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EAN : 9782905292698
220 pages
Hoëbeke (04/11/1992)
4/5   23 notes
Résumé :
Escalades dans les Alpes d'Edward Whymper (1840-1911) est le livre le plus fameux de toute la littérature alpine.
Il raconte l'exploit le plus universellement connu de la conquête des montagnes, celui de la première ascension du Cervin en 1865, et le terrible drame qui s'ensuivit : quatre hommes, dont un lord d'Angleterre, précipités dans l'abîme. Mais c'est aussi l'histoire d'une passion indomptable et singulière pour la montagne : celle d'un jeune et pauvre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est une véritable petite curiosité.
S'il relate des événements qui ont eu lieu il y a plus de cent cinquante ans, il reste une référence en matière de littérature alpine.
C'est un véritable traité d'histoire de l'âge d'or de l'alpinisme. Edward Whymper y raconte de nombreuses premières dont, naturellement, celle du Cervin, qu'il conquit en 1865 dans des conditions tragiques.
Mais ce n'est pas tout.
Comme l'écrit l'éditeur dans la préface (édition Ibex Books) : "Ce livre est tout à tour récit de voyage et d'escalade, traité en ethnologie ou glaciologie, rapport technique, manuel d'alpinisme, essai philosophique, livre d'histoire ou encore recueil d'illustrations." Voilà donc un ouvrage très intéressant sur le fond et bien original sur la forme, d'autant que l'écriture ne manque ni d'humour ni d'un certain charme désuet.
La traduction offre quelques bizarreries, mais celles-ci ne gênent pas la lecture et contribuent même à faire de ce livre un ouvrage à part. L'éditeur s'en amuse d'ailleurs dans la préface : "On sourira devant la toponymie d'époque et pardonnera certaines erreurs manifestes de traduction comme par exemple lorsqu'un bloc de rocher d'un pied cube se transforme en un caillou de trente centimètres cubes. Sans oublier certaines conversions de températures un peu trop littérales. Au lecteur de s'amuser à repérer ces erreurs."
Et le lecteur s'amuse, effectivement !
Le chapitre "Le grand tunnel des Alpes" raconte le percement du tunnel du Mont-Cenis, entre Bardonecchia et Modane. Ici, on quitte un peu le lyrisme propre aux récits d'alpinisme, place aux considérations historiques et techniques, et ce, dans les moindres détails. Les difficultés géologiques, les problèmes de tracé, les différentes pentes au centimètre près... Toutes les précisions apportées pourront rebuter certains lecteurs, mais j'ai trouvé l'ensemble plutôt amusant. Et puis, après une telle lecture, je ne regarderai plus jamais les tunnels de montagne du même oeil !
Tout au long du livre, Edward Whymper nous emmène avec lui dans toutes les Alpes, tel un guide passionnant : le Pelvoux, les Écrins, Zermatt, la vallée d'Aoste, l'Aiguille verte, etc. Sans oublier le "clou du spectacle" : le majestueux et terrible Cervin.
Le Cervin, pyramide magnifique et quasiment parfaite, que Gaston Rébuffat nommait "la cime exemplaire", dont la conquête a coûté tant de vies. Y compris lors de l'ascension victorieuse d'Edward Whymper et son équipe.
Les derniers chapitres du livre lui sont consacré, et le récit détaillé de la montée triomphante puis de la descente tragique est très émouvant. On s'attache à ces hommes courageux, lancés à l'assaut d'un sommet considéré par beaucoup comme impossible. On partage leur joie, l'ivresse de la victoire, mais la boule au ventre, car nous, lecteurs qui lisons ce texte plus d'un siècle après les faits, savons la tragédie qui s'est produite lors de la descente.
Emportés par la chute de l'un d'eux, quatre hommes perdirent la vie, dont le chamoniard Michel Croz, dont Edward Whymper dresse un très beau portrait dans ce livre.
La conquête du Cervin restera à jamais entachée par l'accident survenu lors de la descente. Une polémique s'ensuivit : les alpinistes avaient-ils pris une corde assez résistante ? Étaient-ils suffisamment bien attachés ? Et surtout : quelqu'un a-t-il coupé a corde pour se sauver ?
La reine Victoria songea même à faire interdire l'alpinisme à tous les citoyens britanniques... Dieu merci elle n'en fit rien !
Pour conclure : voilà donc un ouvrage que je recommande à tous les amateurs d'alpinisme. Ce n'est ni le plus lyrique ni le plus exaltant, mais il apporte un éclairage unique sur tout un pan de l'histoire de l'alpinisme. Son style désuet peut surprendre, voire rebuter, mais son contenu ne pourra qu'enchanter les amoureux de montagne et d'aventures.
Enfin, pour ceux que ça intéresse, voici un lien vers un documentaire-reconstitution de la première du Cervin, enrichi d'explications fort intéressantes.
https://www.youtube.com/watch?v=iiXP0IkWhwE
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Rien de tels que les Anglais pour boire le thé en toutes circonstances, rouler en décapotables sur des routes détrempées, ou parler de montagnes...
Edward Whymper ne rompt pas avec la tradition britannique, son flegme légendaire et ce besoin inassouvi d'aventures extrêmes, par tous les temps et sous toutes les latitudes.
Dans son livre ESCALADES DANS LES ALPES, il relate ses nombreuses courses en haute montagne, enchaine le récit de ses ascensions en France comme en Suisse, toutes plus pittoresques les unes que les autres.
Son récit - écrit dans un style so british - est sans aucun doute parmi les plus fameux de toute la littérature de montagne ; c'est aussi un délicieux guide de voyage qui mentionne les particularités du paysage, du climat et de ses habitants, le tout assez malicieusement.
C'est, disons, le guide qu'il vous faut pour vous accompagner dans toutes vos aventures alpines et vous inspirer.
On pourrait le voir comme une sorte de préambule, de version alpha, à la prestigieuse collection Lonely Planet !

N'oublions pas… Nous étions alors au mitan du 19ème siècle ; de nombreux sommets étaient encore invaincus, certains (les plus nombreux) n'avaient même pas encore de noms, les Compagnies de Guides n'existaient pas et surtout, surtout… on n'ignorait pas que des génies malfaisants habitaient sur les sommets des montagnes les plus redoutables. Ces démons jetaient, quand leur prenait l'envie, quantités d'avalanches et de pierres - de bonne taille - sur la tête des habitants des basses vallées, ce qui ne manquait pas de provoquer un effroi considérable…

Les cordes étaient de chanvre, les chaussures de cuir, les clous étaient en fer, les bâtons de bois... Bref, tout était vraiment une affaire de courage, et de chance aussi.

Ce livre est un pionnier.
Nous ne remercierons jamais assez monsieur Whymper d'avoir ouvert la voie.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les échecs successifs que j'essuyai n'eurent d'autre résultat que de m'exciter à faire de nouvelles tentatives, et, dès que je le pus, je revins, d'année en année, au pied du Cervin, de plus en plus résolu à me frayer un chemin jusqu'à la cime ou à prouver que l'ascension en était réellement impossible.
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Le sommet lui-même était petit, tout petit ; c'était bien le plus gentil petit cône de neige qui se fût jamais formé au haut d'une montagne ; et cette neige était si blanche, si immaculée qu'il semblait criminel de la ternir ; c'était une Jungfrau en miniature, un sommet joujou, qu'on pouvait couvrir avec la paume de la main.
Mais en revanche, rien n'était petit dans la vue que l'on découvrait du mont Dolent.
Situé à la jonction de trois chaînes, il se dresse, comme un véritable clocher, au-dessus de tout ce qui l'entoure [...]
(p. 90)

Ce que dit Edward Whymper à propos du Mont Dolent (chaîne du Mont-Blanc)
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Grimpez si vous en avez le désir, mais rappelez-vous que le courage ni la force ne sont rien sans la prudence, et qu'un instant de négligence peut détruire le bonheur d'une vie. Ne vous hâtez en rien ; chaque pas compte ; et dès le début, pensez à ce que pourrait être la fin.
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Nous restâmes une heure entière sur le sommet.
"One crowded hour of glorious life."
"Une heure bien remplie de vie glorieuse."
Cette heure passa trop vite, et nous nous préparâmes à descendre.
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Les couloirs de neige ne sont ni plus ni moins que des ravins en partie remplis de neige. Ils sont fort utiles ; on peut les considérer comme des grandes routes naturelles placées, par une bienveillante providence, dans une situation favorable pour qu'on puisse atteindre certains endroits qui, sans leur secours, seraient inaccessibles. Ces couloirs font la joie du montagnard car, du plus loin qu'il les aperçoit, il sait qu'il peut compter sur un chemin praticable, quand tout ce qui l'entoure est incertain ; mais, pour les pauvres voyageurs novices, ils sont une véritable affliction ; en effet, quand ils se sentent sur une pente de neige un peu raide, les voyageurs novices sont généralement tourmentés par ces deux idées : 1° la neige peut glisser ; 2° ceux qu'elle porte pourraient bien glisser en même temps.
(p. 83)
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Video de Edward Whymper (1) Voir plusAjouter une vidéo

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