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Citations de Ovide (451)


 Ovide
Tout instant de la durée est une création nouvelle [...].
Ce que nous fûmes hier, ou ce que nous sommes aujourd'hui, nous ne le serons plus demain.
Ovide, Les Métamorphoses, livre XV.
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 Ovide
La chance est puissante. Laisse toujours ta ligne dans l’eau et tu attraperas un poisson quand tu attendras le moins.
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page 31
Elle t'aura dit de venir : la nuit du rendez vous, vas-y, tu es venu et la porte reste close ; prends sur toi ; pas de paroles enjôleuses, pas de vacarme à la porte ; épargne à tes côtes la dureté du seuil. Le lendemain, il fera jour : que tes paroles soient vierges de rancœurs, et ton visage lisse de tout signe de chagrin. Son dédain passera vite, en te voyant si détendu encore un service que tu devras à notre art.
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La beauté est un bien fragile: tout ce qui s'ajoute aux années la diminue ; elle se flétrit par sa durée même ; ni les violettes, ni les lis à la corolle ouverte ne sont toujours en fleurs, et, la rose tombée, l'épine se dresse seule. Toi aussi, bel adolescent, tu connaîtras bientôt les cheveux blancs ; tu connaîtras bientôt les rides, qui sillonnent le corps. Forme-toi maintenant l'esprit, bien durable, qui sera l'appui de ta beauté: seul il subsiste jusqu'au bûcher funèbre.
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mon âme rongée meurt sous les dents du remords
comme un bateau vrillé par de petits mollusques
comme un rocher creusé par le sel de la mer
comme le fer livré au travail de la rouille
comme le livre humide abandonné aux vers
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J'ai voulu supporter cette perte; j'ai voulu, je l'avoue, vaincre ma douleur. L'Amour a triomphé. Je vous en conjure par ces lieux pleins d'effroi, par ce chaos immense, par le vaste silence de ces régions de la Nuit, rendez-moi mon Eurydice.
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 Ovide
Tant que tu seras heureux,
tu compteras beaucoup d'amis.
Que le ciel s'obscurcisse
et tu seras le seul.
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Je veux dire l'histoire et les métamorphoses
Des formes et des corps. Dieux c'est votre œuvre aussi :
Inspirez mon poème et guidez-en le fil
De l'aurore du monde au matin d'aujourd'hui !

(incipit)
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et je serai le seul livré à la colère
d'un seul
ça ne sert à rien
ce que j'écris
je parle à la mer et au vent
mes mots se perdent dans les vagues
mes vers mes vœux mes voiles
s'envolent vers le vide
mon visage est trempé par les paquets de mer
et des montagnes d'eau roulent jusqu'aux étoiles
des creux grands comme des vallées
s'ouvrent dans la houle
mer et ciel
de tous côtés
où qu'on regarde
la mer est lourde d'eau
le ciel est lourd de nuages
entre les deux un gouffre
le vent
un tel tourbillon que les vagues
ne savent plus rien
tous les vents à la fois
Orient rougeâtre
Occident lointain
Nord nu et Sud affrontés
ça souffle et lutte de tous côtés
le barreur ne sait plus
quel cap tenir et quel cap fuir
perdu
plus d'espoir
j'écris et l'eau salée coule sur mon visage
je suffoque
j'ouvre la bouche pour prier
la mer immense s'y engouffre
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 Ovide
L'amour est une sorte de guerre.
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 Ovide
Tout peut se corrompre quand les âmes sont enclines au mal.
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le vent est si violent qu’il arrache les toits
il fait tomber les tours
les gens se défendent du froid comme ils peuvent
avec des peaux de bêtes et des braies mal cousues
on ne voit plus que leur visage
leurs cheveux tintent quand ils les secouent
c’est le bruit des glaçons
et leur barbe blanchie de gel scintille
même purs les vins sont durs comme la pierre
ils gardent la forme du pot
les gens ne les boivent pas
ils sucent des morceaux passés de main en main
et les ruisseaux s’arrêtent
contractés par le gel
c’est à la hache qu’on puise l’eau des lacs
le Danube lui-même
large comme le Nil
et qui mange la mer de ses sept embouchures
le Danube lui-même voit durcir ses eaux bleues
elles glissent à la mer par des chemins secrets
on peut passer à pied où voguaient les bateaux
les sabots des chevaux cognent les eaux gelées
et par ces ponts nouveaux les chariots sarmates
attelés à des bœufs avancent pesamment
je sais qu’on ne me croira pas
pourtant je suis témoin de ces prodiges
j’ai vu l’immense mer arrêtée sous la glace
j’ai vu les eaux figées sous sa croûte glissante
on marche sur les flots sans se mouiller les pieds
les dauphins pris dessous se meurtrissent le dos
aucun remous
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par deux fois le soleil a touché les Poissons
il a bouclé deux fois sa révolution
et deux fois le soleil est revenu vers moi
après les glaces et le froid de deux hivers

et pendant tout ce temps pas une fois tu ne m'auras écrit

j'ai eu des amitiés plus brèves
ces amis-là m'écrivent encore

quand je brisais le cachet d'une lettre
j'attendais toujours ton nom

peut-être que tu m'as écrit
mais que toutes se sont perdues

j'essaie d'y croire

autant croire à Méduse aux cheveux de serpents
autant croire à la vierge à la tête de chien
autant croire au dragon moitié lion moitié chèvre
autant croire aux centaures au Sphinx et aux Harpyes
autant croire aux géants aux jambes de reptiles
autant croire à Gygès l'homme aux cent mille mains
et autant croire au Minotaure

j'aimerais mieux croire à ces mythes
qu'à la fin de ton amitié

combien de montagnes se dressent entre nous
combien de plaines combien de mers
combien de fleuves et de chemins

des milliers d'obstacles
expliquent aisément que tes lettres se perdent
et que je n'ai pas eu la joie d'en ouvrir une

mais pour franchir ces milles obstacles
écris donc plus souvent
que je n'aie pas à te trouver mille excuses
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 Ovide
S’il est glorieux de faire des conquêtes, il ne l’est pas moins de les garder : l’un est souvent l’ouvrage du hasard, l’autre est un effet de l’art.
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J’entreprends de chanter les métamorphoses qui ont revêtu les corps de formes nouvelles. Dieux, qui les avez transformés, favorisez mon dessein et conduisez mes chants d’âge en âge, depuis l’origine du monde jusqu’à nos jours.

Avant la création de la mer, de la terre et du ciel, voûte de l’univers, la nature entière ne présentait qu’un aspect uniforme ; on a donné le nom de chaos à cette masse informe et grossière, bloc inerte et sans vie, assemblage confus d’éléments discordants et mal unis entre eux. Le soleil ne prêtait point encore sa lumière au monde ; la lune renaissante ne faisait pas briller son croissant : la terre, que l’air environne, n’était point suspendue et balancée sur son propre poids ; et la mer n’avait point encore étendu autour d’elle ses bras immenses ; l’air, la mer et la terre étaient confondus ensemble : ainsi la terre n’avait pas de solidité, l’eau n’était point navigable, l’air manquait de lumière ; rien n’avait encore reçu sa forme distincte et propre. Ennemis les uns des autres, tous ces éléments rassemblés en désordre, le froid et le chaud, le sec et l’humide, les corps mous et les corps durs, les corps pesants et les corps légers, se livraient une éternelle guerre.

Un dieu, si ce n’est la bienfaisante Nature elle-même, mit fin à cette lutte, en séparant la terre du ciel, l’eau de la terre, et l’air le plus pur de l’air le plus grossier. Quand il eut débrouillé ce chaos, et séparé les éléments en marquant à chacun d’eux la place qu’il devait occuper, il établit entre eux les lois d’une immuable harmonie. Le feu brille, et, porté par sa légèreté vers la voûte des cieux, occupe la plus haute région : l’air, le plus léger après le feu, se place auprès de lui : précipitée au-dessous, par sa propre masse, la terre entraîne avec elle les plus lourds éléments, et s’affaisse par son poids ; l’eau enfin se répandant autour d’elle, se réfugie au fond de ses entrailles et entoure sa solide surface.
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La fin du monde, Ovide l'a sous les yeux : c'est une étendue glacée, un marécage sans limites.
Où est le centre du monde ? À Rome, évidemment. Son autre nom est "Urbs", la Ville. Mais il y a dans la dépression ovidienne la prémonition d'un désastre. Le centre va se déplacer, glissant de Rome vers ces "bords du monde" : vers l'Orient, vers la masse enneigée du continent, vers les Océans, vers cette Inde à peine évoquée, loin d'un Capitole de plus en plus excentré. L'exil d'Ovide annonce ce désamarrage, comme si Rome glissait vers le bord du cadre, et devenait floue, accessoire, provinciale, ruinée.
[ Avant-propos de Marie Darrieussecq ]
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L'intervention des dieux, c'est à dire le destin, semble parfois injuste et cruelle : tout, dans la nature, est sacré et l'on peut être sacrilège sans le vouloir, être puni sans l'avoir mérité.
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Ces mots écrits sur des supports fragiles ont traversé des mers, franchi des montagnes, pris des chemins à peine tracés, vers Rome où ils ont été lus, appris, recopiés puis recopiés encore, de siècle en siècle jusqu'à croiser l'invention de Gutenberg. Il y a quelque chose de miraculeux à être assise deux mille ans plus tard devant un ordinateur, entre un vieux classique Garnier et mon dictionnaire d'étudiante, pour écouter penser Ovide, et continuer à transmettre ses mots.
J'entends ses lettres comme ce qu'elles sont : des appels. Leur rendre une langue lisible m'est devenu - momentanément - une mission, très agréable. J'ai vécu dans la compagnie d'Ovide chaque fois que j'ouvrais ses lettres, chaque fois que je cherchais le mot juste pour lui être fidèle. Je voyais par ses yeux les marais barbares d'il y a deux mille ans. " Entends moi, lecteur ", demande Ovide depuis l'ancien bout du monde. Ce lecteur c'est moi. Ce lecteur c'est vous. J'ai souvent imaginé son fantôme sur mon épaule, éberlué de me voir à la tâche devant mes outils modernes - et une femme, en plus !
[ Avant-propos de Marie Darrieussecq ]
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le Rhin charrie son deuil
ses roseaux abattus font une chevelure
boueuse de sang noir sur son front incliné
trophées d'armes et d'or
casques et boucliers ornés de pierreries
tissus précieux
guerriers chargés de chaînes
citadelles gravées dans l'ivoire
murs et tourelles en bas-relief
qu'advienne ma fiction
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Sur la terre, jusque là commune à tous aussi bien que l'air ou la lumière du soleil, l’arpenteur défiant traça de longs sillons pour limiter les champs. L'homme ne se contenta plus de demander à la terre féconde les moissons et les aliments qu'elle lui devait, mais il pénétra jusque dans ses entrailles ; il en arracha ce qu'elle y avait caché, ce qu'elle avait relégué près des ombres du Styx, les trésors qui provoquent nos malheurs.
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