AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 87 notes
5
7 avis
4
8 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sobriété, simplicité, pudeur.
Maryse Wolinski rend un ultime hommage à Georges, l'homme de toute une vie, son repère. Tragiquement disparu, froidement abattu, il aura suffi de quatre balles pour que tout s'effondre. Quatre balles qui n'auraient jamais dû être tirées...

Mercredi 7 janvier 2015. Une journée comme les autres, où rien ne laisse présager que ce sera la dernière pour le couple Wolinski. Maryse Wolinski reconstitue l'inconcevable, l'incompréhensible. Cette journée du 7 janvier est scrupuleusement retracée heure par heure, vue de l'intérieur par les "impliqués", vécue de l'extérieur par cette femme qui espère des nouvelles rassurantes d'un mari qui malheureusement ne se relèvera pas.

Après l'horreur surviennent les premières larmes puis le déni. Comment admettre ce soudain vide dans sa vie? Faire son deuil? Inimaginable. On n'efface pas 47 ans de vie commune d'un coup de gomme tel un mauvais dessin. Les souvenirs affluent, et Maryse se raccroche aux post-it épinglés ça et là, derniers reliquats d'un bonheur détruit, et aux dernières paroles de Georges : "Chérie, je vais à Charlie".
Le coeur tient le stylo et trace les mots qui témoignent de cette solitude et de cette déchirante douleur.
Teinté d'émotions, de larmes, ce récit, poignant d'authenticité, est pourtant loin d'être un simple témoignage de souffrance.

Car derrière la peine gronde la colère, la révolte. Sourde d'abord, puis affirmée et qui ne demande finalement qu'à exploser.
Maryse Wolinski dénonce. Maryse Wolinski accuse.
Accusée, la réduction de la sécurité autour de Charlie Hebdo malgré une oppressante et réelle menace.
Accusés, les dérisoires moyens de défense des forces armées : gilets pare-balles inefficaces, véhicules bons pour la casse et armes aussi légères qu'impuissantes face à des terroristes lourdement armés et entrainés au combat.
Accusé, le laxisme sur le suivi des fiches S (sûreté de l'Etat) : deux frères, fichés, connus des services de renseignement, et pourtant libres de semer la terreur et la mort quand bon leur semble.
La facilité déconcertante avec laquelle eut lieu cet attentat interroge, mais surtout irrite, exaspère.

Et à l'époque de son témoignage, Maryse Wolinski est loin d'imaginer que suivront le 13 novembre 2015, le 22 mars 2016. Et tant d'autres lâches attentats dans le monde. Pourtant, elle pressent déjà le pire : " Combien y-a-t-il d'agents dormants dans notre pays?"

Effondrée, désespérée, révoltée. Mais pas résignée. Que la disparition de Georges ne soit pas vaine.
En une centaine de pages, tout est dit sur le climat actuel : douleur, appréhension et colère cohabitent devant cet acharnement de violence aveugle.
Merci Madame Wolinski.
Commenter  J’apprécie          570
Comment ne pas être bouleversée par les mots de Maryse Wolinski, devenue veuve en une fraction de secondes, après plus de 40 ans d'amour avec l'homme de sa vie? Elle y raconte cette terrible journée du 7 janvier 2015, qui changea radicalement sa vie puisqu'elle lui prit son époux mais aussi la société innocente telle que nous la connaissions jusque là. Comment aurions-nous pu nous douter que des dessins puissent tuer? En fait, l'ignorance de certains a pris le dessus et a changé le monde de la presse.

Avec beaucoup de sensibilité, elle y exprime ses douleurs, notamment d'avoir été tant de temps dans l'ignorance quant au sort de son époux et du fait de devoir survivre après de tels faits. J'ai été assez abasourdie de savoir que les autorités n'étaient pas au courant que les bureaux du journal satirique « Charlie Hebdo » se trouvaient dans ce quartier. Ils avaient déménagé suite aux nombreuses menaces et incidents dont ils avaient déjà fait preuve dans le passé et les effectifs de protection entourant les lieux depuis novembre 2014 avaient fortement diminués. Bien entendu, il est inutile de refaire l'Histoire, ces choses n'auraient peut-être pas arrêté ces infâmes terroristes mais nous ne pouvons de toutes façons pas le savoir…
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          300
Le mercredi 7 janvier 2015, Georges, en partant travailler a lancé à son épouse encore mal réveillée : "Chérie, je vais à Charlie".

Trois heures plus tard il tombera sous les balles d'une kalachnikov.

Maryse, elle, aura passé sa journée de rendez-vous en réunions, et ce n'est que dans l'après midi qu'elle apprendra la tragédie.

Quarante-sept ans de vie commune, des centaines de mots d'amour sur des post-it, et cette dernière phrase 

Terrassée par le chagrin, ses nuits peuplées de cauchemars et d'insomnie, elle ira interroger les témoins du drame, ces personnes qui ont croisé les tueurs sur le chemin des bureaux de Charlie Hebdo

Loin des enquêtes officielles, elle questionne, interroge, veut savoir et comprendre 

De cette enquête est sorti ce livre cri d'amour à son homme, d'elle qui doit poursuivre sa vie sans lui.

Un très beau livre, sur un très beau couple, que j'avais croisé un dimanche des années 90 dans un restaurant des Halles où circulaient des trains électriques ...   
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          40
Tout s'est passé, il y a tout juste 5 ans, le mercredi 7 janvier 2015.

« Chéri, je vais à Charlie »; ces mots sont les derniers prononcés par Georges Wolinski à sa femme Maryse dont il partage la vie depuis bien longtemps.
« Quarante-sept ans que cet homme, fou de femmes, de leur silhouette, de leurs audaces, de leur voix, de leurs modes, de leur courage, de leur foi en ce qu'elles décident, de leur force d'âme, pose son regard amoureux sur moi. »

L'attentat des frères Kouachi a fait douze morts... Et des blessés dont la vie serait à jamais incertaine. Des dessins humoristiques – oui, des dessins – avaient abouti à ce résultat, un meurtre de sang froid de journalistes et artistes armés de leurs crayons !
Ce récit poignant, mais toujours digne, permet de comprendre pourquoi une scène de guerre a pu se produire dans les locaux d'un journal satirique. C'est un témoignage émouvant dont je conseille la lecture.

Maryse a mis un an pour sortir ce livre touchant et précieux pour ne pas oublier son Georges, notre Georges car il devrait être un peu à nous tous, cet homme aux dessins géniaux qui avait mis son talent au service des causes les plus nobles.
« Cinquante ans de combats en faveur de la liberté d'expression pour être confronté à l'obscurantisme, à la barbarie, à la charia. Etre à nouveau contraint de se poser la question : peut-on rire de tout ? Georges a choisi son camp : le rire de résistance. »

Moi j'ai mis trois ans à ouvrir et à lire presque d'un trait ce récit dense et poignant tellement cela me rappelle le moment où j'ai appris cette nouvelle qui m'a abasourdi : « Georges Wolinski et bien d'autres (Charb, Cabu, Tignous, Bernard Maris...) ont été abattus dans les locaux de Charlie Hebdo... ».
Récit d'un chagrin immense.
Elle dit « Désormais, je suis celle qui va » et cite en exergue le poète Paul Eluard, Ma morte vivante, dans Derniers poèmes d'amour.
« Dans mon chagrin rien n'est en mouvement
J'attends personne ne viendra
Ni de jour ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même »

Mais la grande force de ce livre est de ne pas en avoir fait un lieu d'expression de haine. Au contraire, ce qui triomphe dans toutes ces pages c'est le cri d'amour d'une femme qui se savait aimée et qui aimait. C'est beau, c'est touchant, écrit avec des larmes de ce qui s'est passé et aussi avec l'émerveillement de ce qu'ils ont vécu ensemble. Personne ne pourra lui ôter cela mais que la résilience est difficile !

Elle dénonce l'insuffisance de la surveillance – les menaces étaient connues –, question de coût ? La police a été prévenue par téléphone de ce qui se passait, d'autres ont pensé prévenir les gens de Charlie, mais aucune disposition n'était prévue ! C'est comme dans les tragédies grecques : cent fois le drame peut être évité et pourtant il finit par arriver. Elle dénonce également un certain déni de l'équipe Charlie hebdo face aux menaces et au danger.

Maryse Wolinski dévoile les « Post It » que Georges lui laissait et qui tapissent le mur de la cuisine. Ne rien céder aux terroristes, les kalachnikovs n'ont pas tous les pouvoirs, surtout pas celui de briser l'amour et l'intelligence.

C'est un article du coeur pour se souvenir et honorer un artiste brillant qui s'est mis au service de la presse écrite : Hara-Kiri, L'Enragé, France Soir, Charlie Hebdo, L'Humanité, Paris-Match. Il a aussi réalisé des albums de dessins, des bandes dessinées et a été scénariste pour le cinéma.

Maryse Wolinski est sa seconde épouse, il avait perdu sa première femme dans un accident de voiture. Elle est journaliste et auteure de plusieurs récits et romans.

Plus de mille dessins de Georges Wolinski sont consultables gratuitement en ligne dans Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France. En libre accès depuis 1997, elle regroupe plus de 5 millions de documents. C'est le premier grand ensemble de dessins de presse contemporains mis en ligne, avec l'accord de l'artiste et de ses ayants-droit. Une occasion de mieux connaître un dessinateur talentueux et féru de liberté. Et de faire un pied de nez aux censeurs et autres propagateurs de haine. le RIRE vaut mieux !

J'ai également découvert qu'il existait un Centre International de la Caricature du Dessin de Presse et d'Humour. Il se trouve près de Limoges dans la commune de Saint-Just-le-Martel, 2500 habitants.
Une place au nom du dessinateur et humoriste a été inaugurée en 2017. Sur cette nouvelle place, une maison de santé et des commerces ont été installés afin de redynamiser la commune. de la vie, de l'amitié... Wolinski en aurait sûrement été fier ! Alors si vous passez par là...

Retrouvez tous mes articles sur mon blog Bibliofeel avec pour chacun des photos personnelles souhaitant rendre hommage à mes écrivains préférés et essentiels.
Lien : https://clesbibliofeel.blog/
Commenter  J’apprécie          30
Un récit d'une grande tendresse, d'une femme qui décrit l'amour de sa vie, emporté ce mercredi 7 janvier 2015.

Maryse avec intelligence et beaucoup de pudeur va revenir sur sa journée, ce jour où des terroristes lui ont enlevé l'homme de sa vie. Ce jour où des innocents se sont vu ôter la vie pour leur liberté d'expression.

Elle fait le point sur le journal, ce qu'il était avant, ce qu'il était devenu au moment des attentats et ce qu'il deviendra ensuite. Elle s'interroge sur le manque de prise au sérieux de la situation et des menaces et le dénonce ouvertement...
On apprend dans son récit que des anonymes ont eu un grand coeur avec les familles sur place alors que la "prise en charge" officielle était beaucoup plus froide.

Maryse passera par la douleur, puis le déni et enfin par la colère et la révolte. J'ai été très touché par ses mots, son ressenti, ses anecdotes amoureuses. Son récit est à la fois tendre et brutal. Cette femme détruite, meurtrie revient sur des faits dramatiques qui ont profondément et à jamais bouleversé le cours de sa vie.

J'ai personnellement été très affectée par ces attentats, ils ont touché de plein fouet mes valeurs, mon éducation et mon ouverture d'esprit. Je n'oublierais jamais le courage des victimes et je pense sincèrement à toutes les victimes collatérales.
Lire ce témoignage m'a profondément bouleversé et replongé dans le désarroi et la tristesse que j'ai ressentie à l'époque. Aujourd'hui encore je fais face à une grande difficulté à me convaincre que cet événement horrible est arrivé...
Lien : https://camilleetseslivres.w..
Commenter  J’apprécie          30
Avec une très belle plume Maryse Wolinski revient sur la tragédie du 7 janvier 2015 qui lui a arraché subitement son mari dessinateur à Charlie Hebdo. "Chérie, je vais à Charlie", voici les derniers mots qu'elle entendra de la part de celui qu'elle a tant aimé, cet homme dont elle nous parle avec tant de passion, un mari dévoué, son univers et équilibre tout entier.

Maryse Wolinski nous parle aussi du déroulement de la fusillade dans les locaux de Charlie Hebdo, un an plus tard avec du recul cela fait toujours autant froid dans le dos de se dire que ce massacre a bien eu lieu et que tant de familles à cette date se sont retrouvées démunies face à cet acte monstrueux avec pour seule compagnie bien des questions.

Pour l'auteur il y'a l'avant Charlie ou même si tout n'était pas rose, ils étaient deux pour faire face dans une union presque parfaite et l'après Charlie qui la laisse seule face à elle même, dans une immense tristesse. Je pense que ce livre est pour elle une forme de thérapie dans laquelle elle peut rendre hommage à cette homme, un dessinateur mort pour la liberté d'expression mais avant tout un mari aimant, et aussi un père.
Lien : http://benebooksblog.blogspo..
Commenter  J’apprécie          30
Difficile de retenir ses larmes en parcourant ces pages, Maryse Wolinski nous livre un poignant hommage à son mari pendant 47 ans. Une véritable ode à l'amour pour son mari qui lui fut arraché ce 7 janvier 2015 en quelques secondes.
Maryse Wolinski nous conte sans tabou ni pudeur ses sentiments, sa colère pour les terroristes, les dysfonctionnements de la police et son combat pour les jours d'après sans son double.
C'est le témoignage d'une femme amoureuse, mais meurtri qui veut comprendre, savoir, connaître les derniers instants de son mari, et pourquoi la tuerie de Charlie à eu lieu ?
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (169) Voir plus



Quiz Voir plus

Maryse Wolinski (1943-2021)

Avec Georges, depuis que nous nous connaissons, et depuis notre mariage en 1971, nous n'avons jamais fait ...?...

La culbute du Pharaon
Des pieds et des mains
Chambre à part
Les pieds au mur

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Maryse WolinskiCréer un quiz sur ce livre

{* *}