tourner pour elle dans la forêt de Servane, ils deviennent bons camarades.

De même, Ninon fait la conquête de Thérèse, d'une manière il est vrai très différente. Les deux jeunes filles tombent amoureuses du même homme, le vicomte Bernard de Bervys, et Ninon, une fois qu'elle comprend la passion éprouvée par sa cousine envers leur beau voisin vendéen (beau mais un peu insipide, à mon sens ), s'efface et trame même un vrai complot pour favoriser le mariage d'où naîtra une petite fille, Roselle, délicate attention de Thérèse puisque la mère roturière de Ninon portait le même prénom.

Il n'y a guère que la duchesse qui demeure aussi froide. Il faut dire qu'elle songe à divorcer de son époux - qu'elle juge désormais trop vieux et surtout trop grognon - projet qui horrifie autant ses enfants que sa nièce, mais, d'aventure en aventure, comme dit la chanson ...

Voici, en gros, l'intrigue de "Ninon-Rose", de Guy Wirta - et oui, je vous rassure, à la fin du livre, Ninon épouse bien sûr son cousin, le beau et élégant Gérard, avec sa fine moustache à la Guy Williams (l'interprète du "Zorro" de Disney pour ceux qui l'ignorent).

Alors, comment expliquer ce charme qui vous emporte dans ce petit livre à l'intrigue somme toute banale ? Essentiellement par le sens de l'humour de son auteur qui s'en donne ici à coeur joie (ce qui ne sera pas toujours le cas avec, par exemple, "Le Fardeau", roman beaucoup plus grave sur les mariages consanguins et les enfants qui peuvent en naître). "Ninon-Rose", ce n'est pas seulement un roman "pour jeunes filles de bonne famille", c'est aussi et paradoxalement une coupe de champagne, et un champagne de qualité : dialogues qui font mouche, peu ou pas de prêchi-prêcha, simplicité dans l'expression des croyances religieuses, rappel, si lointain soit-il, de l'une des pages les plus glorieuses de l'Histoire française et des plus sinistres de la République, héros qui paraissent au début stéréotypés et qui, peu à peu, se détachent habilement de leurs modèles initiaux pour se démener allègrement sous une plume fine et juste (ne sommes-nous pas en pleines "Années Folles" ? )

A lire, donc. Mais il vous faudra attendre quelque temps avant d'en avoir quelques extraits dans la rubrique adéquate parce que je ne sais plus du tout où j'ai rangé mon pauvre et pourtant toujours tant aimé "Ninon-Rose." (Je crois que c'est sur le meuble du salon, remarquez ... ) Allez, un peu de patience ...

Aux nostalgiques, bonne lecture ! ;o)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... Le lendemain-matin, à 8 heures, Ninon-Rose commençait gaiement son petit-déjeuner. Elle avait été à la Messe ; tout le monde dormait encore ; son cousin n'avait point paru à l'horizon ; aussi jouissait-elle en paix de son premier coup d'audace.

Le domestique allait rester, pour la servir, mais elle lui donna congé, alléguant qu'elle avait l'habitude de se servir elle-même.

Débarrassée de l'importun, elle s'était versé son chocolat en le faisant mousser, pour rire un peu, quand la porte s'ouvrit violemment : le marquis Gérard apparut, en tenue de cheval, sa cravache encore en main, si pâle de colère que Ninon se demanda si ce dernier instrument n'était pas destiné à la punir de sa désobéissance.

Gérard avança de quelques pas pour se trouver en face de la petite table de Ninon-Rose ; elle coupait soigneusement son pain doré en menues tranches.

- "Vous avez été à la Messe, ce matin, ma cousine ?" demanda-t-il durement.

- "Parfaitement, Monsieur mon cousin !

- Et vous avez osé enfreindre l'ordre formel de mon père ?

- Parfaitement, Monsieur mon cousin !

- Savez-vous que vous êtes une véritable révoltée ?

- Je ne m'en doutais pas, Monsieur mon cousin !

- Ah ! ça ... Avez-vous bientôt fini ?

- De déjeuner ? ... Non, mon cousin, je commence seulement."

L'à-propos de Ninon-Rose suffoqua tellement Gérard qu'il en resta sans voix. ... [...]
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[...] ... Chez le couturier, l'aimable tante commença par avertir Ninon-Rose qu'elle ne devait pas choisir les couleurs qu'elle s'était réservées pour ses toilettes.

- "Et peut-on savoir, ma tante, les nuances que vous avez choisies ?"

La duchesse fouilla en vain le petit visage levé vers elle pour y découvrir une trace de raillerie ; mais ce fut en vain.

Alors, elle dit :

- "Il y a la robe de la cérémonie : mauve ; la robe de soirée, vert pâle ; la toilette du lendemain, rose ... Ah ! j'oubliais ! ... La robe pour le contrat : bleu pâle et blanc.

- Ce qui fait, ma tante, que je n'ai plus qu'à me revêtir de couleurs respectables : prune, framboise, olive, cerise, groseille, abricot ... Je trouve, ma tante, que, pour le plein hiver, ces fruits ne sont guère de couleur locale."

Derrière leur mère, Gérard et Thérèse souriaient, amusés ; mais, d'un regard, ils se concertèrent : tandis que la comtesse entraînait Ninon pour lui faire admirer une toilette, le marquis échangea à voix basse quelques mots brefs avec sa mère. Il faut croire que ces mots étaient bien puissants car la duchesse, en rappelant Ninon, lui dit :

- "Je vous sacrifie le rose, le bleu et le blanc, car je voilerai mes robes de chantilly ou de tulle : j'espère que vous me saurez gré de ce changement ?"

Ninon-Rose dit, très douce, en regardant Gérard :

- "Je vous en sais déjà un gré infini !" ... [...]
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