« Il est étrange de voir comment le quotidien se mêle à la grande Histoire. »
L'incipit donne le ton : des visiteurs partent à la recherche du passé dont ils héritent. L'un retrouve les lieux, l'autre, l'Histoire, le troisième, la musique de guitare. Celle-ci constitue le plus bel héritage, alors même que la vie de
François de Fossa ne lui a pas permis de s'y adonner entièrement.
« L'exil d'un virtuose » (titre du tome 1) me paraît être la chronique scrupuleuse - mais romancée, d'un « exilé » à temps complet : les femmes ? Il passe à côté, soit par indécision, soit pour n'avoir pas trouvé l'âme-soeur, au sens propre. L'Histoire ? Il choisit l'ancien camp quand La Révolution et l'Empire marchent à grand train, provisoirement. Et il vit tout cela en marge, en Espagne surtout, au Mexique parfois, à Perpignan, en pensée, et dans beaucoup de villes. J'ai noté les belles de Cadix, les aléas de Madrid, le tremblement de Mexico, les violents soubresauts populaires de l'Espagne, rétive à Joseph
Bonaparte.
On vit ainsi de l'intérieur de grands moments, immortalisés par Goya (Tres de Mayo), vécus parfois avec
Chateaubriand, mis en musique par Fernando Sor, mais l' « exilé » est toujours en marge. En attente des décisions diplomatiques… comme de sa solde ! On préfère notre personnage dans les temps forts du récit, plutôt que comme un Fabrice del Dongo des antichambres.
Chaque chapitre démarre sur une citation de la correspondance de François/ Francisco Fossa, qui garantit jusqu'à l'exactitude des détails de l'Histoire, quotidienne comme officielle. Il en a fallu de la documentation et de l'aisance, pour nourrir la Chronique de Fossa !
Scènes vivantes, lieux et personnages, bien présents, il nous manquerait un concert de guitare à Perpignan…Pourtant ces concerts existent, ils associent des lectures du livre de
Nicole Yrle et des interprétations musicales de Fossa par le concertiste et compositeur, Juan Francisco Ortiz.
Écoutez le recuerdo de Fossa > http://bit.ly/1IGZ4nT en attendant la sortie du tome 2 chez
Cap Bear !