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Une bonne BD allemande qui prouve que ce pays a rattrapé son retard en la matière.
Arrivée par hasard dans la ville de Brême en pleine préparation de la dernière exécution publique d'une femme en Allemagne, l'héroïne découvre les limites de la société Brêmoise de l'époque. La place laissée alors aux femmes et l'inhumanité du traitement des malades mentaux alors non reconnus sont bien décrits.

Le scénario est riche est bien documenté, tout en restant très humain.
Le dessin est simple mais expressif et maîtrisé
Très bien.
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Regardez-moi cette couverture. le regard, le réalisme, l'intensité, on dirait du van Gogh, c'est impressionnant, non? Bon, évidemment, la couverture est davantage travaillée que l'intérieur. Mais quand même !

Il y a une puissance dans le crayonné de Barbara Yelin. Cela m'a pris aux tripes.

Et l'histoire... qu'en dire ! Mais que c'est tout bonnement impeccable dans la construction et le traitement. de passage à Brême, une écrivaine chargée d'écrire un guide touristique sur la ville va se trouver confrontée à une exécution qui aura lieu le lendemain. de malentendus en quiproquos, elle va rencontrer les acteurs majeurs du procès de Gesche Gottfried (1785-1831), surnommée "L'Ange de Brême". Cette dame a empoisonné une bonne quinzaine de personnes sur plus ou moins le même nombre d'années, dont ses enfants, ses maris, les voisins... Au procès, elle déclare ne pas pouvoir s'en empêcher. Mais le procès va faire l'impasse sur les possibilités qu'apporte la psychologie, discipline naissante, ou sur le fait que pas mal de gens savaient mais ont laissé faire, par paresse, commodité, dédain, indifférence. de toute façon, le procès était joué d'avance. Bien sûr, elle l'a fait et Peer Meter ne le nie pas. Mais la société a sa part. Et les "bonnes gens" aussi.

Au passage, avec un sens de l'à-propos assez confondant, beaucoup d'humour et un sens inné du surréalisme kafkaïen, le scénariste nous ramène la problématique du genre en pleine tête. Gesche Gottfried paie son statut de femme. La critique sociale d'une société allemande, d'une ville hanséatique, d'une époque est virulente et en même temps très finement menée.
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Nous sommes en Allemagne. Nous assistons à une conversation entre deux dames, lorsqu'on annonce que le train dans lequel elles voyagent va devoir être détourné sur Brême. La plus vieille semble être très éprouvé par le fait, à la grande surprise de sa compagne. Celle-ci se met alors à lui raconter son voyage à Brême effectué dans son jeune temps.

Transportés au début du 19è siècle, nous allons suivre l'escapade d'une jeune auteur, bien décidée à donner à son éditeur un récit de voyage dans la ville de Brême, réputée pour son libéralisme.
Echappant à son chaperon, elle découvre une ville en effervesence qui se prépare à éxécuter une criminelle.
Accusée d'avoir assassinée de nombreuses personnes dont ses maris et ses enfants, Gesche Gottfried était pourtant une personne appréciée de tous, qui donnait de son temps auprès des orphelins.

Notre femme écrivain va dès lors s'intéresser de près à cette meurtrière et s'attirer les foudres de certaines personnes que ses questions vont déranger. En effet, malgré les symptômes et les soupçons qui ont pesés sur la Gottfried et les morts qui l'ont entourés, personne n'a jamais rien empêché. Reconnaitre la folie et la maladie de cette femme serait aussi reconnaitre la culpabilité des médecins et de la ville qui aurait laissé faire la jeune femme.
Une raison majeure qui concourt à sacrifier la pauvre femme...

A travers l'histoire de l'empoisonneuse, les auteurs n'hésitent pas à dénoncer la bonne société bourgeoise de l'époque. Brême, réputée ville libre, se révèlera sombre, hypocrite et même rétrograde.
Les femmes sont sous-considérées et la narratrice, indépendante et écrivain de surcroit, doit faire face à la mysogynie ambiante.

" une femme n'est finalement rien d'autre qu'un degré intermédiaire entre l'enfant et l'homme, donc pas vraiment une personne, tout au plus un être immature..."

A côté de ça, la question de la peine de mort est également mise en avant. Servant d'exemple et permettant aux notables de la ville de fuir leurs propres responsabilités, elle supprime les problèmes sans les régler.

L'album est très travaillé graphiquement. de très jolis crayonnés noir donnent une ambiance sombre qui convient très bien à cette histoire mortifère.

Une histoire intéressante à découvrir, d'autant plus qu'elle est basée sur des faits réels...
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Tout de suite embarquée par ce livre qui s'ouvre sur le voyage en train d'une jeune femme et d'une dame âgée, au début du XXe siècle. Elles sont lettrées, la plus âgée est une ami de grands noms de la poésie et de la littérature, les références sont divines : on adore ! Mais le train est dévié et un arrêt doit être fait à Brême, ramenant the old lady a un de ses plus difficiles souvenirs quel relate alors.
Quand elle était jeune et commençait sa carrière d'écrivaine, elle s'est rendue à Brême où une Margarethe Gottfried va être exécutée. Inspirée d'une histoire vraie, l'Empoisonneuse est un cas extrêmement bien relaté dans cette BD qui questionne la justice allemande de 1831 : la reconnaissance de la maladie, de la psychologie, de la place des femmes, et surtout, du mal que la société peut engendré. Cela pose énormément de questions sur le patriarcat, les cancans et bruits de couloir avec un noir et blanc travaillé mais dont on regrette le goût inachevé, on a l'impression d'être face à des croquis.
J'ai beaucoup aimé cette BD qui m'a rappelé ma lecture de Moi, Pierre Rivière, qui est un livre qui relate les procès verbaux au sujet de Pierre Rivière qui a tué sa famille, se pose alors les premières questions sur la psychologie en procès etc, et à la même époque que l'affaire de Margarethe Gottfried. Ce sont donc des questions fascinantes à relever et à découvrir par le biais de BDs ou d'écrits bien menés comme c'est le cas ici. Avec une fin pleine de sens, dont le dernier croquis (un peu bonus, il faut tourner les pages pour le voir !) est extrêmement poétique, possède beaucoup de portée dans le contexte de l'histoire.
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Le roman graphique L'Empoisonneuse est inspiré d'un fait divers qui a secoué la ville de Brème au 19ième siècle : l'histoire de Gesche Margarethe Gottfried qui empoisonna en quelques années parents, maris, enfants et autres connaissances. Condamnée à la peine de mort, elle eut la tête tranchée à l'épée en place publique. C'est quelques jours avant cette exécution qu'arrive à Brème une jeune femme chargée d'écrire un guide touristique sur la ville de Brème. Mais la tension est à son paroxysme, toute la ville bat au rythme de l'attente du châtiment de la Gottfried. du petit peuple à l'aristocratie, les crimes de cette femme, qui a agi pendant des années sans être inquiétée, semblent agiter tous les milieux.

Embarquée malgré elle dans cette sombre histoire – car on ne voit pas d'un bon oeil une étrangère venue écrire sur la ville à un si mauvais moment – la jeune narratrice s'interroge sur les motifs qui ont pu pousser la Gottfried à commettre froidement ces meurtres. Mais ses questions dérangent : on préfère invoquer la cupidité, les moeurs légères, le démon qui habite les femmes – oui il paraît que c'est ainsi!) plutôt que penser pulsions incontrôlables ou esprit dérangé. La psychanalyse en est à ses débuts et on veut du concret, de l'expliquable, du condamnable. Et puis penser que des années durant, la Gottfried assassinait sans que jamais personne ne s'en inquiète, préférant croire la maison et l'entourage de la femme frappés par la malédiction, ça dérange et la remise en question n'est pas de mise.

Et finalement si la narratrice renonce à son projet de guide touristique, c'est nous qu'elle emmène, à travers les rebondissements de l'histoire, à visiter Brème. Dans les détails des dessins (du très beau noir et blanc au fusain) de Barbara Yelin, on découvre la ville, les gestes quotidiens mais aussi la mentalité de l'époque, conservatrice, misogyne et hostile aux étrangers, qui cantonne les femmes aux « tâches utiles » – être mère, épouse, bonne maîtresse de maison -, les exhorte à ne point trop penser. Ainsi la narratrice s'entend-elle répondre par le sénateur Droste, juge de l'affaire : « Votre personne confirme une fois de plus qu'une femme n'est pas faite pour les travaux de l'esprit. Une femme devrait rembourser la dette de la vie non par l'action mais par la souffrance. Par la douleur de l'enfantement et la soumission à l'homme, pour qui elle doit être une compagne patiente et agréable. » de quoi donner envie d'empoisonner la gente masculine, non ?

Un roman graphique sombre, très 19ième siècle, qui au-delà du fait-divers et de l'enquête, cerne le climat d'une époque. Une bien belle découverte !
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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BD qui traite d'un fait divers survenu au XIX ème siècle à Brême : une empoisonneuse qui a tué une quinzaine de personnes "Ce drame historique est basé sur une histoire vraie, celle de Gesche Margarethe Gottfried (1785-1831), surnommée " l'Ange de Brême ".
J'ai un petit regret : On suit la narratrice qui vient faire un portrait touristique de Brême et qui se retrouve dans cette ville au moment de l'execution en place publique de l'empoisonneuse, du coup on nous raconte très peu le "parcours" de l'empoisonneuse. Il manque des pièces au puzzle!
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L'empoisonneuse c'est le titre, mais c'est moins l'histoire de ce fait divers qu'un réquisitoire contre certains comportements du 19è siècle. L'auteur dénonce la société bourgeoise, les aprioris, le machisme, le peu de place que tiennent les femmes, l'embarras face à la maladie mentale, la peine de mort et sa mise en scène par une justice arbitraire.
J'ai beaucoup aimé suivre "l'enquête" faite par une femme, autrice, qui ne se démonte pas face aux parti pris d'un curé, d'un juge ou d'un avocat... non mais pour qui elle se prend à sortir de sa cuisine !

Le dessin est simplifié, il ressemble parfois à une esquisse, mais porte bien le sujet. Big up pour cette couverture tellement envoutante.
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Ce drame historique est basé sur l'histoire de Gesdre Margarethe Gottfried (1785-1831). Surnommée l'ange de Brême, elle a assassiné 15 personnes en ajoutant de l'arsenic à du saindoux.
Ce fut la dernière exécution publique en Allemagne. le graphisme est ici essentiel pour nous plonger dans l'ambiance sombre de cette tragique histoire. Une réussite !
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"Une femme n'est finalement rien d'autre qu'un degré intermédiaire entre l'enfant et l'homme, donc pas vraiment une personne, tout au plus un être immature." Poids du patriarcat bourgeois et clérical, déni de reconnaissance de la maladie psychiatrique, la condition féminine dans l'Allemagne du 19e siècle dans toute son horreur. La mine de plomb souligne l'aspect mortifiant du propos.
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Crayon de bois et fusain sont les outils utilisés par la graphiste Barbara Yelin pour illustrer l'histoire sombre de l'empoisonneuse Gesche Gottfried, exécutée en 1831 sur la place publique à Brême. Dans le scénario documenté par les archives de la ville, Peer Meter retrace cette histoire du point de vue d'une jeune écrivaine envoyée à Brême par son éditeur en vue de réaliser un guide de la ville. Malgré elle, elle est confrontée à ce fait divers qui émeut les habitants de cette ville du nord de l'Allemagne. Inculpée en 1828, Gersche Gottfried avoue le meurtre de 15 de ses proches, et des tentatives d'empoisonnement sur 19 autres personnes. Mais les rumeurs qui parviennent aux oreilles de la jeune écrivaine l'interrogent. Gersche n'était-elle pas malade mentale ? La ville ne se déculpabilise-t-elle pas de ses propres erreurs en condamnant la meurtrière à la décapitation ? Un roman graphique réussi qui - en s'appuyant sur un fait divers réel - interroge la place de la femme au début du 19ème siècle, la morale dominante des notables, la force des secrets et non-dits, la peur de la confrontation avec la psychologie humaine.
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