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3,71

sur 519 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Une saga vendue à plus de 2,5 millions d'exemplaires, allèche le bandeau rouge ceinturant ce livre, c'est donc du lourd. Et quand la 4ème de couverture convoque simultanément Einstein et Bohr, mentionne la CIA, le CERN et la mécanique quantique, on s'attend à un techno-thriller des plus échevelés, savamment documenté et puisant son inspiration aux sources les plus high-level des officines secrètes et des laboratoires fréquentés par les derniers Prix Nobel de Physique. J'en salive d'avance.

Je m'étais auparavant méfié de cet auteur portugais surfant, comme bien d'autres, sur la vague du Da Vinci Code. Je m'étais abstenu de lire du Dan Brown, en raison, justement, du succès planétaire de ses livres, du film, des suites, des analyses et des autres produits dérivés dont je m'étais jusqu'à présent tenu à l'écart. Comme ceux de Dan Brown, les précédents titres de José Rodrigues dos Santos (La Formule de Dieu et L'Ultime Secret du Christ), annonçaient un mélange des genres mixant jamesbonderies et bondieuseries, brouet difficile à avaler, mais pain béni pour un lectorat candide, enclin aux amalgames ésotériques et avide de sensations mystiques. Paix à leurs âmes trop crédules, amen.

Ici, le religieux (hormis le nom de Salomon présent dans le titre, on ne se refait pas) semblait être éclipsé au profit de la mécanique quantique et donc d'une approche un peu plus scientifique. de quoi éveiller ma curiosité. La proposition qui m'avait été faite de rencontrer l'auteur et de participer à une séance de dédicace a achevé de me convaincre de lire ce livre.

Je m'attendais à un thriller, trouvant ses marques dans la recherche scientifique récente. Pour faire bonne mesure, le boson de Higgs surnommé « la particule de Dieu » – surnom non assumé par la communauté scientifique – est appelé à la rescousse dans la promotion du livre et, pour compléter le tableau, le célèbre tunnel circulaire du LHC et son détecteur de particules ATLAS servent de décor au prologue. le prologue est ici l'équivalent de la scène d'ouverture des films de James Bond, vous savez, celle qui scotche le spectateur, agrippé à son fauteuil, avant même qu'apparaisse le générique du film, qu'ondulent les sveltes silhouettes des James-Bond-Girls et que retentisse la musique de John Barry. Un techno-thriller scientifique sur fond de mécanique quantique ! Que demander de plus ?

Ouille ! Aïe ! Doux Jésus ! Par la clé de Monsalo ! Ce doux cantique a vite fait des couacs. Ce livre s'avère être une monumentale escroquerie et ne tient en réalité aucune de ses promesses. Pour faire simple, l'intrigue ne dépasse jamais le niveau du Club des Cinq, les personnages sont caricaturaux et inconsistants, l'alibi scientifique est totalement galvaudé par les thèses métaphysiques de l'auteur qui à tout bout de champ nous fait de l'enfumage.

La Clé de Salomon est le plus mauvais thriller que l'on puisse imaginer : grosses ficelles, personnages ballots et lourdingues, pas une seule scène crédible dans tout le roman. Je n'exagère rien, si le coeur vous en dit, jugez plutôt à partir de ces quelques exemples, que la décence m'oblige à masquer d'un anti-spoileur pudique pour le public non averti :

Arrêtons-là, scénario et dialogues, tout est à l'avenant : naïf, bête à manger du foin, affligeant… J'ai beau chercher, je ne vois rien d'équivalent au rayon thriller… Mais justement, ce livre ne figure pas au rayon thriller (sans doute un choix de l'éditeur pour toucher un lectorat non familiarisé avec les thrillers, on le comprend).

A tout moment, l'action est ralentie par des exposés sur la physique quantique, un peu comme si Tomas Noronha, le héros, appuyait sur la touche « pause », et alors, le temps s'arrête et les ennemis se figent. Tomas Noronha étale sa science, la greluche de service et le lecteur se mettent alors en mode « écoute » (c'est assez surréaliste). Concernant l'aspect vulgarisation, justement, qu'en est-il ? le livre tient-il ses promesses ?

Contrairement à ce qu'on laisse entendre, La Clé de Salomon n'est pas un ouvrage de vulgarisation scientifique. Les développements sur la physique quantique tiennent la route, mais les conclusions nous font systématiquement verser dans le fossé de la démarche intellectuelle douteuse. José Rodrigues dos Santos annonce comme un scoop (tintzouin♫) et une vérité scientifique révélée l'intervention de la conscience dans la création de la réalité. L'auteur confirme ce résultat de vive voix et non sans un certain culot lors de la rencontre organisée. Cette idée, loin d'être neuve, a été rendue célèbre par Eugene Wigner et John von Neumann dans les années 30. A aucun moment, cette interprétation n'a fait l'objet d'expérimentations scientifiques valides : il s'agit de discussions « philosophiques » entre savants qui imaginent des « expériences de pensée » censées éclairer, confirmer ou invalider certaines interprétations de la théorie (l'outillage de l'époque ne permettait pas de réaliser de véritables expériences). le débat entre Bohr et Einstein a duré pendant 20 ans. Aujourd'hui, le rêve des physiciens des années 30, qui imaginaient des dispositifs théoriques, est devenu réalité. Serge Haroche, prix Nobel de Physique 2012, a pu expérimenter avec son équipe du Laboratoire Kastler Brossel (qui dépend de l'ENS et du CNRS) les lois de la décohérence quantique, bien vite évacuées par José Rodrigues dos Santos lors de la rencontre. On peut aujourd'hui travailler sur des « chats de Schrödinger » et étudier le passage du monde quantique au monde macroscopique. On peut montrer que la conscience n'a rien à faire là-dedans et ne joue aucun rôle dans l'effondrement de la fonction d'onde. (1).

José Rodrigues dos Santos va jusqu'à affirmer que lorsque l'on ne regarde pas la lune, celle-ci n'existe tout simplement pas (on prête la phrase exactement inverse à Einstein, pour contrer Bohr à propos de l'interprétation de Copenhague), c'est la conscience de l'observateur qui « crée » la lune. Alors, quid des cratères de météorites à sa surface, preuves tangibles d'une lune et d'un système solaire existant bel et bien avant l'apparition de la vie sur Terre et l'existence d'un quelconque observateur conscient (sans parler des galaxies lointaines, dont la lumière met des milliards d'années à nous parvenir) ?

Si tout ceci était légitimé par la liberté d'écriture romanesque, il n'y aurait rien à redire, un auteur de romans peut écrire ce qu'il veut, y compris de la science-fiction, ou reprendre à son compte de vieux débats aujourd'hui dépassés. Mais le fait est que l'auteur pratique le tri sélectif entre les interprétations, choisit celle qui sera la plus « bankable » pour ses livres (même si elle est obsolète) et annonce crûment qu'il s'agit là d'une vérité scientifique actuelle (qui aurait échappé au grand public jusqu'à présent). Une démarche pas très scientifique en vérité, pour ne pas dire une escroquerie intellectuelle.

(1) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Décohérence_quantique

Extrait : « Typiquement, le simple fait d'éclairer un système quantique suffit à provoquer une décohérence. Même en l'absence de tout éclairage, il reste au minimum les photons du fond diffus cosmologique qui provoquent également une décohérence, bien que très lente. Naturellement, le fait de mesurer volontairement un système quantique provoque des interactions nombreuses et complexes avec un environnement constitué par l'appareil de mesure. Dans ce cas, la décohérence est pratiquement instantanée et inévitable. Donc, pour la théorie de la décohérence, l'effondrement de la fonction d'onde n'est pas spécifiquement provoqué par un acte de mesure, mais peut avoir lieu spontanément, même en l'absence d'observation et d'observateurs. Ceci est une différence essentielle avec le postulat de réduction du paquet d'onde qui ne spécifie pas comment, pourquoi ou à quel moment a lieu la réduction, ce qui a ouvert la porte à des interprétations mettant en jeu la conscience et la présence d'un observateur conscient. Ces interprétations sont actuellement sans objet. »
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Lectrices, lecteurs, bonjour !
📗📘📙
#lectureterminée: "La Clé de Salomon" (A Chave de Salomão), de J.R. Dos Santos.

Troisième roman (en édition française) de la série des Tomás Noronha, de l'auteur portugais José Rodrigues Dos Santos (le septième en VO), "La Clé de Salomon" est présenté comme la suite de "La Formule de Dieu".
La lecture est plutôt agréable, mais il faut bien admettre que l'on ne retrouve ni l'intrigue haletante, ni l'immersion scientifique, ni le dépaysement, ni la rigueur narrative, ni le twist final des précédents. Il s'agirait plutôt, à la rigueur, d'une tentative maladroite et rébarbative de vulgarisation de la mécanique quantique, agrémentée d'extrapolations et de conjectures, et l'on cherchera encore, même à la fin du livre, le rapport avec une Clé de Salomon ou une quelconque franc-maçonnerie…
Bref, un techno-thriller survendu qui porte bien mal cette appellation.
Cela ne m'empêchera pas de lire les 'Tomás Noronha' suivants, mais celui-là ne restera pas dans ma mémoire, hélas…

-Edouard Jhil-
"Lisez ce que vous voulez, mais lisez, c'est important."
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Quand Johnny English s'invite à "C'est pas sorcier"

J'avais beaucoup apprécié "Codex 632 : le secret de Christophe Colomb", c'est donc avec confiance que je me suis embarqué dans ce roman de José Rodrigues dos Santos .

Je reste interloqué après avoir refermé une sorte d'ouvrage de vulgarisation scientifique travesti en roman d'espionnage.

En préambule, l'auteur nous affirme que les théories scientifiques largement développées au cours du récits émanent d'autorités reconnus, je suis insuffisamment pointu en ces domaines pour le contester.

Le contenu scientifique et historique est indéniablement intéressant mais très maladroitement intégré et réduit la trame romanesque à la portion congrue.
Comment croire une seconde à ces interminables dialogues autour de la physique quantique entre un universitaire et sa dulcinée alors qu'ils sont traqués par des tueurs de la CIA.

Quant aux barbouzes, quelle bande de pieds nickelés! ils sont guère plus crédibles que les pudibonderies de l'amie du héro.

Quel flop!
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Si vous cherchez un bon thriller, alors passez votre chemin ! Mais en revanche, si vous vous intéressez à la physique quantique, si ses mystères vous rendent perplexes, si vous pensez (comme moi) que la théorie quantique n'est qu'un premier pas vers beaucoup plus grand, alors foncez vite acheter "La clé de Salomon" !

D'après ses propres dires, l'auteur - que j'ai eu la chance de rencontrer grâce à Babelio - utilise la fiction pour faire passer de façon plus digeste et attractive des vérités scientifiques et historiques. L'intrigue ici ne sert donc que de faire valoir aux théories de Jose Rodrigues Dos Santos. Et heureusement. Parce que l'aventure de Tomás (prononcez Tomache, il est portugais !) n'est vraiment pas haletante (contrairement à ce qu'annonce la 4ème de couverture). Les ficelles sont évidentes, les rebondissements dignes d'un bon Club des 5 ! C'est d'autant plus énervant que Tomás, qui explique des théories scientifiques complexes de façon très naturelle, loupe des déductions évidentes qui sautent aux yeux du lecteur (honnêtement j'avais trouvé l'assassin avant de dépasser le premier quart du bouquin !)

En revanche, il est intéressant de constater que tout ce qui est décrit dans ce roman est vrai (les théories quantiques, les anecdotes sur les rencontres Solvay, jusqu'aux énigmes contenues dans Kryptos...). Si on se concentre donc sur le côté scientifique et philosophique du roman, alors là on est devant un sacré bon boulot ! Peut-être un peu hermétique aux néophytes, mais pour qui a déjà entendu parler du théorème de Schrödinger, du principe d'incertitude d'Heisenberg ou des inégalités de Bell, les explications passionnées de Tomás (qui ne peut s'empêcher de tout expliquer en détail, même quand il est en danger de mort !) apportent un jour nouveau à des concepts souvent obscurs. J'ai compris un certain nombre de principes qui me dépassaient complètement à la fac !

Un livre que devraient lire beaucoup d'étudiants en sciences !
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Pour ma part je suis très déçu par ce bouquin. La grande force de cet auteur est la partie scientifique qui, pour cet ouvrage, m'a l'air "pompée" sur le symbole perdu de Dan Brown (physique quantique, poids de l'âme, neuroscience...) certains exemples étant les mêmes. de plus l'intrigue est vraiment légère.
A oublier donc, dommage.
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Non scientifiques s'abstenir, si j'en crois les commentaires des lecteurs. En effet, l'énigme scientifique serait plus importante que l'intrigue, disent-ils. Mais alors pourquoi faire un roman ? C'est un peu ce qui pêche dans ce livre : l'histoire, car il y en a une, n'aide pas vraiment à mieux comprendre la théorie. Les deux volets restent étrangers l'un à l'autre. Les amoureux de la physique peuvent ingurgiter de longues explications scientifiques à peine interrompues, un chapitre sur deux, par les brèves apparitions d'un tueur psychopathe, les autres n'ont qu'à prendre leur mal en patience ... et un peu d'aspirine. L'histoire, trop prévisible, s'accélère juste à temps pour éviter au lecteur rétif à la physique quantique de renoncer à aller au bout.
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Je ne sais pas comment ce livre s'est retrouvé entre mes mains, mais ce n'est pas du tout le genre que j'apprécie.
Ici, même s'il y a un meurtre, on ne parle que de physique quantique, d'Einstein, de Bohr..... même la CIA est dans l'histoire.
Je dois avouer que cela me de passe beaucoup et que du coup,je n'ai pas aimé du tout!
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Je me faisait une joie de lire ce thriller moi qui aime tant ce type de roman.
Quand j'ai été sélectionné par Babelio, j'ai attendu ce livre avec impatience.
Mais une fois le roman entre mes mains je n'ai pas accroché avec l histoire.
Les sciences quantiques ne sont donc pas mon fort et je reste alors très terre à terre.
Je pense que je n'étais pas habitué à lire des thrillers sur fond de sciences abstraites, à mes yeux.
Peut-être aurait-il fallu que je commence par le premier livre de l'auteur en prémice à celui-ci.
Je pense qu'une seconde lecture pourrait me faire adhérer à ce thème.
Cette l'histoire, le suspense et autres sont bien présents mais il faut pouvoir rentrer dans tous les éléments. Ce que je n'ai pas pu faire malheureusement.
Le livre est bien écrit mais le sujet n'est pas forcément à la portée de tout le monde.
Je ne suis pas déçue de ce roman mais je me dis que l'auteur aurait peut-être dû cibler un plus large public.
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Quelque peu déçu de cet opus où les démonstrations physiques écrasent l'intrigue. Il faut reconnaitre que démontrer la physique quantique dans un roman relève de l'exploit. On note à nouveau le travail de recherches et de documentations de l'auteur.
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Autant j'ai beaucoup aimé La Formule de Dieu, autant j'ai trouvé cet ouvrage pénible. Peut-être habituée à lire des ouvrages de cet auteur et celui ci n'est pas passé... Les informations apportées sont assez intéressantes, mais la forme du récit, toujours la même, est vraiment ennuyeuse et redondante, en l'occurrence le personnage principal s'écoute beaucoup trop parler et en devient parfois même agaçant. Pour résumer, peut-être une bonne lecture si pus découvrez les romans de cet auteur, mais sinon....
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