Écrivain autrichien prolifique,
Stefan Zweig se lance, après celles de fouché et de
Marie-Antoinette, dans une nouvelle biographie dont lui seul a le secret, mélange de faits historiques et de fiction, en s'appuyant sur une documentation riche et variée.
Zweig, avec son style ciselé, parvient à faire revivre deux des plus grandes souveraines de l'époque,
Marie Stuart la catholique et Elisabeth la protestante, l'une sensuelle et exaltée, l'autre froide et cérébrale. Leur affrontement, qui dure pendant près de quarante ans, est retranscrit à merveille, dans sa complexité et ses enjeux.
Néanmoins, la propension de Zweig à faire de la psychologie de comptoir pour expliquer les moindres décisions des deux reines, et surtout sa misogynie crasse, deviennent véritablement exaspérantes. le pompon est atteint lorsqu'il explique doctement et avec un enthousiasme non dissimulé que le viol commis par Bothwell sur
Marie Stuart aurait enfin fait découvrir à la jeune reine les plaisirs de la chair, ou encore lorsqu'il attribue à une malformation gynécologique (jamais démontrée) le comportement insolite de la Reine Vierge avec les hommes. de même, Zweig ne cesse de ramener son héroïne à son statut de femme, en y rattachant toutes sortes de défauts : haine, fourberie, orgueil, dissimulation... Alors certes, le féminisme moderne n'en était qu'à ses balbutiements à l'époque de l'auteur, mais tout de même !
Autre point négatif, Zweig fait oeuvre de romancier plus que d'historien : il prend nettement le parti de
Marie Stuart contre Elisabeth, dont il fait un portrait absolument détestable, la présentant comme une femme hypocrite, caractérielle, perpétuellement indécise. Ce manque d'objectivité, ainsi que les nombreuses longueurs (la fin est absolument interminable !) rendent la lecture fastidieuse.
Retrouvez cette critique plus détaillée en cliquant sur le lien ci-dessous :
Lien :
http://ars-legendi.over-blog..