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sur 3000 notes
J'ai lu ce livre en préalable à une conférence de Boris Lyon-Caen à l'université interâges de la Sorbonne en 2024. Dans la suite des Rougon-Macquart, j'avais lu l'Argent et l'Oeuvre il y a très longtemps. Zola annonce clairement son objectif. Il veut prouver le déterminisme biologique qui contraint le destin de ses personnages. Je suis peu convaincue par la démonstration. Mais j'admets bien sûr que naître d'un père violent, ivrogne et paresseux et d'une mère battue et faible n'est pas un départ enviable. le récit de l'écho du coup d'état de Napoléon III en Provence est intéressant, ainsi que l'instrumentalisation au profit d'intérêts particuliers de cet événement national.
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Enfin je commence à la source de la série des Rougon-Macquart, aux racines de cette famille à double-lignée dont je connais surtout la plus misérable.
Nous sommes à Plassans, en Provence, à l'aube du Second Empire, et nous suivons d'un côté la famille de Pierre Rougon, fils légitime d'Adélaïde Fouque, elle-même fille de riches maraîchers, et d'un autre celle d'Antoine Macquart, fils illégitime nés de la relation d'Adélaïde avec le braconnier Macquart, son voisin et son plus grand amour.
Malin, sûr de son droit, Pierre parvient à récupérer la totalité de l'héritage familial après le départ plus ou moins forcé d'Antoine et de leur soeur Ursule.
C'est d'un côté par cette ascension sociale de la branche légitime et de l'autre par l'héritage de certains traits familiaux que les deux lignées vont émerger du tronc généalogique et vont s'opposer sur les générations suivantes.
J'ai retrouvé avec plaisir les premières apparitions de personnages que je connais depuis longtemps, comme Gervaise ici encore adolescente, et le docteur Pascal, dont les études sur l'hérédité concluent la série 20 tomes plus tard.
J'ai fait la connaissance de cette branche qui ne m'avait jamais vraiment attirée, celle des Rougon, ainsi que celle d'Ursule, la troisième branche qui est celle des Mouret.
Enfin, j'ai surtout rencontré le fils orphelin d'Ursule, le beau, le pur Silvère qui va s'engager auprès des insurgés lors de ces nuits sanglantes qui suivent le coup d'état, le seul - avec le docteur Pascal et peut-être ses parents - à vivre de passion et non de machinations financières.
Les passages qui évoquent l'amour que portent Silvère et la petite Miette l'un pour l'autre sont comme une parenthèse dans ce monde sordide et corrompu que décrit Zola, et les plus belles pages, que j'ai relues deux fois, se passent dans cette rivière où Miette apprendra à nager, où elle se laissera aller à suivre le courant dans l'obscurité de la forêt, l'eau caressant doucement son corps.
Zola est donc capable de romantisme!

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La fortune des Rougon relate l'histoire de la famille des Rougon-Macquart puis ses actions lors du coup d'état du Second Empire. On y suit plusieurs personnages de bords politiques, statuts sociaux et motivations différents. C'est le premier roman des Rougon-Macquart qui permet de donner du contexte au reste des romans de la série.

J'ai lu La fortune des Rougon des années après Thérèse Raquin, étudié au collège, dont j'ai gardé un mauvais souvenir. J'ai lu la version éditée au format numérique par « Ebooks libres et gratuit » sur kindle.

Le style de Zola est incroyablement travaillé, tous les mots sont recherchés pour être le plus justes possible ce qui rend la lecture facile et renforce l'impression dramatique du roman.

Au début, la structure du livre m'a perturbée car les premiers chapitres se déroulent à l'époque du coup d'état puis pendant plus de la moitié du livre on fait un bond en arrière pour retracer l'histoire de la famille des Rougon-Macquart sur les 60 années précédentes. C'est intriguant car on tente de retrouver les filiations de Miette et Silvère au fil des chapitres.

Zola nous peint des personnages et leurs sentiments criants de vérité. Ici, pas de romanesque ou de héros omniscient qui se place du bon côté de l'histoire. Les membres de la famille sont imparfaits, parfois égoïstes, souvent lâches, certains pleins de vices. On vit l'histoire avec eux, depuis leurs points de vue. Je regrette seulement des longues descriptions qui rendent le rythme un peu lent.

En conclusion, avec talent Emile Zola nous offre une véritable fresque sociale de l'époque. C'était une lecture agréable et intéressante qui m'a donnée envie de lire les autres romans de la série !
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L'intrigue de ce premier volume se déroule dans la commune fictive de Plassans, inspirée de la ville d'Aix en Provence où a grandi Emile Zola.
J'ai beaucoup apprécié les traits de plume caustiques avec lesquels l'auteur caricature les portraits des personnages principaux du roman. Il croque ainsi, avec beaucoup de talent, la cupidité, la duplicité et la rouerie de Pierre et de Félicité Rougon, ce couple d'arrivistes, prêts à toutes les infamies pour parvenir à asseoir leur notoriété et leur richesse dans leur commune.
Par opposition, il narre avec douceur et tendresse, la rencontre de deux enfants, Silvère et Miette, réunis par l'amour, la naïveté et la joie de vivre mais dont le funeste destin plongera le lecteur dans la tristesse à la fin du roman. Des personnalités variées, aux caractères bien trempés, plantent le décor de cette épopée familiale suscitant l'envie de connaître la suite de leurs aventures.
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Le roman des origines qui ouvre le cycle des Rougon Macquart avec Adélaïde Fouque, dont la progéniture issue de deux lits, fondera la branche légitime des Rougon et celle, bâtarde, des Macquart.
Ainsi est lancée "l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le 2nd empire".

Selon Zola, l'hérédité à ses lois, comme la pesanteur. En résolvant la double question des tempéraments et des milieux, il suit le fil qui conduit mathématiquement de l'un à l'autre.

L'action s'ouvre en 1851 à Plassans (imaginé sur le modèle d'Aix-en-Provence) où la prise de pouvoir des Rougons mime celle de Louis Napoléon Bonaparte (Napoléon III).
Les Orléanistes (royalistes fidèles au souvenir de Louis Philippe), les Bonapartistes et les Républicains ont pour certains, des convictions et des loyautés qui changent au gré d'un vent dont ils tentent de capter la direction pour être dans le camp des vainqueurs.

L'ouvrage tient du pamphlet politique, de la comédie sinistre et burlesque, de la tragédie, et lance la patiente conquête du pouvoir et de l'argent, une lente ascension familiale qui doit faire oublier les commencements sordides, dans la misère et le crime.
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Direction la France du 19e siècle avec le coup d'état de 1851 qui va marquer le début des aventures de la famille Rougon-Macquart. Opinion politique, secret, trahison, mensonge, pouvoir etc...J'ai aimé suivre cette première avancée qui démarre de Plassans et qui voit poser les pierres qui vont édifier la future génération. J'ai adoré suivre Miette et Silvère et surtout sa relation avec sa grand-mère, j'ai aimé ces fils invisibles qui se tissent d'une petite action, d'un seul choix et qui finalement vont déterminer toute la suite de leur vie. J'ai aimé les explications de cette famille, l'exploration de chaque membre et pourquoi. Ce qui m'a peiné en revanche c'est les descriptions politiques et le décor trop long pour moi.
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Au-delà d'une lecture scolaire de Au bonheur des dames qui remonte à de nombreuses années, je ne m'étais jamais intéressée de près à la série des Rougon-Macquart.
Il est assez difficile de rédiger une critique d'un si grand monument de la littérature française, et il me semble que tout ce que je pourrais en dire paraîtra au mieux insipide. Cela dit, je pense que ce roman est à la portée de tous et si ma critique peut permettre à certains de franchir le pas, ça n'aura pas été vain.

Ce premier opus de la saga est à la fois drôle et enlevé et contrairement à ce qu'on pourrait penser de ce type de littérature, il est loin d'être ennuyeux.

Les personnages sont très bien décrits et sont parfois à la limite de la caricature, apportant du bénéfice à la satire sociale.
Le style est évidemment excellent. Zola ne se perd pas en descriptions et amène un bel équilibre entre les moments purement descriptifs qui permettent de poser les bases, et les moments de combat social. de plus, il est très agréable de lire du « bon » français comme on n'en voit plus ou si peu.
La romance entre Miette et Silvère sert de trame de fond à tout le roman, mais là aussi, très équilibrée avec le reste des événements.

L'argent est un élément central du roman, tout comme il l'était dans la société de l'époque. Les personnages font leurs choix en fonction de leurs espoirs de gains et de fortune à venir, en prenant partie pour les relations qui leur apporteront du bénéfice.

Le seul bémol que je noterais est qu'il m'a manqué un peu de connaissance de l'Histoire pour bien saisir les événements amenés par Zola.

Je suis impatiente de découvrir la suite de la série.
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La Fortune des Rougon d'Émile Zola, formidable introduction au projet réaliste de Zola.

Les pages évocatrices et perspicaces de Zola capturent l'essence même de la société du XIXe siècle, oscillant entre la grandeur et la décadence, la prospérité et la ruine. À travers son récit, l'auteur explore les intrications complexes de la nature humaine, à travers des personnes attachants comme la petite Miette.

Les détails sont riches, la vivacité des personnages est frappante. La Fortune des Rougon, avec son exploration perspicace des aspirations et des ambitions humaines, continue de fasciner et d'éclairer les lecteurs.
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À vrai dire, je me sens fasciné par la complexité et la profondeur des Rougon-Macquart, la famille emblématique créée par Émile Zola dans son cycle de vingt romans. En tant que lecteur, je suis impressionné par la manière dont Zola explore les influences environnementales et héréditaires sur les membres de cette famille sur plusieurs générations. Chacun des romans met en lumière les luttes individuelles et collectives des différents membres de la famille, révélant ainsi les conflits sociaux et moraux de l'époque.

Je trouve particulièrement intéressante la façon dont Zola utilise la théorie de l'hérédité pour illustrer les tensions et les drames qui se déroulent au sein de la famille. À travers les différents destins des Rougon et des Macquart, Zola dépeint les effets dévastateurs de l'alcoolisme, de la corruption, de la décadence et de la passion dévorante. Chaque personnage incarne une facette des maux de la société de l'époque, offrant ainsi une représentation saisissante de la lutte entre l'instinct et la raison, le bien et le mal, le progrès et la régression.

En explorant les vies tourmentées des membres des Rougon-Macquart, je suis confronté à une galerie de personnages complexes et tragiques, chacun luttant avec ses propres démons intérieurs et sa propre quête de sens. À travers leur histoire, Zola dénonce les injustices sociales, les inégalités et la corruption qui gangrènent la société de son temps, offrant ainsi une critique acerbe de la nature humaine et de ses excès.

En fin de compte, l'oeuvre des Rougon-Macquart de Zola suscite en moi une profonde réflexion sur les déterminismes sociaux et psychologiques qui façonnent nos vies, ainsi que sur la capacité de l'homme à se libérer de ses propres chaînes. C'est une fresque littéraire magistrale qui ne cesse de m'impressionner par sa vision prophétique et son exploration sans concession de la condition humaine.
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« Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, vingt individus qui paraissent, au premier coup d'oeil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les un aux autres. L'hérédité à ses lois comme la pesanteur. »

Voici comment Émile Zola expose son projet de narrer le destin d'une famille sur plusieurs générations. « La fortune des Rougon » - premier tome de la saga littéraire des « Rougon-Macquart » - pose les bases d'un arbre généalogique. Deux lignées aux nombreuses ramifications et dont l'ancêtre commun : Adélaïde ou « Tante Dide » va transmettre à ses descendants de nombreux atavismes (tares physiques ou psychologiques).

La branche Rougon, la moins abâtardie profitera du coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III) pour faire fructifier sa fortune à grand coup de mensonges et trahisons en faisant preuve d'un esprit retors.
Là où la branche Macquart, la plus abâtardie et liée à l'idéal républicain dans une simple logique de ressentiment à l'égard des Rougon.

Lorsque Zola publie ce premier tome, le second Empire a laissé place à la IIIème république. Au delà de l'aspect naturaliste, consistant à décrire avec les connaissances scientifiques de l'époque, les tares héréditaires. C'est aussi le tome du témoignage historique. Notamment la répression contre les tentatives d'insurrections de la part des républicains qui s'opposaient à l'instauration du régime bonapartiste. Pour cela, Zola n'hésite pas à faire preuve de lyrisme pour décrire cette république que l'on assassine. Elle est personnifiée dans le couple Miette/Silvère dans ce qu'elle a de plus pure et fragile.

Un premier tome qui pose donc les bases, sans pour autant perdre de son intérêt. A la vue de l'immensité de l'oeuvre (20 tomes), il est clair que le meilleur reste à venir.
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