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Citations sur Mémoires d'Hadrien (763)

Je compte faire de cette fondation l'émule, sinon l'égale, du Musée d'Alexandrie ; son développement futur t'incombra. En y travaillant, je pense souvent à la belle inscription que Plotine avait fait placer sur le seuil de la bibliothèque établie par ses soins en plein Forum de Trajan : Hôpital de l'Ame.
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L'avenir du monde ne m'inquiète plus.
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La vie est atroce ; nous savons cela. Mais précisément parce que j'attends peu de choses de la condition humaine, les périodes de bonheur, les progrès partiels, les efforts de recommencement et de continuité me semblent autant de prodiges qui compensent presque l'immense masse des maux, des échecs, de l'incurie et de l'erreur.
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Je t'offre ici comme correctif un récit dépourvu d'idées préconçues et de principes abstraits, tiré de l'expérience d'un seul homme qui est moi-même.

(p.29)

Une partie de chaque vie, et même de chaque vie fort peu digne de regard,
se passe à regarder les raisons d'être, les points de départ, les sources.

(p.35)

Le plus dangeureux de mes adversaires était Lucius Quietus, Romain métissé d'Arabe, dont les escadrons numides avaient joué un rôle important dans la seconde campagne dace, et qui poussait sauvagement à la guerre d'Asie. Je détestais tout du personnage : son ame barbare, l'envolée prétentieuse de ses voiles blancs ceints d'une corde d'or, ses yeux arrogants et faux, son incroyable cruauté à l'égard des vaincus et des soumis.

(p.86)

C'est avoir tort que d'avoir raison trop tôt.

(p.97)

... je savais que tout le bien comme le mal est affaire de routine, que le temporaire se prolonge, que l'extérieur s'infiltre au-dedans, et que le masque, à la longue, devient visage. Puisque la haine, la sottise, le délire ont des effets durables, je ne voyais pas pourquoi la lucidité, la justice, la bienveillance n'auraient pas les leurs.

(p.111)

Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l'esclavage: on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d'imaginer des formes de servitude pires que les nôtres, parce que plus insidieuses ...

(p.129)

Mais je n'ignore pas qu'il faut compter avec les décisions de ce bel étranger que reste malgré tout chaque être qu'on aime.

(p.189)

Ce fut alors qu'une mélancolie d'un instant me serra le coeur: je songeais que les mots d'achèvement, de perfection, contiennent en eux le mot de fin.

(p.192)

Tout croulait, tout parut s'éteindre. Le Zeus Olympien, le Maître de Tout, le Sauveur du Monde s'éffondrèrent, et il n'y eut plus qu'un homme à cheveux gris sanglotant sur le pont d'une barque.

(p.216)

J'ai utilisé de mon mieux mes vertus; j'ai tiré parti de mes vices.

(p.273)

...je songeais avec un serrement de coeur que rien n'est plus lent que la véritable naissance d'un homme...

(p.278)

Toute ma vie, j'ai fait confiance à la sagesse de mon corps; j'ai tâché de goûter avec discernement les sensations que me procurait cet ami : je me dois d'apprécier aussi les dernières.

(p.302)

Hadrien, jusqu'au bout, aura été humainement aimé.

(p.316)
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Soudain, les nouvelles cessèrent presque complètement; la mince ligne de communication entre l'empereur et moi n'était maintenue que par les bandes numides de mon pire ennemi. Ce fut à cette époque que je chargeai pour la première fois mon médecin de me marquer à l'encre rouge, sur la poitrine, la place du coeur : si le pire arrivait, je ne tenais pas à tomber vivant entre les mains de Lucius Quiétus.

(p.99).
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Trahit sua quemque voluptas. A chacun sa pente: à chacun aussi son but, son ambition si l'on veut, son goût le plus secret ou son plus cher idéal. Le mien était enfermé dans ce mot de beauté, si difficile à définir en dépit de toutes les évidences des sens et des yeux. Je me sentais responsable de la beauté du monde. (...) Je voulais que l'immense majesté de la paix romaine s'étendit à tous, insensible et présente comme la musique du ciel en marche.

(p.148)
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... je me suis rappelé qu'à cet âge je n'existais encore qu'à mes propres yeux et à ceux de quelques amis, qui devaient parfois douter de moi, comme j'en doutais moi-même . J'ai compris que peu d'hommes se réalisent avant de mourir: j'ai jugé leurs travaux interrompus avec plus de pitié.

(p.100)
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Mais le pire danger de ces grands plans était encore leur sagesse: comme toujours, les raisons pratiques abondaient pour justifier l'absurde, pour porter à l'impossible.

(p.92)
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A l'âge où j'étais alors, ce courage ivre persistait sans cesse. Un être grisé de vie ne prévoit pas la mort; elle n'est pas; il la nie par chacun de ses gestes. S'il la reçoit, c'est probablement sans le savoir; elle n'est pour lui qu'un choc ou qu'un spasme.

(p.65)
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Construire, c'est collaborer avec la terre : c'est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais ; c'est contribuer aussi à ce lent changement qui est la vie des villes.
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