AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 125 notes
5
32 avis
4
15 avis
3
12 avis
2
0 avis
1
0 avis
Mais quel putain de beau livre, Nicolas ! Je suis à genoux, le souffle coupé, les oreilles bourdonnantes.

C'est indéniablement un des plus beaux bouquins qu'on ait glissé dans mes mains fébriles ces dernières années.
Grâce d'abord aux chroniques toujours extraordinaires de Gruz et notamment celle qu'il a rédigé sur ce bouquin, et ensuite grâce à la merveilleuse PetitePlumeBlanche qui m'a donné ce livre magnifique et que j'associerai toujours à cet incroyable moment.

L'univers proposé par Nicolas Zeimet est hyper-cohérent, du velours, un peignoir-éponge dont le tissu indubitablement créé une sensation de confort.
Ce roman est confortable car il s'inscrit dans une époque passée mais peu lointaine, qui résonne encore dans les fibres de beaucoup d'entre vous, amis lecteurs : les années 80.
Pour le meilleur car on retrouvera ici les territoires d'un Joe Dante, d'un Stephen King, d'un Spielberg, d'un Stand By Me (le film), voire d'un Goonies... Vous voyez l'esprit.

Pas de Stephanie de Monaco ou de Partenaire Particulier, ni de Gold ou d'Images. Ouf !

Bah, j'en vois qui pleurent ! Vous n'êtes pas dans la bonne critique, les ami(e)s. Veuillez partir.
Heu... Oui maintenant.
Ah, on est bien calés entre nous, il fait douillet et vous sentez tous bons le sable chaud... Je reprends donc.

Car l'auteur, bien que Français, a choisi de placer son intrigue aux États-Unis. Ce qui renforce l'impression décrite ci-dessus. Celles des eighties à l'américaine. Avec une connaissance de son sujet tout bonnement incroyable. D'une justesse et d'une précision acérées.

Les personnages sont magnifiquement et merveilleusement écrits et décrits.
D'une consistance rare.
Résolument humain et profond.
Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient tous sympathiques sinon on s'ennuierait ferme.
J'en vois un qui cligne des paupières. Pas le moment de s'endormir mon gars car tu vas vite être confronté à l'étrange dans un espace de normalité. Oui, oui, mon ami, ça va te rappeler le Stephen King de la grande époque et tu n'auras pas tort de te le dire. Parlons d'atmosphère commune. D'atomes crochus. Toujours à la lisière du surnaturel et du fantastique.

Il faut vous dire que Nicolas a un vrai talent pour donner vie aux mots et proposer un voyage immersif et inquiétant aux heureux lecteurs. Heureux de se laisser porter par une intrigue riche et intense.

Relents de magie indienne, disparitions mystérieuses, enquête, explorations & apprentissage de la vie...
il se passe tant de choses dans ce livre qu'on a l'impression d'en lire le double. Les chapitres sont savamment orchestrés. Copieux. Une générosité sans faille transpire à chaque ligne. On a envie de rester le plus longtemps possible dans ce si joli roman. Un déchirement d'en sortir.
Vous n'avez pas le droit de ne pas le lire. Allez j'y retourne ! 5/5
Commenter  J’apprécie          7425
Naaaan, saperlipopette, une gamine de cinq ans vient de disparaître violemment.
Et là on se dit, bah, pas grave, une de perdue, dix de retrouvées.
Mauvaise pioche, car non seulement les habitants mobilisés à cette occasion se sont visiblement tous abonnés à chou blanc magazine mais il semblerait que ce cas ne soit pas isolé dans les annales de cette riante petite bourgade de l'Utah.
De destins croisés en révélations disséminées au compte-gouttes, l'enquête avance vaille que vaille, aussi pesamment que cette affliction collective qui paraît avoir pris ses quartiers d'hiver au sein de cette minuscule communauté désenchantée, allez savoir pourquoi...

Certains croient avoir vu un 'rominet alors que d'autres, dont je fais partie, sont persuadés d'avoir traversé un cauchemar éveillé à la puissance évocatrice d'une force peu commune.

Zeimet focalise sur dix personnages emblématiques.
Tous, sans exception, cachent en eux de sombres pensées quand ce ne sont pas de noirs secrets.
Il les fait interagir avec brio, mettant tout particulièrement en lumière quelques gamins empêtrés dans des problèmes de leur âge, trame n'étant pas sans rappeler certains écrits symboliques sur le sujet, notamment celui du King et son Ça, âge premier.

Deuxième atout et non des moindres, cette faculté à vous filer le bourdon que l'on saluera par une prise massive et régulière de lexomil tout au long de ce bouquin, histoire de retrouver un semblant de normalité.
Dans un ciel plombé et lourd de promesses, l'orage gronde au loin, tout en se rapprochant inexorablement pour finalement se délester de pluies torrentielles qui défigureront à jamais les hommes de bonne volonté touchés par cette plaie diluvienne.

Ce qu'il y a d'admirable chez Zeimet, c'est cette aptitude à construire une intrigue diabolique qui tient la route de A à Z sans qu'aucun décrochage notoire ne vienne ternir ce pur moment de lecture.

Seuls Les Vautours vaut le détour, qu'on se le dise !

4.5/5
Commenter  J’apprécie          7316
Epoustouflant !
J'ai appris l'existence de ce roman complètement par hasard, en lisant une critique sur Babelio, et, ayant découvert dans la foulée que deux autres personnes l'avaient dévoré et adoré, je me le suis procuré vite fait.

Si vous aimez l'univers des petites villes américaines des années 80, les romans de Stephen King dans lesquels les vies de tout un groupe de personnes se croisent, s'entremêlent et se télescopent, les romans policiers, les histoires où l'ambiance à elle-seule est presque un personnage à part entière, alors je vous recommande chaudement ce roman qu'on a bien du mal à lâcher.

A partir de la disparition d'une petite fille de 5 ans, c'est toute une galerie de personnages fascinants qui vont être mis en lumière le temps de quelques mois.
Dans cette histoire, personne n'est tout blanc ni tout noir, aucun personnage ne vole la vedette à un autre, les secrets des uns rivalisent avec la mesquinerie des autres, les bonnes actions d'un seul peuvent venir assombrir le quotidien d'une multitude d'autres et la vérité n'est finalement peut-être pas ce qu'on cherche réellement à découvrir...

Et cerise sur le gâteau, l'auteur est français, même si ça semble incroyable car on aurait plutôt imaginé ce récit sorti tout droit de la tête d'un américain pur et dur, regardant les matchs de base-ball le samedi soir à la télé en se gavant de hot-dogs, de pop-corn et de canettes de bières !
Commenter  J’apprécie          730
Convaincu par quelques critiques féminines (SMadj, Petiteplumeblanche, Lapamplemousse, belette) et masculines (Gruz and co).. Bah je me suis laissé tenter par l'aventure… pourtant mal barrée, personne n'avait le bouquin… rupture de tirage « sa mère… »

« Ah si monsieur excusez-moi du peu mais je crois que… suivez moi… »
Je l'ai suivie…

Bien caché au fond d'un rayon dans le trou du cul du magasin en fuite (ou enfoui) dans la case du bas se trouvait le dernier exemplaire du bouquin…

Vous connaissez la suite…

♫ Ingonyama bagithi baba
sithi uhhmm ingonyama
C'est l'histoire de la vie (bruits des feuilles de la savane)
le cycle éternel
qu'un bouquin béni, rend immortel…♫

Pendant les 100 premières pages je me suis beaucoup gratté le nez… après j'avais des palpitations dans le coeur, comme ci j'allais p'tête bien mourir d'un étouffement par palpitation du coeur, une douleur dans le doigt de pied et me voilà avec un cancer généralisé, ni une ni deux mon corps se défend, dimanche soir pointe le bout de sa déprime, la fièvre me gagne, mon corps résiste, « je ne veux pas mourir » que je dis.. mon dos me lance, mes yeux me font un mal de tête… je zappe « Harry potter », je me couche, ma fille renifle, se réveille toutes les heures, je la berce toutes les heures, je suis l'agonie personnifiée : Choupette me demande : « Bah ça va pas, t'es tout chaud ? » mais je reste humble, la tête haute, courageux jusqu'au bout…

- Je crois que je vais mourir , prends soin de la bagnole...
- N'importe quoi…

Le lendemain matin je me colle le thermomètre dans la bouche et 39,58 degré… Je plane à 30 milles, je file au boulot, comme je dors, je file au docteur…

- que vous arrive t-il ? qu'elle me demande
- Je crois que j'ai un cancer docteur, sauvez-moi, j'ai une « bonnasse » et un « souci d'amour » qui m'attendent à la maison, elles ont besoin de moi… si je dois y passer, filez leurs mes tickets restos, le temps qu'elles puissent se retourner…
- Allongez-vous, ouvrez la bouche, voila voila… Respirez fort… dites Ahhhhhhhhh
- Ahhhhhhhhhhhhh
- Bien allez à la caisse maintenant
- Alors Il me reste combien de temps docteur ?
- Pour une « rhumette »
- C'est quoi une rhumete docteur ?
- Bah c'est un rhume mais en tout petit…
- Comment ça, mais je vais m'en sortir ?
- Je crois que oui
Vous connaissez la suite…

♫ Ingonyama bagithi baba
sithi uhhmm ingonyama
C'est l'histoire de la vie (bruits des animaux de la savane)
le cycle éternel
qu'un enfant béni, rend immortel…♫

Me voilà arrêté pour trois jours, oh yeahhhhhhhhhh, putain ça faisait un truc comme 12 ans que je n'avais pas eu un arrêt maladie… la dernière fois : je devais avoir choppé une gastro dans le métro, et de mémoire j'ai gerbé dans le wagon sur le retour, heureusement que, enfin vous savez, comme dans la pub "Hépard" mais sans "l'Hépard"… mais si avec les feux d'artifice et tout et tout…

Une fois chez moi branle bas de branlage sous la couverture en pilou pilou, l'oreiller calé sous ma tête, un chat dans chaque main et me voilà partie dans les limbes du sommeil…

Coollllllllllllllll…zzzzzzzzzzzzzzzzzzz…..zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz…..zzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Mardi nickel, rhumette s'était fait la malle chez ma voisine de couchette : choupette qui ne s'en doutait pas encore, et rhumette est devenu grand et fort entre temps…

"appelez moi grippette"

Donc j'ai pu les deux jours suivant terminer ce bouquin qui avait commencé à me gratter le nez, ambiance de dingue, personnages de dingue, histoire de dingue, un thriller de compétition qui te fait tourner les pages jusqu'à la toute fin ou tu te dis :

Je ne suis peut-être plus trop emballé par les thrillers finalement… ou pt'ête que tout se ressemble, va savoir toi, j'en sais rien moi…

Et me voilà déjà de retour au boulot, déprimé par un taf qui ne m'emballe plus depuis belle lurette…


A plus les copains…
Commenter  J’apprécie          5520
Pour contredire le titre du roman (très bien trouvé), il n'y a pas que les vautours qui survolent cette histoire. Il y a aussi une vraie et sombre ambiance qui plane tout au long du récit, tout comme l'ombre d'un auteur bien connu.

A mon tour de ne pas laisser planer le doute : ce roman est une petite merveille, un roman rare, d'autant plus remarquable qu'il est l'oeuvre d'un jeune auteur français.

Nicolas Zeimet fait montre d'une maîtrise de la narration tout bonnement exceptionnelle. On pourrait effectivement s'attendre à lire un tel roman venant d'un auteur (américain) bien plus chevronné.

Parce qu'il y a cette description éblouissante de ce coin perdu de l'Amérique où se déroule l'histoire, parce que la peinture des personnages est magnifique de vérité, parce que l'atmosphère générale du roman est plombante et paradoxalement hypnotique.

C'est clairement un roman d'ambiance, tout en finesse de ton et d'analyse. C'est ce qui fait que cette histoire est si crédible et étouffante.

Seuls les vautours nous plonge donc dans l'Amérique profonde, autour d'une disparition d'enfant, au sein d'une communauté où nombres de secrets enveniment passé et présent.

Je parlais au début d'une ombre qui plane sur ce roman. Effectivement, ce récit aurait toute sa place dans l'oeuvre (ancienne) de Stephen King. Pour cette manière de rendre si justement une atmosphère, pour cette façon de raconter le quotidien des personnages et leurs secrets, pour brosser si méthodiquement le portrait de ces coins perdu du pays de l'oncle Sam.

Tout y est, le climat lourd (au sens propre comme eu figuré), le Shérif du coin particulièrement antipathique, la sortie brutale de l'enfance, la guerre larvée entre certains protagonistes, l'ambiance si bien rendue des années 80 où se situe l'action…

Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Nicolas Zeimet rend peut-être hommage au Maître, mais en aucun cas ne nous propose un banal copié-collé. L'auteur a bien plus de talent et de classe que ça !

Oh oui, Zeimet a un talent fou ! Il a une capacité à suggérer, une habileté à faire passer les émotions et une vraie intelligence pour faire tenir debout un roman aussi dense (475 pages touffues, sans page blanche ou presque).

Et que dire de cette écriture si expressive, si riche, si éclatante, à la fois joliment descriptive et si émotionnelle. Une plume d'une qualité rare qui nous laisse éberlué, médusé devant le fait que ce n'est qu'un deuxième roman.

Seuls les vautours est une énorme réussite dans le genre, de celle qui doit vraiment permettre à l'auteur de se faire une belle place au soleil.

Un roman noir qui mélange avec un vrai bonheur les influences et les genres.

Admirable !
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          5121
Comment réagit-on face à la disparition d'une petite fille de 5 ans ? C'est toute l'histoire d'un petit village de l'Utah, lorsqu'un soir de 1985 Shwana est introuvable. Commence alors pour la population de Duncan 's Creek la course à la mobilisation afin de retrouver la fillette rapidement. Mais les haines, les rancoeurs, les rumeurs vont plus vite que les recherches... Chacun soupçonne son voisin, profite de la tension pour faire ressortir les mystères de la communauté...
Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un bon thriller. C'est chose faite avec ce roman de Nicolas Zeimet. L'histoire est prenante, bien écrite car rythmée par des chapitres courts et surtout par une multitude de personnages qui éclaire tout autant l'enquête que les mystères de la ville. Une tension bien menée jusqu'au dénouement final, qui m'a donné la chair de poule !!!
Commenter  J’apprécie          482
Mais où sommes-t-on,là?Dans l'Utah???Ah bon,je croyais que c'était un français qui avait écrit le bouquin???Ah bon???Gruz,t'as dit ça?Mais il est imprégné de lectures amerloques,le type...on s'y croirait,on y est,en fait...
Merde alors,je me suis tapée les pavés "français"(je vais me faire des amis...tant mieux)pour suivre les conseils d'un ami babélien,mais cette fois-ci,ils sont bien avisés???!!!
Quel bonheur,page après page,entre du Steinbek,Ellory,the King(oui,ça m'a fait penser à Different seasons,qu'y puis-je?)L'écriture est extrêmement maîtrisée,est-t-elle innée,c'est à l'auteur de le dire,mais tu prends tant plaisir à lire que tu n'es même pas pressé(e) de lire en TGV,au contraire,tu prends ton temps,la phrase d'après viendra bien assez vite,après le point...Et tu es complètement dedans,dedans l'histoire,et dedans l'écriture...Ah,flûte,si je pouvais écrire comme ça...
Une petite fille a disparu,et je l'avoue,en plus du reste,je me suis laissé entraîner dans diverses pistes,dont aucune n'était la bonne...Ce qui est sûr,c'est que j'y étais,dans ce bled,et dans les années quatre-vingt...On n'a pas trop parlé de ces indiens rescapés et de leurs coutumes,du foldingue qui tente de recréer Starwars(c'est ça?),du flic myso,raciste et violent,du jeune Logan, étiquetté "je sors de taule",de ce groupe de jeunes qui se racontent des histoires à faire peur,sur le ponton,à la nuit tombée,de cette jeune femme qui a vécu le flower power avant de choisir d'habiter ici,de Jimmy le médecin,qui connaît les maux de tout ce petit bled,de son pote le noir qui lui a sauvé la vie y a bien longtemps...Et l'écheveau se défile,et l'on retrouve des faits de disparitions d'autres enfants,bien avant,avant,il y a peu...Que penser?
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre d'un auteur français de polars de cette qualité,en deux jours j'en avais lu la moitié,et puis,j'ai fait traîner mes yeux,j'ai embrumé mon cerveau pour ne pas le finir cash direct... laissé le sable,la bande-son,les histoires de ces habitants se dérouler sous un climat ingrat,facile...tant le livre te prend.
Il est rare que je dise ce que je pense d'un livre,à moins de l'avoir lu et relu moult fois,mais là...et encore merci Gruz,t'inquiète,le bouquin voyage dès demain chez un de tes potes de Babélie,et c'est mérité.Comme tu l'as écrit,admirable!
Commenter  J’apprécie          3910
Comme je suis déçue de ne pas partager l'enthousiasme de mes amis Babelio. Si seulement la fin de ce roman noir n'avait pas été à mon sens bâclée et expédiée. Si seulement Nicolas Zeimet avait maintenu cette tension jusqu'au bout, me transportant aux tréfonds de la noirceur humaine avec un dénouement ahurissant ! Si seulement... Je suis ressortie frustrée de cette lecture. Non pas à cause du style de Nicolas Zeimet qui m'a séduite, non pas à cause des personnages que je trouve bien travaillés, profonds et attachants, non pas à cause du temps pris à instaurer le climat d'angoisse et d'attente suite à la disparition d'une enfant innocente. Tous ces éléments m'ont fait aimer Seuls les vautours aux qualités littéraires indéniables. Mais à force de trop attendre et de côtoyer le pire, l"indicible, la méchanceté et l'innocence tout à la fois, j'aurais aimé une conclusion à la hauteur de mes attentes. Mais Nicolas Zeimet est un auteur prometteur j'en suis certaine et je ne m'arrêterai pas là. A charge de revanche.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
Commenter  J’apprécie          312
Il y a sur Babelio certains lecteurs qui savent communiquer leur enthousiasme de belle façon, qui savent donner furieusement envie de lire un livre. SMadJ est indéniablement de ceux-là. C'est sa magnifique critique qui m'avait donné envie de lire "seuls les vautours" de Nicolas Zeimet. Et en plus d'écrire de jolies critiques, SMadJ a très bon goût, le bougre. Quand il commençait sa critique par un claquant "Mais quel putain de beau livre !", l'ami SMadJ avant tout à fait raison.
"Seuls les vautours" est un magnifique roman-chorale, réussi tans sur le fond que sur la forme.

Nicolas Zeimet a un talent rare pour planter un décor. Les descriptions sont remarquables sans jamais être pesantes. La géographie des lieux est si bien dépeinte que le lecteur se fait immédiatement une image mentale de Duncan's Creek. Il est même littéralement projeté au coeur de la petite bourgade. On croirait vraiment traverser les champs dans la roue du jeune Jake. On croirait vraiment arpenter les chemins boueux de la mystérieuse forêt...

Dans un roman-chorale, les personnages se doivent d'être bien campés. Là aussi, c'est une réussite totale. La communauté de la petite ville de Duncan's Creek est parfaitement dessinée. Chaque personnage a son identité propre. Les protagonistes sont profonds, ont de l'épaisseur. Si on adore détester le méchant sheriff ou la mégère de service, on tombe amoureux de Jim Pomeroy, Lamar Jones, Rick, Betty, Logan, Jake... Pour autant, aucun manichéisme à l'horizon. Ces personnages positifs ne sont pas lisses. Ils ont leurs défauts, leurs failles. Tellement humains, tellement vrais ! Cette véracité fait de "seuls les vautours" une oeuvre riche en émotion. le lecteur est totalement emporté dans un roller coaster de sentiments. On navigue entre larmes, peur, sourire... Zeimet fait preuve d'une grande finesse dans l'évocation des relations entre les personnages.
On pense au Stephen King de "ça" ou du "bazar de l'épouvante" pour la qualité de la mise en place et la façon de donner vie à cette communauté.

Pour ne pas perdre le lecteur, un roman-chorale doit être mené avec rigueur dans une mécanique parfaitement huilée. Sur ce point également, Zeimet fait preuve d'une maîtrise remarquable. Les différents personnages se croisent, s'aiment, s'affrontent, leurs destins s'imbriquent les uns aux autres de façon fluide.
Si le dénouement est légèrement en dessous (la faute à une résolution un peu simpliste), le reste du récit est exemplaire. L'intrigue est addictive, les pages tournent toutes seules. L'intrusion des légendes indiennes donne au récit une atmosphère étrange très particulière. Cette touche subtile du surnaturel qui s'invite dans le réel rappelle là aussi Stephen King.

Si l'ombre du roi plane sur son roman, le prince Zeimet n'a pas à rougir de la comparaison. Il s'en tire avec brio et se hisse presque au niveau de son maître. L'auteur mène brillamment son intrigue complexe et ramifiée dans un récit riche en émotions et en suspense. le tout mis en valeur par une plume agréable.

Avec "seuls les vautours" Zeimet a fait très fort et montre qu'il est assurément un auteur à suivre, même s'il aura du mal à faire aussi bien.

Challenge Pavés 2015-2016 (1)
Commenter  J’apprécie          314
Bienvenue dans le trou du cul de l'Utah ! Duncan's Creek, petite ville peuplée de mormons avec des idées rétrogrades, de Gossip Woman pourvues de sacrées langues du vipère, d'un shérif antipathique et de toute une population assez haute en couleur.

Les seuls vautours que vous verrez dans ce roman font partie de cette espèce de charognards que je haïs : ceux qui se rassemblent devant une catastrophe et qui y vont de leurs petits commentaires fallacieux, fielleux et médisant. On les nommeras des « voyeurs morbides » car ils se repaissent d'événements dramatiques.

Malgré tout, l'ombre du grand rapace charognard plane et planera sur tout le récit : une petite fille de 5 ans a disparu et ce n'est pas le premier enfant qui disparaît.

Mais qu'est-ce qui se passe à Duncan's Creek, doudou dis-donc ? Y aurait-il un croquemitaine ? J'ai l'air de prendre ça à la rigolade, mais je vous rassure de suite, l'affaire est grave.

Que voilà donc un roman magistral qui m'a entrainé sur les pentes escarpées du Devil Trail à la recherche de la petite Shawna, gamine innocente née dans une famille dont le père est un fainéant de première, protégé par sa famille qui voyait en lui un saint et qui a disparu il y trois mois. Bien fait, tiens !

Il y a une telle tension dans le récit, parfois, que j'étais contente de me changer les idées avec les aventures des autres personnages qui gravitent dans le récit.

Malheureusement, cette baisse de tension n'était que temporaire, tout le monde a des squelettes dans ses placards et le récit est digne d'un excellent roman noir tant la condition sociale y est décrite d'une manière féroce. C'est tout un pan de la société qui s'offre à nous dans ce microcosme et vous reconnaitrez des gens de votre entourage dans les habitants.

Les personnages ont des histoires qui se croisent et des destins qui s'entrecroisent, le tout étant raconté avec une maestria qui me laissera sans voix. On a l'impression qu'on gravite avec eux dans leur quotidien, suivant leurs pas dans cette petite ville des années 80, cette époque non polluée par le Net ou les GSM (et ça a toute son importance).

Toute cette petite galerie qu'on apprendra à connaître, à aimer, à détester (pour certains, je préconise le lance-flamme, directement), tous ces gens parfaitement décrits qui nous apprendront leurs histoires, leurs désirs, leurs pensées, leurs blessures secrètes… le tout avec une bonne dose d'ironie et de cynisme.

Les descriptions, les récits des autres personnages, l'ambiance – tantôt sombre, tantôt plus douce ou romantique, le suspense, l'avancée du récit – tout est maitrisé et diffusé selon une prescription médicale des plus étudiée. Ni trop, ni trop peu. Juste assez pour nous rendre addict et faire que l'on en veuille plus ! Les 475 pages passant juste un peu trop vite à mon goût.

Accrochée dès le départ, mon coeur a eu peur pour la petite, mais, entraîné dans le récit des autres, j'en suis même arrivée à l'oublier, et de ça, je ne suis pas fière, mais l'auteur, lui, peut l'être !

C'est un tourbillon d'émotions que je viens de vivre ! Bluffée, menée par le bout du nez, plongée dans les misères des gens, ayant des envies de meurtres, dégoûtée par les ragots des langues de vipères qui font plus de mal que de bien, tenant fermement ma lampe de poche lorsque je cherchais la petite avec eux, me donnant l'impression que je vivais avec eux, étreignant plus mon livre lors des moments « suspense » et le refermant avec un sourire mêlant à la fois le plaisir et la tristesse.

Du plaisir à lire cet auteur français qui a réussi à me faire oublier sa nationalité française, tant j'avais l'impression de lire un bon auteur « yankee » et de la tristesse à l'idée de devoir refermer ce livre une fois arrivée au mot « fin ».

Merci Nicolas (Tu permets que je t'appelles par ton prénom après toutes les émotions que tu m'as donné ?), pour ce roman qui avait des airs de ressemblances avec les ambiances des petites villes reculées des romans du King. Oui, merci pour ce putain de magnifique roman que j'ai lu sous les bons conseils de l'ami Yvan.

PS : J'adore la couverture !

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
Commenter  J’apprécie          305




Lecteurs (339) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2875 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}