AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 804 notes
5
88 avis
4
56 avis
3
16 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman épistolaire composé des lettres écrites par l'héroïne et de son journal.
Nous n'aurons alors que sa vision des faits mais vu qu'il s'agit de l'histoire de sa vie, cet éclairage semble judicieux.
Mary va quitter l'écosse pour se marier en Chine avec un militaire anglais. Cette jeune fille va réaliser un voyage initiatique et nous faire partager les moeurs de l'époque au travers de son périple. Tout au long du roman ses expériences de vie seront des leçons plutôt cruelles pour cette jeune ingénue qui devra s'endurcir sans jamais baisser les bras.
L'écriture est réaliste et agréable et nous offre un regard sociologique sur le Japon du début du ‪XXème‬
siècle.
L'histoire est pleine de rebondissements, touchante sans tomber dans une bluette mièvre.
Un très bon roman sur l'émancipation féminine au siècle dernier.
Commenter  J’apprécie          90
Magnifique Roman, j'ai été transporté dès le début par cette histoire incroyable qui m'a passionnée de bout en bout, tellement déçu d'être arrivé à la fin de ce livre, dans lequel on suit cette femme qui va nous faire vivre ses 40 ans de vie en Asie, par le biais de son journal intime. Pincement au coeur quand arrive les dernières pages, car il va falloir la quitter après tous ce qu'on à vécu avec elle.
Commenter  J’apprécie          80
"Nous sommes en 1903. Mary McKenzie a vingt ans et quitte son Ecosse natale, seule avec sa gouvernante, pour rejoindre son futur époux nommé en Chine. C'est un bond vers l'inconnu et un destin hors du commun qui se dessine. A bord du bateau, Mary écoute avec intérêt les discussions de celles et ceux qui rejoignent le corps diplomatique à Pékin et à Shanghai. Conversations futiles mais aussi interrogations sur l'avenir de cette partie du monde où menace la guerre russo-japonaise annonciatrice des guerres du XXe siècle. L'intelligence de Mary capte les moindres mouvements de ce nouvel environnement. Ce sera un capital précieux.

Arrivée en Chine, elle doit très vite s'adapter à l'inconfort de sa demeure et se prêter au jeu des mondanités lors des réceptions données par les ambassades et les légations. Elle écoute, regarde et s'instruit des usages. Quelques mots de chinois et déjà des liens se tissent pour aboutir à des moments de vie incongrus, telle cette journée où elle s'enhardit à aller en ville faire le marché avec le domestique Yao. « Je me sentais fagotée dans mes vêtements, avec mes jupes bien trop longues… » « Il m'est apparu tout à coup que nous devions leur sembler bien étranges, avec leur style si dépouillé, nous qui ne sommes que chichis et falbalas ! … J'ai eu subitement envie de leur dire de me regarder tant qu'ils le voudraient, car j'étais effectivement un objet de curiosité. »

Très vite, une liaison avec un officier japonais lui fait prendre conscience que, comme elle le pressentait, son mariage n'est pas celui qu'elle avait espéré. Chassée de sa maison, elle quitte la Chine et arrive au Japon, où les difficultés qu'elle va rencontrer vont trouver un bel écho dans sa capacité d'adaptation. Elle décide de poser sa vie dans cet univers inconnu, étudie le japonais et noue une amitié avec une baronne, sorte de suffragette japonaise divorcée, sur laquelle elle va pouvoir compter dans l'adversité. Autonome, elle va au théâtre, lit beaucoup et, s'appuyant sur sa culture occidentale et sa connaissance de l'environnement japonais, fait face à ses interlocuteurs sans fausses notes. « Je commence à en savoir long sur les courbettes japonaises. On pourrait écrire un livre sur l'art des courbettes, qui est soumis à des règles encore plus strictes que la composition florale… »

Quant à la vie affective de Mary, pas de bonheur conventionnel mais une relation simple, sans promesses illusoires. Entre ces deux-là, les cultures s'affrontent, se questionnent et en même temps, se reconnaissent. Au fil des jours, Mary réussit à s'affranchir de la peur, celle des tremblements de terre, celle du quotidien qui devient de moins en moins favorable aux Occidentaux, celle de l'avenir incertain. « Il m'arrive de me sentir tout à fait anéantie… mais cela ne dure pas longtemps. »

Lors d'une promenade, elle aperçoit sa future maison… « cachée sous un épais toit de tuiles, au jardin cerné d'une barrière en bois affaissée et sur le point de s'effondrer par endroits… Je suis restée là à la contempler… » Plus tard, dans le jardin, elle découvre un arbuste chétif qui déplaît fortement au jardinier. « Sato vient de Kyushu où le climat presque subtropical donne beaucoup de variétés exotiques, mais il n'a jamais vu d'arbre de ce genre. Il dit avec une sorte de haine dans la voix que c'est une chose étrangère. En réalité, cet arbre tout à fait inoffensif ne pousse pas bien vite et a d'assez jolies feuilles pointues qui rougissent en automne. Quand on froisse une de ces feuilles entre les doigts, il se dégage une légère odeur de gingembre… » L'équilibre du monde s'effondre. Pour un temps encore, Mary est dans sa maison où « l'arbre à l'odeur de gingembre… reste un étranger obstiné » !… Un beau portrait de femme."

Elisabeth Dong
Lien : https://revuelitteraire.fr/l..
Commenter  J’apprécie          80
Mary Mackenzie voyage pour la première fois de sa vie, et c'est pour se rendre à l'autre bout du monde, en Chine où elle rejoint son fiancé, attaché militaire à Pékin. Nous sommes en 1903, et au cours de son long voyage en bateau, la jeune Ecossaise se confie à un cahier, un peu effrayée par les changements qu'elle sent se produire en elle. Sa vie à Edimbourgh auprès d'une mère très stricte ne l'a pas préparée à la liberté qu'elle découvre avec bonheur, mais très vite, la jeune femme utilise son esprit observateur et pertinent pour décrypter le monde qui l'entoure.

Arrivée à Pékin, elle ressent une certaine fascination pour ce pays étrange, qui se relève juste de la révolte des Boxers (tentative de se débarrasser des étrangers en les tuant tous, sous les ordres de l'impératrice), et une grande curiosité à l'égard de ses habitants et de sa culture. Assez rapidement, elle se rend compte qu'elle n'a guère de point commun avec son mari, anglais jusqu'au bout des ongles, et malgré la naissance de leur premier enfant, elle n'est pas heureuse. Sans le vouloir vraiment, elle va succomber à la séduction d'un énigmatique officier japonais, et cela va totalement bouleverser sa vie. Enceinte, rejetée par son mari, elle se retrouve en attente d'un bateau pour l'Ecosse, mais c'est finalement au Japon que son périple va la mener. Et c'est au Japon qu'elle va reconstruire sa vie malgré la solitude et la souffrance, et qu'elle va découvrir qu'elle possède des qualités suffisantes pour survivre, et même entreprendre dans ce pays étrange et parfois hostile aux étrangers.

J'ai vraiment énormément aimé ce livre. Pourtant, on ne peut pas dire qu'il fourmille d'action. Ni qu'il relate une grande et flamboyante histoire d'amour. Non, il raconte la vie d'une femme, d'une épouse, d'une mère, d'une amante, d'une femme d'affaires, d'une femme qui, même si elle se défend d'avoir des convictions et de l'influence, ne manque ni de coeur ni d'esprit. Et tout ça dans le cadre déstabilisant de pays étranges et étrangers, sur fond de guerres mondiales successives, de tremblements de terre et autres catastrophes. La forme choisie, celle du journal intime et de la correspondance, sert parfaitement le fond, car on plonge au coeur des réflexions de l'héroïne. Et j'ai trouvé la fin terriblement émouvante, j'ai d'ailleurs pleuré à chaudes larmes.

Bref, un livre que je vous recommande absolument !
Lien : http://www.ludinthemist.com/..
Commenter  J’apprécie          80
Expérience rarissime : j'ai été mordue dès les premières pages ! J'ai suivi avec plaisir et avidité l'expérience exceptionnelle de cette jeune écossaise en Extrême Orient au début du 20 ème siècle, rapportée sous la forme d'un journal intime. Un voyage envoûtant dans le temps et l'espace.
Commenter  J’apprécie          80
J'en suis encore toute chamboulée ! J'ai achevé ce matin la lecture de "Une Odeur de gingembre" de Oswald Wynd!

Blottie dans mon lit, j'ai lu avec émotion les dernières pages de ce roman qui m'a littéralement possédée pendant une semaine! Cela faisait longtemps que je n'étais pas tombée ainsi sous le charme d'un roman au point que les dernières pages m'ont arrachée quelques larmes... pourtant aucun pathos, aucune atermoiement, aucune nunucherie... non tout est dans l'évocation, la nuance, dans un style parfait!

L'Histoire

Mary Mackenzie embarque pour la Chine pour épouser Richard Collinsgsworth qu'elle connaît très peu! Durant le long trajet en bateau, elle rédige un journal qu'elle gardera toute sa vie. On suit donc, au fur et à mesure, les pensées, les impressions de cette jeune écossaise qui s'ouvre à la vie, aux découvertes, qui évolue, change ! Elle arrive à Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers. Curieuse de tout, Mary préfère restée éloignée de la communauté européenne qui vit en vase clos.

En Chine, elle a une petite fille Jane, mais sa vie est morne, sans relief, jusqu'au moment où elle a une histoire hors du temps avec un Japonais, Kentaro. Homme énigmatique, dont la culture et le mystère enflamme la jeune écossaise.

Je vous laisse découvrir la suite!

Mon Avis

C'est réellement un roman fabuleux, mythique, de ces romans qui resteront dans ma mémoire et dans mes sens! Cette Mary est une sacrée nana, passez-moi l'expression... son intelligence, sa sensibilité, nous la rende proche, comme une amie lointaine qui nous livrerait sa vie. le fait que le roman soit écrit comme un journal a aussi tout pour me plaire... il y a toute une réflexion sur l'écriture intime, sur le poids de ces cahiers qu'on enferme dans une petite valise ou dans une boîte, que l'on tient secret... j'ai moi aussi ce genre de boîte...

En dehors de l'histoire personnelle de Mary, on plonge également dans la culture chinoise et japonaise, dans les coutumes, dans les avancées techniques, dans la mode vestimentaire, dans ces pays où les Européens se sont installés, et qui ont résisté, parfois violemment certes, pour que leur culture demeure... Mary, a bien conscience de n'être qu'une étrangère et pourtant, elle se fond dans cette culture, dans ce pays, elle en apprend la langue, les coutumes, le savoir-vivre... devenant alors étrangère aussi à l'Europe!

On suit ainsi le destin de Mary de 1903 à 1942... et c'est un merveilleux voyage dans le temps.
Lien : http://georgesandetmoi.haute..
Commenter  J’apprécie          80
Un très beau roman, bien écrit qui relate les détails d'une société aristocratique des années 1900 et des conditions d'une jeune femme dans ce monde dirigé par les hommes et par des mœurs patriarcales. Parfois un peu long, on avance difficilement mais sûrement dans le récit de cette femme via ses différentes lettres et ses écrits dans son journal intime. On suit son adaptation difficile dans une culture japonaise drastique qui rejette la femme. L'héroïne, exclue de la société écossaise est en quête de sa personnalité et se fraie un chemin à travers les rejets d'un monde étranger au regard dur. Un roman à la foi historique et féminin que je recommande aux femmes comme aux hommes !
Commenter  J’apprécie          70
C'est l'histoire d'une jeune Ecossaise qui part se marier en Chine, une jeune femme libre pour la première fois de penser par elle-même, libérée de l'approbation de sa mère, libre de regarder de ses propres yeux ce qui se passe sous ses yeux. de l'amour, de la découverte, des moments d'errance dans un univers oriental méconnu...Loin d'être mièvre, c'est une nouvelle femme qui se développe tout au long de ce récit, une femme forte, qui va toujours de l'avant malgré des épreuves auxquelles bien des héroïnes de roman ne survivrait pas...
c'est l'histoire d'une femme extraordinaire, s'étalant sous forme de journal sur la quasi première moitié du XX e siècle, entre la Chine et le Japon, une superbe découverte !
Lien : http://lesquotidiennesdeval...
Commenter  J’apprécie          70
En 1903, Mary Mackenzie est à bord d'un paquebot qui l'emmène en Chine où elle doit épouser Richard Collingworth, un attaché militaire britannique. Elle se singularise déjà par un comportement libre et pétillant, comme son choix de renoncer à porter un corset pour plus de confort sur le bateau. C'est aussi lors de cette croisière qu'elle prend l'habitude d'écrire dans un carnet ses pensées et ce qui lui arrive. Une fois en Chine, son caractère indépendant et peu conventionnel la met en marge de la légation. Mais elle peut heureusement compter sur certains amis, comme les Chamonpierre de l'ambassade française. Surtout que Richard est très souvent absent et que son mariage est loin d'être basé sur l'amour, et ce même après la naissance de la petite Jane.
Lors de la guerre entre la Russie et le Japon, exilée, Mary succombe au charme du comte Kentaro Kurihama et de cette passion, un enfant est conçu. Lorsqu'il s'en rend compte, Richard devient fou et chasse Mary, lui enlevant sa fille Jane. Mais au lieu de retourner en Écosse, Mary choisit de se réfugier au Japon pour y mettre au monde le fruit de ses amours interdites.

En lisant les dernières pages, j'ai eu une boule dans la gorge et mes yeux se sont mis à piquer. Je dois avouer que cela m'arrive excessivement rarement et je ne m'y attendais pas ! Quel superbe roman ! Alternant le journal que Mary tient depuis le jour où elle a quitté l'écosse et les lettres qu'elle envoie à sa mère ou à son amie Marie de Chamonpierre, le récit retrace l'itinéraire d'une jeune femme atypique dans un Orient dont elle ne maîtrise pas les codes et mariée à un homme qu'elle n'aime pas et qu'elle ne connaît pas. Dès son arrivée en Chine, Mary ne sent pas à l'aise dans le milieu des légations, dont elle se sent exclue, n'étant pas issue de la même classe sociale. Contrairement à son mari Richard, les mondanités la mettent mal à l'aise et elle se rend vite compte qu'elle est une déception pour lui. Sentiment renforcé lorsqu'elle met au monde une fille et non l'héritier souhaité. J'avoue que toute cette première partie qui se déroule en Chine, même si elle m'a plu, m'a parfois parue un peu longue. L'écriture d'Oswald Wynd est digne des grands romanciers classiques. Elle est très poétique, effleure les vérités plutôt que de décrire des réalités crues mais décrit les sentiments avec une grande sensibilité et tout en retenue. Les paysages de l'Orient sont évoqués de telle manière qu'ils nous apparaissent en même temps que Mary les découvre. On est véritablement plongé dans la Chine et le Japon de l'époque.

Dès que Mary se retrouve chassée par son époux, suite à sa faute, et qu'elle fuit au Japon, je n'ai plus pu lâcher le roman. le récit m'a a lors vraiment passionnée et le destin de cette femme, qui a refusé la sécurité pour mener à bien une grossesse née d'un amour vrai même si honteux, m'a plus d'une fois étonnée. Ce roman a réussi à me faire passer par une multitude de sentiments et à me surprendre. Je ne m'attendais pas du tout à ce qui allait arriver à Mary une fois au Japon. J'ai été choquée, offusquée, ébranlée, enchantée, enthousiaste, … bref, toute la palette des émotions m'a envahi tour à tour ! Mais je ne veux pas trop en dire car cela nuirait au plaisir des futurs lecteurs potentiels.

Oswald Wynd, écossais né au Japon, nous fait véritablement voyager avec ce petit bijou de la littérature. Il dévoile à ses lecteurs la vie en Chine et au Japon à la fin du XIXème siècle et pendant la première moitié du XXème siècle. Il ne cache rien du racisme ambiant au Japon à certaines périodes, ni des difficultés à vivre dans un pays aussi fermé pour une femme étrangère. Les règles ancestrales y sont encore très présentes et régissent la vie de nombreux Japonais. Il est d'ailleurs frappant d'apprendre le suicide d'un proche de l'empereur Meiji lors de son décès. En plus de raconter une histoire passionnante, ce roman est instructif ! le romancier a aussi l'art d'imaginer des personnages forts et hors du commun, dont les femmes, surtout, sortent du lot. En dehors de Mary, ses amies sont des personnages fabuleux : Marie de Chamonpierre de la légation française, qui veut tout faire pour que son mari devienne ambassadeur et Aiko, comtesse déchue à cause de ses combats pour les droits des femmes et de ses emprisonnements parce qu'elle a fixé l'empereur Meiji alors que c'est formellement interdit en sont des exemples.

J'ai vraiment eu un coup de coeur pour ce roman
Lien : http://www.chaplum.com/une-o..
Commenter  J’apprécie          70
J'ai fait un agréable voyage en Asie avec ce livre que j'ai trouvé vraiment très beau, tant au niveau des descriptions mais aussi des sentiments, parfois complexes qui sont retranscrits. Départ en bateau pour un pays inconnu de notre héroïne, (surtout à cette époque) et destination l'Asie où elle restera presque toute sa vie. Vous la suivrez pas à pas dans ses doutes, ses sentiments, ses actions. Toute une vie retracée. Je vous souhaite une très belle lecture de ce livre dont l'odeur du gingembre m'aura marquée.
Commenter  J’apprécie          60



Lecteurs (1838) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1050 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}