Zola s'essaie au roman noir, avant son invention officielle, avant que les auteurs de US ne coulent le genre dans le béton, avant Chandler donc, avant Hammett.
Certes, ici, point de détective, point de mystère à la
Conan Doyle, mais en revanche, du noir, il en dégouline à chaque page.
Le style percutant, incisif, éblouissant de
Zola se prête à merveille à cette histoire de meurtre. Je n'en dis pas plus, sachez seulement que j'ai trouvé que ce livre n'avait pas pris une ride, il date pourtant de 1867, imaginons un peu, plus de cent ans....
Ce grand écrivain n'a pas d'équivalent lorsqu'il s'agît de poser un cadre, de décrire ses contemporains, avec leurs doutes, leur étroitesse d'esprit, leur médiocrité. Comme souvent dans les oeuvres du 19e, l'argent et le statut social constituent un sujet majeur, mais dans ce roman, la fougue, l'amour, la haine sont également invités.
"
Thérese Raquin" est une lecture inconfortable, pleine de tension, on avale les pages sans les voir défiler, c'est simplement bluffant.
Au passage -est-il besoin de le préciser - on se rend compte que peu importent les époques dans lesquelles on fait l'effort de se plonger, les thématiques, les obsessions des humains sont toujours les mêmes. Voilà bien pourquoi il est toujours réjouissant de se lancer dans un bon vieux classique, surtout lorsque la langue est un tel ravissement.
Hautement recommandé !