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Mon premier contact avec ce célèbre écrivain japonais pour les besoins de plusieurs challenges de lecteurs. J'ai donc lu par hasard, mais non sans intérêt, ce recueil de deux nouvelles étranges dont le thème principal est la mort.

La première donne son titre à ce livre. Elle est dérangeante mais m'a beaucoup touchée. Sa narratrice Mieko, une jeune fille de seize ans vient de mourir emportée par une pneumonie foudroyante. Elle aurait pu être sauvée, mais sa mère, une femme très pauvre, a trop tardé pour appeler le médecin et pire encore elle a accepté pour éviter de payer des frais d'obsèques de vendre sa dépouille à un établissement hospitalier. le corps de Mieko sera inspecté soigneusement et pendant deux mois servira de matériel d'étude et d'apprentissage aux étudiants en médecine. Il est convenu avec les parents qu'il sera incinéré et leur sera rendu dans un délai de deux mois. La jeune fille morte livre son ressenti, comme si elle était en pleine lucidité, et décrit avec sensibilité et pudeur l'atmosphère autour d'elle, son arrivée à l'hôpital, les regards qui se portent sur elle et toutes les expériences qu'elle va subir. Tel un objet on la transporte, on la manipule, on la dissèque, on la dépèce, on prélève multiples échantillons et on la vide de ses organes… C'est très émouvant. On est dans le morbide, le ton est détaché, le récit est simple, dur et dérangeant, mais il ne devient jamais glauque. C'est juste un texte magnifique qui interpelle.

La seconde nouvelle, le sourire des pierres, m'a paru plus conventionnelle et m'a laissée relativement indifférente. Elle aborde aussi le thème de la mort et de la profanation. Ces pierres sont autant de stèles et de pierres tombales arrachées aux vieux cimetières et revendues à de riches collectionneurs. Tout un trafic autour de la mort et de ses mystères.

#Challenge Riquiqui 2024
#Challenge ABC 2023 / 2024
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Un livre composé de deux nouvelles. La première raconte l'histoire d'une jeune fille de 16 ans qui meurt d'une pneumonie, mais qui continue à suivre son corps jusqu'à la morgue de l'hôpital, où il est progressivement dépecé par des étudiants et des laborantins, peau, organes et sang. Elle est alors censée être rendue à ses parents, qui n'en veulent pas, et elle est donc mise à l'écart avec d'autres urnes dans une petite chapelle, qui semble silencieuse, mais où l'on entend un bruit effrayant d'ossements en décomposition. La seconde histoire est celle de deux jeunes hommes, Eichi et Sone, qui se connaissent depuis leur enfance. Cependant, Eichi est sur le point de découvrir de nouvelles facettes de son ami. Deux histoires bien écrites et intrigantes qui jouent avec la mort.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Ce livre est composé de deux nouvelles. La première, ‘'La jeune fille suppliciée sur une étagère'' est une nouvelle très originale, par son titre et par son texte.
Mieko, une jeune fille de 16 ans meurt. Ses parents sont très pauvres et vendent le corps de leur fille au monde de la mort. Mieko, raconte ce qu'elle ressent, dès la première minute de sa mort. Cette toute jeune fille nous fait partager ses gênes, lorsqu'elle se retrouve nue devant les différents interlocuteurs de ce sinistre métier, ainsi que le découpage morceau par morceau de son corps et de ses organes. L'auteur, Akira Yoshimura nous fait vivre avec une description précise, sans filtre et émouvante chacune de ces étapes. Alors qu'il reste très peu de son corps, Mieko est incinérée. L'urne est, alors, redonnée à ses parents. La jeune fille revit, alors, le voyage inverse, six mois après le départ de chez ses parents. Mais, ceux-ci l'accueillent avec une grande froideur, car l'indemnité ne correspond pas du tout avec le contrat initial. Sa mère refuse, alors, l'urne de sa fille, qui devient une urne anonyme. Mais que deviennent ces urnes anonymes ???
En lisant cette extraordinaire nouvelle de ‘'La jeune fille suppliciée '', Mieko vous en dira beaucoup plus.

Quant à la seconde nouvelle, ‘'Le sourire des pierres'', celle-ci est très sombre, peu compréhensible et nous laisse sur notre faim.
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La jeune fille suppliciée sur une étagère suivi de le sourire des pierres //Akira Yoshimura.
Elle a seize ans, elle vient de mourir d'une pneumonie foudroyante. Son enveloppe corporelle est allongée sur un tatami. Son âme ou son esprit évadé voit deux hommes arriver et offrir de l'argent à ses parents pour que le corps servent à la science, puis soit incinéré. Par delà la mort, elle observe avec une sensibilité exacerbée et une acuité particulière alors ce qu'il advient de son corps et nous conte ses sensations intimes de façon glaçante.
le thème de cette nouvelle, à savoir le défunt qui s'observe, a été maintes fois développé dans la littérature, (la Douane de mer de Jean d'Ormesson par exemple), mais ce qui frappe ici c'est la pureté du style et la concision de la narration pour évoquer un univers rarement abordé, celui des salles d'autopsie et de dissection fréquentés par les spécialistes en médecine légale et les étudiants en médecine.
Dans la seconde nouvelle, deux amis se retrouvent par hasard. Voisins dans l'enfance, ils vivaient aux abords d'un cimetière qui était devenu leur terrain de jeu et où ils ramassaient des pierres bouddhiques sacrées. Plus tard, Sone a déménagé à la mort de son père et Eichi se demandait ce qu'il était devenu. Finalement Sone emménage chez Eichi et sa soeur. Ici encore, Akira Yoshimura, une des grands noms de la littérature japonaise, joue avec la mort dans une romance sinistre. Deux nouvelles très sombres, on l'aura compris, mais écrites avec un rare talent.
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Deux nouvelles très surprenantes.

La première a un sujet inhabituel. Un corps donné à la science mais la personne qui habitait ce corps est toujours présente. En suivant ce qui arrive à ce corps et les pensées de cette jeune femme, on découvre son passé. C'est surprenant, parfois poétique, parfois morbide.

La seconde, plus courte, relate une relation entre deux hommes et l'influence de l'un des deux sur les femmes.

Dans ces deux nouvelles, on découvre des pans de la culture japonaise concernant les rites funéraires et la culture en général (reniement des femmes stériles).

C'est un auteur vraiment intéressant. très différent de ceux que j'ai pu rencontrer dans le passé.

Quelques mots relevés

A comme Aedes : moustique.

J comme Jizô : statuette bouddhique protectrice des voyageurs et des petits enfants.

K comme Kannon: statue de la divinité bouddhique de la compassion et de la fertilité.

L comme Lucane: insecte coléoptère.

P comme Pulvérulent: qui a la consistance de la poudre ou se réduit en poudre.

S comme Stupa : monument bouddhiste.

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Ce petit livre de 240 pages regroupe deux nouvelles. La première donne le titre au recueil : la jeune fille suppliciée sur une étagère
Il s'agit d'une nouvelle qui est racontée par une jeune morte de 16 ans (on sait dès la première ligne que la narratrice est morte)
La forme est très intéressante puisqu'elle décrit tour à tours toutes ses impressions : comment elle en arrive à mourir à 16 ans, comment elle devient une fois morte un « cobaye » dans un hôpital….On ne sait pas dans quel pays cela se passe, vraisemblablement au Japon.
Sur le fond c'est une histoire très dure car, au-delà de la mort, cette jeune fille bien qu'ayant une mère et un père, était très seule. Pour tout dire la mère m'a horrifiée par son absence de sentiments à la mort de sa fille.

La deuxième nouvelle est intitulée « le sourire des pierres » (il y sera question de statues).
L'action est vue par un jeune homme qui est étudiant à la faculté. Un jour il rencontre un de ses anciens amis avec qui il était à l'ecole en primaire. le thème principal de cette nouvelle est le suicide. Là aussi sur le fond le sujet n'est pas trop drôle mais il est très très bien raconté : la tension monte, on se demande si le narrateur se fait des idées ou si effectivement son ami est un manipulateur ou seulement un garçon marqué par plusieurs suicides parmi ses proches.
Un recueil donc très original dont j'ai beaucoup apprécié l'écriture formelle à défaut d'être enthousiasmée par le fond.
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Troisième incursion pour moi dans l'univers d'Akira Yoshimura.
Je reste sous le charme de cet auteur.

Deux nouvelles dans ce livre :
- la Jeune Fille suppliciée dur une étagère
- le Sourire des pierres

Comme dans les deux nouvelles lues précédemment (Vers les Étoiles et Un Spécimen transparent), la mort est omniprésente.

Dans la première une jeune fille de quinze ans décédée depuis deux heures à peine, continue à voir tout ce qui se passe, le dépeçage morceau par morceau de son corps, les réactions des personnes autour d'elle, elle continue à éprouver des sentiments. L'idée est originale et bien traduite par le texte qui, malgré les images qui nous viennent à l'esprit, évite d'être morbide.
Petite remarque : l'un des personnages secondaires de cette nouvelle, publiée en 1959, est l'ébauche du protagoniste principal de sa nouvelle Un Spécimen transparent qu'il publiera plus tard en 1974.

La seconde nouvelle nous relate les retrouvailles d'Eichi avec Sone. Ils ne se sont plus vu depuis l'enfance. Sone le convaincra d'accepter de l'accompagner pour quelques jours pour un travail peu légal dans un cimetière et montrera une facette inquiétante de sa personnalité.

Yoshimura continue à m'épater par son style, il parvient à sublimer des thèmes étranges voire dérangeants, en tout cas très originaux.
Son roman Naufrages conserve toutefois la première place et sa plus grande révélation jusqu'à présent.
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"La jeune fille suppliciée sur une étagère" s'appelle Mieko. Elle a 16 ans et une pneumonie fulgurante vient de l'emporter. Elle aurait pu facilement être sauvée mais sa mère a trop tardé pour appeler le médecin. Un médecin c'est beaucoup d'argent et chez Mieko, l'argent est compté. La jeune fille le sait bien, qui doit faire des spectacles de strip-tease pour aider ses parents. Mais si son corps est maintenant débarrassé de la douleur et de toutes les sensations physiques, sa conscience, étonnamment, est toujours vivante. Mieko voit et entend tout ce qui se passe autour de sa dépouille. Elle voit ainsi deux hommes qui offrent de l'argent à sa mère pour pouvoir emporter son corps jusqu'à la morgue de l'hôpital. Elle assiste ensuite à sa propre dissection. Commence alors un récit fantastique et glaçant. Car Mieko nous parle. Elle raconte tout ce que son coeur de jeune fille ressent. Elle nous dit le chagrin des adieux à son foyer et la honte d'être ainsi dénudée et touchée par ces hommes qui font des plaisanteries sur son corps, puis l'écartèlent et la démembrent comme une vulgaire pièce de boucherie.

Le lecteur ne peut qu'éprouver de la compassion pour cette jeune fille dont le corps sera vendu deux fois et jusque dans la mort. Et d'ailleurs, Yoshimura ne met-il pas en lumière ici la condition de la femme au Japon à la fin des années 50? Mariages arrangés pour les plus riches et travail avilissant pour les plus pauvres, voilà ce qui semble être leur sort. S'intéresse-t-on à ce que leur conscience pense? Pour la société elles semblent n'être que des corps grimés pour plaire ou destinés à procréer, comme dans la deuxième nouvelle du recueil, "Le sourire des pierres" où la jeune femme a été répudiée sous prétexte que son ventre était stérile.

L'écriture sobre et limpide d'Akira Yoshimura rend ici un bel hommage à ces femmes qui ne peuvent disposer de leur corps et dont la voix, comme celle de Mieko, reste toute intérieure. Et si la mort imprègne chaque page du récit, elle ne me semble pourtant pas être le centre du propos mais plutôt une allégorie de notre indépassable solitude. A trop manquer d'amour, à trop se résigner, on peut mourir à soi-même. Ne reste alors qu'un être docile et muet dont les élans de vie ont été réduits en cendres.
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La jeune fille suppliciée sur l'étagère, c'est Mieko, une toute jeune fille de 16 ans qui vient de mourir. Son corps a été vendu à la science et c'est par sa voix qu'elle détaille toutes les étapes auxquelles se livre le personnel de l'hôpital. Avec distance, indifférence et presque curiosité, Mieko décrit la levée de son corps, décrivant les brancardiers, puis arrivée à l'hôpital, les agents hospitaliers commencent à prélever, qui les seins qui les poumons et encore les morceaux de peau. Avec un regard distanciée, Mieko évoque sa courte vie avec une mère de bonne famille qui a fui pour suivre le père qui, au fil des ans, s'est mis à dépenser sa paye, sitôt en poche, dans la boisson n'accumulant que des dettes, elle évoque son travail comme stripteaseuse sur patins à roulettes.
Au fur et à mesure de la dégradation de son corps, l'intérêt des hommes s'estompe sauf celui d'un vieux monsieur, furieux de ne pouvoir s'approprier les os pour en faire des spécimens translucides.
Dans le sourire des pierres, Eichi retrouve par hasard Sone, un camarade d'étude et celui-ci assez manipulateur, lui propose un curieux trafic de pierres tombales et réussit à se faire héberger dans la maison familiale d'Eichi et de sa soeur.

Deux textes dont le premier touche au plus sacré dans la mort, le corps et surtout son appropriation par l'hôpital et les différents intervenants chargés de prélever, qui, ce travail en valant un autre, s'expriment avec humour, avec empathie ou en fumant leur cigarette, alors que la jeune Mieko assiste au quasi-démontage de son corps petit bout par petit bout, on y retrouve la référence à un autre texte de Akira Yoshimura - Spécimens transparents. Un texte qui peut provoquer un certain malaise, le sacré percutant le trivial, le tout sous le regard calme et presque indifférent de la jeune fille.
Le deuxième texte joue plus sur la fascination que va exercer Sone sur une fratrie, instillant un certain malaise et une manipulation larvée que va ressentir le jeun Eichi.
Dire que la mort est le sujet de prédilection d'Akira Yoshimura est presque un pléonasme mais son écriture est tellement dépouillée que même un sujet qui pourrait être scabreux devient accessible même s'il peut provoquer un certain malaise.
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On est souvent surpris dans la littérature japonaise par la diversité et l'angle d'attaque des romans. Comme on aimerait qu'il en fut autant chez nos auteurs tricolores. Ici, une jeune fille meurt et son corps est confié à l'Ecole de Médecine. Et là deux histoire s'entrechoquent. D'abord le corps qui subit les assauts des anatomistes. C'est un précis de la décomposition mais on est sommes toute dans une logique shintô-bouddhiste. Cependant, en filigrane, il y a une histoire sociale. Cette fille non souhaitée, cette pneumonie volontairement non soignée, on a le reflet de l'organisation familiale. le malaise ressenti à la description de ce corps supplicié et les éléments donnés sur cette courte vie font de ce livre un récit fascinant.
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