La mélancolie, l'isolement, la désillusion planent sur ce roman qui se joue entre grands espaces et petite cellule de quelques mètres carré.
Nous sommes dans le Montana (Etats Unis). Les gens de
Kim Zupan ressemblent aux paysages dans lesquels ils vivent; ces derniers étant constitués de montagnes austères, petite végétation rachitique, oiseaux fébriles et climat cinglant.
Dans ce coin des Rocheuses, l'auteur nous fait suivre deux individus.
Il y a John Gload, le détenu, tueur en série, que l'on pourrait presque prendre pour un copain, tellement il a une vision claire et lucide des gens qui l'entourent.
Et, il y a Valentine Millimaki, le flic, qui est capable de débusquer, avec Tom, son chien, des cadavres jusqu'au pied des Rocheuses. Ce Millimaki, s'il n'est pas en vadrouille, passe la nuit à surveiller les cellules de la prison, et notamment celle de Gload. D'ailleurs, il reste des heures à écouter ce dernier, comme hypnotisé par ses dires. Millimaki parle aussi. Il se laisse aller dans ses propres histoires à lui... ses problèmes de communication, ses difficultés avec sa femme, sa vie un peu miteuse...
Dans ce livre, on est sur des va et viens incessants entre l'un et l'autre, deux êtres opposés que la Nature, sans doute, rapproche. Il y a une violence dans chacune de leur situation, mais elle n'est en aucun cas révélée de manière directe. On est dans une ambiance sombre permanente. Pas d'échappatoire possible.
Ce livre m'a un peu dérouté, au départ, dans sa narration. mais, au final, on est sur un livre bien ficelé du début jusqu'à la fin sans un dérapage. On pourrait croire ce roman ennuyeux. Mais, il ne l'est pas.
Bon, c'est sûr, la prochaine fois, je passe à quelque chose de plus gai.