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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur dépeint une galerie de personnages émouvants et pathétiques qui semblent condamnés par leurs faiblesses. le texte est très bien écrit et on retrouve l'ambiance du film Noces rebelles, même si le contexte est très différent.
J'ai passé un très bon moment avec ce roman bien qu'il soit un peu trop fataliste (réaliste ?) à mon goût.
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Je ressors de ce livre un peu rincée de morosité!

Quelques heures de lecture en ambiance mélancolique sur les traces de Ewan Shepard, jeune américain au physique avantageux, mais sans grande ambition. Un jeune homme qui va accumuler les échecs et les désillusions: un premier mariage imposé pour cause de maternité et finalement raté, un second guère plus heureux, des portes fermées pour les études et l'incorporation dans ces temps de conflit mondial.

Le temps de l'été 1942, les deux familles du jeune ménage cohabitent à Cold Spring, faisant face à la neurasthénie d'une mère, à la démence affective d'une autre, aux émois d'adolescent d'un jeune frère mal dans sa peau. La faillite du couple, plombé par les compromis, devient palpable, exacerbée par l'ambiance insupportable de la promiscuité, dans une maison humide et inconfortable.

Richard Yates fait parfaitement son job d'écrivain de société, décrivant le quotidien et les difficultés des gens ordinaires dans un roman brut et sans concessions. Il peint une classe moyenne américaine désenchantée, stigmatisant son désir de briller et de réussir, de se distinguer et d'élever son rang social. Et, au résultat, pour ne gagner que rêves avortés, regrets et rancoeurs.
J'ai souvent pensé au film Noces rebelles, tiré d'un roman de Richard Yates, durant cette lecture. Même ambiance, même terrible constat, même impression d'étouffement.
Néanmoins remarquable!
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J'ai choisi ce livre pour le challenge ABC. Malgré la quatrième de couverture élogieuse, je n'ai pas été éblouie. C'est un bon roman sans plus pour moi.

Il présente un certain nombre de personnages qui essaient de se faire une vie dans l'Amérique des années 30 et 40. Tout d'abord la famille Shepard, dont le père a dû quitter l'armée pour cause de mauvaise vue, la mère neurasthénique et leur fils Evan, assez médiocre, mais qui se découvre une passion pour l'automobile. Contraint au mariage par la grossesse de sa petite amie, il travaille dans une usine puis divorce assez vite. Il en épouse une autre, trop contente de quitter sa mère qui ne sait contrôler ni sa parole ni sa consommation de cigarettes et d'alcool. Ce couple devra pour raisons financières partager une maison avec cette femme et le frère, revenu pour l'été de son école privée où il a beaucoup de mal à s'intégrer. le quotidien mesquin de tous ces gens nous est raconté sobrement.

Pas vraiment un livre feel good. Mais il peut être intéressant à lire.
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Evan Shepard a dix-neuf ans lorsqu'il se marie avec une camarade de lycée, tombée trop rapidement enceinte. Il est embauché dans une usine de machines-outils de Long Island où ils résident tous deux et peut ainsi subvenir aux besoins de sa petite famille. Leur vie commune se solde rapidement par une séparation, et Evan caresse un moment l'idée de reprendre des études. Une coïncidence lui fait rencontrer, quelques années plus tard Rachel qui vit à New York. Bien qu'un peu oie blanche et nantie d'une mère encombrante, Rachel correspond à ce qu'Evan recherche.
Rachel et Evan se rapprochent, leurs familles font connaissance, et comme cela était souvent le cas à l'époque, des noces finissent par être décidées pour mettre fin à une période de frustration sexuelle d'avant-mariage. L'installation à Cold Spring, petite bourgade de Long Island suivra en cet été 1942…la suite :
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Richard Yates choisit ici de nous raconter l'histoire de deux familles américaines dans l'entre deux- guerres, les Shepard et les Drake, Evan Shepard épousant Rachel Drake. C'est une histoire tristement banale, qui parle de mariages malheureux, de vies déçues, de renoncement et de désespoir. Dit comme ça, ce n'est pas tentant, et pourtant, cet homme est grand.
Je suis toujours subjuguée et épatée par son style brillant, propre aux grands de la littérature américaine que j'aime comme Carver ou même Dos Passos: c'est un style sobre mais percutant qui sait exprimer sans détour et en peu de mots les sentiments, les pensées des personnages et les fulgurances qui mettent soudain à jour le désespoir latent et la solitude de chacun, toujours.
Je suis fan absolue.
Si vous n'êtes pas fan (ah bon?) et que vous ne deviez en lire qu'un: "La fenêtre panoramique".
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J'ai vraiment apprécié ce portrait d'une famille américaine dans les années 40, et pourtant il ne s'agit pas d'une belle image. Richard Yates nous montre surtout les défauts, les pensées sombres, et les sentiments les plus vils, la jalousie, la lâcheté, le culte de l'apparence et du paraître.

Le début du roman se passe dans les années 30, nous faisons connaissance avec Evan et sa famille. Il est le fils d'un ex-militaire, et d'une mère fragile psychologiquement. Il a tout du mauvais garçon, mais il finit par se racheter une conduite. Il épouse sa petite amie de l'époque après l'avoir mise enceinte, mais le jeune couple n'était pas prêt pour cela, il divorcera très rapidement.

Ensuite nous basculons assez rapidement quelques années plus tard en 1942, peu après Pearl Harbor. Et nous faisons connaissance d'une nouvelle famille qui va être étroitement liée à celle d'Evan, puisqu'il en épousera la fille.

Ce roman s'appuie surtout sur les liens et les divers sentiments qui lient les différents protagonistes de cette famille. Evan est un personnage assez égoïste et assez lâche qui n'ose pas dire franchement ce qu'il pense, et qui a tendance à laisser agir les autres, et se plaindre ensuite, il se montre même parfois violent. Sa jeune épouse, Rachel, peut se montrer manipulatrice à ses heures, et montre une façade en apparence joyeuse, celle du bonheur parfait, mais tout cela n'est que miroir aux alouettes. Gloria la belle-mère d'Evan, est le personnage le plus travaillé, je trouve, mais elle est toujours à la limite de la folie. Elle ne rêve que de sa jeunesse perdue, de sa beauté, et de luxe, tout le contraire de sa vie. Quant à Phil, le jeune beau frère d'Evan, il est jaloux, et manipulateur.

Alors vous me direz, mais est ce que j'ai vraiment aimé ce livre ? Et la réponse est OUI ! C'est tout le paradoxe de ce roman. D'habitude avec des personnages aussi peu attachants, j'aurais eu l'impression de survoler le livre et de ne pas entrer dans l'histoire. Mais ici ce n'est absolument pas le cas. La grande force de ce portrait, c'est l'écriture de Richard Yates.

Une écriture riche et dense, mais une écriture fluide. J'avais l'impression d'y être et de voir se dérouler devant mes yeux, un vieux film en noir et blanc de l'époque. Richard Yates, nous brosse ici le portrait d'une famille américaine, ou les jeunes adultes sont encore coincés dans les clichés d'une Amérique ultra puritaine, leur laissant présager un avenir tout en morosité.

En bref, il faut lire ce livre comme un arrêt sur image, pour découvrir une époque, comme lorsque nous ouvrons un vieil album photo. Pour moi, c'est une très belle découverte.
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Un été à Cold Spring est un roman épatant dans la plus pure veine de Yates : il est vraiment l'écrivain des désillusions au sein de la classe moyenne américaine, bien loin du "rêve américain". Mais il est vrai aussi que ce roman se situe en 1942 au début de l'engagement des USA dans le conflit européen, et que le pays a connu un rebond économique colossal après cette guerre, disons à partir de 1950.

Yates nous sert le portrait de deux familles unies par un mariage, celui d'Evan Shepard, fils d'un officier de la marine à la retraite marié avec Grace, une ancienne beauté. Evan épousera Rachel Drake, jeune fille assez oie blanche, fille de parents divorcés. Evan Shepard avait déjà été marié avec Mary, une lycéenne qui s'est retrouvée enceinte; ils auront une petite fille, mais ils divorceront au bout de 18 mois et la petite fille sera élevée par la grand mère maternelle car Mary voudra reprendre des études.

Evan est une caricature d'anti héros, faible, nonchalant, sans ambitions.

Après son premier divorce, Evan était décidé à suivre des études d'ingénieur en mécanique car il est plus que doué en la matière. le fait qu'il se remarie assez vite lui fait abandonner toute possibilité de rentrer à l'université. Il devra se contenter d'un emploi d'ouvrier dans une usine et subvenir aux frais du ménage.

Cet été à Cold Spring n'aura rien de chaleureux, mais plutôt un été noir avec un Evan immergé dans la médiocrité d'un deuxième mariage, ayant commis deux fois la même erreur. Evan est un bellâtre qui ne résiste pas aux jolies filles.

Rachel Drake a une mère, Gloria, très perturbée, alcoolo, envahissante, excessive, en manque d'affection et négligée physiquement, mais surtout en manque de reconnaissance sociale. Pour cette raison elle se met en tête de partager une maison avec les jeunes mariés à Cold Spring, banlieue chic de New York, car Gloria rêve de côtoyer des gens intéressants et aisés. Elle va ainsi entraîner le jeune couple et ils loueront, en partageant les frais, une maison bien située mais plutôt pourrie (humide) qui sera partagé aussi par le frère plus jeune de Rachel, Philip Drake.

L'état de désenchantement touche tous les personnages de ce roman : les parents d'Evan avec Charles, le père mis à la retraite trop tôt pour raison médicale (vision déficiente) et la mère déboussolée après une vie passée à déménager, rongée par l'ennui et consolée par l'alcool. La mère de Rachel, Gloria, est une femme épouvantable à vivre, tellement revenue de ses illusions.

Le frère de Rachel, Phil, sera le seul personnage qui a décidé de mener ses rêves jusqu'au bout et avec une bourse, il entamera un pré-universitaire. Il est très conscient de sa condition sociale d'américain pauvre, ce qui laisse présager des moments difficiles à venir.

La plume de Richard Yates est incroyablement efficace, hyperréaliste, minutieuse, directe. Il a su nous décrire des hommes qui voient leur destin s'échapper et des femmes qui s'engluent dans leur condition de femmes au foyer. le constat sans appel d'une Amérique morne et désenchantée.
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Dans son roman, Richard Yates (1926-1992) s'attarde sur ses personnages. Il développe leur caractère, et l'incidence de leur passé sur ce qu'ils vivent lors de cet été de 1942. Ils ont des comportements et des caractères stéréotypés. L'attachement aux personnages ne se fait pas par leur sympathie mais par la découverte de leur vice, de leur défaut, de leur déconvenue. Parfois, l'auteur nous dévoile quelques révélations sur eux et notamment sur la mère d'Evan. Ce qui m'a le plus marqué, ce sont les regrets que transportent les personnages ainsi que les actes manqués et leur enferment dans un certain cadre qui les emportent dans la haine et la frustration. Chaque personnage est mis en avant au fil du roman. Nous connaissons leur façon de voir les choses. On oscille entre joie puis assez vite désenchantement comme s'ils s'embourbaient dans des situations qu'ils n'ont pas souhaité.

L'auteur déroule sous nos yeux la fresque pessimiste d'une Amérique des années 30 puis 40 en pleine rupture entre conservatisme et modernité. le traitement de cette époque est particulier car l'auteur l'a vécu lors de son enfance et rédige ce roman en 1986 avec un grand recul. La seconde guerre mondiale qui fait rage nous est souvent rappelée et inscrit encore plus le récit dans un désenchantement omniprésent. L'ambiance du roman est parfois pesante et tendue. Ceci place régulièrement le lecteur à la place des personnages qui veulent à tout prix fuir leur vie.

Ce livre est agréable et rapide à lire. Richard Yates use d'une écriture acérée et sans appel. Dommage qu'il n'y ait pas une vraie fin. Je m'attendais vraiment à un final comme La fenêtre panoramique (je n'ai vu que le film connu sous le nom Les noces rebelles…) par exemple. Nous laissons les personnages là au bord de la route sans évolution. Il faut savoir que c'est un roman qui n'est pas basé sur la rechercher d'action ou de rebondissement mais bien sur une peinture d'une famille modeste de l'Amérique des années 40. Cependant l'auteur sait très bien nous embarqué dans cette époque, cette atmosphère particulière.

Voilà un petit livre en apparence mais grand par le sens et ses personnages. Un été à Cold Spring me donne envie de découvrir d'autres romans de l'auteur.
Lien : http://netherfieldpark.wordp..
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Je suis accroché à la prose de Richard Yates en ce moment-ci. Je suis en train de lire tous ses romans et nouvelles. Il est un des plus grands auteurs comteporains grâce à deux chefs-d'oeuvre: La Fenêtre panoramique et Un destin d'exception. Un été à Cold Spring est de nouveau un roman qui dépeint la vie de gens comme vous et moi qui ratent des occasions qui auraient pu rendre leurs vies plus intéressantes. Leurs vies contrastent avec celles de gens aisés qu'ils fréquentent et qui les font rêver. Mais ce rêve restera toujours un rêve, ce qui rend la lecture mélancolique. Richard Yates raconte dans ses romans sa propre vie, ses propres expériences. Un été à Cold Spring était de nouveau une lecture irrésistible, mais ce roman était peut-être moins développée que les deux chefs-d'eoure déjà citées. le style reste envoûtant. Ce qui relève du mystère, parce qu'au fond Yates ne nous raconte rien de bouleversant. L'intrigue me fait parfois penser à des séries télévisées comme Plus belle la vie. Et pourtant, la maîtrise stylistique de Yates élève ses romans à un niveau supérieur. Et en plus, des gens simples tâchant vainement d'échapper à la médiocrité de leur vie, n'est-ce pas le bovarysme?
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Je l'ai terminé.

Les personnages sont décrits avec beaucoup de retenue et leurs rapports familiaux sont difficiles. Cela dit il règne un certain malaise et je reconnais avoir eu du mal parfois à comprendre leur méthode pour faire semblant. Mais chacun, que ce soit Rachel, Evan, Mary ou les parents, est mal dans sa vie malgré les efforts pour se sentir bien. Dure période sans doute, très bien décrite par contre par l'auteur. Sobres, vives, les phrases se suivent et nous accrochent.
un très bon roman mais peut-être à ne pas lire en dilettante, chaque situation est importante.
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