AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nastie92


Soupir... soupir...
Il m'est toujours difficile d'écrire une critique d'un livre que je n'ai pas apprécié, surtout lorsque le sujet est la montagne.
Quand un ouvrage me plaît, j'éprouve tellement de plaisir à communiquer mon enthousiasme, tellement de joie à l'idée que je vais, peut-être, entraîner d'autres lecteurs dans mon sillage... mais de tout cela, il ne sera pas question ici.
J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque non pour le titre assez morbide (La montagne et la mort), mais parce que la quatrième de couverture était terriblement alléchante.
En effet, comment résister quand on parle d'Edward Whymper au Cervin, de Maurice Herzog et Louis Lachenal à l'Annapurna, et d'Edmund Hillary et Tenzing Norgay à l'Everest ? Pour la passionnée de montagne que je suis, c'est impossible ! Surtout quand il est écrit : "Que font les hommes, que cherchent-ils là-haut, quand ils poussent la porte des huit mille en sachant qu'elle pourrait se refermer avant qu'ils n'y repassent ? Avec ce livre, les corps à corps de l'homme avec la montagne revêtent tout leur sens : loin d'être inutiles, ils sont un moyen pour celui-ci de réaliser la conquête de sa propre condition, de définir son humanité."
Beau programme !
Je me lance donc dans la lecture de cet essai qui promet d'être passionnant.
Hélas, je déchante vite.
Le livre est truffé de citations. Tellement truffé que les citations en constituent une bonne part, en fait, presque la plus grande partie. Ce qui me pose deux problèmes : primo, je m'attendais à lire un texte original ; secundo, j'ai lu quasiment tous les livres dont les citations sont extraites puisque ce sont des classiques de la littérature alpine.
L'ouvrage est donc constitué de citations "enrobées" de réflexions de l'auteur, celles-ci étant plus ou moins intéressantes et dans un style souvent lourd et alambiqué.
Outre le fait que je trouve le procédé malhonnête (il y a une grande différence entre faire référence à des textes connus et les piller pour "écrire" son propre livre), l'ensemble donne une lecture inintéressante.
Un exemple pour illustrer mon propos. Page 66, on peut lire trois notes de bas de page, indiquant les références des passages cités : 1. Voir E. Whymper, op cit, p206 2. Ibid, p207 3. Ibid p208
Et ce n'est qu'une page parmi d'autres.
Enfin, pour couronner le tout, l'auteur fait également fréquemment référence à ses propres ouvrages, ce qui est très agaçant. Inutile de dire que je n'ai absolument pas envie de les lire !
En bref, Paul Yonnet a relevé de nombreux passages dans des livres connus, les a agrémentés d'un petit "liant" personnel... et voilà !
Allez, je termine par une dernière "pique"... je me sens d'humeur vacharde...
Le dernier chapitre intitulé "Le vertige, catégorie de l'activité humaine" aurait pu (un peu) rattraper le reste ; le sujet avait l'air alléchant. Eh bien non.
Au lieu d'apporter l'embellie espérée, il m'a achevée. J'y ai lu des pages et des pages de digressions sur la guerre en général et sur le rôle des sous-marins pendant la seconde guerre mondiale en particulier. Sur la religion, aussi. Mais qu'est-ce que tout cela vient donc faire dans un livre censé parler de montagne ? Je me le demande encore !
Conclusion : une lecture totalement dispensable. Je vous conseille plutôt de lire sur le sujet les livres originaux que l'auteur a allègrement dépiautés :
Tragédie à l'Everest de Jon Krakauer
Annapurna premier 8 000 de Maurice Herzog
Escalades dans les Alpes d'Edward Whymper
Carnets du vertige de Louis Lachenal
Les conquérants de l'inutile de Lionel Terray
L'affaire du K2 de Walter Bonatti
Commenter  J’apprécie          305



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}