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sur 134 notes
Anguille, 17 ans vit ses dernières minutes avant de finir engloutie dans l'océan Indien, entre les Comores et Mayotte. L'occasion pour cette jeune femme déterminée et libre de nous raconter en une longue phrase les quelques événements de sa courte vie. Pas toujours facile à suivre, tant la langue est riche et imagée, ce roman mérite pourtant vraiment le détour. Dès les premières pages, on est immergé dans l'atmosphère de Mutsamudu (le son du Muezzin, la vie rythmée par le départ et le retour des pêcheurs, le lycée), et on s'attache vite à Anguille, mais aussi à sa soeur jumelle Crotale. Dans une société régie par le poids des traditions, des hommes et de l'honneur, chacune à sa façon tente de vivre sa propre vie.

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Anguille se noie. Avant de mourir, elle décide de nous raconter son histoire, de ce qui l'a menée dans cette situation tragique.

Après un démarrage brut de décoffrage - je ne fais ici qui dévoiler ce qui se passe dans les premières lignes, et qui est également présentée dans la quatrième -, le reste du récit d'Anguille suit les mêmes traces, en une écriture respiration sans ponctuation forte, qui se laisse glisser au fil des réminiscences de la jeune comorienne, qui nous embarque et nous fait perdre le souffle au même rythme qu'elle, dans une histoire d'amour douce-amère somme toute banale, mais derrière laquelle se dévoile toute une réflexion sur ce que la société attend de chacun, de ce qu'il se passe si l'on ne suit pas le chemin qui nous est tracé. Anguille, c'est celle qui, comme son nom la prédestine finalement très bien, ne fait pas ce que l'on attend d'elle, ce qui la mènera à sa perte.

Un roman intense, qu'il est difficile de lâcher une fois commencé, tant par sa structure si particulière que par ce qu'il nous conte à travers elle : le destin terrible d'une jeune femme, un parmi de nombreux autres, qui, par choix, par contrainte, prendra, un jour, la route de l'océan, de la mer, dans des conditions précaires, pour un autre monde, un autre avenir.
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Au beau milieu de l'océan indien, la jeune Anguille se noie. Avant de sombrer elle revient sur sa vie, sa famille, son premier amour, son besoin de liberté.

Un récit, une seule et unique phrase, c'est ainsi qu'est construit ce roman. Dans cette longue phrase, comme dans un dernier souffle, la narratrice se confie avec urgence sur ce qui l'a poussé à quitter son île en direction de Mayotte.

Alors que le personnage d'Anguille est en quête de liberté, l'auteur lui a pris la liberté d'écrire tout son roman dans un style particulier. Cette longue phrase qui courre tout le long du roman, cette succession de virgule, ces pensées qui vont et qui viennent, ses nombreuses digressions, nous emporte, nous fait un peu perdre nos repères. C'est comme être dans un rêve ou un cauchemar un peu flou.

Si vous cherchez un livre autant qu'une expérience ! N'hésitez plus !
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L'écriture de ce roman est spéciale, la ponctuation existe mais fait abstraction des points et l'histoire se construit comme une longue mélopée que nous chante Anguille dans ses derniers instants.

L'histoire d'Anguille c'est celle d'une gamine des Comores qui grandit sous la coupe d'un père un peu fantasque et autoritaire . Une gamine qui devient une jeune fille découvre la désobéissance et les charmes et désenchantements de l'amour tout cela ne devrait en rien mener à la mort et pourtant ...

Finalement la ponctuation n'est pas un problème et on suit facilement le rythme du récit au fur et à mesure des pages . L'histoire d'Anguille on la comprend on la suit et pourtant il me manque quelque chose pour avoir été charmé par ce roman. Comme il s'agit d'un premier roman j'essaierais de voir les autres titres de l'auteur si l'occasion se présente.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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J'aurais peut-être dû commencer l'année avec une autre lecture. Est-ce que ce roman m'a plu ? Je ne saurais dire.

J'ai trouvé la narration originale puisque l'auteur a décidé de ne mettre aucun point à ses phrases. N'y sont présentes que des virgules, me donnant ainsi l'impression que la narratrice reprenait une goulée d'air à chaque fois. En effet cette dernière est en train de se noyer et revient sur sa vie pour le peu de temps qu'il lui reste sur terre. Nous y découvrons son quotidien, ses joies et ses déceptions ainsi qu'une certaine philosophie de la vie.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire et me suis parfois ennuyée. Je ne dis pas que ce roman était inintéressant, non, mais il m'a manqué quelque chose. Ou peut-être aurais-je dû le lire à un moment plus favorable.
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J'ai tellement aimé « Dérangé que je suis » de cet auteur comorien que j'ai voulu lire son premier roman. Une unique phrase sur un roman assez long. Deux soeurs jumelles élevées par leur père pêcheur qui se démène pour elles. L'éveil de l'amour, du sexe, du tabac, de l'alcool et de la sèche de cours. L'une va se retrouver enceinte et... Une prose qui mélange le parler soutenu et familier. Une verve originale pour une histoire banale.
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Ce livre, j'ai peiné à y entrer. Pas de ponctuation. J'avais l'impression d'étouffer. Je l'ai recommencé trois fois, parce que, malgré tout, l'histoire d'Anguille, jeune fille qui vit sur une île de l'Océan Indien, piquait mon attention, et le récit m'a happée. Anguille est un narrateur qui a du caractère, qui raconte comme personne, ses relations avec sa soeur, Crotale et son désir pour le pêcheur Vorace.
Le rythme est admirable, on sent à la fois l'urgence de se livrer et la retenue dans certaines confidences.
La forme étrange du texte permet de plonger dans un univers de pensées et de sensations, une véritable expérience de lecture.
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Un style unique, une langue exceptionnelle, à déguster !
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Une ecriture qui nous emporte , graduellement , Vers une culture et des lieux lointains . le quotidien d'etudiants Comoriens .. attentess et ferveurs universelles .
Dans un monde ,pourtant intensement Etranger
Des mots qui nous decalent par leur simple expression . Fleurie. Une ecriture voyageuse ,oui , repetitive, hypnotique mais poetique ,
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Anguille est une toute jeune femme. Pour une raison que le lecteur ne connaîtra qu'à la fin, elle est en train de se noyer...et ses forces peu à peu l'abandonnent.

Tout en étant emportée par les vagues, dans un sursaut d'énergie inexplicable, elle se remémore sa vie à Mjihari, dans le quartier le plus ancien de Mutsamudu, un quartier plein de vie en bord de mer, avec ses pirogues alignées comme le seraient des voitures dans un parking.
Sa mère est morte en la mettant au monde, elle mais aussi Crotale, sa soeur jumelle. Elles ont été élevées par leur tante, Tranquille, la soeur de leur mère qui n'a jamais pu avoir d'enfants. Leur père les a repris avec lui quand elles ont eu cinq ans.
Simple pêcheur, très respecté au village et surnommé, Connaît-Tout, le père lit les journaux et se considère comme le plus informé et le plus savant de leur petite communauté. Malgré cela, il est très à cheval sur les traditions.
Un jour Anguille tombe amoureuse d'un jeune pêcheur, Vorace, au corps musclé et attirant. Est-ce réciproque ? Dans ce pays où la plupart des gens répondent aux questions par des questions_ ce qui paraît invraisemblable chez nous_ elle va mettre peu de temps à le savoir, mais ce sera bien trop tard pour elle car entre-temps, elle n'a pas pu résister à ses baisers...
Une histoire banale me direz-vous ? Une jeune fille déçue et qui décide de tout quitter, on a déjà vu ça bien entendu mais c'est oublier que toute l'originalité de ce roman est de se passer aux Comores, un pays très peu représenté dans la littérature d'aujourd'hui.

L'auteur Ali Zamir nous offre ici un premier roman qui lors de sa sortie en 2016, a été très remarqué par les critiques.
Il nous fait entrer dans la vie de cette famille particulière et de cette jeune femme pas du tout sage, dans ses révoltes, ses attentes, ses pensées, mais aussi dans l'histoire des Comores et l'histoire des Comoriens qui ont été nombreux à émigrer vers Mayotte, toute proche et pourvoyeuse de rêves mais nombreux aussi à se noyer dans les eaux profondes, leur bateau faisant naufrage.

Quand j'ai commencé sa lecture, une fois passées les premières pages où il faut s'accrocher, j'ai eu envie de savoir pourquoi Anguille en était arrivée là. le récit est rythmé, l'histoire est racontée dans l'urgence, n'oublions pas que la jeune fille se noie et qu'elle n'a que peu de temps pour tout nous dire.
Le roman est bâti de manière originale au niveau de sa ponctuation. C'est en fait une longue phrase, unique dans laquelle il n'y a pas de point, uniquement des virgules. Cette construction permet tout de même le découpage en chapitres. La langue est très recherchée, imagée, parfois crue mais il y a de l'humour.

Malgré cette envie d'en savoir plus, j'ai trouvé que les trop nombreuses digressions (typiques de la culture de tradition africaine) m'ont empêché d'éprouver un total plaisir à sa lecture.
J'ai donc encore une fois un avis mitigé sur ce livre, pourtant à découvrir...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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