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sur 111 notes
L'auteur traductrice d'Aharon Appelfeld nous fait bénéficier de la richesse et de la complexité de l'écrivain au parcours sans égal, survivant de la Shoah et récipiendaire du prix Nobel de littérature. Sa relation, professionnelle au commencement, devient “humaineˮ au fil de leur longue pérégrination culturelle. L'humanité de l'écrivain transfigure son tragique destin et son (peut-être) “happy endˮ. La dernière partie de l'ouvrage consacrée à sa visite “mémoireˮ à Tchernivtsi (qu'elle s'obstine à nommer du nom allemand de “Czernowitzˮ, de même que Pruth au lieu de Prout !) m'a beaucoup moins passionné, bien qu'ayant fait la même visite sous la neige, dans des conditions analogues. Elle parle plus d'elle que de son héros, bref ! le livre pourrait être sous-titré “Fragments de discours amoureuxˮ… si le titre n'avait pas déjà été utilisé.
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« Portant en nous tout ce que la vie a déposé, et innocents encore, capables d'aimer, de croire à l'amour et de lancer un regard circulaire sur chaque jour, effleurant à la fois l'instant et la parcelle d'éternité contenue dans cet instant, (...) la conscience aiguë du dérisoire et du sacré de nos vies. » (150) Cet essai intimiste de Valérie Zenatti fait entrer le lecteur dans la relation privilégiée qu'elle a eue avec l'écrivain Aharon Appelfeld, de qui elle a été la traductrice attitrée.

Le lien presque fusionnel, « temps de fusion avec lui » (99), a pénétré la chair et l'âme. Eh oui, durant plusieurs années, ce lien a d'abord été construit sur une relation d'affaires, dévolue a Zenatti, de traduire les oeuvres de Appelfeld.

C'est un écrit intime duquel émerge une complicité réelle. Intériorité, intégrité, intimité construites sur le pouvoir des mots et des écrits : tout cela pour contrer l'oubli des gens. À la suite du décès de l'écrivain, janvier 2018, Zenatti entreprend un voyage dans la ville roumaine où Appelfeld a vu le jour, Czernowitz. C'est dans le décor, les rues et les habitations de cette ville qu'elle saisit toute la portée des récits et des oeuvres de Appelfeld; elle saisit mieux l'âme, les figures et les images sur lesquelles les oeuvres littéraires de A. Appelfeld ont été imaginées.

Un court essai dans lequel Zenatti révèle toute la place qu'a occupée Appelfeld; c'est un récit où les âmes sont saisies par l'impondérable complicité. Pour soutenir son propos, Zenatti l'illustre d'extraits d'entrevues et de citations empruntés à Appelfeld. Magnifique! Original!
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Quel beau livre, triste et merveilleux à la fois ; mort et vie en même temps ; France/ Israel .
Homme et femme. Français et hébreu !
Tout est duo, duel, un roman/ essai tout en nuances, en douceur et pourtant si âpre et rude comme l'enfance d'Aaron Appelfeld dont Valérie Zenatti a été la traductrice pendant vingt ans.
Le livre commence par le décès de l'auteur israélien, âgé de 96 ans, cet homme au regard si vif et clair tel celui d'un enfant ! Qu'il a cessé d'être très tôt, dès 1940 quand sa mère est tuée et son père séparé de lui. Enfance d'errance, seul dans les bois, qu'il décrira toute sa vie, accompagné d'adolescents violents et assassins, de communistes aussi et enfin de juifs qui l'emmènent en Israël clandestinement.
Le livre de Valérie Zenatti n'est pas l'histoire de la vie de cet auteur mais celle de leur amitié par delà les années, la différence d'age et de lieux de vie !
Il est le roman d'une reconnaissance réciproque, d'un échange constant pour aider la traduction, d'une transmission de tous les instants rendue possible par les technologies modernes.
Les pages se succèdent, mêlant français et hébreu, cette langue unique au monde, à être redevenue langue vivante après avoir été langue morte ; donc langue plutôt moderne, pragmatique, allant droit au but, nécessaire au moment de la création d'un pays peuplé d'hommes neufs, voulant oublier l'autre monde, celui de l'horreur laissé en Europe.
Appelfeld faisait partie de ces jeunes désireux d'oublier mais ses romans nous ramenaient sans cesse dans son pays, il décrivait les bois et forets d'Ukraine, la neige et non le désert, parlait de l'enfance, son enfance, celle d'avant, jamais de la Shoah, sujet toujours trop brûlant pour s'en approcher !

Je serais bien incapable d'ajouter une citation.. car ce serait faire un choix impossible !!

Livre lu et défendu pour le grand prix France télévisions le 20 mars 2019
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En lisant cet essai, je me suis fait la remarque, qu'il y a des sujets que l'on croit connaître mais qu'en réalité on connaît si peu ! Valérie Zenatti par la voix de Aharon Appelfeld, en faisant son deuil nous ouvre les yeux et nous accompagne dans une découverte de sa relation avec l'auteur, de la construction de son oeuvre mais aussi sur la shoah à la recherche de réponses. C'est un bel hommage qui personnellement m'a ouvert les yeux. L'écriture y est belle, émouvante. Ce qui est certain, c'est que je vais maintenant partir à la découverte de l'oeuvre d'Aharon Appelfeld avec un regard que je n'aurais sans doute pas eu sans la lecture de ce livre.
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Le récit émouvant et profond de la disparition de l'ecrivain Israélien Ahron APPELFELD
Vécue par sa Traductrice Valérie Zenatti qui partage ainsi avec le lecteur toute l'admiration et l'affection qu'elle avait pour lui, un homme hors du commun qui a su tirer de l'horreur vécue dans son enfance la Quintessence de la vie. Alors qu'il vient tout juste d'etre mis en terre, la narratrice éprouve le besoin de l'entendre et de le revoir en vie, ne pouvant imaginer qu'elle ne le reverra plus. c'est ainsi qu'elle entreprend de se rendre dans sa ville de naissance Czernowitz pour découvrir avec ses propres yeux, ce que de son vivant, il lui décrivait de ce village enneigé où il vécu heureux son enfance jusqu'en 1940 au coeur de l'amour des siens. Ce voyage initiatique sur les traces d'Ahron alors prénommé Erwin, lui permettra-t-il d'accepter sa perte ?
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Ce récit est un texte émouvant, vibrant de sentiments, celui du deuil, mais aussi celui de la parole de l'auteure ValérieZenatti pour le grand auteur Aharon Appelfeld.
On y découvre l'homme de lettres et l'homme à travers les yeux de sa traductrice .
Un ouvrage en hommage à l'écrivain et qui me semble donc un peu élitiste. Un texte qui s'adresse aux amoureux de la littérature et de l'histoire
http://passeuredelivres.over-blog.com/2019/01/dans-le-faisceau-des-vivants-valerie-zenatti-editions-de-l-olivier.html

Lien : http://passeuredelivres.over..
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C'est le livre qui m'a touchée le plus profondément, ces dernières semaines.

Alors qu'il narre, entre autres la douleur éprouvée par Valérie Zenatti à la mort d'Aharon Appelfeld, il est aussi et surtout une lumière jetée sur l'oeuvre du grand écrivain israélien.

Valérie, la traductrice en français des livres d'Aharon, nous parle des liens de profonde amitié qui les liait, de leurs séances de travail.

Elle raconte le jeune enfant issu d'une famille juive, qui à l'aube de la guerre, voit sa mère assassinée devant ses yeux, se terre dans la forêt comme un animal jusqu'en 1945, avant d'immigrer en Israël. Et les échos, les prolongements éclatés de ces faits dans ses livres.

Alors qu'elle est défaite par son absence, elle traduit des entretiens d'Aharon, encore inconnus d'elle, se rapprochant ainsi de lui, de sa pensée, et de son mystère. Et c'est sur une visite à Czernowitz, la ville natale de l'auteur, en mettant ses pas dans les siens, qu'elle parvient à revenir vers la vie.

« Il y a de l'obscurité dans la lumière et de la lumière dans les ténèbres, le jour et la nuit s'unissent en moi, la joie et la peine aussi, et l'une n'est pas le contraire de l'autre mais son complément absolu, la joie de l'avoir connu et d'avoir été aimée de lui, la peine de l'avoir perdu, mais je trouverai sans doute un autre mot sur ce chemin, une image peut-être pour dire cela, la trace laissée en moi, la vie en son absence. »

Valérie Zenatti a des accents quasi bibliques pour parler de son sujet. J'avais déjà adoré son roman Jacob, Jacob, paru en 2014, chez l'Olivier. Dans le Faisceau des vivants elle a touché à la fois ma sensibilité et mon amour des lettres. Et je n'ai plus qu'une envie, relire les livres d'Appelfeld, en découvrir de nouveaux, et tous ceux de sa traductrice!

Dans le faisceau des vivants, Valérie Zenatti, Editions de l'Olivier
Lien : https://bcommebouquiner.com
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Connue en tant que romancière, Valérie Zenatti a écrit notamment "Jacob, jacob" et "Une bouteille dans la mer de Gaza". L'écrivaine est également la traductrice d'un grand auteur disparu depuis un peu plus d'un an. Il s'agit d'Aharon Appelfeld", ce romancier israélien dont j'ai lu "Histoire d'une vie" il y a plus de 10 ans. C'est un livre qui m'avait beaucoup marquée à l'époque. Par la suite, j'ai suivi l'actualité de l'auteur, écouté des interviews... Quand j'ai repéré "Dans le faisceau des vivants" dans la sélection du "Masse Critique" de Babelio, je l'ai sélectionné, intéressée d'en savoir plus ce lien qui unissait le romancier et sa traductrice. J'ai, de façon générale, une certaine fascination pour le travail des traducteurs.

Dans le premier tiers du livre, Valérie Zenatti relate le choc de l'annonce du décès d'Aharon Appelfeld puis la sidération qui a suivi. Entre la traductrice et l'auteur, s'était nouée au fil des années une complicité extrêmement forte : "je désire et je redoute le prochain livre que je traduirai sans lui, sans pouvoir parler avec lui de son rapport secret avec ses personnages, sans le tenir au courant de ma progression, des sentiments qui me traversent au fil des chapitres jusqu'au point final...". La traductrice évoque les personnages des romans de l'auteur israélien. Chacun d'entre eux l'a habitée. L'auteure relate également les différentes émissions qu'elle a visionnées après la mort de son ami, avec l'espoir d'apprendre quelque chose qui lui aurait échappé et pour le faire vivre encore un peu.


La deuxième partie nous raconte le voyage de Valérie Zenatti en Ukraine, dans le village natal d'Aharon Appelfeld. La traductrice a éprouvé le besoin d'entreprendre le voyage seule, après la mort de son ami. C'est avec une grande émotion qu'elle a mis les pieds dans la petite ville de Czernowitz, autrefois rattachée à la Roumanie. La ville a vu naître le jeune Aharon en 1932.

C'est la partie du roman que j'ai préférée parce que j'aime les récits de voyages et que celui-ci est particulièrement émouvant. En voici un aperçu : « je peux quitter Czernowitz puisque je suis allée à Czernowitz, j'ai marché dans sa ville, des visages et des bâtisses se sont nichées en moi, je pourrai m'y replier quand je voudrai, où je voudrai, ce sera si bon de vivre en sachant que je porte Czernowitz en moi, j'y ai trouvé ce que je ne cherchais pas, ce qui était là, entre lui et moi, sous une autre forme, et j'ai un peu moins peur de ce que signifie vivre sans lui. »

Pour apprécier ce roman à sa juste valeur, il est préférable de connaitre, au moins dans les grandes lignes, l'histoire de ce survivant de l'opération de destruction des juifs.

Un roman touchant.
Lien : http://www.sylire.com/2019/0..
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Curieuse sensation tout au long de cette lecture. Comme une gêne. Après avoir lu "Histoire d'une vie" d'Aharon Appelfeld traduit par Valérie Zenatti, j'avais fait le choix de lecture de "Dans le faisceau des vivants", pour peut-être mieux comprendre encore l'écrivain et l'homme Aharon Appelfeld. Et finalement, j'ai eu peut-être l'impression de m'immiscer dans une relation intime qui ne me regarde pas. Valérie Zenatti porte le deuil de cet ami, et part à la recherche des traces laissées par l'amitié de cet homme, sa confiance, ses paroles, son écoute, ses regards. Elle sonde les traces dans les romans qu'elle a traduit, dans la mémoire des rencontres et échanges avec lui, et dans la ville Czernowitz en Ukraine qu'il habitait enfant. Ce que je retiendrai probablement avant tout, c'est l'importance qu'A.A. accordait à la contemplation.
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Ce livre donne envie de lire Appelfeld
Valerie Zenatti lui rend hommage mais elle ne choisit pas vraiment entre homage et biographie
Pourtant elle avait un sujet en or pour écrire sur les rapports entre l'écrivain et la traductrice
Dans la première partie elle décrit sa peine et ses émotions à la mort de Aharon avec un style touchant
La deuxième partie m'a exaspérée quand elle visionne les vidéo de Aharon c'est une succession de citations:elle n'est plus ni écrivaine ni traductrice
La troisième partie est la plus touchante quand elle part dans la ville natale de Aharon
Elle marche sur ses pas et cette visite l'apaise et lui fait accepter le deuil
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