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3,79

sur 5885 notes
Émile Zola, ce maître du naturalisme, aurait probablement été excellent pour animer l'emission "Faites entrer l'accusé" si l'époque l'avait permis. Je me demande même dans quoi il n'aurait pas été excellent ... Secret Story peut-être.

Quoi qu'il en soit, j'avoue que je ne m'attendais pas à un thriller en commençant à lire « Thérèse Raquin » qui s'avère être un véritable manuel des fantasmes meurtriers.

Ah, la littérature française, toujours prête à nous rappeler comment le bonheur est une illusion et l'ennui peut mener au crime.

Thérèse Raquin, bichette, est coincée dans un mariage guère plus passionnant qu'un reportage sur la vie sexuelle du pape. Elle se retrouve à aider sa belle mère à gérer une mercerie dans une rue morbide de Paris.

Mariée (un peu par obligation) à Camille, son cousin, qui a autant de charisme qu'un élu LREM, Thérèse voit sa vie transformée par l'arrivée de Laurent, un peintre raté.
Mais je vous en prie. Figurez-vous que Thérèse n'est pas moche. Elle n'a pas un physique facile, c'est différent. Quand à Laurent, malgré un charme de camembert bien fait, elle s'éprend de lui. L'amour n'a pas de loi, même au XIXe siècle.

Dans les premiers temps, ils élaborent des stratagèmes pour se voir en cachette dans la chambre de Thérèse, avec toujours la crainte de se faire prendre en flag de galipettes par Camille ou par la belle mère.

La passion les dévore mais ils ne laissent rien transparaître, surtout lors des réunions festives du jeudi soir où des parties endiablées de dominos sont organisées avec des amis communs. Ah on savait s'amuser à l'époque, y'a pas à dire !

Rapidement, les deux amants décident que la meilleure manière de consolider leur relation est de se débarrasser de Camille. Mais comment faire ? Bah, "ça dépend, ça dépasse" dirait une autre Thérèse quelques 100 ans plus tard. Finalement, ils se mettent d'accord sur la solution la plus ultime : le meurtre.

Tel un petit Grégory, Camille, cet ennuyeux de service, est noyé lors d'une sortie en barque qui tourne mal. Un crime parfait ? Presque.
La police n'y voit que du feu. Mme Raquin, dévastée par la mort de son fils, ne peut pas se douter de la tactique sournoise imaginée par la belle fille et le meilleur ami de son fils.
Et en plus, Columbo n'était pas encore né pour démêler l'affaire.

Le crime réalisé et le pauvre Camille enterré, Laurent et Thérèse, enfin libérés de leur fardeau vont enfin pouvoir s'envoyer en l'air sans culpabilité.

Ah bon ? Vous croyez ça vous ?
Et bien, non !

Les deux amants, fraîchement remariés pour faire les choses dans les règles (quand même, faut pas abuser) sombrent rapidement dans une paranoïa délirante, engendrée par la culpabilité. le mariage ne se passe pas vraiment comme ils l'espéraient, et les galipettes se transforment au fur et à mesure en engueulades et parfois Laurent met des trempes à sa femme à coup de fer à souder, parce qu'il n'est pas bricoleur (pour ceux qui ont la ref).

Zola, avec sa plume aussi légendaire que contemporaine, ne nous épargne rien. Les descriptions des états d'âme de nos chers meurtriers sont si détaillées qu'on en vient à se demander si Zola n'avait pas lui-même quelques cadavres dans son placard.

Chaque regard échangé, chaque sueur froide est passée au crible. On pourrait presque sentir le remords nous suinter par les pores.

Et puis, il y a Madame Raquin, la mère de Camille, personnage aussi aimable qu'un contrôleur fiscal. Paralysée et réduite à un état végétatif. Ayant découvert le pot aux roses, elle devient un témoin silencieux et vengeur du drame qui se joue sous ses yeux. Les scènes où elle tente désespérément de communiquer sa haine et son dégoût sont des moments de pure tragédie comique.

Mais soyons honnêtes, ce qui rend « Thérèse Raquin » vraiment captivant, c'est cette exploration sans concession des profondeurs humaines. Thérèse, avec ses désirs refoulés, et Laurent, avec son ambition maladive, sont des personnages complexes et fascinants dont on observe la déchéance vers la folie.

Zola n'offre aucune échappatoire, aucune rédemption. Ses personnages sont condamnés à se débattre dans leur propre misère, et nous, lecteurs voyeurs, ne pouvons que les suivre avec un mélange de fascination et de dégoût.

En fin de compte, « Thérèse Raquin » est un chef-d'oeuvre de noirceur, un miroir impitoyable tendu à nos propres faiblesses.

Et malgré tout, ou peut-être à cause de cela, il reste un classique incontournable.

C'est c'la, oui !

scob
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Critique en feat avec mes camarades de classe : 1) C'est un très bon livre, il y a du fantastique, de l'horreur, de la passion, de la passion, des crimes : tout pour plaire en somme. Je conseille fortement ce livre. 2) Ce livre était fort intéressant, il nous a fait plonger dans ... (le Paris du XIXe siècle j'imagine mais il n'a pas fini sa phrase). A la fois on s'attachait aux personnages et à la fois on avait envie de les détester. 3) Jeune suis pas super fan du style de Zola mais la pour le coup c'était super intéressant et surprenant. Même en sachant comment l'histoire allait se dérouler parce que le résumé disait pas mal de l'intrigue. Je n'ai donc pas été spécialement surpris mais j'ai été embarqué, surtout vers la fin par contre c'est un peu long à démarrer. Âme sensible s'abstenir.

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Il faut le relire une fois adulte pour se rendre compte à quel point il est excellent.

L'écriture décrit parfaitement tout. L'ambiance sombre et maussade, un portrait lugubre et sale de l'existence des 2 héros, une évolution des nerfs allant jusqu'au point de non retour.

Zola n'écrit pas de belles histoires d'amour. Celle-ci était fascinante par son réalisme.

Le roman est donc court mais complet.

Je pense cependant ne jamais mettre 5 étoiles à Zola à cause du pessimisme si affirmé dont il fait preuve dans tous ses ouvrages.
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L'avais-je déjà lu ? Si oui, c'était dans les années lycéennes ou collegiennes, c'est à dire environ cinquante-cinq ans. C'est bien la faute ou grâce à François Busnuel et sa petite librairie que je me suis plongé dans ce roman. Émile Zola n'a donc pas écrit que les Rougon Maquart.
Tout d'abord, ce drame date de 1867., c'est-à-dire plus de cent ans. Pour dire que cette histoire peut sembler rabâché. Et pourtant, Zola nous embarque très loin loin dans le cauchemar.
Mariage forcé de Thérèse, nièce de Mme Raquin avec Camiile, son fils. Rapidement Thérèse prend un amant, Laurent.
Comment écarter un mari gênant. En le noyant.
Camille. Ne cessera d'hanter le couplé d'assassins.
Au bout de deux ans, Thérèse et Laurent se marient.
L'amour est devenu Haine. L'enfer va s'installer. Camille, mort, leur pourrit la vie.
Seule la mort les réunira de nouveau.
Le plus proche sentiment de l'amour est la haine.

Très heureux de ma lecture ou re-lecturr
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A tous ceux qui pensent ne pouvoir lire Zola, et bien je dois vous dire que vous vous trompez ! En effet l'auteur est bien connu pour ces pavés à 700 pages qui peuvent vous faire perdre le file ou commencer une autre lecture ... Avec Thérèse Raquin cela n'est plus ! Un petit roman noir à lire absolument, c'est l'histoire d'une jeune femme mariée a son cousin mais éprise d'un autre. le crime passionnel serait-il une délivrance ? Les personnes séniles n'ont-elle aucun discernement ? Et si un jour tout ce savait ? Que ferait-elle ?
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Thérèse et Laurent, habités par une passion sexuelle réciproque, se rendent à l'évidence : il ne pourront pas se débarrasser du mari de la jeune femme autrement qu'en l'assassinant. Mais leur passage à l'acte les emporte dans un tourbillon de complications d'autant plus pénible et inextricable que les deux amants maudits ne peuvent absolument pas compter l'un sur l'autre.

Cela faisait des années que je voulais lire ce roman, qui m'a beaucoup plu. Mais il s'agit, je pense, du plus trash que j'aie pu lire d'Émile Zola. Il est par ailleurs très difficile de ne pas penser que l'écrivain traite, dans ce livre, ses personnages avec une grande condescendance.

D'un autre côté, on ne peut qu'admirer son écriture et la construction talentueuse de son récit. Je ne l'ai pas lâché !
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"Thérèse Raquin" est en effet un roman profondément sombre et captivant, qui explore les profondeurs de l'âme humaine dans toute sa cruauté et sa noirceur. Zola nous plonge dans un monde où les personnages sont pris dans un engrenage infernal après avoir commis un meurtre, nous confrontant ainsi à des thèmes complexes tels que la culpabilité, la passion et la folie.
La description détaillée des événements et des émotions des personnages peut parfois être difficile à supporter, en particulier dans les passages les plus morbides. Cependant, cette brutalité contribue à créer une atmosphère intense et immersive qui maintient le lecteur captivé jusqu'à la fin.
Les personnages de Thérèse et Laurent sont particulièrement fascinants dans leur descente aux enfers, passant de manipulateurs à des êtres complètement dépassés par leurs propres actions. Leur psychologie complexe et leur évolution au fil de l'histoire ajoutent une dimension supplémentaire à ce récit déjà riche en émotions.
La fin du roman, bien que dérangeante, offre un certain soulagement après le tumulte émotionnel traversé tout au long de la lecture. Cependant, elle laisse également une impression durable, rappelant au lecteur la profondeur des tourments humains décrits par Zola.
En fin de compte, "Thérèse Raquin" est une oeuvre puissante et dérangeante qui laisse une marque indélébile sur ceux qui s'y plongent, explorant les recoins les plus sombres de l'âme humaine avec une intensité saisissante.
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L'atmosphère est âpre du côté de ce sinistre passage du Pont-Neuf. Les habitants de cette mercerie délabrée voguent à leurs occupations, et Thérèse, placide, léthargique, regarde sa vie défiler sans y participer.

Son éveil débutera au côté de son amant Laurent, réveillant le feu de ses ardeurs. La rencontre de ces deux êtres, que tout oppose, accentuera le tempérament ombrageux et égoïste de leurs personnalités. Jusqu'à commettre l'irréparable.

Le chat, François, observe ses amants maudits d'un oeil inquisiteur. Une invitée particulière s'est installée confortablement dans les recoins de leurs pensées. le climat est anxiogène, incertain.
Pas de répit pour nos deux protagonistes, l'air exhale des senteurs d'angoisses, de fin du monde imminente, la tension monte crescendo, se tend comme un fil de rasoir.

Zola dissèque, cisaille, la psychologie de ses personnages sans âme, nous mettant nous, spectateur interdit, face à cette mélasse nauséabonde qu'est la noirceur de l'être humain.
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Lu lycéenne. Ce roman noir et sans concession ne fait pas partie de mes favoris de Zola.
Zola nous dresse le portrait d'êtres à la dérive, vils et sans scrupule. Ces amants maudits se ressemblent tant que l'effet de miroir finira par détruire ce qui les unissait. Bref, une véritable descente aux enfers, dans les tréfonds de la psychologie humaine dans ce qu'elle recèle de plus sombre...
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Critique à chaud de ce roman qui ne m'a pas laissée indifférente.
Mon premier Zola ! Je me suis laissée entraîner par l'atmosphère lugubre et pesante de cette histoire. Il y a une tension constante dans ce roman qui vous fait parfois vous sentir mal à l'aise, mais qui vous pousse à continuer de lire. Zola partage avec minutie les pensées et désespoirs de ses personnages, ce qui entraîne parfois quelques longueurs, mais qui vous fait ressentir une sensation très particulière. Il y a un genre de plaisir coupable à lire ces pages.
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