Premier tome, d'un cycle de 20 ouvrages, La Fortune des Rougon, se présente comme la genèse des Rougon Macquart.
Zola, dès les premières pages pose un lieu originel : Plassans, ville fictive du sud est de la France. Une femme : Adélaïde Fouque, racine de l'arbre généalogique, et les thèmes qu'il développera sur 20 tomes, à savoir l'histoire de France dans cette période particulière, au travers les regards et les vies de paysans, d'ouvriers et de bourgeois de la famille.
L'argent, la cupidité, les moeurs , la misère,l'alcoolisme, l'amour parfois, seront les grands thèmes que l'on retrouve déjà dans La Fortune des Rougon. L'ouvrage qui prend place avant le coup d'état et la naissance du 2nd empire, nous présente aussi les célèbres "héros" de notre histoire littéraire commune : Gervaise, Lantier, Felicité Puech, Mouret...
L'intelligence narrative de
Zola est magnifique dans ce tome où l'action se lie intimement à la vie des personnages. C'est dense et simple à la fois, et si on a souvent, et à juste titre, admiré l'écriture de portraits du mouvement réaliste; le naturalisme de
Zola, n'est pas en reste, nous offrant des portraits au vitriol, dans une époque confuse qui, par bien des égards peut se faire écho de la notre.
La Fortune des Rougon commence sur une balade en amoureux aux abords de Plassans , le jeune homme s'appelle Silvère et va aller rejoindre les insurgés qui montent vers la ville. de là,
Zola nous déroule l'histoire de sa famille et les grandes lignes de l' histoire de France qui amènent au coup d'Etat de décembre 1851 et au second Empire.
Personnellement, je m'étais fixée le défi de lire les Rougon Macquart dans l'ordre ( et tous!) après avoir lu plus jeune
l'Assommoir. J'attendais avec une certaine hâte de lire les plus connus : Au bonheur des dames, Nana...pensant m'ennuyer avec les autres tomes ( surtout à cause du souvenir mortifère du tome 20, lu pour le bac de français).
J'ai été enchantée par cette lecture unique où
Zola conjugue saga familiale, histoire, réflexions sur l'âme et la nature humaine dans une langue magistrale.