Là où il y avait du sommeil, une hâte inessentielle, on a aujourd’hui une pression créative : constamment l’âme produit de nouveaux efforts pour voir à travers l’obscurité de la nuit les êtres éloignés qui lui sont chers, et dans l’imagination chacun vit désormais un multiple destin.
Nous ne voulons ni victoire ni défaite, nous sommes des ennemis de la victoire et des amis du renoncement. L’Europe doit être soulagée de ses tourments à n’importe quel prix.
La rédemption vient du sourire reconnaissant d’un prisonnier de guerre ennemi et grièvement blessé.
Mais elle-même avait honte de lui conseiller de penser à autre chose, car à la froideur de sa main, aux bonds de son cœur, elle sentait que seule cette pensée là le possédait et le commandait.
Rien, rien ne peut trouver calme et répit au cours de ces journées, l’humanité a entraîné faune et flore dans son combat meurtrier.
Nul n’est seul désormais, tout seul avec soi-même et son destin, chacun regarde au loin.
A présent, la vie de chacun d'entre nous est secouée, personne n'a le droit de dormir en paix dans cette monstrueuse agitation.
A présent, le monde dort moins, les nuits sont plus longues et plus longs aussi les jours.
Ils veillaient à ce que nul ne passe d’un pays à l’autre, que personne ne s’enfuie d’un pays où l’on vous évidait la volonté pour aller dans l’autre pays. Mais lui, il voulait bien traverser, tout de même ? Oui, mais dans l’autre sens, depuis la liberté vers la…
La patrie, ce n’était plus désormais pour lui que prison et contrainte. L’étranger, l’Europe, l’humanité, tel était sa patrie, son monde.