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4,36

sur 4840 notes
L'art de perdre est un très beau livre, dépeignant une partie de la guerre d'Algérie et ses conséquences sur plusieurs générations familiales.
La beauté de ce livre réside, à mon sens, dans ce parcours intergénérationnel qui met en jeu l'évolution lente et ardue d'une famille entière. Ali peinera toute sa vie à accepter ses choix et sa triste réalité, et gardera le silence sur des éléments pourtant cruciaux pour le développement de sa famille. Ce silence qui nous accompagne tout au long du livre, parfois frustrant, représente bien le silence qui entoure généralement la guerre d'Algérie, et notamment le sort des Harkis. Ce silence sera transmis à Hamid, le fils d'Ali, qui fera tout pour sceller ses racines algériennes, et sera ensuite subi par sa propre fille, Naïma. Celle-ci se posera énormément de questions quant à ses origines et quant à sa place dans la société, aussi bien française qu'algérienne. Son évolution est captivante et émouvante.
J'ai aimé comprendre l'impact de certains évènements sociétaux des dernières années, sur une partie de la population française, longtemps oubliée.
Toutefois, j'ai trouvé le livre plutôt long et certains passages m'ont semblé trop descriptifs, me coupant de l'histoire. J'aurai sans doute davantage accroché à une version plus condensée de ce livre...
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Quand j'ai présenté Je suis une fille sans histoire d'Alice Zeniter, plusieurs m'ont dit en commentaire de lire L'art de perdre. Obéissante, je l'ai emprunté et lu.

Alors? Autant dire que Zeniter avait intérêt à capter mon attention, car de moi-même je ne serais pas allée vers cette histoire; une histoire de famille sur trois générations, entre Algérie et France. Ali tombé dans la case harki, ainsi que sa famille, doivent quitter l'Algérie. Dans la génération suivante, élevée ou née dans des camps de transit qui s'éternisent puis des cités HLM, la langue se perd, l'histoire est tue. Puis viennent Naïma et ses soeurs, Naïma effectuant à la fin un voyage -professionnel- en Kabylie. Un narratrice en 'je' intervient parfois, ce serait l'auteure?, dont l'histoire ressemble à celle de Naïma?

Ce roman a reçu de nombreux prix, il est bien écrit, présenté en trois parties, bien clair et documenté. Jamais inutilement romancé. Mais je suis un poil restée à l'écart, même si certains passages m'ont frappée. Cependant je pense continuer à lire l'auteur!
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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L'art de perdre d'Alice Zenitzer nous raconte une épopée d'une famille algérienne depuis les années 30 jusqu'à nos jours.
On suit d'abord Ali, contraint de fuir son pays, avec sa femme et ses enfants à l'indépendance.
Puis son fils ainé Hamid et les difficultés d'intégration en France, le quotidien difficile des familles de harkis.
Enfin, Naïma, fille d'Hamid, tiraillée entre deux cultures, face à son père taiseux.
j'ai dévoré ce livre, j'aurais aimé qu'il contienne quelques centaines de pages encore, tant on s'attache aux personnages : Ali, sa femme Yema, Hamid et la nombreuse fratrie, sa femme et sa fille.
L'art de perdre rend bien compte de "l'accueil" que la France a fait aux harkis, et "assimilés". Enfin à ceux qu'elle a daigné aider à quitter le pays et rester ainsi en vie...
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Je me suis immédiatement passionné pour L Histoire que raconte ce livre!
On commence par découvrir les coutumes kabyles, puis très vite le drame commence. La 1ère partie est incroyable de réalisme. On découvre la guerre d'Algérie vécue par les habitants. Les personnages sont d'une justesses incroyables et l'on ressent leurs sentiments avec force. La 2ème partie est également intéressante avec tout le pend de l'arrivée en France des Harkis et de leur "intégration" extrêmement difficile. On découvre ou redécouvre le traitement que leur réserve le gouvernement de l'époque. Enfin la 3ème partie que j'ai personnellement moins apprécié est certainement nécessaire malgré tout pour comprendre le ressenti de la 2ème voire de la 3ème génération issue de cette immigration. J'ai trouvé le retour au pays un peu surfait à la fin d'où le 4.5/5!
à lire absolument!
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Naïma est française d'origine algérienne. D'Algérie elle n'hérite pas de grand-chose, si ce n'est du passé de ses ancêtres. Une mémoire familiale douloureuse qui s'est petit à petit fermée sur elle-même. La seconde Guerre Mondiale, la guerre d'Algérie, l'immigration ; toutes ces pages de l'histoire de sa famille ne semblent pas exister tant elles ont broyé les cerveaux de ceux qui l'ont durement supportée.
Alors Naïma retrace cette histoire, fait émerger du silence de ses aïeux la douloureuse vérité, parfois paradoxale, qu'ils ont enfoui en eux.
De la vie de son grand-père Ali en Algérie, à celle de son père ayant grandi en France et reniant son pays d'origine dont il ne garde que les mauvais souvenirs, pour finir à celle de Naïma, française intégrée, curieuse de comprendre ses racines tortueuses ; L'art de perdre nous offre un triptyque générationnel portant le témoignage de l'immigration, de l'intégration, de la perte ou de la recherche d'une identité nationale… Un roman d'Alice Zeniter qui nous permet de comprendre une période historique trop peu abordée dans les manuels scolaires et d'une importance capitale.
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"Tu connais l'Algérie? Tu y es déjà allée?...Non, répond-elle...Pourquoi?...Mon père attendait que mes soeurs soyons un peu plus grandes pour nous emmener toutes les quatre. Mais en 1997, pendant la décennie noire, mon cousin et sa femme ont été tués dans un barrage et alors mon père a changé d'avis. Il a dit qu'il ne rentrerait plus jamais au pays."

Naïma ne connait pas l'Algérie, ce pays que son grand-père Ali a quitté en 1962 avec Yema , sa femme et ses enfants dont Hamid, le père de Naïma.
C'est donc à travers les yeus de la narratrice que nous visiterons ce pays meurtri par trop d'années de guerre, d'années de haine et d'incompréhension. Pourtant, il y avait tout dans cette région de Palestro, en Kabylie, pour vivre heureux. Ali y a établi une petite fabrique d'huile d'olives et fait partie des notables du coin.
En 1956, c'est pourtant ici, dans les gorges de Palestro que 21 soldats "appelés" de l'armée française vont être tués par les premiers combattants pour l'indépendance de l'Algérie.
Ali ne va pas choisir le "bon camp" et sera obligé de fuir ses oliviers, son village, son pays pour rejoindre, dans le désordre total de l'exode de ces algériens français et ceux que l'on appellera les "harkis" (Ironiquement, le mot harki ['arki] désigne un individu servant dans une harka et vient du mot arabe haraka signifiant littéralement « mouvement »), ce froid pays qu'est la France.

Magnifique roman écrit de la plume élégante d'Alice Zeniter avec beaucoup de tendresse et de poésie sur les harkis, personnages terriblement ballotés par cette guerre et maltraités par les hasards de cette période.
J'ai adoré cette histoire, violente pourtant, mais qui fait la part belle à la passion et à la recherche d'une identité. merci Alice! Vivement la lecture d'un de vos autres romans!
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Un véritable coup de coeur ! Avant de le lire, j'ai longuement hésité : je me disais que je connaissais très mal la guerre d'Algérie, que je ne comprendrais pas…Quelle erreur ! Je me suis plongée dans le récit avec plaisir et fascination, j'ai été happée par l'histoire d'Ali et de sa famille et par la quête de Naïma sur ses origines, le poids du secret…

Tout est tellement bien raconté, le style, au présent, est parfait. Je trouve également le point de vue original, car on pense au départ qu'on va suivre Naïma, alors qu'on se plonge d'abord dans l'histoire d'Ali, puis celle d'Hamid, puis on revient à elle. Elle est à la fois personnage principal et secondaire, mais en arrière-plan tout au long du récit.

Alice Zeniter signe une fresque familiale remarquable, et engage une réflexion poussée sur la condition féminine, le racisme et les dégâts du colonialisme, toujours bien présents.

A lire absolument !
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Incontestablement un très bon roman, bien écrit, sur un sujet fort et rarement traité. En plus c'est un roman sur la transmission (ici plutôt la non-transmission, autre facette du même thème), et plus je lis, plus je m'aperçois que cette thématique me tient à coeur. Mais quelque chose m'a gênée, dès le début, mais jusqu'au bout j'ai espéré que par une pirouette l'auteur retomberait sur ses pattes. Mais non, il y a juste trois histoires qui se suivent, chaque génération ignorant presque tout du passé de la précédente. Je crois que j'aurais été moins gênée si les trois parties s'étaient intitulées Ali, Hamid et Naïma. le prologue incite à penser que Naïma va partir à la recherche de ses racines. Ce qui est effectivement le cas, mais de façon minimale puisqu'elle ne découvrira pratiquement rien de ce que le lecteur apprend d'Ali, ni de ce que lecteur apprend d'Hamid qui lui-même n'a rien découvert du passé d'Ali. Une histoire de transmission ratée, boîteuse, comme il y en a sans doute beaucoup. Pourquoi pas ? Mais cela m'a paru rendre la trame narrative boîteuse elle-aussi, cela lui fait perdre une légitimité qui aurait été naturelle si le lecteur identifiait l'auteur à Naïma. Difficile si Naïma ignore jusqu'au bout ce que sait l'auteur ! Là l'auteur est à distance et du coup très visible. Cela m'a un peu déçu, cela faisait longtemps qu'au cours d'une lecture je n'avais ressenti à ce point le poids de l'auteur omniscient, d'autant que son omniscience n'est même pas artificiellement justifiée comme dans pas mal de romans du XIXème siècle. C'est un détail, mais un gros détail bien trop visible à mon goût. Quel dommage avec un tel sujet et une telle histoire !
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Coup de coeur pour ce roman qui a tout pour me plaire : l'histoire, L Histoire (que je ne connaissais pour ainsi dire pas), l'écriture (je vais de ce pas ajouter les autres romans de l'auteure dans ma LAL). Il y a des périodes de l'histoire où j'ai plus accroché que d'autres, mais globalement il m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. J'ai aussi vraiment apprécié le fait que de véritables documentaires soient cités, comme si l'histoire en elle-même était véritable.
A lire absolument
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