Citations de Novalis (386)
caractère et destin sont un seul et même concept
Mais d’où vient donc que tout à coup je sente s’apaiser ma souffrance ? Te plais-tu aussi avec nous, nuit obscure ?
Le temps est l’espace intérieur, — l’espace est le temps extérieur. Tout corps a son temps ; tout temps a son corps. L’espace se résout dans le temps comme le corps se résout dans l’âme.
Un corps est à l’espace ce qu’un objet visible est à la lumière.
Le rêve est souvent significatif et prophétique parce qu’il est une opération de l’âme de la nature ; et repose ainsi sur l’ordre des associations. Il est significatif comme la poésie, mais aussi, à cause de cela même, d’un significatif déréglé, absolument libre.
De même que toutes les connaissances s’enchaînent, de même toutes les non-connaissances s’enchaînent aussi. Qui peut créer une science, doit aussi pouvoir créer une non-science. Qui peut rendre une chose compréhensible doit aussi pouvoir la rendre incompréhensible. Le maître doit pouvoir produire de la science et de l’ignorance.
La raison et la divinité ne parlent pas, à ces époques, d’une manière assez distincte, assez frappante, par la bouche d’un homme. Les pierres, les arbres, les animaux doivent parler, pour que l’homme se sente lui-même et réfléchisse sur lui-même. L’art est d’abord hiéroglyphique.
La poésie est le réel absolu. Ceci est le noyau de ma philosophie. Plus une chose est poétique, plus elle est réelle.
La poésie est représentation de l’âme, du monde intérieur dans sa totalité.
… De la conscience parfaite, on peut dire qu’elle a conscience de tout et de rien; elle est un chant.
La petite lampe du mineur fait alte à la fin, et qui sait à quels secrets célestes, alors, l'initiera quelque habitante- fée du royaume souterrain.
Le maître de la terre, il l'est
L'arpenteur de ses profondeurs,
Et dans son sein il ne connait
Plus nulle peine ni langueur.
Aux structures du roc il sait
Voir la secrète architecture,
Et jamais il n'est las d'aller
La rejoindre en son atelier.
Sauvé, tu seras par un Ange,
A nouveau tiré sur la plage,
D'où tu contempleras, là-bas,
Tout joyeux la Terre Promise.
Tu as, en moi, suscité le noble besoin
D'aller loin voir le monde au profond de son âme;
Avec ta main me tient une confiance aussi,
Qui me garde sans crainte à travers les tourmentes.
Par des pressentiments tu as instruit l'enfant
Parcouru avec lui des régions fabuleuses;
Modèle pur de l'exquise féminité
Comme tu l'exaltas, son cœur adolescentl
Qu'y aurait-il pour m'attacher au joug terrestre?
Ne sont-il pas à jamais tiens, mon cœur, ma vie?
N'ai-je pas ton amour, ici, qui me protège ?
Cest pour toi que je puis me vouer au bel art
Puisque tu veux, ma bien-aimée, être la Muse,
Le doux gardien et lesprit de ma poésie.
Eternelle ici-bas dans ses métamorphoses
La puissance secrète du Chant nous salue;
Tandis qu'ici, sur nous, ruisselle sa jeunesse,
Là, c'est sa sainte paix qui vient bénir la terre.
La lumière c'est elle, en nos yeux épanchée,
Qui, pour chacun des arts, éclaire en nous le sens;
Elle qui donne au cœur joyeux, à l'ame lasse
Son ivresse miraculeuse à savourer
C'est la vie à son sein somptueux que j'ai bue;
Et tout ce que je suis, ce ne fut que par elle
Qui a donné son port à mon visage heureux
Encore en moi dormait le plus haut de l'esprit
Quand je la vis, sur moi, descendre comme un Ange;
Et j'ai pris, à l'éveil, dans ses bras, mon envol.
La lumière est le symbole d'une véritable prudence. Ainsi, par analogie avec l'action, la lumière est l'auto-mouvement de la matière. Le jour est donc la conscience de l'astre errant, et tandis que le soleil, tel un dieu, anime le centre d'une éternelle auto-activité, une planète après l'autre ferme un œil plus ou moins longtemps et se rafraîchit dans un sommeil frais. à une nouvelle vie et à regarder. Alors la religion ici aussi – parce que la vie des planètes est-elle différente du service solaire ? Ici aussi tu nous rencontres, ancienne religion enfantine des Parsis, et nous retrouvons en toi la religion de l'univers.
51. Chaque objet aimé est le centre d'un paradis.
Entendement, imagination - raison - , tels sont les fragiles charpentes de l'Univers en nous.
15. "Les penchants" sont d'origine matérielle - des forces d'attraction et de répulsion sont ici à l'œuvre. Les penchants font de nous des "forces naturelles". Ils "perturbent" le cours de la vie humaine - et l'on peut dire d'hommes passionnés, au sens propre, qu'ils "tombent". Celui qui se soumet sans restriction aux penchants - agit lui-même contre l'intérêt propre des penchants -, car ils ne sont pleinement et durablement efficaces qu'à travers une résistance proportionnelle.
L'amour n'est rien d'autre que la suprême poésie de la nature.
Philosophie et philosopher
Philosopher est une caresse
(Au sens le plus vrai du terme, philosopher c'est caresser, attestant le plus profond amour de la réflexion, le délice absolu de la sagesse.)
A la mort de Joseph
A la mort de Friedrich, les Pierinnen s'enfuirent
Le couloir allemand, les arts martiaux s'enfuirent.
A la mort de Joseph je vois couler les larmes de tolérance
Et pleines d'une heureuse espérance sur le trône renversé
La superstition entame fièrement un chant de joie.