Tomb of Dracula - Volume 2

Ce tome fait suite à Tomb of Dracula 1. Cette collecte réédite les numéros de cette série, en couleurs ; le présent tome contient les épisodes 13 à 23, ainsi que ""Werewolf by night" 15 et "Giant-size chillers" 1.

Après les décès survenus dans le dernier épisode du tome précédent, la chasse au roi des vampires reprend. Quincy Harker, Hannibal King, Rachel van Helsing, Blade, Taj Nital et Frank Drake se lancent à la poursuite de Dracula et il finit avec un pieu dans le coeur dès la fin du premier épisode. Cette histoire est réglée dans le deuxième épisode où il apparaît qu'il n'est pas si facile que ça de tuer un immortel et qu'un homme d'église a décidé de mettre un terme à l'abomination qu'est Dracula.

Dans l'épisode 15, Dracula rencontre un autre immortel qui lui propose l'accès à une source de sang inépuisable. de retour en Angleterre, Dracula doit faire face à un mort vivant qui squatte dans son cimetière et qui tue sur son domaine de chasse. Épisode 17, Dracula transite par Paris, puis par Versailles (il faut voir les paysans versaillais pour y croire) avant de prendre le train pour sa Transylvanie natale, dans le même train que des sbires du mystérieux Dr. Sun.

L'épisode 18 de "Tomb of Dracula" et le 15 de "Werewolf by night" révèle le lien qui unit l'un des ascendants de Jake Russell (Le loup garou de l'univers Marvel dont les aventures ont été rééditées dans Essential Werewolf by Night) et Dracula lui-même.

Les épisodes 19 à 21 constituent une histoire en 3 parties dans laquelle Rachel van Helsing et Dracula doivent s'entraider pour survivre dans les Alpes en pleine tempête de neige. Ils finiront par aboutir (avec Frank Drake) dans le repaire du Dr. Sun dont l'apparence et l'histoire sont enfin révélées.

Dans l'épisode 22, Dracula confronte un vampire qui résiste à ses commandements en ex-URSS. le "Giant-size chillers" 1 introduit la fille de Dracula : Lilith qui n'est pas une vampire comme les autres (pas seulement parce qu'elle ne craint pas le soleil). Et dans le dernier épisode, Dracula découvre enfin qui tourmente Shiela Whittier, sa nouvelle aide dans son nouveau château.

Tous les épisodes sont écrits par Marv Wolfman qui progresse rapidement. Il a trouvé la voix de Dracula et chaque fois que ce dernier s'exprime il se dégage une forte personnalité cohérente de bout en bout. Dracula est un homme du passé qui s'exprime de façon mélodramatique (théâtrale), qui n'éprouve aucun remords à tuer ses victimes pour pouvoir continuer d'exister et qui aide ses sbires, selon un code de l'honneur parfois élastique. Wolfman a également fait de gros effort pour renouveler les menaces auxquelles est confronté Dracula. le plus impressionnant c'est que Dracula reste fondamentalement une force du mal dans chaque épisode. À aucun moment, Wolfman ne prend la solution facile de le relativiser par rapport à des criminels pire que lui. Au contraire, le scénariste continue à personnaliser chaque victime du vampire en 2 ou 3 cases de texte indiquant leur situation familiale et ce qu'ils auraient pu devenir. Wolfman continue également de raconter ses histoires sur un mode très écrit. Il y a beaucoup d'encadrés de texte avec un vocabulaire hétéroclite ; il perpétue et amplifie la tradition établie par Stan Lee. Ça peut énerver certains en ralentissant leur lecture, comme ça peut contenter d'autres qui voient le scénario enrichit par un point de vue élaboré. Wolfman continue également à tourner autour du pot en ce qui concerne les règles régissant l'existence des vampires. Il a bien posé la soif de sang, l'impossibilité de survivre à la lumière, la transformation en chauve souris et la crainte du crucifix. Mais il n'a pas encore été jusqu'au bout de la logique concernant la résurrection des victimes vidées de leur sang. Et puis il reste encore de gros sauts de logique difficiles à avaler : la poursuite en hélicoptère en pleine tempête de neige et en pleine nuit, des apparitions miraculeuses de certains personnages pour en sauver d'autres, le nombre de fois où Dracula tient ses poursuivants sous sa coupe sans les exécuter pour autant, etc.

Tous les épisodes sont dessinés par Gene Colan (sauf celui de Werewolf dessiné par Mike Ploog très mal encré par Frank Chiaramonte) et encrés par Tom Palmer (sauf Giant-size Chillers, très mal encré par Frank Chiaramonte). Colan et Palmer ont quasiment trouvé leur vitesse de croisière sur ce titre. le lecteur retrouve cette capacité surnaturelle à capturer le mouvement en un dessin. Il retrouve également le souci du vêtement réaliste : à observer les tenues des anonymes qui peuplent ces pages, c'est à une véritable leçon de mode quotidienne des années 1970 que l'on a droit. Et puis il y a Dracula lui-même. Il apparaît toujours vêtu de son habit de soirée (début du vingtième siècle) avec une grande cape à la longueur impressionnante et au col montant plus haut que le sommet du crâne. L'une des spécificités du style de Gene Colan est de ne pas s'appesantir sur la musculature des personnages. le lecteur ne croise pas des individus bodybuildés à chaque case. En fait les vêtements cachent la morphologie des uns et des autres comme dans la réalité. Et Dracula est encore plus indiscernable enveloppé dans cette cape immense, ce qui rajoute à sa prestance et à son mystère. Et puis dès que les 2 compères ont du temps, ils s'éclatent avec les décors (les moulures de plafond dans la première page de l'épisode 23). Il le reste aussi quelques améliorations à apporter (en particulier les canines qui dépassent même bouche fermée).

Ce tome représente une grande montée en puissance par rapport au précédent; Il reste encore quelques imperfections surtout pour le scénario, moins pour le dessin. La suite se trouve dans Tomb of Dracula 3.