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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La méthode Schopenhauer est un roman hybride qui combine fiction, psychobiographie et pédagogie psychothérapeutique (termes utilisés par Irvin Yalom dans ses remerciements). L'histoire s'articule autour d'une thérapie de groupe savamment orchestrée par Julius Hertzfeld, un psychothérapeute californien de renom. Alors que Julius apprend qu'il ne lui reste qu'un an à vivre, il décide de contacter Philip Slate, ce patient retors qu'il n'a jamais réussi à soigner de son addiction au sexe. Depuis leur dernier entretien, quinze ans ont passé. Philip est devenu professeur de philosophie et il ne jure que par Arthur Schopenhauer mais son comportement hautain et distant n'a pas évolué. Ensemble, Julius et Philip décident par intérêt personnel de sceller un pacte : Julius accepte de former Philip au conseil en philosophie à la condition qu'il accepte d'intégrer son propre groupe de travail. En retour, Philip offre au psychothérapeuthe une chance de réparer son échec ou du moins de le comprendre avant de mourir... On comprend donc pourquoi les deux hommes sont liés par la relation du Je-Cela développée par Martin Buber. "Buber était un philosophe juif allemand qui est mort il y a environ cinquante ans, et dont le travail porte sur la rencontre véritable entre deux êtres : la relation du Je-Tu, une relation pleine et profondément réciproque qui s'oppose à la relation du Je-Cela, laquelle néglige l'altérité de l'autre et utilise plus qu'elle ne rapproche." p.304

Alternant habilement les chapitres entre le travail de la thérapie de groupe de Julius et la biographie du célèbre misanthrope, Irvin Yalom propose ici une excellente introduction à l'oeuvre de Schopenhauer. La philosophie de Schopenhauer que Philip Slate a découvert grâce au roman les Buddenbrook de Thomas Mann, lui aurait permis de se défaire de son addiction. Malheureusement, c'est la philosophie même de Schopenhauer qui l'éloigne d'autrui et il lui reste encore beaucoup à apprendre avant de pouvoir prodiguer des conseils en philosophie. Au fil des séances, l'on découvre en même temps que les autres membres du groupe, qui était Schopenhauer à travers le personnage de Philip qui s'y identifie en tous points.

Yalom invite son lecteur à réfléchir sur les thèmes chers au philosophe allemand : ainsi, la mort, la solitude, la relation aux autres, la sexualité et l'image que l'on a de soi, sont analysés sous l'angle de la métaphysique volontariste... Et je remercie l'auteur de la faculté qu'il a de rendre accessibles les théories du philosophe allemand. Ainsi, Arthur Schopenhauer, qui ne souhaitait entretenir aucun attachement de quelque nature que ce soit avec les autres (il emprunte en effet à l'Hindouisme, aux Upanishad (उपनिषद्) et au Bouddhisme), était-il pessimiste (pessimisme : la vie humaine est une perpétuelle douleur).

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Lors d'une visite médicale de routine, Julius Hertzfeld, 65 ans, psychiatre à San Francisco, apprend qu'il est atteint d'un cancer de la peau incurable et qu'il na plus qu'une année de bonne santé à vivre...
Le choc de la nouvelle passé, le Zarathoustra de Nietszche en main, il prend une décision : il continuera à exercer son métier qui lui est cher et à animer son groupe de psychothérapie hebdomadaire. Mais il ressent également le besoin de faire le point et de savoir ce que sont devenus ses patients pour lesquels la thérapie a échoué. Et c'est alors qu'il va rouvrir le dossier de Philip...Philip, un homme froid, antipathique, obsédé sexuel, misanthrope et misogyne, qui avait suivi une thérapie 20 ans auparavant sans aucun progrès.
Julius va alors le recontacter. Ce dernier a ouvert un cabinet de consultant en ...philosophie. S'étant sorti de son obsession grâce à Schopenhauer, il a en effet décidé d'y consacrer sa vie.
Les deux hommes vont alors passer un accord : Philip a besoin de valider son diplôme de thérapeute et accepte de participer au groupe de Julius qui deviendra son tuteur. En échange Philipp enseignera la sagesse de Schopenhauer à Julius.
Le roman va alors alterner des épisodes de la vie du philosophe né en 1788, les séances de la thérapie de groupe, sans compter l'épisode de méditation Vipassana effectuée en Inde par Pam, une des participantes. Ce groupe d'Américains de la classe moyenne, englués dans des problèmes relationnels plus ou moins douloureux, vont se trouver confrontés à la proximité de la mort - celle de Julius et découvrir au fil des séances des réponses à leurs questions grâce à Schopenhauer via Philip qui en est la personnification. Philip qui va peu à peu évoluer au fil des séances et en devenir un personnage moteur. Ils vont s'initier à sa sagesse - la vie n'est qu'un passage, les pulsions sexuelles qui nous gouvernent peuvent être maitrisées...
Au final un peu déprimant même si le pessimisme trouve à son tour son explication...
L'idée de départ - rendre vivante la philosophie et renouer avec le rôle même du philosophe - est intéressante mais le scénario est peu crédible et les personnages très peu attachants...peut-être parce qu'un peu trop schopenhaueriens ?
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Le docteur Julius Hertzfeld, atteint d'un mélanome malin, et condamné à court terme, pratiquant la théorie du bonheur à tout prix, à haut prix ( vaut mieux avoir le portefeuille bien garni !) mais à tout coeur ( ce qui plaide en sa faveur !) revient sur deux de ses échecs en thérapie de groupe, Pam, partie chercher sérénité dans un ashram, et Philip, adepte de Schopenhauer,( chantre du pessimisme : "la vie oscille comme un pendule, de la souffrance à l'ennui "), ces deux patients ayant choisi, par des voies de renoncement différents, de s'affranchir de la servitude du désir.

A ceux qui pourraient penser que les ouvrages psy (toutes catégories) ou la philosophie pourraient être rébarbatifs, fastidieux, s'apparentant un peu à de l'hébreu, je conseillerais d'aller faire un petit tour du côté de chez Yalom car tout y est instructif et accessible. Point de jargon prétentieux ni de chemins de pensée tortueux.

L'ayant découvert, et apprécié, dans Créatures d'un jour, où il exposait, par des exemples concrets, et réels, ses méthodes thérapeutiques et son profond humanisme, je m'étais promise d'y revenir. Voilà qui est fait. Et j'ai un avis assez mitigé concernant cette 2ème lecture.

J'ai particulièrement savouré les paragraphes, qui pourraient se lire presque indépendamment, consacrés au philosophe Schopenhauer, mal considéré de son vivant mais tout de même influent, beaucoup moins aux séances de thérapie, où les participants, à part le nébuleux et antipathique Philip, ne m'ont pas paru intéressants ni guère convaincants !
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À San Francisco, Julius Hertzfeld, psychiatre, découvre qu'il est atteint d'un mélanome, les médecins ne lui donnent qu'un an à vivre. En cherchant le réconfort auprès des philosophes, il décide que cette dernière année sera une bonne année. Il réfléchit sur son parcours, sur les actions thérapeutiques qu'il a mené avec ses patients, conscient que sa thérapie a été souvent efficace, il a pourtant connu certains échecs. Il prend alors son courage à deux mains pour appeler un de ces anciens patients, celui qu'il considère comme son plus grand échec, Philip Slate. Un odieux personnage, venu dans son cabinet car sex-addict, mais aussi asocial, manipulateur, froid, et complètement dénué d'humour. À sa grande surprise, Philip est devenu thérapeute. Mais un thérapeute un peu spécial, il s'inspire des philosophes, de Schopenhauer en particulier, sa lecture lui aurait sauvé la vie et complètement changé. Il demande à Julius d'être son tuteur, en échange, Julius exige de lui qu'il intègre son groupe de thérapie. Contre toute attente, Philip accepte. Au sein du groupe, des personnalités différentes, mais un groupe uni, soudé dont Philip est vite mis au ban à cause de son caractère distant et arrogant. Au fil des séances, les relations entre les membres se complexifient, ils se livrent un peu plus, chacun progresse, tout comme la maladie de Julius.

C'est un roman passionnant, facile à lire. Yalom alterne en courts chapitres l'histoire de Schopenhauer et le récit des séances de groupe. On s'attache très vite aux personnages car on est touché par le destin de chacun. Même pour les néophytes en philosophie ou les réfractaires à la psychologie, ce roman est captivant et instructif !
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Psychanalyse vs. philosophie

Voila encore un livre du psychanalyste américain Irwin Yalom, qui mélange subtilement philosophie et psychanayse. Si vous me demandez, alors je dirai que la psychanalyse est aussi une philosophie, sinon une religion. Très drôle, d'ailleurs.

Julius Hertzfeld est psychanaliste. L'un de ses anciens patients, Philip Slate, résoud complètement son problème d'intempérance sexuelle en s'adressant au philosophe Schopenhauer. Philip devrait suivre une thérapie de groupe, dirigée par Julius, parce qu'il semble qu'il ait de sérieux problèmes de communication. Nous avons donc une histoire détaillée sur ces séances de thérapie, les histoires de neuf personnes inscrites dans le groupe.

C'est à ce moment que démarrent les choses drôles. Des hommes et des femmes adultes et consentents participent aux séances de bavarderie à leur frais, en racontant ce qu'ils pensent des autres membres du groupe. de temps en temps, Julius pose des questions telles que: "Qu'avez-vous ressenti quand A vous a dit cela?" ou "Pourquoi as-tu voulu le dire tout de suite?"

L'intrigue dans le livre est pourtant bien présente. Comme vous pouvez le deviner, c'est la "correction" de Philip, le retour de sa foi en l'humanité. Franchement, j'aimais beaucoup plus Philip avec sa philosophie que ses camarades infantiles et puérils. Il est le seul membre du groupe à se comporter de manière adulte, sans montrer le désir de fouiller dans l'histoire de personnes inconnues et sans se soucier de ce qu'ils pensent de lui.

La pensée philosophique me semble un domaine de connaissances beaucoup plus intéressant que les théories pseudo-scientifiques de Freud. Bien sûr, ceci est un avis purement subjectif. Mais je serais plus heureuse si Philip maintenait sa position jusqu'au bout. C'est tellement ennuyeux de suivre un parcours des héros qui ont réparé leurs torts. Schopenhauer, misanthropique et barbant, pour moi est bien meilleur.

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J'ai pris beaucoup de plaisir à dévorer cette Méthode Schopenhauer d'Irvin Yalom. C'est un pseudo roman assez enthousiasmant dont l'essentiel raconte une thérapie de groupe (et aussi la vie de Schopenhauer, mais c'est presque anecdotique, par rapport à la thérapie). Yalom n'est pas un grand écrivain, stylistiquement parlant, mais son dispositif, lui, est très pertinent et très impliquant, avec des personnages qui entrecroisent leurs angoisses et leurs névroses pour les sublimer. En creusant ce rapport à soi et aux autres, Yalom produit une profondeur dans leurs réflexions sur le sens de la vie. "Quand on dit des choses vraies, on entend des choses vraies en retour". Par la méthode même, petit à petit, les personnages vont sortir d'eux-mêmes, des carapaces qu'ils se sont construits pour affronter leurs vies. Quant au psychothérapeute, double de Yalom, on a l'impression d'être avec le bon docteur Dayan de la série En thérapie, celui qui cherche à sauver le monde entier en rachetant chacun. le livre donne l'impression de nous manipuler habilement, on devine vite où il nous mène et nous montre qu'on aime ça. Un livre facile et émouvant, empathique oui, qui par son intelligence sur la psychologie, donne envie d'aller de suite s'inscrire à une thérapie de groupe, comme si c'était le seul endroit où trouver une vérité sur soi comme sur et avec les autres.
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Conversation passionnante entre Arthur Schopenhauer et l'auteur, à travers deux personnages créés à cet effet. Ce n'est pas de la grande littérature, c'est vrai, mais les arguments sont bien étayés, et cette discussion m'a joyeusement rappelé la relation d'Hadrien avec Marc Aurèle dans les fameuses "Mémoires" de Marguerite Yourcenar. le stoïcisme intransigeant de Marc Aurèle, auquel Schopenhauer fera allégeance par la suite, permettait lui aussi à l'auteur de répondre, à travers l'expérience et la culture d'Hadrien, par une philosophie moins grandiose mais sûrement plus réaliste pour les risibles "bipèdes" que nous sommes.
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Autant j'avais accroché à d'autres livres de l'auteur, autant celui-ci m'a ennuyé: le choix du récit contemporain peut-être?
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Je n'avais jamais lu de roman de cet auteur avant. Je suis tombée par pur hasard en "feuilletant" sur Babelio.
Il m'a fallu au minimum la moitié du roman avant d'embarquer dans l'histoire. Mais une fois embarquée j'y étais bien accrochée!
Il y a beaucoup de concept philosophique.. peut-être un peu trop à mon goût.. j'aurais pris plus de personnages, plus de descriptions et plus d'histoires.
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"La Méthode Schopenhauer" d'Irvin Yalom est un roman instructif. En effet, parallèlement à la fin de vie de Julius Hertzfeld, psychothérapeute à San Francisco, se glisse des chapitres révélant la biographie d'Arthur Schopenhauer, le philosophe allemand du XIXème siècle. Arthur est impossible à vivre, il est méprisant, misogyne et arrogant.
C'est le modèle qu'a choisi Philip Slate, le patient de Julius souffrant d'addiction au sexe pour se guérir de son mal être. La thérapie qui a duré trois ans avec Julius ne l'a pas aidé. Il s'est donc réfugié dans la philosophie et a trouvé son mentor, Arthur Schopenhauer.
Julius lorsqu'il apprend qu'il ne lui reste qu'une année à vivre car rongé par le cancer, recherche Philip Slate. L'un de ses plus mauvais souvenirs en tant que psychothérapeute, imperméable à toute méthode, sa thérapie reste dans la tête de Julius un cuisant échec.
Sa surprise est grande lorsqu'il apprend que Philip se destine à devenir psychothérapeute et qui souhaite appliquer une méthode bien à lui. Pour Julius s'est inconcevable!
Un arrangement entre les deux hommes amènera Philip a intégré le groupe thérapeutique de Julius. Ainsi nous participons en tant que lecteur à une thérapie de groupe avec des personnages malheureusement pas toujours crédibles.
Mais l'idée d'analyser "le pourquoi maintenant" constamment est intéressant... C'est une bonne façon de prendre du recul et de comprendre ses propres réactions...

C'est le premier roman d'Irvin Yalom que je lis. J'ai apprécié sa lecture malgré les clichés. Je pense lire d'autres ouvrages de cet auteur pour son érudition sur la psychanalyse d'une part et sa manière de l'associer à la philosophie d'autre part, c'est très appréciable!!!
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