Pétrarquiana
Je connais la bible et aussi
les bons pères talmudistes
quelquefois un peu farceurs
qui plaisent à ma façon de penser,
moins à la façon dont j’ai vécu;
comme ces bons vieux taôistes,
j’aime à tsim-tsoumer
entre le tohou et le bohou
dans un universel tohu bohu,
quand le vieux du fleuve me dit
- enfin pas à moi - mais à Siddhârta
‘maître…’ et que le saint Bouddha
lui répond: ‘espèce d’âne,
tu aurais pu gagner vingt cinq années…’;
je retrouve aussi avec plaisir les Grecs
du vieux temps qu’ils aient écrit
de la philosophie ou des vers,
ou aussi de la science fiction;
je marche du désert
de Judée au Mont Parnasse,
et toujours je lis et traduis ce bon Will,
entre des matches de rugby et des single malt;
et puis je regarde ces peintres de la renaissance,
j’entre dans leur mains
et dans celles aussi de Shitao,
en étant la bouche du Byrd
ou le survivant d’Arnold;
Je sais l’écrire cette royauté
en quelques stances décasyllabiques;
sans en aucune ligne jamais retrouver
ni la grâce des renaissances poétiques,
ni l’ironie des athéniens cyniques;
alors il ne me reste plus qu’à gémir
puisqu’il est passé le temps des soupirs.
En vers sonnants sinon trébuchants,
je peux aussi faire de jolis sonnets,
qui selon mon caprice ou mon toupet,
avec des mots tout aussi hésitants
que les pas du bel et timide amant,
transi de froid et de peur au sommet,
d’où il voyait les lumières de Cadenet -
approximation utile pour l’instant -
lui le premier poète du Mont Ventoux,
qui fut aussi le premier alpiniste,
et dont tous un jour nous fumes jaloux:
l’amour pour Laure de ce latiniste,
qui connaissait les vers savants et doux,
un poète des mots, l’alchimiste.
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