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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour ma part, j'ai eu beaucoup de difficultés à lâcher ce livre, tant j'ai été bluffée par l'aisance avec laquelle l'auteur, Richard Yates, parvient à se glisser dans la peau d'une jeune femme de vingt ans et à décrire ses pensées les plus intimes.
Parents divorcés, enfance nomade, il y a fort à parier que Richard Yates a mis beaucoup de lui-même dans le personnage d'Emily. Et, si l'oeuvre de Richard Yates, auteur décédé en 1992, connaît aujourd'hui un regain de popularité, c'est sans conteste grâce à la finesse de ses portraits psychologiques féminins.
Le succès de l'adaptation cinématographique de son tout premier roman intitulé « Revolutionary Road », en français « Les noces rebelles », par le réalisateur Sam Mendes et avec Kate Winslet et Léonardo di Caprio, participe de cet engouement.
À travers la trajectoire de trois femmes, purs produits de la middle class américaine, un peu naïves et relativement peu armées pour affronter la vie, Richard Yates nous parle de la condition de la femme dans l'Amérique des années 1930 à 1960.
Cette longue traversée sous fond de libération sexuelle nous permet de retrouver les héroïnes de ce roman à plus de vingt ans d'intervalle. le constat est amer, même si elles ont suivi des chemins opposés, le mariage et les enfants pour l'une, la carrière pour l'autre, aucune ne semble heureuse. Coincées dans leurs existences et incapables de vivre leurs propres rêves, elles noient leurs frustrations dans l'alcool, perpétuant ainsi une funeste « tradition » familiale.

Publié pour la première fois en 1976, Easter Parade est un roman aussi tragique que poignant, une histoire dénuée de morale et sans happy end. Plus de trente après sa première publication, l'histoire des soeurs Grimes nous parle encore à nous, lectrices et lecteurs de 2010, cette résonance contemporaine est sans conteste la marque des grands romans.
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Easter Parade , c'est la photo d'un jeune couple, amoureux pris dans les rues d'un petite ville américaine dans les années cinquante lors de la fête de la ville et qui représente le cliché de l'Amérique heureuse.
Ce livre est la chronique plus amère que douce d'une famille désunie.
La mère, Pookie, récemment divorcée pense qu'en changeant de ville, de maison , de job en trimbalant ses filles, elle va changer de vie, reprendre un nouveau bon départ et que les choses vont forcément s'arranger.
Le père, personnage secondaire, n'arrive pas à garder le contact avec ses enfants.
Ses filles, Sarah et Emily dont le chemin dans la vie va inexorablement les éloigner l'une de l'autre.
L'aînée épouse un fils de famille, celui de la photo, ils ont toutes las apparences du couple idéal, mais l'envers du décor, c'est la violence conjugale puis l'alcoolisme dans lequel la jeune femme sombre;
Emily, la cadette, libre, sans attaches, erre d'amants en amants, de désillusions en trahisons et se retrouve finalement seule .
Richard Yates nous offre un roman qui peut paraître banal sous une apparence anodine mais qui contient l'essentiel du mal-être américain "blanc", les blessures de la vie, le spectre de la guerre du Vietnam, la violence et l'alcoolisme, l'aspiration à la liberté avec toutes les désillusions de l'"American Way of Life."

Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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Easter Parade est une lecture qui m'a plu énormément, presque autant que La fenêtre panoramique (1961) son premier roman; encore une radiographie sans pitié de la classe moyenne nord américaine vers les années 50, à travers la vie des deux soeurs Grimes, que nous allons suivre quelques 40 années, deux soeurs qui sont à la recherche du bonheur, un bonheur que leur destin va ignorer.

C'est une lecture excellente et très Vintage qui me rappelle d'autres lectures proches : les deux livres de S. Connell Evan : Mrs Bridge (1959) et Mr Bridges: A novel (1969), aussi Stoner de John Williams et Une saison de nuits de Joan Didion.

Le titre du livre évoque la période de Pâques, quand Sarah Grimes est prise en photo le jour de son mariage: le printemps, une période gaie où tout renaît. Sarah a 4 années de plus que sa cadette, elle est la préférée du père qui se dit journaliste, mais en fait c'est un correcteur d'épreuves dans un journal, c'est un homme dépressif et alcoolique.

Les deux soeurs Grimes sont Sarah l'aînée, et Emily la deuxième. Les parents Grimes vont divorcer vers 1930 et les deux filles seront élevées par leur mère, une femme assez fantasque qui va les obliger à déménager sans cesse. On peut imaginer le traumatisme que cela représente pour deux petites filles en permanente adaptation. La mère est instable, ambitieuse, mais elle ne se réalisera pas en tant que femme bourgeoise, et peu à peu glissera dans l'alcoolisme, la dépression et la maladie mentale.

Les deux soeurs sont foncièrement différentes et ont du mal à se supporter.

L'aînée, Sarah, ne suivra pas d'études universitaires, se mariera assez jeune et aura trois enfants assez vite, se consacrant à une vie de femme au foyer. Alors que jeune elle incarnait la créature de rêve, au fil des années on assistera à sa déchéance physique et morale. le bonheur qu'elle veut bien afficher cache bien des choses…

Quant à Emily; elle suivra des études universitaires à Barnard College grâce à une bourse et aura une situation économique un peu meilleure; elle se mariera, mais divorcera au bout de quelques mois. Elle incarne la femme libre, autosuffisante, mais cependant cela ne lui apportera pas, non plus, le bonheur. Changeant de jobs comme d'amants, elle ne sera jamais satisfaite.

Ces trois femmes, la mère et les deux filles, seront coincées dans leurs rêves et essayeront de s'évader dans l'alcoolisme et le tabagisme, pour constater 40 ans plus tard qu'elles ont souffert d'alcoolisme, de solitude, de souffrance et de folie.

Lecture sombre mais somptueuse d'un écrivain au sommet de son art. Ce livre fut publié en 1976, environ à la moitié de la carrière d'écrivain de Yates. Comment ne pas faire des rapprochements autobiographiques avec sa vie privée…Ici, Richard Yates appelle la mère des soeurs Grimes, Pookie, alors que sa mère s'appelait Dookie et présentait les mêmes problèmes relationnels ainsi que le problème de dépendance à l'alcool; la soeur de l'écrivain a connu aussi des violences intra-familiales comme Sarah Grimes.

Jean Didion, l'auteure nord américaine contemporaine de Yates avait beaucoup apprécié ce roman, le qualifiant comme son meilleur, un auteur qu'elle a trouvé perspicace et de langage austère.

Joyce Carol Oates dit que l'atmosphère fictionnelle de Richard Yates est triste et grise dans un monde qui se meurt.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Je n'avais encore jamais lu de roman de Richard Yates, même si j'ai vu le film Les noces rebelles, tiré de la fenêtre panoramique, film qui m'avait bluffée par son atmosphère particulière, très sombre et pessimiste. J'ai retrouvé dans ce roman cette ambiance qui se révèle un peu déprimante, il faut l'avouer. A croire que la vie n'est qu'une succession de moments gênants ou décevants.
Celle d'Emily Grimes semble être comme cela, en tout cas, jamais simplement satisfaisante, toujours gâchée par des évènements qu'elle ne maîtrise pas. Pendant qu'Emily, restée célibataire, croise la route de quelques hommes auxquels elle ne souhaite pas vraiment s'attacher, sa soeur Sarah se marie, fonde une famille, habite une jolie propriété… Une belle image qui ne le restera pas…
Richard Yates décrit vraiment comme personne les petits ou grands moments ratés de la vie, ceux qui prennent davantage de place que les moments calmement heureux, ceux qui restent là, lovés en rond, malheureusement installés à demeure. Ce n'est pas ce que l'on peut appeler une lecture réjouissante, mais on ne peut s'empêcher d'y revenir, aimanté par cette fresque très intimiste mais saisissante de l'Amérique des années trente aux années soixante. A découvrir si vous ne l'avez pas encore fait !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Un récit doux amer. Une histoire très américaine. On dirait une bonne série. C'est sans grande surprise, sans grand soubresaut d'événement et pourtant on se surprend à ne pas le lâcher... Ça doit être ça le signe d'un bon roman, de la vraie littérature non?

J'ai aimé la relation de ces deux soeurs, où l'on finit par se demander si elles se seraient liées d'amitié si elle n'avaient pas eu ce lien de sang ? Cette curiosité de la vie qui voit s'éloigner des gens avec qui on a tout partagé de son enfance. Et pourtant ce lien qui reste malgré tout, où on peut se cacher tant de vérités, où on peut se cracher tant de sentiments refoulés pour finir par s'y retrouver malgré nous tellement chez soi.

Un très bon moment lecture.
Saviez-vous que Richard Yates n'est autre que l'auteur de 'fenêtre panoramique' qui sera adapté au cinema sous le titre 'noces rebelles'. Si vous ne l'avez pas vu/lu foncez !
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Les deux soeurs Grimes après une enfance banale ont une vie bien ordinaire mais derrière cette apparente platitude se cache le sordide . Dans ce roman les bons sentiments ne sont pas au programme . Emily , la narratrice fait preuve d'une froide lucidité teintée d'un humour mordant . Ce romand décrit les années cinquante mais reste d'actualité : combien de femmes d'aujourd'hui ne connaissent elles pas les mêmes désillusions ?
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Sarah et Emily Grimes sont nées dans les années 30 et leurs parents divorcent lors de leur enfance. Les deux soeurs vivent avec leur mère, frivole et s'occupant plus de son allure que de l'éducation de ses enfants : “Esther Grimes, dite Pookie, était une petite femme séduisante dont l'existence semblait consacrée à la quête et à la conservation d'un idéal qu'elle appelait “le style”. Elle dévorait les magazines de mode, s'habillait avec goût et essayait toutes sortes de coiffures, mais elle avait toujours cette lueur perplexe dans le regard et n'avait jamais vraiment su comment empêcher son rouge de déborder, ce qui lui donnait un air hésitant, mi-hébété, mi- vulnérable. Comme elle trouvait davantage de classe aux riches qu'aux gens de catégorie sociale moyenne, elle éduquait ses filles en aspirant aux attitudes et aux manières des nantis.” Sarah et Emily vivent donc dans un monde rêvé par leur mère. Dans leur imagination, les deux fillettes réinventent et grandissent leur père : elles le voient grand journaliste alors qu'il n'est que correcteur des titres du Sun. Leur enfance loin de la réalité décidera probablement de leurs destinées à la fois opposées et au final très semblables.

Lecteurs optimistes, passez votre chemin, l'univers de Richard Yates n'est pas pour vous et il nous le dit dès l'ouverture de son roman : “Aucune des deux soeurs Grimes ne serait heureuse dans la vie, et à regarder en arrière, il apparaît que les ennuis commencèrent avec le divorce de leurs parents.” Les deux soeurs choisissent des vies très différentes. Sarah, l'aînée, choisit une vie adulte conformiste : elle se marie très tôt, fait des enfants, vit à la campagne et ne travaille pas. Elle rêvait du grand amour qui dure éternellement et finira par noyer sa désillusion dans l'alcool. Emily refuse de rentrer dans le moule prévu pour les femmes dans les années 50. Elle est une petite soeur d'April Whealer, l'héroïne du chef-d'oeuvre de Richard Yates La fenêtre panoramique”, elles ont toutes deux de grands rêves anticonformistes et d'indépendance. Pour Emily, l'illusion dure quelque temps : elle travaille, organise des fêtes dans son appartement, passe d'homme en homme. Après deux mariages, plusieurs déménagements, une carrière qui stagne, Emily n'est pas plus satisfaite de sa vie que Sarah. La cadette a pourtant tout fait pour s'éloigner de sa soeur et ne pas lui ressembler. Les relations entre Sarah et Emily se distendent au fil des années mais toutes deux finissent déçues par leur vie et terriblement seules. Richard Yates se concentre sur le destin d'Emily qui semble plus prometteuse, plus indépendante et plus solide. La chute, la désillusion n'en sont que plus rudes. Comme dans “La fenêtre panoramique”, le constat de Richard Yates est cruel et désenchanté. Les portraits des deux soeurs et de leur époque sont rendus avec beaucoup de justesse.

Moins fort que “La fenêtre panoramique”, “Easter parade” est néanmoins un beau roman empli de tristesse et d'aigreur. L'écriture de Richard Yates fait encore merveille et l'empathie est totale avec Sarah et Emily. le pessimisme a parfois du bon.


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Une mère qui souffre du bovarysme essaie d'éduquer toute seule ses deux filles. Ce qui compte c'est les apparences: une belle maison (louée) dans une ville résidentielle de l'Etat de New York, de beaux vêtements, des fiancés pour ses filles qui semblent intéressants et ambitieux. Mais tout échoue. Pour toutes les trois. A un moment donné on croit que la fille cadette échappera au sort qui était réservé à sa mère et à sa soeur, mais elle aussi portera le fardeau de la vie. La solitude et la maladie mentale sont au rendez-vous. On ne rigole pas dans ce roman de Richard Yates. Mais on aimera d'autant plus les personnages, qui veulent être heureux et n'y arrivent pas.
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« J'ai presque cinquante ans, et je n'ai jamais rien compris de toute ma vie. »
« Aucune des deux soeurs Grimes ne serait heureuses dans la vie, et à y regarder en arrière, il apparaît que les ennuient commençaient avec le divorce de leur parents. » C'est clair, le lecteur est mis au parfum dès le début du livre. Il ne s'agira pas d'un roman rose.
Un roman noir, et triste qui prend au ventre, et que j'ai eu du mal à lâcher une fois en mains.
Dans l'Amérique des années 50, deux soeurs dans la tourmente ; tel pourrait être résumé ce très beau texte qui montre sur une cinquantaine d'année la lente descente aux enfers de Sarah et Emily, de deux manière différentes, mais arrivées au même point la déchéance physique et psychologique. Sans oublier Pookie, la mère qui montrera un piètre exemple à ses deux filles.

L'auteur se met parfaitement dans la peau de deux adolescentes qui deviendront des femmes au destin radicalement opposé. L'une, Sarah suivra une vie puritaine avec un seul et unique mari, mais quel mari !!
« Je suis mariée. Tu apprends à endurer certaines choses quand tu veux rester mariée. » Sarah a choisi ; son destin est tracé…
Emily, préfèrera profiter de la libération sexuelle que lui offre l'époque, mais à quem prix…Emily a aussi choisi, son destin est aussi tracé…

Lequel des deux ? Pas facile à choisir !! La voie du milieu sans doute. Mais au fond choisit-on vraiment ? Nous sommes ce que nous avons décidé d'être, certes. Mais nous sommes aussi ce que nos parents ont aussi décidé pour nous en faisant, bien avant nous, leurs propres choix ; des choix qui marqueront une famille entière.

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The story starts in 1930, and the first sentence is : “Neither of the Grimes sisters would have a happy life…” and indeed, this is what the story is all about. Sarah marries at a very young age, is pregnant soon after and brings up her three sons in the American countryside. Her husband is abusive, hits her, and she finds oblivion in alcohol, dying at 47 from liver disease and a curious fall. Emily is the intellectual one, finding a good job in New York but all along, her love life is a disaster. Men don't seem to want to spend their life with her. In the background, there is also Pookie, their alcoholic mother. A sad story but a really good read.
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