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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Julie Wolkenstein entraine son lecteur dans un curieux voyage qui ressemble à une fuite : une famille quitte Paris bloqué par la pandémie de Covid pour rejoindre leur maison familiale. Ils prennent l'A 13 en direction de Saint-Pair en Normandie.
On ne sait trop où va nous emmener cette autofiction mais, page 18, tombe l'explication de la romancière elle-même qui l'écrit dans un mail adressé à une amie :

« Je vais peut-être écrire un livre qui s'appellera La route des Estuaires, où se superposeront cinquante ans de souvenirs de ce trajet pour Saint-Pair, à tous les âges, dans toutes sortes de contextes, le dernier étant le plus fou. »

Dit ainsi, on pourrait penser que c'est un peu maigre et que ça risque vite de devenir barbant Sauf qu'au détour du chemin, ou plutôt de l'autoroute (Rappelez-vous, nous filons sur l'A13) d'autres confidences arrivent et, à travers la chronique familiale, voilà que les morts tragiques s'invitent.
La romancière s'attelle avec subtilité à dénouer les fils du non-dit, à tourner autour des silences de ses parents concernant ce petit frère mort à presque deux mois. Elle-même n'avait que dix-huit mois, elle n'a pas de souvenir réel mais comment expliquer cette souffrance silencieuse, ce déni qui l'entourent ?
Elle part à la recherche de la tragédie à travers les articles de son père journaliste et critique dramatique

« Je sais, depuis que j'écris moi-même, qu'on a tendance à confondre ce qu'on vit avec les mots qu'on emploie pour le restituer. »

Elle va faire ressurgir cette tragédie en convoquant les souvenirs de son enfance et en examinant les photos. Il y aura même une rencontre avec la nurse bretonne qui s'occupait d'elle enfant. Et beaucoup d'allers retours sur la route des Estuaires.

« Parce que j'écris sur la période la plus sombre de mon enfance, j'ai tendance, ces jours-ci, à n'en retenir que des souvenirs tristes. »

Cette autofiction, tout en nuances, est un long et précis travail de mémoire mais j'ai trouvé que tous ces fragments qui se mettent en place façon puzzle finissent par noyer le véritable sujet : la mort accidentelle d'un bébé. de cet enfant disparu trop tôt et dont la mort sera entourée de silences, je n'ai eu, à la fin de ma lecture, qu'une brève approche.


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La route des estuaires
Julie Wolkenstein
roman
P.0.L, 2023, 144p


La narratrice se rend à Saint-Pair où j'ai des amis. J'ai, pour cause, moi aussi emprunté la route des estuaires, et toujours l'estuaire de la Seine m'enchante et m'émeut. Je prends le livre du rayon où il se trouve.
Cette route, qui relie Paris à Saint-Pair en Normandie, et même plus loin à Binic, en Bretagne, la narratrice l'a plusieurs fois empruntée. Pendant le Covid pour rejoindre la propriété familiale, elle est déjà divorcée, pour donner ses cours à la fac de Caen, petite, quand elle part en vacances avec ses parents, et même avant qu'on ne construise l'A 13.
A force de l'emprunter, la narratrice dit à une amie qu'elle écrirait bien un livre sur elle, le livre qu'on est en train de lire justement, qui est un patchwork de souvenirs, le camping, la fête à Marolles les 14 juillet, et surtout la mort restée mystérieuse de son petit frère mort à deux mois quand elle a deux ans. Tout le monde a cru qu'elle ne se rappelait pas son existence, mais celle-ci l'obsède même à son insu.
La narratrice va mener une enquête, elle va regarder des photos, les articles de journal de son père, le célèbre Bertrand Poirot-Delpech que j'ai beaucoup lu ; son ancienne nounou va la contacter : peut-être en saura-t-elle davantage.
C'est une enquête qui ne dit pas son nom, puisqu'elle parle de la route des estuaires, de sa vie, et qu'elle commence son livre par la prolepse pseudo-préparatoire.
Le livre n'est pas inintéressant, mais il n'emballe pas non plus, sûrement à cause de sa froideur et de sa sophistication.
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