Passeur d'âmes

C'est une série de petites histoires sur la mort, sur le passage entre la vie et la mort, des histoires de fantômes anges-gardiens. le graphisme est dans l'esprit de la bande dessinée asiatique, assez harmonieusement coloré, assez classique dans le style, mais plus doux, sans tous ces effets de vitesse et de zoom qui m'exaspèrent. Les histoires sont légères et intrigantes, avec une atmosphère mystérieuse efficace, mais la brièveté de chacune d'entre elles ne nous permet pas de nous attacher réellement aux personnages, à part peut-être dans La sorcière du bazar. Ce sont des histoires avec une chute et des fantômes, le genre que les ados se racontent pour se faire peur dans les soirées pyjamas, avec une surprise finale, façon “Le sixième sens”, mais pour un lecteur qui a depuis longtemps perdu sa naïveté enfantine, c'est sans réelles surprises, j'y ai vu un effet bien rodé, bien huilé, et les surprises sur lesquelles tout tient m'ont fait un effet flop. La dernière histoire est un peu plus complexe, un peu trop quand la lassitude est déjà passée, le fait que ça soit écrit petit, que tous les personnages se ressemblent, n'arrangent pas les choses alors j'ai décroché pour cette ultime histoire. Vous l'aurez compris, cette lecture ne m'a pas particulièrement enthousiasmé.

Que j'ai aimé ces cinq petites histoires sur l'au-delà et ces anges gardiens du quotidien qui peinent à trouver le chemin pour continuer vers une nouvelle vie.
Les couleurs pastel donnent à l'ensemble une douceur un brin mélancolique. Les dessins sont finement réalisés et chaque histoire, que l'on croit isolée de la précédente au début, a finalement un lien avec la dernière (décomposée en deux parties) qui nous raconte l'histoire du passeur d'âmes.

Emouvant, touchant, juste, cette bande-dessinée se lit avec délectation et laisse sur le coeur une petite pesanteur de légère tristesse empathique et en même temps un sourire de bienveillance à l'égard de ces personnages si attachants et emprunts d'humanité. Un coup de coeur BD.

« Passeur d'âmes », que les mots sont doux et l'idée réconfortante d'avoir un guide pour traverser paisiblement le carrefour entre la vie et la mort où se croisent des milliers d'histoires.

La mort n'étant pas un point final mais une étape vers une nouvelle existence, elle n'est plus à craindre. Ce roman graphique se tourne, de plus, irrémédiablement vers plusieurs récits de vies qui permettent aux défunts comme aux vivants de découvrir avec bienveillance la lumière de chaque existence. le trait est délicat, le dessin expressif et le sujet traité avec beaucoup de sagesse et de poésie. Si les premières histoires m'ont emportée, j'ai par contre regretté une fin trop alambiquée avec la dernière qui nous conte le parcours du passeur d'âmes. On perd toute l'essence de l'oeuvre qui prône le bonheur dans la simplicité. On ne parle, de plus, que des « âmes » charitables. Que deviennent les autres?
L'ensemble reste très agréable avec une jolie philosophie.

Des histoires d'amour et de fantômes dans la vie quotidienne en Chine.

Cette BD nous raconte plusieurs nouvelles assez touchantes où les fantômes ont la part belle. Mais les esprits ne sont pas maléfiques ici. Au contraire bien souvent ils veillent sur les vivants. Cette conception du monde de l'invisible est très présente en Chine. Cyrille Javary dans "La Souplesse du Dragon" résumait cela de cette façon :

"L'idée générale qui prévaut est que les défunts ne sont pas morts, ils sont simplement allés vivre dans le monde de l'invisible. [...] Les défunts sont toujours là, invisibles mais présents. C'est ce point de vue qui donne toute sa force au statut politique et social du "culte des ancêtres" dont la "piété filiale" est un des aspects. [...] Structurant le devoir des enfants de devenir parent à leur tour, le respect envers les aînés constitue ce socle intangible de la morale chinoise aussi bien familiale que sociale, en un mot l'enseignement fondamental."

C'est ce monde de l'invisible (évident pour tous les chinois) qui est ici mis en image dans des dessins magnifiques. En cela cette BD peut paraître étrange à nos yeux d'occidentaux, mais c'est aussi ce qui fait son l'intérêt.

Je me suis plongée dans une BD !
Eh ! oui , encore une fois et toujours avec un peu de mal , les "bulles " et moi ça fait deux.
Mais étant donné que ma fille lectrice "plus qu'assidue" de BD, Mangas, SF etc ..... m'en a dit le plus grand bien et persévère à essayer de me faire aimer ce genre là.
J'ai essayé encore une fois.
J'ai bien aimé les histoires qui ont un bon fond et se sont lus facilement.
Par contre les traductions qui désignent certains personnages telles que :
- le gros, le binoclard, où la moche me semblent incongrues et pour moi assez péjoratifs (je n'aime pas qu'on affuble les personnes en fonction de leur physique).
Ceci dit cela vient sans doute de la traduction.
Autrement je ne suis pas du tout connaisseuse de ce genre de lecture pour me permettre une critique appropriée tant sur le plan graphisme ou autre.
Alors si vous aimez ce livre, pour avoir une critique avisée dirigez-vous vers des lecteurs (trices) de BD.