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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Petit recueil de poèmes écrits pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous des pseudonymes ou dans la clandestinité. Dans cette période tragique de la France occupée par l'armée allemande, parmi laquelle figuraient des nazis, l'auteur établit un constat et témoigne de faits qu'il réprouve. Il y a naturellement la guerre, la faim, mais du fait de l'occupation des exécutions sommaires, il y a aussi les femmes "tondues" victimes faciles de la vindicte populaire, la collaboration aussi. Dans la seconde partie du recueil, écrit en 1942, nous retrouvons le célèbre poème "liberté"

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
(...)

S'ajoute à ces poésies, un chapitre intitulé "Raisons d'écrire, entre-autres, et bibliographie", dans lequel Paul Eluard renseigne sur les différentes poésies présentées dans ce petit livre et aussi, surtout, trois poèmes inspirés entre 1936 et 1938 par la guerre d'Espagne :
- Novembre 1936
- La victoire de Guernica
- Les vainqueurs d'hier périront

Ce n'est pas une poésie facile, bien au contraire! C'est une poésie qui dénonce l'horreur. Une poésie qui témoigne et rend hommage, à la Résistance aux hommes qui luttent pour la liberté (Gabriel Péri, Colonel Fabien).
Une poésie à lire, à découvrir...
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La poésie aérienne d'Eluard au service de la liberté.
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Poésie et littérature mises en bouclier face à l'hégémonie guerrière de l'époque.

De simples mots pour une simple bataille, une simple chose. La liberté d'être et de penser.

Textes à faire découvrir non pas comme de simples repères d'un temps et d'une politique totalitaire mais bien en tant que combat d'une démocratie face à un idéal dévastateur.

Que le plus grand nombre puisse en saisir la force et la faiblesse afin de ne pas à revoir ce genre de chose.
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Paul Eluard a rejoint le mouvement du surréalisme avec un grand nombre d'autres écrivains durant la Seconde Guerre mondiale.
Le surréalisme est l'un de mes mouvements favoris, très imagé, original, sorti tout droit de l'imaginaire... Durant la Seconde Guerre mondiale, Paul Eluard écrivait ses poèmes et les distribuait, souvent clandestinement, avec l'utilisation de pseudonymes. le surréalisme lui permettait de s'exprimer sans passer par la censure et sans se faire arrêter.
Je ne connais pas forcément beaucoup de recueils de poèmes, mais celui-ci restera mon favori.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Composé durant la Seconde Guerre Mondiale et surtout durant la période de l'Occupation (dans la clandestinité et sous divers pseudonymes : Jean du Haut ou Maurice Hervent), ce recueil d'une vingtaine de poésies de Paul Éluard est tout à la fois une mise en abyme de la barbarie, un acte de résistance et un cri d'espoir.
Mise en abyme de la barbarie, car il ne s'agit pas unilatéralement d'une dénonciation de l'horreur nazie, ou des méfaits de l'Occupation, ou de la présence hostile d'une armée ennemie en territoire conquis, mais bien de l'exposition sans cesse réitérée de l'inhumanité opposée aux visages de l'humanité. En quoi et comment les ténèbres s'attaquent, nuisent, tentent d'anéantir, de corrompre, d'humilier la vie, la beauté, la fraternité, les valeurs humanistes que prônent Éluard.
En quelques vers, Éluard resitue les méfaits de l'Occupation allemande, avec les problèmes pour s'alimenter. le gouvernement de Vichy avait accepté de fournir entre 400 et 500 millions de francs par jour pour payer les réparations dues aux nazis. En liquidité, en nature, biens, travail. Dans le poème Les belles balances de l'ennemi, la logique inique cachée derrière le système de réparations est démontée : le manque de vivres entraîne la malnutrition, voire l'inanition. Pour la barbarie, « faire justice », c'est littéralement tuer.
« Des privations ont fait justice des enfants
Ô mon frère on a fait justice de ton frère
Du plomb a fait justice du plus beau visage » (Les belles balances de l'ennemi)
Les enfants, la fraternité, la beauté sont détruits par la barbarie, alors que le système est présenté comme juste. D'où l'emploi du terme « justice », faire justice. La barbarie, c'est aussi la mise en place du mensonge généralisé. Ainsi dans le poème Un petit nombre d'intellectuels français s'est mis au service de l'ennemi, on peut lire :
« Ils nous ont vanté nos bourreaux
(…)
Belles paroles d'alliance
Ils vous ont voilées de vermine
Leur bouche donne sur la mort »
Ce n'est pas seulement le système collaborationniste qui est dénoncé, mais bien le mode de pensée, de fonctionnement, la logique intrinsèque de la propagande collaborationniste qui débouche sur la mort. La barbarie fait des mots des balles qui empoisonnent et qui tuent.
C'est pourquoi les barbares assassinent les poètes, les porteurs de vérité :
« Garcia Lorca a été mis à mort (…)
Saint-Pol-Roux a été mis à mort (…)
Decour a été mis à mort » (Critique de la poésie)
Dans cet esprit nihiliste, on pourrait croire que l'ennemi seul, l'autre, ici le Français, est visé par les misères, l'asservissement, la destruction. Erreur, Paul Éluard sait (et le dit, nous le dit, à travers les âges) que la barbarie est totale et que les nazis, avant de souiller, asservir et tuer les autres Européens ont d'abord sévi chez eux, en Allemagne :
« Partout la mort la misère
Et l'Allemagne asservie
Et l'Allemagne accroupie
Dans le sang et la sanie
Dans les plaies qu'elle a creusées » (Chant nazi)
Aussi, dans ce même élan d'absolue vérité, Éluard pointe-t-il du doigt les vainqueurs français (et par extension tous ceux à la libération, en France, mais aussi dans les autres pays libérés) qui se sont livrés à l'épuration.
« La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d'enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés (…)
Souillée et qui n'a pas compris
Qu'elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté » (Comprenne qui voudra)
En exergue, Éluard écrit dans ce même poème : « En ce temps là, pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait des filles. On allait même jusqu'à les tondre. »
La tonte des femmes, leur humiliation publique révoltent le poète d'autant plus que les victimes d'hier deviennent les bourreaux d'aujourd'hui. Car la barbarie ne se soucie pas d'appartenance ethnique, nationale, idéologique. Paul Éluard sait que ce sont ceux qui se sont abaissés le plus servilement sous le joug nazi qui sont les plus virulents contre des malheureuses, des proies faciles à vaincre. La lâcheté, la médiocrité, l'iniquité triomphent… même durant la Libération qui aurait due être un grand moment de bonheur et de joie. Les vrais coupables, les grands collaborateurs s'en sortent avec des peines sommes toutes légères ou sont graciés. Cri du coeur du poète, mais aussi leçon de l'histoire.

Suite de la critique sur mon blog...
Lien : https://momentscritiques.wor..
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