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3,49

sur 134 notes
Anguille, sur le point de se noyer dans l'océan Indien, se remémore son existence. Ses forces l'abandonnent mais sa pensée, tel un animal sur le point de mourir, se cambre : dans un ultime sursaut de vie et de révolte, la naufragée nous entraîne dans le récit de sa vie…

Anguille se noie… et moi avec elle ! J'ai vite perdu pieds dans cette longue phrase de 367 pages. Aucun point, seulement des virgules pour rythmer cette immersion dans cet océan hostile.
J'ai été heureuse d'arriver au point final. Je suis allée au bout de cette lecture car la langue est belle, les personnages secondaires sont attachants, le potentiel de ce jeune écrivain ne fait aucun doute à mes yeux.

Ce roman a été qualifié d'original lors de la rentrée littéraire de septembre 2016 et il a figuré sur de nombreuses pré-sélections de prix.
Il a finalement été couronné par le prix de littérature francophone Senghor.

A découvrir si vous voulez tenter une expérience littéraire inédite aux dépens d'une intrigue sans grand intérêt.


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J'ai tellement aimé « Dérangé que je suis » de cet auteur comorien que j'ai voulu lire son premier roman. Une unique phrase sur un roman assez long. Deux soeurs jumelles élevées par leur père pêcheur qui se démène pour elles. L'éveil de l'amour, du sexe, du tabac, de l'alcool et de la sèche de cours. L'une va se retrouver enceinte et... Une prose qui mélange le parler soutenu et familier. Une verve originale pour une histoire banale.
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Heu, comment dire. Qu'il m'a intrigué ? Sûrement, puisque je l'ai lu jusqu'au bout. de là à dire qu'il m'a plu ! Ca, je ne sais pas. Je suis assez mitigée.

Il y a des passages que j'ai beaucoup aimés, d'autres, qui m'ont ennuyés. Anguille, personnage principal de ce livre, nous raconte sa vie. Ses pensées ondulent et serpentent comme une Anguille qu'elle est. Sa vie n'est que circonvolutions. Il faut dire qu'elle est en train de se noyer et nous emmène dans les méandres de son esprit, juste avant d'être engloutie. Je ne dévoile rien, là, c'est le 4ème de couverture.

Ma foi, à vous de vous faire votre opinion. Je ne sais quoi en penser. Je ne mettrai donc pas de note à ce livre.
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"Un diamant pur", "Ahurissant de beauté", "C'est magnifique", "C'est une claque", "Quel souffle, quelle fièvre", "Le livre le plus fort de cette rentrée." Bon, n'en jetez plus, l'enthousiasme est général, le consensus avéré : avec Anguille sous roche du comorien Ali Zamir, la planète francophone tient son chef d'oeuvre de l'année, voire de la décennie. le récit est celui d'une jeune femme qui se noie et nous raconte en flashback les événements qui l'ont conduite à ce sort peu enviable. Question : on fait comment quand on n'est jamais entré dans ce livre au flot logorrhéique, avec une histoire qui est du registre du mélodrame, riche en digressions multiples et dont le dispositif : une seule et unique phrase qui serpente plus de 300 pages est diablement étouffant ? D'autant que c'est tout de même un procédé qui tient plus de l'exercice de style que de la nécessité. Là où Zamir impose des virgules, ce sont des points qui logiquement devraient y figurer et il se permet même des pauses entre les différents chapitres alors que la phrase continue. Alors oui, l'auteur possède une verve terrible et un vocabulaire luxuriant mais pas plus que Mabanckou ou Bofane auxquels il fait penser. Et s'il est intéressant de voir le livre évoquer l'exil des comoriens vers Mayotte, l'île voisine, ce n'est qu'un élément parmi d'autres dans le roman, alors que ce flux migratoire, vu de l'autre côté, est abordé de façon frontale, mais avec moins de gouaille, certes, par Nathacha Appanah dans le magnifique Tropique de la violence. Parfois, cela arrive, l'on sent seul à aimer un livre peu goûté par la plupart de ses lecteurs. Là, c'est un peu le cas inverse. Que faire ? Tourner la page et partir vers de nouveaux horizons littéraires. Ce ne sont pas les livres qui manquent et qui ne demandent qu'à être aimés.
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Tragique histoire que celle-ci. Liée à un problème auquel j'ai été, pendant quelques années, confronté, à Mayotte. Les fameux « kwassa kwassa » qui transportent leurs cargaisons de miséreux prêts à tout pour partir, même à la mort. Ils partent de l'île d'Anjouan pour rejoindre Mayotte à quelques heures de navigation. Dans l'espoir d'une vie meilleure et assurer la nationalité française à leurs enfants. Malheureusement, Mayotte ne peut accueillir tout le monde et les infrastructures sanitaires, scolaires… sont saturées de demandes.
C'est donc l'histoire d'une jeune fille qui va tenter l'expérience de la traversée qui nous est contée. On comprend très vite que ce récit est la pensée de cette femme. le bateau fait naufrage et pendant les quelques minutes qui la séparent de la mort, pendant qu'elle se noie , la malheureuse fait un retour sur sa vie. On apprend donc les raisons de son départ, dans une famille où les traditions sont pesantes et ne sont plus en phase avec la réalité, la pauvreté, le rejet paternel…
Ce récit nous remue et nous interroge sur nos valeurs, nos exigences et nous amène peut-être à plus de compassion et de compréhension.
Le récit est construit comme un long poème en prose, d'une seule phrase. C'est important de le souligner, car tout en étant plongé dans la réalité de cette femme, on ressent une certaine apesanteur, une certaine douceur dans l'évocation de ce drame personnel, qui s'apparente parfois à quelques chose de plus onirique.
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L'écriture de ce roman est spéciale, la ponctuation existe mais fait abstraction des points et l'histoire se construit comme une longue mélopée que nous chante Anguille dans ses derniers instants.

L'histoire d'Anguille c'est celle d'une gamine des Comores qui grandit sous la coupe d'un père un peu fantasque et autoritaire . Une gamine qui devient une jeune fille découvre la désobéissance et les charmes et désenchantements de l'amour tout cela ne devrait en rien mener à la mort et pourtant ...

Finalement la ponctuation n'est pas un problème et on suit facilement le rythme du récit au fur et à mesure des pages . L'histoire d'Anguille on la comprend on la suit et pourtant il me manque quelque chose pour avoir été charmé par ce roman. Comme il s'agit d'un premier roman j'essaierais de voir les autres titres de l'auteur si l'occasion se présente.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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J'aurais peut-être dû commencer l'année avec une autre lecture. Est-ce que ce roman m'a plu ? Je ne saurais dire.

J'ai trouvé la narration originale puisque l'auteur a décidé de ne mettre aucun point à ses phrases. N'y sont présentes que des virgules, me donnant ainsi l'impression que la narratrice reprenait une goulée d'air à chaque fois. En effet cette dernière est en train de se noyer et revient sur sa vie pour le peu de temps qu'il lui reste sur terre. Nous y découvrons son quotidien, ses joies et ses déceptions ainsi qu'une certaine philosophie de la vie.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire et me suis parfois ennuyée. Je ne dis pas que ce roman était inintéressant, non, mais il m'a manqué quelque chose. Ou peut-être aurais-je dû le lire à un moment plus favorable.
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Lu dans le cadre de l'opération « le grand trip » qui consiste à découvrir en avant première des textes, la même chose que pour le cinéma, mais là pour des lectures. Ce livre a donc été lu en avant première et je l'ai reçu non massicoté. Ce qui veut dire que j'ai dû m'armer de mon coupe-papier et au fur et à mesure de la lecture, j'ai dû découper les pages. A l'époque du numérique, c'est un plaisir de découper des pages.. Les livres de la maison d'édition « le tripode » sont aussi de beaux objets et j'aime beaucoup leur couverture, sobre et la typographie qui facilite la lecture. Ce livre est l'un de mes coups de coeur de cet été. J'ai beaucoup apprécié suivre le dialogue d'Anguille, qui nous interpelle et nous raconte sa courte vie. Elle vient d'avoir 17 ans et on va au fils des pages apprendre à la connaître et sa famille, son environnement. Nous sommes dans une petite île de l'Océan Indien ; nous allons apprendre à connaître Connaît Tout, le père, « un piètre philosophe perdu dans une île de l'Océan indien », Crotale, sa soeur jumelle, la tante Tranquille, qui a élevé les deux filles après la mort en couches de leur mère, Vorace, le plus beau des pêcheurs et qui devient son amant clandestin, Désirée, la copine de lycée qui a un joli sac Chanel rempli de produits Dior, L'Oréal, Yves Rocher, Voilà, l'ami alcoolique de Vorace mais qui s'y connaît très bien en vin, français en particulier.. Un texte qui donne envie d'être lu à haute voix, les phrases claquent et de belles images de cette île nous apparaissent. Des termes ont été inventés et on est bien dans ce texte anguilliforme. de belles pages sur le désir, l'amour. Des pages d'amour et des images correspondant aux tableaux d'Archiboldo. L'auteur nous donne une belle leçon de vie dans le portrait de cette jeune fille volontaire. « ..mais romantique ne veut pas dire romanesque, parce que romanesque signifie rêve, et romantique folie, je préfère donc la folie au rêve. » (p161). Puis nous allons nous retrouver sur un bateau en partance pour Mayotte, ces sans papiers changent d'île pour trouver une vie meilleure sur celle de Mayotte, territoire français. L'auteur nous décrit avec humour, ironie, la vie des expulsés et qui le lendemain remontent sur un bateau pour revenir sur Mayotte. « Je bénéficie toujours de voyages gratuits, au moins une fois par an, pour rendre visite à ma famille, la différence, c'est que je me trouve toujours menotté comme un voleur avant qu'on m'embarque comme un prince suivi d'une forte escorte.. » (p295) Ce texte m'a fait penser à des lectures d'oeuvres d'auteurs haïtiens ou québecois. Il s'agit de textes francophones qui magnifient le « français classique », on y trouve de beaux mots imagés et poétiques : maussaderie, babillarde, une langue vipérine… Un réel plaisir de lecture et Anguille reste en mémoire lorsqu'on a fermé ce magnifique livre. L'auteur nous parle avec une belle langue poétique la vie d'humbles, qui rêvent d'une vie meilleure. « Je suis un chauffeur de mots » (p183). Les pages sont jalonnées de philosophie, de références culturelles (mythologie ou tradition locale). Les noms des personnages sont eux aussi très imagés : « Crotale veut dire serpent à sonnette, tu ne dois faire du bruit que pour effaroucher les voyous qui tenteront de t'approcher mais pas pour me casser les nerfs et m'infliger des déceptions après tant d'efforts que j'ai déployés. » « ..Mais il avait compris que la vie est un chemin chimérique, oui, la vie est une espèce de chemin à la fois long et court qui ne prend sens que dans le rêve collectif, nous rêvons tous sans le savoir et quiconque essaie de se réveiller pour s'en échapper échoue tragiquement, parce qu'il ne faut pas exclure ce de rêve fatalement vital, » (p40) « …c'est çà la vie, bah, quoi, vous le savez vous-même, il faut savoir jouer son rôle, leurrer les autre et se faire leurrer pour pimenter le spectacle, rien que çà, » (p74) « Tout est poison dans la vie, la vie est elle-même est poison » (p95)
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Après avoir bien aimé "Déranger que je suis" j'ai voulu pousser le diable un peu plus loin avec le premier roman de cet auteur. Il semblait bien aussi aux dires des avis et des éloges, nominations à différents prix littéraires, hélas j'ai beaucoup moins accroché à ce récit d'Anguille , beaucoup trop de blablas à mon goût sans intérêts réels pour l'histoire. Certes par les souvenirs qu'Anguille nous livre, on peut imaginer les conditions de vie sur cette île.
La construction bien qu'originale n'est pas toujours agréable au fil de la lecture ça devient pesant.
Malgré que j'ai compatis au malheur de cette jeune fille et son franc parler, j'ai aussi été interpellée par son comportement peu courageux face à l'alcool par exemple, et le comportement aussi du père. Bref, une lecture en demi-teinte et beaucoup moins aboutie à mon avis que "Déranger que je suis", le fait que ça soit un 1er roman sans doute, mais je n'ai pas compris tout cet engouement des critiques. Ou je suis passée à côté ou le fait d'avoir lu le 3ème qui est nettement mieux structuré à fait que ...
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Anguille est une toute jeune femme. Pour une raison que le lecteur ne connaîtra qu'à la fin, elle est en train de se noyer...et ses forces peu à peu l'abandonnent.

Tout en étant emportée par les vagues, dans un sursaut d'énergie inexplicable, elle se remémore sa vie à Mjihari, dans le quartier le plus ancien de Mutsamudu, un quartier plein de vie en bord de mer, avec ses pirogues alignées comme le seraient des voitures dans un parking.
Sa mère est morte en la mettant au monde, elle mais aussi Crotale, sa soeur jumelle. Elles ont été élevées par leur tante, Tranquille, la soeur de leur mère qui n'a jamais pu avoir d'enfants. Leur père les a repris avec lui quand elles ont eu cinq ans.
Simple pêcheur, très respecté au village et surnommé, Connaît-Tout, le père lit les journaux et se considère comme le plus informé et le plus savant de leur petite communauté. Malgré cela, il est très à cheval sur les traditions.
Un jour Anguille tombe amoureuse d'un jeune pêcheur, Vorace, au corps musclé et attirant. Est-ce réciproque ? Dans ce pays où la plupart des gens répondent aux questions par des questions_ ce qui paraît invraisemblable chez nous_ elle va mettre peu de temps à le savoir, mais ce sera bien trop tard pour elle car entre-temps, elle n'a pas pu résister à ses baisers...
Une histoire banale me direz-vous ? Une jeune fille déçue et qui décide de tout quitter, on a déjà vu ça bien entendu mais c'est oublier que toute l'originalité de ce roman est de se passer aux Comores, un pays très peu représenté dans la littérature d'aujourd'hui.

L'auteur Ali Zamir nous offre ici un premier roman qui lors de sa sortie en 2016, a été très remarqué par les critiques.
Il nous fait entrer dans la vie de cette famille particulière et de cette jeune femme pas du tout sage, dans ses révoltes, ses attentes, ses pensées, mais aussi dans l'histoire des Comores et l'histoire des Comoriens qui ont été nombreux à émigrer vers Mayotte, toute proche et pourvoyeuse de rêves mais nombreux aussi à se noyer dans les eaux profondes, leur bateau faisant naufrage.

Quand j'ai commencé sa lecture, une fois passées les premières pages où il faut s'accrocher, j'ai eu envie de savoir pourquoi Anguille en était arrivée là. le récit est rythmé, l'histoire est racontée dans l'urgence, n'oublions pas que la jeune fille se noie et qu'elle n'a que peu de temps pour tout nous dire.
Le roman est bâti de manière originale au niveau de sa ponctuation. C'est en fait une longue phrase, unique dans laquelle il n'y a pas de point, uniquement des virgules. Cette construction permet tout de même le découpage en chapitres. La langue est très recherchée, imagée, parfois crue mais il y a de l'humour.

Malgré cette envie d'en savoir plus, j'ai trouvé que les trop nombreuses digressions (typiques de la culture de tradition africaine) m'ont empêché d'éprouver un total plaisir à sa lecture.
J'ai donc encore une fois un avis mitigé sur ce livre, pourtant à découvrir...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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