Mon résumé
Le Japon envahit Shanghai en 1937. Témoins impuissants d'une Chine en plein chaos, deux enfants se rencontrent par hasard : Yaya, une jeune fille riche ayant fugué pour passer son concours de piano, et Tuduo, un orphelin des rues qui la sauve des décombres. S'ensuivent alors pour eux des aventures incroyables, aussi dangereuses qu'exotiques où les esprits renards, les oiseaux parleurs, les rives d'une île déserte ou encore les fuites en avant font partie intégrante du paysage.
Mon avis
La Balade de Yaya est une aventure humaine et historique pleine de charme et de rebondissements. Alors que le caractère grognon et matérialiste de Yaya pourrait nous faire grimacer, sa douceur et sa candeur la rendent incroyablement touchante. de l'autre côté, le courage de Tuduo et sa fragilité, sorte d'ambivalence fabriquée par la rue, lui donnent un air revêche attendrissant. Tout deux sont animés du même espoir : revoir leur famille.
Bien que Tuduo soit orphelin, il a laissé derrière lui son petit frère et nourrit secrètement l'espoir de pouvoir intégrer la famille de Yaya, une fois qu'il leur aura rendu leur fille. Yaya, quant à elle, est bien décidée à retrouver sa mère et à serrer dans ses bras son petit frère à naître. Les deux enfants embarquent alors dans un périple vers Hong Kong.
C'est sans compter sur l'horrible tortionnaire du jeune Tuduo bien décidé à obtenir réparation pour sa boutique livrée aux flammes et à retrouver celle lui ayant fait miroiter des diamants bruts. Ravir Yaya lui permettrait d'obtenir une rançon et qui sait, de devenir riche ! Persévérant plus loin, sans doute, que cette chasse à l'homme ne l'aurait méritée, Zhu est bien décidé à faire de la vie de ces deux enfants, un enfer. Personnage un peu trop manichéen pour qu'on puisse l'apprécier un tant soit peu, il a le mérite de toujours provoquer un rebondissement et de nous rappeler qu'il y a toujours, même dans la rue, quelqu'un pour profiter lâchement de la misère des autres et pour s'élever plus haut.
Les aventures de Yaya se composent de dizaines d'autres rencontres de la plus fortuite comme le camion du cirque les sauvant in extremis des griffes de Zhu à Shanghai, à la plus étonnante comme celle avec les serpents au fond de la cave de Zhu, qui permettent à l'histoire de connaître ses hauts et ses bas et d'avancer un peu plus vers la résolution de l'intrigue.
Tous ces petits points, scellant une aventure, sont autant de galets que les scénaristes ont semé pour nous présenter le visage de la Chine pendant la seconde guerre mondiale qui reste aujourd'hui encore très lointaine pour nous autres occidentaux. Ainsi, sous ses dehors de fable enfantine et de récit initiatique se cache également une volonté de raconter, et peut-être, de panser les plaies des blessures encore ouvertes.
Outre l'histoire, je me dois aussi de souligner le talent remarquable de
Golo Zhao qui réussit à nous immerger dans chaque vignette à grands renforts de détails époustouflants, des ruine de Shanghai à l'île paradisiaque du second volume. Que ce soit sous l'eau, dans les airs ou sur terre, le coup de crayon de
Golo se fraye un chemin partout et nous donne à voir autant de paysages, que de portraits d'hommes et de femmes. Les couleurs, tantôt éclatantes de pureté, tantôt teintées d'ombres, mais toujours douces, rehaussent le dessin avec brio.
En résumé
La Balade de Yaya est une bande dessinée agréable, dont la fin, douce-amère n'en est que plus belle. En voulant s'approcher de la vérité, les scénaristes ont construit un récit initiatique touchant et vraisemblable, avec quelques pointes de fantaisie qui ne le rendent que plus agréable à lire et à voir. Les touches d'humour, brillamment disséminées, et le dessin, somptueux et poétique, ne font que donner le point final à une balade riche en aventures.
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