En 1903, Mary Mackenzie, une jeune fille de 20 ans, naïve et élevée en Irlande dans le cocon d'une famille bourgeoise part pour Pékin, là où son futur mari l'attend. Elle ne connaît pas vraiment le monde qui l'entoure et en fait les premières découvertes à bord du bateau qui l'emmène pour Pékin : elle remarque la différence et l'inégalité des classes sociales, elle « découvre » l'alcool, elle voit des dauphins pour la première fois…
Arrivée à destination, ces découvertes continuent : guerre/ révolte (avec notamment la révolte des Boxers), la misère ("La misère n'est pas comme chez nous, confinéé à l'écart, on la trouve partout, parfois sous d'horribles formes") , la culture du pays (avec les pousse pousses) et certaines choses de ce pays la mettent mal à l'aise comme l'indifférence des occidentaux envers les natifs du pays…
Mais cette aventure ne s'arrête pas à de simples découvertes, mariée, elle s'ennuie dans sa maison (qu'elle n'aime pas) du quartier des ambassades :"Ici, il n'y a rien à faire" . Elle est déçue de la vie qu'elle y mène ; elle voudrait comprendre le peuple de ce pays en parlant leur langue, ou encore se mêler à la population en allant au marché…
Jusqu'au jour, où, étouffant, elle fait la connaissance d'un officier nippon : rencontre qui changera sa vie à jamais et qui la mènera au Japon…
Ce roman m'a transportée, m'a émue… Bref, j'ai adoré le lire !
Au début, on découvre Mary, une jeune fille naïve qui ne connaît rien du monde extérieur. Elle a été élevée dans la bourgeoisie et arrive à Pékin. Elle doit alors devenir du jour au lendemain une femme puis une mère, ceci sans aucune aide puisque toute sa famille est restée en Irlande. Elle n'est, en quelque sorte, pas préparée à cette nouvelle vie et va se retrouver devant des choix, des décisions à prendre… mais ce n'est pas toujours les bonnes qu'elle prendra !
Ce roman est en fait les pages du journal intime de Mary : carnet qu'elle devait tenir et envoyer par la suite à sa mère mais dont elle décide, dès le début du roman, de garder pour elle et d'y écrire tout ce qu'elle ne pourra pas dire (écrire) à sa mère. Les autres parties du roman sont consacrées aux lettres que Mary envoie à sa mère, à des amis… Par ce carnet et ces lettres, on est, en tant que lecteur, plongé dans les pensées de Mary et donc dans sa vie ! On suit sa plume, son regard, et on doit lui faire confiance ! On se sent tout de suite proche de cette jeune femme, on lui pardonne ses erreurs et on admire son courage !
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Une odeur de gingembre » est un condensé de plusieurs thèmes : découvertes culturelles de la Chine et du Japon (mode de vie, odeurs…), la relation de ces pays avec l'Occident (conflits, guerres…), les conditions de vie et les conditions climatiques (tremblements de terre, chaleur…), mais aussi l'amour et l'amitié !
Ce que j'ai adoré dans ce roman est tout d'abord son héroïne : on découvre beaucoup de choses par ses yeux, ce qui est merveilleux ! Par exemple, lorsqu'elle arrive à Pékin, elle a l'impression d'être restée en Europe (à cause de l'architecture de Pékin). Mais on la voit aussi « chuter » (moralement, socialement…) et « remonter » la pente (quand cela est possible !). Ça a été un plaisir de la suivre, on la voit évoluer, s'émanciper, se forger sa propre personnalité… On découvre petit à petit cette femme forte qu'elle a toujours été !
J'ai aussi beaucoup aimé ce pêle-mêle de thèmes qui nous fait découvrir de nombreuses choses sur les pays du Moyen Orient (coutumes, histoires…) et qui nous en apprend plus sur les moeurs du temps (qu'il s'agisse de moeurs japonaises/chinoises ou européennes).
En somme, ce fut une magnifique lecture que je vous conseille de tout coeur !
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