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4,2

sur 345 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais pu découvrir le talent et la qualité de la documentation de cet écrivain portugais lors de la lecture de "L'ultime secret du Christ". Malgré l'âpreté du sujet, il réussissait avec brio à mettre ses connaissances à la portée de tout un chacun.

Avec "Le magicien d'Auschwitz", il réitère totalement son exploit et grâce à des manuscrits retrouvés près des fours crématoires de ce camp d'extermination, il va reconstituer le destin d'Herbert Levin, magicien juif, déporté avec sa femme et son fils, ainsi que celui de Francisco Latino, légionnaire portugais, contraint d'intégrer les S.S. pour retrouver Tanusha, une jeune fille dont il est tombé amoureux alors qu'il était engagé dans la Division Bleue espagnole à la disposition de la Wehrmacht sur le front russe. En suivant ces deux personnages à leur arrivée à Auschwitz, le lecteur est confronté à leurs deux visions, celle de l'oppressé et celle de celui enrôlé pour être l'oppresseur, les deux ayant en commun la totale ignorance de ce qui se passe réellement dans le camp. le lecteur va assister à leur prise de conscience de ce qu'est la macabre réalité de la "solution finale".

Malgré un début un peu laborieux, notamment avec une longue discussion sur les origines occultes et ésotériques invoquées par les puissances allemandes pour justifier l'aryanisme, et quelques redondances de texte, ça et là, déjà observées chez l'auteur, j'ai eu du mal à interrompre ma lecture. Alors imaginez ma frustration lorsque j'ai découvert à mi-parcours qu'il y avait une suite indispensable "Le Manuscrit de Birkenau". Je ne saurai donc pas dans l'immédiat "Comment celui que l'on surnommait le "Grand Nivelli" a survécu à l'enfer" alors que cette phrase trompeuse est écrite en rouge sous le titre de ce premier tome. Celui-ci se termine juste au moment où la rumeur d'une révolte (celle qui aura lieu le 7 octobre 1944) commence à circuler dans le camp, lorsque les compatriotes de Levin comprennent que s'ils ne font rien, eux aussi vont "sortir par la cheminée".

Ma déception pour avoir été interrompue au moment le plus critique se traduit par un 14/20, mais la faute en incombe surtout à l'éditeur. Si on excepte les témoignages de survivants déjà parus en littérature par le passé, ce livre reste une reconstitution intéressante d'un épisode de l'Histoire qu'il ne faut pas oublier, une plongée réaliste au coeur de l'Enfer de Birkenau. Dommage que l'oeil journalistique de l'auteur face parfois barrière à l'émotion et qu'il laisse un peu trop la romance occuper le devant de la scène. A voir si ces défauts persistent dans la suite que j'ai hâte de découvrir.
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« Pour faire le mal, la condition nécessaire est de croire qu'on fait le bien »
- Soljenitsyne
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…... « -Tu n'es pas un soldat ! Tu es un SS. La SS n'est pas un ordre militaire, c'est un ordre initiatique ! Tu n'es pas un soldat, tu es un moine guerrier.
Nous tous, les SS, nous sommes au service de forces que nous ne comprenons pas, des forces qui viennent du cosmos et nous relient à la transcendance ! Nous sommes l'homme nouveau. Notre destin est de détruire l'homme-animal et de créer l'homme-Dieu ! Telle est notre mission. Est-ce que ça coûte ? Bien sûr. Ca coût énormément. C'est affreux, mais nous devons le faire. Pour le bien final de l'humanité, nous devons faire temporairement mal. »...…
Le symbole des nazis SS (Schutz Shafeld) est la version officielle qui signifie unité de protection, mais si l'on s'intéresse au côté mystique…. l'ordre des SS est né le 4-4-1925 et signifie 4chwarze 4onne, littéralement SOLEIL NOIR…

Quelques années plus tard, en 1935, pour justifier la solution finale, Himmler fonde l'AHNENERBE (héritage des ancêtres), institut destiné à fournir les fondements scientifiques à l'idéologie nazi.
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Grâce à des manuscrits retrouvés enterrés près des fours crématoires,
JR DOS SANTOS, dans « le magicien d'Auschwitz », nous invite dans une fiction tiré de faits réels, à suivre la vie parallèle de deux destins brisés.
D'abord, Herbert LEVIN (le grand NIVELLI), magicien juif allemand qui a immigré avec sa femme et son fils à Pragues à l'arrivée d'Hitler en 1933.
Tous les trois vont subir la lente descente aux enfers réservée au Juifs en cette sombre période.
Puis, Fransisco LATINO, portugais engagé dans la légion étrangère espagnole et qui se portera volontaire pour se battre aux côtés des Allemands en Russie.

JR DOS SANTOS nous transporte à l'intérieur du camp ou le mal est perpétré par des gens ordinaires. Dans ce no man's land, au nom de l'obéissance, il n'y a plus aucun sens moral, les hommes sont devenus des machines.
Dans cet univers d'horreur absolu, ...« il n'y avait pas une seule trace de verdure. Comme si la vie était absente. Juste de la terre, de la poussière, des flaques d'eau et de la boue…. Une couleur écrasait tout, affligeante, le gris. Birkenau apparaissait enveloppé d'un gris terne et déprimant : on aurait dit une autre planète »....

C'est avec beaucoup de pudeur que JR DOS SANTOS dépeint l'imbécilité féroce et inhumaine du système nazi et le glissement pas à pas vers cette barbarie insoutenable.

A travers cette lecture l'auteur s'interroge également sur la passivité du peuple juif devant son inéluctable destin … «était-il vraiment possible qu'ils tuent des juifs par milliers et les incinèrent ? L'idée était trop absurde pour être vraie. Cependant elle concordait avec tout ce qu'il savait déjà. Sa tête y croyait mais pas son coeur»…

On se trouve face à la théorie de la grenouille qui est plongée dans une marmite d'eau froide et qui, placée sur le feu se laissera cuire sans réagir…

Le livre se termine par un cliffhanger qui annonce une suite.
Le deuxième volume intitulé « le manuscrit de Birkenau » sort ce 21 Octobre et constitue d'ores et déjà pour moi une lecture immanquable.

Très sensible, et malgré tous les livres que j'ai lu sur la seconde guerre mondiale, c'est une lecture poignante et j'ai souvent eu la larme à l'oeil.
Merci à Babelio et aux éditions Hervé Chopin pour ce passionnant moment de lecture.
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Herbert Levin, connu sous son nom de scène du Grand Nivelli est un illusionniste, un magicien et il est Juif… Il a fui Berlin, s'est réfugié en Tchécoslovaquie et pensait mener une vie tranquille, loin des folies des nazis.

Pas de chance, cette maudite engeance ne s'est pas privée de montrer à tout le monde qu'elle n'avait peur de personne…

L'armée allemande s'est même permise le luxe de faire tout ce que le traité de Versailles lui interdisait de faire et sans recevoir de plus fort qu'un froncement de sourcils de la part des autres pays…

Ce que j'ai apprécié le plus dans ce roman, c'est le réalisme et le travail de documentation que l'on sent derrière le récit. Les réactions des gens collent à la réalité et le lecteur s'immerge assez vite dans les décisions iniques prisent par les nazis envers les Juifs. Niveau restrictions, ils ont tout eu, tout vu… Ils ne savent pas encore qu'on peut faire pire.

D'un côté, nous suivons le Grand Nivelli et sa famille, aux proies avec les restrictions de liberté (et de tout), pensant que tout va s'arranger et que les nazis ne pourront pas faire tout et n'importe quoi. Lorsque l'on connait l'Histoire, on a les tripes qui se nouent, mais on sait très bien qu'à l'époque, on n'aurait jamais cru que cela irait aussi loin dans l'horreur.

En parallèle, nous suivons aussi les pas de Francisco Latino, légionnaire portugais qui s'est battu en Espagne durant la guerre civile aux côtés des nationalistes de Franco et qui se sent en dette avec l'Allemagne et part combattre sur le front russe dans une division composée de volontaires, l'Espagne n'étant pas entrée en guerre.

On se doute qu'à un moment donné, les destins de nos deux personnages vont se télescoper, mais l'on ne sait ni où, ni quand. Une chose est sûre, ce ne sera pas dans la neige et le froid du front russe où l'on va cailler des billes aux côtés de Francisco et de son ami Juanito.

Bref, le côté réaliste n'est pas à remettre en cause, ni le travail de documentation qui se trouve derrière, ni même le fait que le lecteur en apprendra un peu plus sur les nazis et leur folie de l'ésotérisme poussé jusqu'à l'imbécilité.

D'un côté, ils sont hyper rationnels dans leur méthode d'extermination et de l'autre, ils croient à l'astrologie, à l'Atlantide avec sérieux, aux dieux Wotan et Thor, ainsi qu'à la société de Thulé, se contredisant dans leurs discours, dans leurs manières de faire, sans que cela leur pose le moindre problème…

Là où le bât a blessé, c'est au départ du récit, car je n'arrivais pas à m'attacher à Levin (Le Grand Nivelli) et il m'a fallu une bonne cinquantaine de pages avant que la magie opère avec lui. J'ai mis du temps aussi avec Francisco et c'est seulement sur le front russe que le personnage s'est révélé plus profond que je ne le pensais.

L'arrivée du camp d'Auschwitz ne se fera qu'au deux tiers du récit (dans la troisième partie)… Sous-titré « Comment celui que l'on surnommait le Grand Nivelli a survécu à l'enfer », je trouve que c'est exagéré car notre illusionniste n'exécutera qu'un seul tour afin de montrer à un ami qu'il n'a pas perdu la main, et ce, dans les dernières pages du récit…

Lorsque le mot "fin" est apparu, il m'a semblé venir trop brusquement, laissant tout le monde en plan et notre Grand Nivelli n'avait pas encore réussi à survivre à l'enfer… Ouf, il y aura une suite, mais j'aurais aimé le savoir dès le départ…

Le sous-titre aurait pu être plus sobre. Là, il vend une chose qui n'arrivera pas dans ce premier tome, Nivelli n'ayant même pas encore commencé à organiser, comme on dit là-bas…

Il n'est pas facile d'écrire un livre qui se déroule en partie dans le camp de travail d'Auschwitz I et en faible partie dans celui de Birkenau, bien plus inhumain que l'autre (oui, il est toujours possible de faire pire).

Pas évident non plus, dans les dialogues, de faire parler des nazis qui exposent leur point de vue sur ces horreurs et d'entendre que pour eux, c'est comme couper une jambe atteinte de gangrène afin de sauver le reste du corps… On pourrait croire que ça leur fait autant d'effet que de trier les fruits pourris afin de préserver les sains…

Pourtant, on apprendra que certains se sentirent mal au départ, que d'autres s'évanouirent, même les grands dirigeants, car au départ, ce n'est pas facile, puis, on s'habitue, selon notre guide dans le camp.

Le plus horrible, c'est que même les prisonniers s'habituent à l'indicible et ne sursautent plus, ne cillent plus, devant ceux ou celles qui se suicident en se jetant sur la clôture de haute-tension, passant à côté des corps sans que cela leur fasse quelque chose, ils en ont tellement vu.

Ce n'est pas la première fois que je lis ça et mes tripes se nouent toujours car je me doute que dans une situation pareille, je ne m'en ferais plus à force de voir des corps morts.

L'Homme s'habitue à tout, même à l'indicible et ça, ça fait froid dans le dos, même si c'est une forme de protection, comme ces témoins qui furent prisonniers dans des camps et qui ont effacé les violences de leur mémoire.

La postface est intéressante aussi : l'auteur assène une vérité que trop souvent nous oublions : seuls les témoins survivants peuvent parler, les morts, eux, ne peuvent rien raconter. Personne ne saura ce qui s'est passé dans la tête des gens entrés dans une chambre à gaz, lorsqu'ils ont compris que…

On ne peut que l'imaginer, mais personne ne pourra jamais en témoigner puisqu'il n'y pas de survivants. Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas en parler, ce n'est pas parce que certains camps n'ont eu aucuns survivants qu'ils sont moins importants que les autres. Mais les morts sont toujours silencieux…

Un roman historique qui mêle la fiction avec la réalité, les personnages fictifs croisant les réels et qui nous parle de ces nazis fanas d'ésotérisme et de théories totalement farfelues, dingues, mais auxquelles ils croyaient dur comme fer. Rien n'a changé, certains racontent encore des imbécilités et on les écoute, on les croit…

Et cela mène à des horreurs telles que les camps d'extermination. L'auteur ne se contente pas d'accuser les nazis des horreurs commises, mais par l'entremise de notre guide dans Birkenau, il mettra aussi dans l'accusation les autres pays qui ont regardé leurs pieds, se contentant de faire des leçons de morale, mais n'agissant pas, comme nous le faisons toujours.

On pourrait croire que c'est un énième roman sur la shoah, mais non, il est différent sans pour autant trahir l'époque, les faits, l'Histoire. C'est plusieurs histoires dans l'Histoire et c'est toujours bouleversant.

PS : on apprend aussi que pour ce qui est des motifs d'arrestation, l'arbitraire et l'imagination sont toujours au pouvoir… Comme cet homme, prisonnier du camp d'Auschwitz pour "sabotage"… Son crime ? Il avait acheté une patate dans la rue. Peut-être quelque part, à cette époque, il existait un livre secret que l'on se passait sous le manteau et intitulé "Comment foutre en l'air la machine nazie avec une patate" ?? Un tuto en version papier et non You Tube, vu l'époque…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'auteur s'est inspiré de textes retrouvés enterrés auprès des fours crématoires d'Auschwitz-Birkenau sur les gazages. Dans ce roman il nous raconte l'histoire d'Herbert Levin, magicien juif surnommé "Le Grand Nivelli", déporté avec sa femme et son fils, ainsi que celle de Francisco Latino, légionnaire portugais, contraint d'intégrer les S.S. pour retrouver Tanusha, une jeune fille russe dont il est tombé amoureux alors qu'il était engagé dans la Division Bleue espagnole à la disposition de la Wehrmacht sur le front russe. Nous suivons ces deux personnages à leur arrivée à Auschwitz, l'un oppressé et l'autre dans le camp des oppresseurs.
La première partie m'a paru longue et fastidieuse par moment. Herbert Levin vit à Prague avec Gerda et Peter, et discute avec d'autres magiciens des origines occultes et ésotériques invoquées par les puissances allemandes pour justifier l'aryanisme. Il se trouve peu à peu en proie aux interdictions et répressions liées à son statut de juif. Francisco se bat sur le front russe aux côtés des Allemands.
Dans la seconde partie, Herbert et les siens sont déportés au camp de Thérézin, puis à Auschwitz où les conditions sont atroces et d'où l'on ne sort que par les cheminées.
Herbert transporte des pierres comme les autres déportés. Son expérience et son métier de magicien lui sont inutiles dans le camp.
Francisco va devoir s'engager comme SS pour tenter de sauver Tanusha qui survit dans le camp des femmes.
C'est poignant et bouleversant, mais il faudra lire la suite pour connaître le destin d'Herbert et sa famille, de Francisco et Tanusha.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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jr_dos_santos_auteur mentionne que ses livres ont été difficiles à écrire, cette chronique l'est aussi tant il me semble ardu de souligner à quel point ces romans m'ont touchés et sont indispensables 😥

Un éclairage nouveau sur la Shoah : des manuscrits retrouvés près des fours crématoires.

L' auteur nous raconte par alternance 2 destins :
Celui de Herbert Levin, le Grand Nivelli, magicien juif allemand, réfugié avec sa famille en Tchécoslovaquie, pensant échapper à la folie nazie.
Et celui de Francisco Latino, légionnaire portugais faisant partie de la division bleue espagnole qui va s'éprendre d'une Russe et sera contraint de devenir SS par amour.

Le début de la lecture est laborieux mais nécessaire. On y apprend la dimension ésotérique du nazisme : les Ayriens seraient descendants des habitants de l'Atlantide !!!
Des théories tellement loufoques qu'elles prêteraient à sourire si elles n'avaient pas contribué à l'extermination de millions de personnes !!!

On suit ensuite la descente aux enfers réservée aux Juifs perdant leurs droits...
Jusqu'à l'enfer d'Auschwitz !!!
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Grand coup de coeur mais je reste sur ma faim !

On ne s'attend pas du tout à ça avec le titre ou même les premiers chapitres.

Les histoires sont profondément bien menées, entre Hebert d'un côté et Francisco de l'autre. Des histoires qui sont en parallèle, mais qui restent dans la même trempe : ils cherchent à préserver leur humanité et leur amour pendant la guerre. Au final, deux hommes, dans des situations totalement différentes, qui s'opposent sur pleins de niveaux, ne sont pas si étrangers l'un à l'autre.

En ça, le magicien d'Auzchwitz diffère des autres romans sur le génocide juif. Ce roman montre qu'il n'y a pas les gentils et les méchants seulement. Il y a un monde entre les deux avec : ceux qui se sont enrôlés pour une autre cause, ceux qui n'ont pas les connaissances nécessaires pour prendre position, ceux qui sont enrôlés de force....

Mais un petit crève coeur tout de même... Je ne m'attendais pas à devoir attendre pour la suite ! Je veux savoir et je déteste attendre !
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C'est le premier livre que je lis de cet auteur et quel coup de coeur !

Bien que j'ai mis un peu de temps à entrer dans l'histoire (environ 90 pages), j'ai ensuite été happée par ce roman.
Grâce à son travail de recherche , JR Dos Santos nous éclaire sur ce qui a poussé Hitler et ses hommes dans cette guerre. Notamment pour leur fascination et leur croyance sur les forces occultes.
J'ai beaucoup aimé l'alternance à chaque chapitre entre Francisco et Herbert.
J'ai aimé l'histoire d'amour entre Francisco et Tanusha.
J'ai aimé Herbert et sa famille pour laquelle je me suis beaucoup attachée.
La qualité d'écriture et les détails ont fait que j'avais l'impression de voir les camps. Certains passages m'ont énormément touchés.

Vous l'aurez compris, un premier tome remarquable. le deuxième est sorti il y a quelques jours et j'ai hâte de le lire pour connaître la suite. Un roman , qui je pense, sera encore plus fort en émotions car nous arrivons au terme du premier dans le vif du sujet.
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Je suis une fan de JR Dos Santos (je connais surtout ses thrillers scientifiques) et suis par ailleurs particulièrement intéressée par cette période de l'Histoire. Ce livre devait donc nécessairement se retrouver dans les rayons de ma bibliothèque. Bien qu'ayant lu beaucoup de livres sur Auschwitz (et notamment beaucoup de témoignages de déportés), j'ai découvert ici des aspects méconnus et intéressants à découvrir : les origines de l'idéologie nazie sur la pseudo suprématie de la "race aryenne" ; la passion irrationnelle des élites du Reich pour les sciences occultes ; la participation des Espagnols à la campagne de Russie aux côtés des Allemands bien que l'Espagne ne soit pas officiellement engagée dans le conflit ; le "camp des familles" d'Auschwitz-Birkenau servant de vitrine propagandiste ; le pseudo "code d'honneur" des SS qui semble avoir justifié l'acceptation sans faille de toutes les horreurs commises. Donc, j'ai dévoré ce livre en 3 jours bien que certaines scènes évoquées soient difficiles.
Donc, un livre intéressant et particulièrement bien documenté (comme toujours avec Dos Santos). Par contre, grosse déception, la promesse figurant en couverture "Comment celui que l'on surnommait le "Grand Nivelli" a survécu à l'enfer" n'est pas tenue puisqu'il faudra attendre la parution du tome 2 en octobre 2021 pour connaître la suite de l'histoire. Très frustrant !

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JR Dos Santos, après un magistral diptyque sur la vie méconnue et passionnante de Kalouste Gulbenkian, nous embarque comme spectateur d'autres vies dont les histoires s'intègrent dans la grande Histoire.
On va suivre de près la vie d'un magicien juif - Herbert Levin, dit Levini - au temps de la toute puissance des nazis régnant en maître sur l'Europe de l'ouest au début de la 2nde guerre mondiale. Et en parallèle, celle d'un soldat portugais enrôlé dans l'armée nazi par le jeu des hasards amoureux.

A chaque ligne de la première partie, on se demande non pas si mais quand Nivelli va se faire démasquer en tant que juif. On le sent, on le sait, on doute, on se sécurise, on souffle, on s'arrête, on respire, on s'inquiète de nouveau... C'est une remarquable mise en abyme de ce que les juifs ont dû vivre pendant des années (et continuent à vivre dans encore de trop nombreux endroits du monde).

Comme souvent dans ses livres, JR Dos Santos nous inonde d'informations en provenance de ses recherches, parfois de manieres assez lourdes avec les mêmes mécanismes que ceux savamment appliqués dans sa saga Norohna : un héros qui sait tout, et attend les relances de son interlocuteur ébloui par tant de connaissances dans tous les domaines, même ceux parfois très éloignés du sien. Et un autre très benet qui ne se rend compte de rien des horreurs que lui-même vit pourtant au plus près.

Mais comme toujours, ça passe très bien !
On apprend des choses.
Il met encore ici parfaitement en pratique sa fameuse maxime : "la fiction est plus puissante que le journalisme pour raconter la vérité."
J'ai donc beaucoup appris sur les rapports (de folie !) qu'entretenaient les nazis avec la magie, l'occultisme ou encore leurs délires de descendance avec les Atlantes, forcément ancêtres des aryiens puisque rien ne prouve le contraire. On est dans une jolie forme de complotisme à l'ancienne, qui sert leurs propres intérêts sordides.

Le récit se partage en 2 lieux, mais un seul temps : l'un avec la famille Levin, l'autre avec un soldat portugais sur le champ de bataille et dans les camps de concentration en fin de seconde guerre mondiale.
Les 2 histoires sont d'une force rare. On vit les atrocités de toute part.
Je n'ai jamais lu de livre de guerre et j'ai ressenti ce que chacun devait probablement vivre selon le côté d'où il était placé. Puissants "témoignages".
Auschwitz, Birkenau, les camps dans leur horreur crue, mais, comme on vit avec la famille Levin (mari, femme et 1 enfant), à la limite de "La vie est belle" quand le père rassure comme il le peut les siens. Jusqu'au moment des illusions perdues, les explications de pourquoi il n'y a pas eu de révoltes possibles, l'organisation interne... Horreurs illisibles, qu'on veut lire pour ne surtout pas oublier. le temps qui passe, c'est la vérité qui s'enfuit. La lecture de ce genre de récit permet de ralentir cet oubli qui finira par arriver car ainsi est faite la nature humaine.

J'entame la suite car oui, la "mauvaise" (car on sait que ça va être encore pire) surprise après 400 pages, c'est que c'est aussi un diptyque.

Un 8/10 dans mon échelle de goût pour ce premier tome. Et je précise une fois encore que ce n'est pas une note que je donne comme un prof à mes lectures, donc à leur auteur, mais bien un positionnement dans ma bibliothèque personnelle ! Car un récit comme celui-là doit être lu, enseigné, partagé, rappelé, quelle que soit la manière de l'écrire et ne mérite donc aucun jugement sur sa qualité intrinsèque, propre à chaque lecteur selon ses connaissances, croyances et avis sur L Histoire.
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C'est encore avec grand plaisir que je retrouve Jr Dos Santos avec son livre le Magicien D'Auschwitz. Étant fan de Dos Santos ainsi que des récits autour de la 2ème Guerre mondiale, il était donc obligatoire que je le lise.
On se retrouve ici à Prague en 1939 avec le célèbre magicien Nivelli, dit Herbert Levin, juif ayant fui l'Allemagne avec sa famille afin d'échappé au régime nazi. En parallèle, nous suivons les pas de Francisco Latino, un légionnaire ayant participé du coté de Franco à la guerre civile qui se retrouve bon gré mal gré à faire la guerre avec les Allemands sur le front russe. Avec ces deux personnages on est face à une belle dualité, la victime d'un coté et le bourreau de l'autre. Avec ces deux personnages aussi atypiques qu'attachants, on s'imaginait à une rencontre explosif . Malheureusement cela n'aura pas lien malgré l'attente, il faudra surement lire le 2ème tome pour le savoir. En effet, malgré ce qui est dit, on ne saura pas dans ce livre comment le "Grand Nivelli" a survécu à l'enfer.

Comme souvent dans ses romans, Dos Santos commence son roman avec de longue discussion sur les origines ésotériques du nazisme en lien avec la société de Thulé. J'adore ce genre de discussion dans lesquels on peut apprendre de nombreuses théories qui vont souvent venir étayer l'intrigue. Malheureusement, ici ce n'est pas le cas. Ces théories n'apporte pas de réel intérêt à l'histoire, mis à part faire des pages en plus à lire. Je m'attendais à ce que cela vienne jouer une place centrale dans l'histoire de Mr Levin à Auschwitz, mais non. Peut-être cela sera le cas dans le tome 2. de même, il faut attendre au moins les 2/3 du livres avant que l'intrigue ne se situe à Auschwitz.

Le travail de documentation de l'auteur est comme toujours remarquable. C'est une fiction basé sur des faits réels à partir de manuscrits, de documents ou de témoignages retrouvés. Cela nous permet d'être au coeur de l'histoire et d'en apprendre beaucoup plus sur le contexte, notamment sur l'invasion de l'Allemagne par le Tchécoslovaquie qui était pour l'instant encore assez méconnue (mis à part l'attentat d'Heydrich) , mais également sur la division bleue dont j'ignorais l'existence. Ce travail est riche mais parfois cela rend le propos dénué de sentiment et purement journalistique.

Comme toujours avec Jr Dos Santos, on est plongé, happé dans une oeuvre mêlant fiction et réalité avec un réalisme remarquable mais qui parfois rend le propos dénué de sentiment. Malgré un suspense qui nous tient en haleine jusqu'à la fin, on restera malgré tout sur notre fin en attendant de lire la suite.
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